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[Test] Conan Exiles

23 Mai 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Conan le Barbare ou Conan le Cimmérien est un personnage de fiction d'une nouvelle écrite par Robert E. Howard en 1932. Mais vous connaissez sûrement davantage ce personnage par l'intermédiaire du cinéma avec l'acteur Arnold Schwarzenegger qui joue le rôle de ce fameux Conan. Aussi plusieurs adaptations en jeu vidéo sont apparus dont la plus récente remontait avant ce mois de mai 2018 à l'année 2007 (28 septembre pour être précis) avec un beat'em all nommé Conan sur PlayStation 3 et Xbox 360 et dont le studio de développement était Nihilistic (THQ en ce qui concerne l'éditeur). Depuis le 8 mai 2018, la mythologie de Conan revient sur le devant de la scène en matière de jeu vidéo avec le jeu Conan Exiles, un jeu de survie développé par le studio Funcom. Un retour brillant, violent ou simplement frustrant ?

On démarre avec déjà un premier élément qui fâche, la réalisation du jeu. Un aspect particulièrement frustrant dans la mesure où l'on note un réel potentiel, de bonnes idées mais un cruel manque de moyens de temps et donc de finition. Il règne dans cette aventure une instabilité totale au point d'en être terriblement effrayant selon la zone de jeu et le but devant lequel on fait face. Dommage car sur le papier et lors du premier contact c'est prometteur et intéressant. On découvre une carte de jeu absolument immense (une surface de jeu de plus de 50 km²) et surtout variée en matière de décor. On passe ainsi d'une forêt à une jungle avec une végétation dense et des couleurs particulières à un désert brutal ou encore des montagnes où la neige est de la partie. Des environnements différents qui permettent de prendre du plaisir à découvrir chaque recoin de la carte même si le passage d'une zone à une autre peut sembler très direct pour paraître réaliste. Néanmoins il faut souligner cette qualité dans la direction artistique qui s'accompagne d'un joli travail sur les couleurs et la lumière pour offrir de jolis paysages. 

Autre bonne surprise, le level-design qui nous offre une dose de verticalité qu'on n'imaginait pas avant le coup et qui nous mène à des phases d'escalade plutôt sympathique et surprenante. Derrière cette vague positive se cache un gros problème de finition et d'optimisation et ceci peu importe la version du jeu. Que ce soit au niveau des animations, de la modélisation, des textures, des collisions ou encore de la fluidité du jeu, c'est vraiment très moyen au point d'avoir toujours ce sentiment d'être face à un early access malgré ce statut il y a maintenant plus d'un an... Une série de bugs que l'on pourra parfois pardonner tellement certains provoquent des instants hilarants mais le vent tourne trop vite vers des problèmes de progression. Que dire également de l'interface qui ne va sûrement pas faire l'unanimité auprès des joueurs. Il faudra un temps d'adaptation et surtout accepter des choix douteux dans l'organisation pour profiter pleinement d'une aventure qui ne cesse d'afficher du potentiel malgré ses nombreux problèmes. 

Du côté du gameplay, le jeu démontre une incroyable richesse et se présente comme l'une des nouvelles références du jeu de survie/bac à sable lorsque le jeu sera vraiment stable et propre. Il faudrait des heures pour parler de chaque mécanique du jeu, le but et l'intérêt de chaque élément qui nous amène directement à parler d'une incroyable profondeur de jeu et d'une prise en main pas spécialement évident mais compte tenu de l'aventure, il faut vraiment faire l'effort de s'accrocher et s'investir dès le départ. Vous démarrez par la création d'un personnage qui frôle la mort et part donc de zéro, rien à boire, rien à manger, pas de toit et pas de vêtement. Il va donc falloir explorer, récolter ou encore fabriquer pour s'en sortir et remonter la pente. Il faudra se monter vigilant à notre jauge de faim et de soif sans pour autant se jeter sur une viande ou ingrédient pas préparer qui serait susceptible de nous poser des problèmes de santé. La notion de recette est évidemment présente tout au long du jeu et nous permet de grandir et s'améliorer dans la confection des éléments de survie. Au-delà d'une collecte de matières premières, de bâtir une demeure, le but sera de gagner de l'expérience afin de pouvoir développer nos attributs (caractéristiques classiques comme la force ou la vitalité) en plus de débloquer de nouvelles aptitudes.

La construction est un élément aussi important que la gestion de son personnage car un système de purge est de la partie et consiste à porter une attaque sur vos constructions, méfiance. Il ne faut pas non plus oublier que derrière la survive se cache la chasse et donc des combats sans pitié. On fait donc face à un système avec déjà une vue à la troisième personne qui se dote de mécaniques relativement classiques : attaque légère et puissante, parade et esquive. Attention le poids de l'équipement est pris en compte, il faudra faire les bons choix pour trouver un compromis entre puissance, résistance et vitesse de déplacement. Autre aspect non négligeable, le système d'esclave qui permet d'avoir un peu de main-d'œuvre pour garantir la protection de ses constructions. Malgré une richesse évidente et une volonté d'offrir une grande diversité dans les activités, l'aventure conserve un goût mitigé par ses nombreux allers retours et un aspect répétitif plus rapide que prévu s'il on n'adhère pas totalement au concept et ses différentes mécaniques. C'est violent, sans pitié et d'une richesse dingue mais avec des bémols qui mettront sur la touche certains joueurs en quête d'une aventure plus maîtrisée et surprenante sur le long terme, surtout sur sa connectivité, on y vient justement.

