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[Test] Terminator Resistance

28 Novembre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

On ne l'attendait pas et pourtant il est bien là, Terminator est de retour en jeu vidéo. Après le très moyen, pour ne pas dire mauvais, Terminator Renaissance dont la sortie remonte à 2007, la franchise signe son retour sur PC, PlayStation 4 et Xbox One avec comme nom de code : Terminator Resistance. Finalement, avec un peu de recul, on pouvait prédire la sortie d'un tel jeu puisque l'on fait face à une production qui fait figure de promotion pour la sortie au cinéma du nouveau film : Terminator Dark Fate.

Avec une telle approche, on peut logiquement être inquiet de la qualité de cette production, des intentions de l'éditeur et des moyens des développeurs pour tenter d'offrir une expérience de jeu complète et sympathique. Malheureusement, on va vite découvrir que, malgré quelques idées, le jeu ne parvient que trop rarement à séduire, bien au contraire...

Très rapidement, on découvre une production très moyenne que ce soit dans sa dimension technique ou artistique mais heureusement quelques intentions permettent au jeu d'éviter la catastrophe. Tout au long de l'aventure, on ressent cette volonté d'être fidèle à la licence avec d'une part la mise en oeuvre d'un univers post-apocalyptique mais aussi un minimum de soin dans la conception du T-800. Les décors sont donc crédibles par rapport au contexte du jeu mais souffrent cruellement d'une absence de détail. Ceux-ci sont parfois inspirés mais cela ne suffit pas à combler d'autres lacunes comme la mise en scène et le level-design trop simpliste pour espérer surprendre les joueurs et sortir du lot par rapport à d'autres licences du même genre. On apprécie tout de même la petite liberté offerte dans les différentes zones du jeu offrant ainsi différentes approches, c'est clairement le petit point positif au niveau du level-design.

Au cours de l'histoire, on note aussi quelques évolutions dans le décor d'une même zone ou encore des séquences avec des décors de nuit. C'est sympathique mais ça n'efface pas le problème d'identité du jeu qui se montre trop générique et classique, heureusement que le T-800 est là pour rappeler que ce FPS est issu de la licence Terminator. Techniquement, vous vous en doutez certainement, le jeu accuse un retard sur tous les aspects et propose une finition très moyenne. Il fait appel à l'Unreal Engine pour un résultat décevant, que ce soit au niveau des textures, de la modélisation (à l'exception du T-800 qui s'en sort pas trop mal), des animations très rigides ou encore de la fluidité. Cette dernière n'est pas mauvaise mais on pourra faire face à quelques ralentissements, très courts mais bien présents.

Si la présence des cinématiques reste un bon point, il ne faudra pas s'attendre à de miracle, elles sont très pauvres autant sur la partie technique que sur la mise en scène. On pourra quand même observer un brin d'espoir avec le travail de la lumière, parfois convaincant, qui s'accompagne d'explosions et d'effets visuels qui stimulent légèrement l'action à l'écran mais sans combler l'absence de mise en scène digne de ce nom. On incarne un personnage nommé Jacob Rivers qui va réussir à survivre à une attaque de robots Skynet grâce à un appel radio qui le mène vers un groupe de résistants, le début d'une longue route. Les développeurs se lâchent à travers le gameplay du jeu, peut-être même un peu trop, en oubliant de maîtriser la base d'un tel jeu, sa partie FPS. En effet, vous allez vite découvrir que le jeu est un mélange de plusieurs genres : FPS, RPG, infiltration... Une approche intéressante sur le papier qui offre une belle variété et des séquences différentes en plus d'une richesse tout au long de l'aventure que ce soit dans les phases d'action ou d'exploration.

Si le mélange a bien lieu, il n'est pas spécialement pétillant. Souvent maladroit, on alterne les bonnes idées avec tout un tas de problèmes plus ou moins agaçants. Le jeu nous propose donc d'effectuer des missions dans des petites zones ouvertes. Cela permet d'avoir des missions principales et secondaires, mais aussi d'offrir plusieurs approches pour un même objectif (tuer ou éviter). La notion de loot est également de la partie pour confirmer la composante RPG de cet épisode. En fouillant les différentes zones ou en tuant des robots, vous pourrez récolter de nombreuses ressources indispensables pour crafter plusieurs objets : kit de soin, munition, couteau, grenade, épingles... Une monnaie indispensable mais loin d'être rare, sans trop d'effort on a une grosse quantité de ressources et de munitions. Autre aspect que l'on retrouve souvent dans un RPG, des mini-jeux pour différentes phases de jeu. Vous ferez donc face à des séquences de crochetage ou encore des séquences de piratage.

