[Test] FIFA 17
Comme chaque année, de nombreux joueurs attendent avec impatience l'arrivée d'un nouveau jeu de football. C'est l'occasion de faire face à un duel éternel entre deux licences depuis plusieurs générations. Forcément, chacun met de son côté les moyens nécessaires pour se démarquer et faire progresser sa licence afin de remporter le duel. EA Sports espère donc toujours séduire les amateurs du ballon rond avec FIFA 17. Cette nouvelle version débarque avec plusieurs nouveautés qui semblent intéressantes sur le papier. Maintenant, est-ce que cela sera suffisant pour convaincre les joueurs et notamment ceux qui seraient hésitants entre la licence d'EA Sports et celle de Konami ?
Sur le plan visuel, EA Sports a axé sa communication sur un détail très précis, l'arrivée d'un nouveau moteur graphique à l'occasion de ce nouvel opus. Les joueurs peuvent ainsi profiter du moteur graphique de DICE et déjà en place sur la série Battlefield : le Frosbite Engine. Un changement qui permet d'obtenir de nombreuses améliorations et optimisations visuelles. Alors peut-être qu'on pouvait espérer un peu plus de ce changement de moteur, le résultat reste cependant séduisant sur pas mal de points tout en conservant une marge de progression. On note une modélisation bien plus propre des stades, de tous les éléments présents sur le terrain et notamment les joueurs. Que ce soit les visages des joueurs ou les maillots, on gagne nettement en réalisme. Par rapport au visage, c'est vrai uniquement sur une poignée de joueurs, les meilleurs de la planète.
Certaines têtes laissent encore un goût amer face à la réalité, mais globalement on est dans une progression intéressante. Les textures bénéficient d'une finesse plus importante que ce soit là encore au niveau des joueurs, de la pelouse ou des spectateurs bien plus réalistes. D'une manière générale, l'expérience de jeu se montre plus crédible et plus proche de la réalité. On constate surtout de gros progrès sur les couleurs et l'éclairage (de nuit comme de jour). Globalement, cela reste une meilleure finition plutôt que le franchissement d'un vrai cap visuel, la preuve avec encore des visages étranges et des gabarits encore trop loin de la réalité.
Là où l'on profite pleinement de ce moteur graphique, c'est dans le mode inédit (L'aventure) de cet opus où les cinématiques sont de qualités, immersives et permettent vraiment d'offrir une autre dimension. En matière d'animations, ce nouvel opus parvient à s'enrichir pour offrir des actions encore plus fluides et variées, un bon point même si là encore, la marge est grande avec aussi des collisions qui ne sont pas parfaites. Pas de gros changement du côté de l'interface, celle-ci semble un peu moins lourde et un peu plus claire. Visuellement le titre progresse donc d'un point de vue technique en poussant le réalisme mais en montrant encore des limites, son concurrent direct reste encore plus performant au niveau du travail esthétique pour les joueurs.
Et la partie gameplay alors ? Très franchement du bon et du moins bon. Les développeurs n'ont pas cherché à mettre en oeuvre une révolution sur la jouabilité de ce nouvel épisode. Le but était plutôt de procéder à des réglages et ajustements sur des commandes trop percutantes et irréalistes. Mais avant, on va évoquer la vraie nouveauté de cet opus, et qui va sûrement faire débat auprès des joueurs, c'est le nouveau système de coups de pied arrêtés. Par exemple les corners, vous n'avez plus la caméra dans le dos du joueur près du poteau de corner. On fait face à une caméra fixée sur la surface de réparation avec une cible jaune qu'il faut bouger pour choisir le lieu où le ballon doit se rendre (avec toujours une gestion de la puissance). Ce choix arcade peut sembler être une régression face à la volonté des développeurs d'offrir du réalisme dans les parties.