Vous aurez certainement compris qu'à l'heure actuelle si le jeu est sortis de son statut de early access pour une sortie officielle, il est encore loin d'être parfaitement au point, c'est une vérité sur le plan technique mais aussi sur l'aspect réseau qui souffre d'une instabilité et de choix douteux dans les configurations. Une nouvelle fois les bonnes idées sont présentes mais la mise en application reste chaotique et donc frustrante pour les premiers joueurs. Aussi, vous avez rapidement pu comprendre que la licence passait du beat'em all à un jeu de survie avec une forte orientation multijoueur. S'il est tout à fait possible de se lancer dans une aventure en solo, l'intérêt du jeu réside tout de même dans son multijoueur encore faut-il qu'il fonctionne ce qui n'est pas vraiment le cas actuellement. Au niveau du online vous pourrez tenter une expérience en PvP qui n'est pas sans rappeler le récent ARK, ou en PvE (sous deux formes, pacifique ou pas). La petite déception revient au nombre de joueurs simultanément sur un serveur officiel : 40. Franchement c'est peu surtout sur une aussi grande carte. 

Avec le nombre de serveurs officiels et donc de places, les connexions deviennent chaotiques surtout lorsque le jeu connaît tout de même des ventes très correctes dès son lancement. On pourra même via G-Portal lancer son propre serveur en échange d'un tarif de 16€ mensuel. Déjà que le jeu est riche en but mais quand en plus on découvre une partie réseau complètement aléatoire et dépasse par des moyens limités et des choix douteux, les connexions sur les serveurs deviennent vite longues et pénibles au point d'abandonner et de tenter en solo même si le charme est différent. Il est urgent de prendre de bonnes décisions afin d'assurer une meilleure expérience sur le long terme car pour l'heure c'est plutôt inquiétant. Concernant le solo donc, s'il n'y a pas de missions précises, le jeu contient une série de petits objectifs divisés en 10 chapitres afin d'avoir un aperçu des possibilités offertes par le jeu et d'assimiler le concept du jeu, un tutoriel géant et intéressant. 

On termine quand même avec quelques mots sur la bande-son et la présence ou non d'un scénario. Pour le travail sonore, on peut dire que l'on est assez satisfait du résultat. Les compositions collent plutôt bien au style du jeu et accompagnent ainsi parfaitement le joueur au cours de son périple, c'est séduisant sur ce point. Pour la partie histoire, elle est évidemment absente ce qui n'est pas une grosse surprise face à un tel jeu. Néanmoins on peut dire qu'on espérait une approche différente compte tenu de son titre car si Conan fait effectivement une apparition au départ, il n'intègre clairement pas le cœur de l'aventure puisque le personnage que l'on incarne est une création de notre part. Une création assez sommaire mais plutôt original sur certains détails dont un le choix de la religion (et donc d'un dieu), assez rare dans un menu de personnalisation.

On débute donc crucifié en plein désert avec pour objectif de s'en sortir en passant très proche de la mort mais heureusement un homme passait par là en guise de seconde chance même si son discours est peu flatteur, on vous laisse la surprise. L'écriture est assez sommaire à l'image de la personnalisation, ce brin d'écriture au départ permet de donner le ton à cette aventure qui manque forcément de charisme puisque Conan n'est pas aussi présent que les autres opus, frustrant quand on sait que son nom est dans le titre du jeu et qu'il fait plutôt office d'invité de luxe que de vrai personnage principal et jouable... Cela dit l'ensemble du jeu reste cohérent, riche et met plutôt bien valeur l'univers de la licence Conan à travers un style de jeu très intéressant.

Conan Exiles alterne le bon et le moins bon. C'est dommage car le jeu ne manque pas d'idées et de profondeur mais cruellement de soin et de moyen. Pour un jeu de survie dont l'intérêt réside dans le multijoueur, on peut dire que la qualité du réseau est terriblement frustrante à l'heure actuelle soit le serveur est plein soit il est fermé autant dire que le jeu joue avec notre patience. Et lorsqu'en enfin on peut profiter du jeu, on enchaîne une série de bugs qui risque d'agacer plus d'un joueur. Une expérience de jeu amusante et captivante mais dont la partie technique est loin d'être optimisée et stable. Un jeu qui s'annonce prometteur et devrait afficher son vrai potentiel dans les mois à venir. Pour l'heure malgré une sortie officielle après une longue période d'early access, le jeu peine à convaincre face à de trop nombreux défauts et imperfections. Typiquement un jeu qui mérite un nouveau test dans les prochains pour faire le point sur le contenu du jeu, sa finition et son vrai potentiel. 

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Graphismes : 12/20
Gameplay : 13/20
Durée de vie : 17/20
Bande-son : 14/20
Scénario : 12/20

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Note globale : 13/20

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