Dans l'ensemble c'est plutôt convaincant, au départ c'est même amusant mais ça devient rapidement répétitif, avec une précision parfois frustrante pour le crochetage. Ces mécaniques de jeu restent quand même une bonne idée dans un tel jeu. Il ne faut pas oublier que le coeur du jeu, c'est sa partie FPS et donc des gunfights explosifs et violents... On relève une pointe de nervosité mais trop timide pour une telle licence. Un arsenal plutôt complet, varié mais des sensations ratées. Les déplacements sont lourds et rigides à l'image des animations, les armes manquent de punch avec un recul quasiment inexistant. La seule sensation qui se dégage de ces affrontements avec des armes, c'est celle de jouets en plastique bien mou et identique peu importe le modèle. Cela peut paraître sévère et ce n'est pas la seule production qui loupe cet aspect mais face à une telle licence, il fallait au moins soigner cette partie FPS avant de partir sur d'autres  mécaniques de jeu.

Si vous voulez parfois jouer la discrétion, c'est possible puisque le jeu permet une approche infiltration. Malheureusement si c'est une possibilité, elle est rarement intéressante, la faute à une IA très moyenne. Néanmoins vous pourrez, avec un couteau que l'on peut crafter, tuer un robot en un seul coup par-derrière. Une approche qui se prête tout de même assez mal pour une telle licence. On revient au sujet de cette IA défectueuse. Oui, les ennemis ne sont pas du tout intelligents. Pour combler cette grosse lacune, ils disposent d'une belle puissance de feu mais même avec cet atout offensif, il faudra vraiment opter pour une grosse difficulté pour obtenir du challenge. Ils sont lents, parfois immobiles, et subissent trop souvent l'environnement en se bloquant dans le décor. On est très loin du robot intelligent et redoutable des films où les différentes versions sont toujours plus performantes et polyvalentes.

Le jeu retranscrit une IA totalement opposé et forcément ça gâche un peu le plaisir. Du coup, soit on évite les ennemis lorsqu'il s'agit simplement de récupérer des ressources à proximité, ou alors on trouve un décor en guise de protection et on détruit chaque ennemi en effectuant des séries de tirs sans trop de précision. De toute façon, en jouant à Terminator, l'expérience de jeu ne penche pas du côté de la finesse, au contraire tu comptes pas tes munitions, tu sors des armes toujours plus grosses et tu exploses les robots. Pour confirmer définitivement son envie de pencher à plusieurs reprises du côté du RPG, le jeu mise aussi sur un système de dialogues à choix multiples. Une relation entre les différents protagonistes qui nous amène à déclencher dans un premier temps un simple sentiment face à une réponse pour finalement offrir un résultat différent. En effet, cela peut surprendre mais les choix effectués possèdent des conséquences sur la fin de l'histoire puisque la cinématique de fin va changer selon les réponses sélectionnées.

Une manière d'offrir une petite rejouabilité, même si ces variantes ne possèdent pas la même profondeur qu'un vrai RPG qui mise sur ce concept de choix avec conséquences. On apprécie et souligne tout de même cette belle intention des développeurs car pour cette licence, ce système est tout à fait crédible par rapport à l'histoire. Pour la progression de notre personnage, on pourra compter sur trois arbres de compétences : combat, survie et science. Cela permet évidemment d'obtenir des améliorations au niveau des armes, des mini-jeux (piratage notamment) ou encore d'agrandir son inventaire, comme un RPG. Si la présence des arbres est appréciable, une nouvelle fois ça manque d'identité et de profondeur, les développeurs se contentent de mettre en oeuvre les mécaniques de jeu sans soigner l'intégration. On a aussi une notion de puces Skynet pour améliorer les statistiques des armes (dégâts, chargeur, cadence, stabilité).