Certains diront que ce système permet de gagner en précision, ce n'est pas faux effectivement, mais le système n'est pas convaincant pour autant. Même constat pour un pénalty où désormais on dispose d'une flèche pour décider de la direction du tir. Lorsque vous commencez à bouger la flèche, le joueur commence à prendre son élan, il faut vite appuyer sur la touche de tir (avec toujours la jauge de puissance). Là encore le système permet de nouvelles possibilités mais en prenant le risque d'être arcade et donc en régression par rapport aux opus précédents aux yeux de certains joueurs. Sur le terrain, la partie défensive ne bénéficie pas vraiment de nouveautés ou améliorations, si ce n'est des placements plus cohérents.
La petite progression que l'on peut voir se trouve au niveau des gardiens, même si certains comportements restent encore frustrants. Au niveau de l'attaque, les développeurs parviennent à offrir un jeu plus équilibré où toutes les actions possibles sont équivalentes dans le résultat, on ne fait plus face à un type d'attaque plus tranchant que les autres. Cela signifie que les passes aériennes en profondeur ne sont plus aussi efficaces qu'auparavant. Les joueurs se démarquent nettement plus avec des appels crédibles. Des progrès intéressants au niveau de l'IA même si l'on reste encore loin de la perfection. Par contre on note un léger déséquilibre au niveau des offensives aériennes qui permettent trop facilement de mettre des buts de la tête et où le défenseur sort rarement gagnant, on tremble à chaque corner surtout face à ce nouveau système.
Néanmoins, les parties semblent moins déséquilibrées et gagnent en réalisme malgré des situations encore hasardeuses et une physique de balle qui mériterait d'afficher des progrès. Petit détail, il est possible de bouger le long de la ligne de touche, cela peut sembler anecdotique mais c'est un ajout sympathique. En prenant du recul, on se rend compte que le jeu progresse sur quasiment tous les points par rapport à l'épisode précédent mais de manière extrêmement timide. Et lorsqu'on découvre les nouveautés, on sait directement qu'elles ne feront pas que des heureux en plus d'avoir une influence sur le rythme du jeu, un peu plus lent pour le coup. C'est plus un gros patch des problèmes de l'an passé que de vraies nouveautés susceptibles d'offrir du réalisme aux matchs, de meilleures sensations ou encore une plus grande crédibilité des acteurs sur le terrain, gardiens et arbitres par exemple. A l'image de la réalisation, son concurrent se montre plus alléchant cette année sur ce point.
En matière de durée de vie, FIFA n'a jamais eu le moindre problème. Cette année la licence démontre que le contenu est sa vraie force à tous les niveaux, que ce soit au niveau des licences ou des modes de jeu. On retrouve donc tous les modes de jeu présents dans le précédent FIFA, du mode carrière au mode FIFA Ultimate Team en passant par le mode compétitions... L'expérience solo est donc toujours aussi riche que l'expérience multijoueur avec là aussi ses nombreux modes de jeu, le mode saison ou encore le mode Club Pro. C'est riche et complet avec une quantité astronomique de licences. On note l'arrivée des championnats japonais et brésilien pour enrichir la très longue liste : France (2 divisions), Allemagne (2 divisions), Espagne (2 divisions), Italie (2 divisions) mais aussi l’Angleterre (4 divisions).
On trouve également des championnats plus modestes avec les premières divisions de la Russie, Portugal, Pays-Bas, Belgique, Suisse, Turquie, Mexique, Norvège, Pologne, Etats-Unis, Irlande, Ecosse, Suède, Arabie Saoudite, Argentine, Australie, Autriche, Chili, Colombie, Corée du Sud et enfin Danemark. On ajoute à ce contenu une cinquantaine d’équipes nationales et une quinzaine de sélections féminines. Il ne manque que la licence officielle de la Ligue des champions, de l'Europa League, mais aussi une sélection naionale : l'Islande. Un contenu gigantesque avec son lot de nouveautés et d'ajustements comme le nouveau système de progression du mode Club Pro et surtout la présence dans le mode FUT de deux nouveautés : défis de création d'équipe et FUT Champions.
