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[Test] Ash of Gods Redemption (Switch)

6 Février 2020 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Au fil des mois, la Nintendo Switch s'enrichit au niveau de son catalogue avec des licences inédites, des suites mais aussi des portages. On retrouve un maximum de genre pour séduire un large public et dès ce début d'année 2020 ça commence plutôt avec la sortie d'Ash of Gods : Redemption. Cela fait quasiment 2 ans que le jeu est disponible sur PC (mars 2018) et après quelques mises à jour dont l'arrivée d'une traduction, le jeu débarque enfin sur consoles dont la Nintendo Switch, version testée ici. Développé par le studio indépendant russe Aurum Dust, ce RPG au tour par tour avec un style très proche d'un certain Banner Saga espère bien séduire les joueurs avec cette nouvelle version optimisée depuis sa sortie initiale. Une aventure captivante avec une vraie identité ou une inspiration sans saveur qui n'évite pas le piège de la copie facile ?

Libre à vous d'évaluer le degré de similitude avec la licence Banner Saga mais il est clair que l'inspiration est forte et ceci sur plusieurs aspects. Néanmoins on préfère le dire tout de suite, on est très loin d'une simple copie, il s'agit bel et bien d'une inspiration pour remettre en scène un style et un concept similaire tout en proposant des variantes et donc une identité propre de la part du studio. Même s'il s'agit de l'adaptation de la version PC de 2018, on va reprendre quelques points afin d'expliquer son style et la formule proposée sans reprendre chaque détail mais en affichant les atouts et le potentiel du jeu.

On commence donc avec la partie visuelle qui ne laisse pas indifférent que l'on aime ou pas cette direction artistique. Une ambiance particulière, la faute ou pas, à des couleurs particulièrement froides. La palette est riche mais dégage clairement un aspect sombre et froid que l'on peut une nouvelle fois comparer à l'univers Banner Saga lui aussi plutôt strict dans son style visuel. Cela n'enlève en rien la qualité du travail avec un soin vraiment impressionnant pour offrir des décors variés avec un certain souci du détail. Même constat pour le design des personnages qui dégagent un certain charisme contrairement aux ennemis où l'apparence est moins inspirée et nettement plus répétitive.

Très similaire à un univers médieval, ce résultat esthétique dégage très souvent le sentiment d'être face à un tableau que l'on contemple, c'est vraiment beau que l'on soit sensible ou non à cette direction artistique. Techniquement, la performance est plutôt bonne dans son ensemble en particulier au niveau des animations dont le résultat fait son petit effet. C'est fluide, suffisamment vivant, mais sans être original pour son genre. Le choix d'un terrain de jeu quadrillé pourrait faire craindre le pire à travers le travail visuel mais son intégration est vraiment bonne et ne vient pas trop trancher avec la partie artistique du jeu.

On souligne également le soin offert à la traduction française du jeu, dont sa présence était vraiment indispensable compte tenu de la quantité de dialogues. Pour cette version Switch, aucun problème majeur constaté sur le plan technique, l'expérience est confortable et lisible en mode portable. Cette aventure nous glisse dans la peau de 3 groupes de combattants différents (3 personnages principaux) avec un arc scénaristique différent pour chaque groupe. On se retrouve donc face à un RPG tactique avec des combats au tour par tour sur une carte quadrillée. On contrôle plusieurs personnages avec des compétences spécifiques : un guerrier avec une grosse puissance d'attaque mais avec des petits déplacements, des archers pour attaquer à distance, des moines pour les soins, des sorciers, des assassins, des lanciers...

Chaque personnage dispose d'un arbre de compétence complet et surtout de deux jauges : une jauge de vie et une jauge d'énergie. Cette dernière se vide selon vos actions que ce soit pour les déplacements, les compétences mais aussi la protection du personnage en question. Le choix du bouclier n'est pas ridicule dans la mesure les dégâts seront doublés sur votre jauge de vie dès que votre jauge d'énergie est vide. Offensivement cela peut donc être intéressant de se concentrer sur la jauge d'énergie d'un personnage avant de s'attaquer à sa jauge de vie, offrant ainsi une belle dimension stratégique.

Prudence tout de même car certaines compétences impliquent parfois l'usage de points de vie, un autre aspect du jeu qui confirme que chaque choix mérite une certaine réflexion pour ne pas regretter le résultat du combat. Une prudence indispensable lorsqu'on sait que la perte des personnages est définitive, importants ou pas, l'histoire continue. Le système de jeu ne s'arrête pas là en proposant la mise en scène de cartes. 

Il faut considérer celles-ci comme des sorts à mettre en place pour gérer des malus ou obtenir des bonus (soin, énergie supplémentaire, attaque spéciale...). Les cartes s'obtiennent durant l'histoire mais également à travers les marchands ou les combats gagnés. L'utilisation de chaque carte reste tout de même conditionnée par un chiffre présent sur la carte et stipulant le tour où le joueur peut en faire usage. Une mécanique de jeu qui enrichit donc encore plus le jeu, les combats et la dimension stratégique de chaque affrontement sans être lourd ou complexe. Il faut également faire un point concernant l'ampleur de l'écriture du jeu. Une part importante, peut-être trop même d'autant que ce travail d'écriture peine assez souvent à convaincre.

En tout cas, un système de dialogue avec des choix de réponses est mis en place tout au long du jeu. Un aspect du jeu qu'il ne faut surtout pas négliger dans la mesure où les conséquences sont nombreuses et plus ou moins importantes pour la suite de votre aventure. Pour cette version Switch, la prise en main est plutôt bonne, l'interface est claire et la navigation suffisamment confortable pour envisager des parties en mode portable.