Des améliorations qui offrent du confort mais sans être vraiment déterminante, la faute par exemple à la difficulté. Le jeu propose quatre niveaux différents mais même en sélectionnant le plus difficile, le challenge n'atteint pas des sommets. Néanmoins certaines situations restent intéressantes, et c'est bien en mettant le jeu dans sa plus haute difficulté que l'expérience de jeu devient intéressante et oblige vraiment à exploiter le gameplay dans son ensemble. Mais dans le contenu, le plus gros défaut, c'est sa durée de vie. En ligne droite, on arrive aux crédits en 7-8 heures tandis qu'il faudra 12-13 heures pour finir le jeu à 100%. C'est vraiment court pour un jeu dont le prix de départ est de 59,99€. En dehors des missions principales, on pourra se lancer dans les missions secondaires qui impliquent d'apporter de l'aide à nos amis les résistants. Concrètement, il faudra récupérer des objets dans des zones précises ou attaquer des lieux spécifiques, rien d'original.

D'ailleurs le jeu se montre très répétitif dans les activités malgré la présence de zones ouvertes. On a l'impression à quelques détails près de faire toujours la même mission face aux mêmes ennemis... Même en cherchant à obtenir l'intégralité de la liste des trophées/succès ou encore de découvrir les différentes fins possibles, il ne faudra pas plus de 12 heures pour complètement retourner le jeu. La rejouabilité est donc présente mais trop timide pour espérer inviter le joueur à éliminer des robots sur le long terme. Du côté de l'ambiance sonore, le jeu souffle le bon et le moins bon. On est dans un premier temps surpris des différentes compositions musicales qui sont fidèles aux films. Non seulement les musiques sont nombreuses mais elles sont aussi variées et s'intègrent parfaitement dans l'univers Terminator. Un clin d'oeil convaincant qui s'accompagne de plusieurs éléments bien moins réjouissants pour nos oreilles.

Les bruitages n'assurent pas une grande immersion, la faute aux armes notamment. Autre aspect pas spécialement séduisant, les doublages. Sans surprise, le jeu se contente du doublage anglais avec les sous-titres en français. Un doublage à peine correct, il ne renforce ni l'ambiance ni l'identité de la licence ou des protagonistes, c'est décevant dans l'ensemble. On note aussi la présence de quelques bugs sonores, mais ceux-ci ne sont pas nombreux. En gros ce qu'il faut retenir, c'est le seul point fort de la bande-son se situe au niveau des thèmes musicaux, le reste est très moyen. Enfin on termine par évoquer la partie scénaristique tout en sachant que l'on va se contenter du minimum afin de vous laisser le plaisir de la découverte car l'histoire est sympathique.

Sans aller jusqu'à dire que le jeu cache un gros travail d'écriture, l'histoire proposée tient complètement la route et fait écho aux films Terminator 1 et 2, c'est donc de très bon goût de la part des développeurs. Une histoire exclusive qui se déroule après Terminator 2 où le joueur incarne Jacob Rivers, un soldat de la résistance ciblé par les dernières versions robotiques de Skynet au coeur de la ville de Los Angeles dans un décor post-apocalyptique. Notre personnage va être sauvé de justesse lors d'une embuscade et faire plusieurs rencontres auprès de survivants. Voilà donc l'introduction de cette histoire inédite qui offre son lot de surprise même si l'aventure reste globalement prévisible. Face à un tel jeu, on peut dire que le scénario est suffisamment complet et soigné pour prendre du plaisir à le suivre à condition d'apprécier un minimum l'univers de la licence et donc les films.

Terminator Resistance est une adaptation correcte sans plus. On y voit de bonnes intentions, un minimum de respect aux films notamment les plus anciens, mais l'ensemble manque cruellement de moyens et de soins pour espérer s'imposer comme un très bon FPS. L'idée d'apporter des composantes RPG à l'aventure est intéressante mais ça se concrétise mal et surtout ça manque d'équilibre et de profondeur.

On a vraiment l'impression d'avoir en face de nous une expérience de jeu superficielle à tous les niveaux laissant ainsi un goût amer à chaque session de jeu. Que ce soit sur le plan visuel, la jouabilité, le contenu ou la bande-son, le jeu peine à convaincre et possède systématiquement tout un tas de petits défauts malgré quelques idées intéressantes qui sauvent le jeu du naufrage. Difficilement recommandable ou alors à petit prix.

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Graphismes : 12/20
Gameplay : 13/20
Durée de vie : 11/20
Bande-son : 12/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 12/20

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