Cette nouvelle version ne s'arrête pas là au niveau de son contenu avec l'arrivée d'un mode de jeu solo inédit : L'aventure. Fortement inspiré d'un mode similaire que l'on retrouve dans la licence NBA 2K, il s'agit d'une aventure scénarisée (et donc assez restrictive dans sa progression) où le joueur incarne un certain Alex Hunter désirant devenir un joueur de classe mondial et intégrer son équipe favorite depuis son enfance. Sans rentrer dans les détails pour ne pas gâcher la surprise, on pourra simplement souligner que si l'idée est originale et offre un vent frais à la licence FIFA, le premier essai n'est pas franchement séduisant.
On confirme que si l'impact du moteur Frosbite ne saute pas spécialement aux yeux lors d'un match, lorsqu'on se lance dans ce mode scénarisé, le moteur graphique démontre rapidement son potentiel. On espère donc que dans les prochains épisodes, ce mode sera corrigé pour vraiment devenir l'une des nombreuses attractions de la licence FIFA. On félicite la tentative même si l'on n'approuve pas sa qualité finale, il ne suffit pas pour passer à l'achat de ce nouvel épisode contrairement à ce que certains joueurs de FIFA 16 pouvaient espérer. Un petit détail, l'entraineur est désormais visible sur le bord de la pelouse...
Enfin in termine avec la partie sonore de ce FIFA 17. A l'image du contenu, ce nouvel épisode est synonyme de fraîcheur en matière d'ambiance sonore. Et ce changement se trouve du côté des commentateurs. En effet si on avait l'habitude d'entendre le duo Franck Sauzée et Hervé Mathoux, un petit changement fait son apparition. On constate toujours la présence d'Hervé Mathoux sauf que cette fois-ci c'est Pierre Ménès qui remplace Franck Sauzée. Un changement plutôt intéressant sur le papier mais qui une fois dans le jeu se traduit par quelques petits soucis.
On apprécie les nouvelles répliques, mais très souvent les commentateurs sont soit inaudibles, soit dans un ton qui ne colle pas vraiment à la situation sur le terrain, ça manque de punch et de naturel. Le changement reste une bonne idée, mais le mixage audio mérite d'être corrigé pour que l'on puisse déjà profiter des répliques dans de bonnes conditions même si la pertinence de certaines répliques restent discutables. Pour la partie bruitages et compositions musicales, on est dans la continuité de ce que l'on pouvait entendre dans les précédents volets. Une playlist variée dans les menus et une ambiance assez convaincante dans les stades, même si là encore il y a matière à offrir une ambiance encore plus poussée.
FIFA 17 n'est pas la révolution mais une petite évolution et correction de l'expérience de jeu offerte par la version précédente. Tout d'abord, c'est le premier épisode à exploiter le moteur Frosbite dont le résultat permet quelques améliorations mais sans marquer une grosse différence. Un nouveau mode fait son apparition mais là encore, la tentative n'est pas une grosse réussite. Aussi, les phases offensives bénéficient d'ajustements intéressants, mais au prix d'une gestion défensive nettement plus délicate que ce soit au sol ou dans les phases aériennes. Le nouveau système de coups de pied arrêtés (corner, penalty) ne va pas plaire à tout le monde loin de là.
FIFA 17 est donc un peu plus beau, encore plus riche en matière de licences et modes de jeu mais bien plus arcade que la concurrence. Pierre Menes débarque au commentaire de manière timide, là aussi la nouveauté mérite quelques réglages. Si vous avez besoin de toutes les licences ou que vous êtes attaché à un mode précis (FUT par exemple) alors vous allez faire confiance à e nouvel épisode. Par contre si vous privilégiez la partie esthétique (visage des joueurs notamment) et surtout la jouabilité avec le plaisir de jeu et les sensations, c'est du côté de la concurrence qu'il faut se tourner.
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Graphismes : 16/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 18/20
Bande-son : 14/20
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Note globale : 16/20
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