Concernant la durée de vie du jeu, on arrive à la fin de l'histoire avec un temps de jeu qui se situe entre 15 et 20 heures environ, selon la difficulté et votre vitesse de jeu. Un chiffre variable selon le joueur mais qui reste dans tous les cas très satisfaisant pour un jeu dont on rappelle que le prix de vente est fixé à 29,99€. On en profite pour préciser également que la taille du jeu dans sa version numérique est de 2,7 Go environ. En plus de la difficulté qui peut être un prétexte en matière de rejouabilité, le jeu dispose d'un système de choix qui permet d'avoir une raison simple et rapide de se replonger de nouveau dans l'aventure.

D'ailleurs le jeu possède 7 fins très différentes ce qui permet d'envisager une belle durée de vie si l'on possède une curiosité et une envie suffisamment forte pour découvrir chaque fin. Avant d'aborder la difficulté parfois sérieuse, on précise que le jeu possède un menu "extras" dans le menu principal. Celui-ci permet de découvrir une série de biographique concernant les personnages principaux de l'aventure ou encore de retrouver l'ensemble des cinématiques. Un menu qui peut sembler classique et anecdotique pour le genre mais qui permet soit de revoir certaines parties de l'histoire soit d'approfondir nos connaissances sur les personnages. Cela confirme une fois de plus la profondeur de l'écriture de l'univers du jeu. On en vient à parler de la difficulté de l'aventure. En dehors de la difficulté classique qui offre déjà un challenge très correct, le jeu vous offre deux extrêmes : un mode facile et un mode difficile.

Le mode facile (mode histoire) a pour but de se concentrer uniquement sur l'histoire, le challenge est donc absent. En difficile (mode homme de fer), gare à vous ça s'annonce très costaud et ce type de challenge devrait séduire une partie du public qui, dans ce type de jeu, recherche une expérience de jeu exigeante et technique. On vous laisse le plaisir de la découverte sur les différentes contraintes de l'aventure, mais on pourra tout de même citer la présence d'une roche nommée strixte qui s'avère indispensable pour lutter face au fléau. Pour la restauration de la santé des personnages, pas de remplissage de jauge après les combats, il faudra trouver un lieu spécifique pour reposer les personnages.

Si sa direction artistique peut diviser au même titre que sa forte inspiration pour la licence Banner Saga, il y a un aspect du jeu qui fera l'unanimité, c'est la bande-son. Un vent de fraîcheur avec des morceaux qui collent à merveille avec l'ambiance du jeu. Les chansons sont écrites par le duo Adam Scorupa et Krzysztof Wierzynkiewicz. Ces artistes vous évoquent des productions ? C'est normal, ce sont des compositeurs qui ont participé à des projets comme Call of Juarez, Painkiller ou encore la série The Witcher, de quoi donner un indice du talent de ce duo. Une excellente qualité sonore qui passe aussi par des moyens mis en oeuvre dans l'enregistrement avec l'intervention de musiciens professionnels et d'instruments particuliers. Le résultat est au rendez-vous et participe activement à l'immersion du joueur dans cette histoire assez accrocheuse malgré quelques passages que l'on pourra trouver un peu lourd.

En effet le jeu affiche tout de même une grosse quantité de dialogues qui cassent le rythme d'autant que la pertinence est souvent discutable, on pouvait sûrement optimiser ces échanges pour aboutir à un résultat tout aussi profond mais avec des lignes d'écritures largement dispensables. Sans prendre le risque de donner des détails clés de l'histoire, on pourra quand même donner quelques éléments sur le début de cette aventure. Des créatures nommées les Faucheurs débarquent dans ce monde medieval et causent des malheurs aux humains. Dès que ces monstres s'approchent des humains, ils meurent ou perdent la raison.

On va découvrir que ce désastre a déjà frappé ce monde à plusieurs reprises. Un univers sombre avec de nombreuses notions, des croyances aux histoires de famille. On reste prudent en ne citant aucun nom particulier en sachant que l'un des nombreux bémols du jeu au niveau scénaristique c'est cette maladresse de mettre en avant de nombreux éléments et noms qui tombent de nulle part et dont on peine à comprendre et faire les liens. En voulant offrir un univers riche, le joueur pourra régulièrement se perdre dans cette quantité d'informations. Il faudra être attentif car le rythme proposé est tout aussi surprenant dans les événements importants ou non.

Ash of Gods : Redemption se présente comme une belle expérience de jeu. Visuellement très agréable, le jeu affiche également un gameplay maîtrisé, complet et technique. L'aventure s'annonce plutôt longue avec plusieurs fins selon vos choix au cours de l'histoire. Un potentiel évident pour la rejouabilité du titre en plus de plusieurs modes de difficulté pour satisfaire les envies d'un large public, du simple spectateur voulant découvrir l'histoire à celui qui n'a peur de rien et où chaque combat est un vrai défi. Si l'on peine parfois à s'accrocher à la trame scénaristique avec sa vague de dialogues, difficile de ne pas être sous le charme de l'ambiance sonore qui sort le grand jeu pour accompagner le joueur dans son périple. Une belle aventure, perfectible mais intéressante.

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Graphismes : 15/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 15/20

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M
Salut. Comme mes amis m’ont conseillé Ash of Gods : Redemption sur la Nintendo Switch, j’essayerais de me procurer ce jeu. Qui plus est, je suis plutôt fan de l’univers médiéval.
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