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[Test] Marvel’s Spider-Man : Miles Morales (PS4)

26 Novembre 2020 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après le succès mérité du jeu Marvel's Spider-Man, il est tout à fait logique de voir une forme de suite pointer le bout de son nez en cette fin d'année. Insomniac Games est décidément un studio majeur du côté de Sony après l'excellente série Ratchet & Clank (dont on attend d'ailleurs l'arrivée d'un nouvel épisode sur PlayStation 5), le studio propose son talent pour un héros plus que populaire : Spider-Man. Un retour gagnant de l'homme araignée qui a fait l'objet de DLC dans les mois qui ont suivi sa sortie.

En attendant un fort probable Marvel's Spider-Man 2, on découvre la sortie en ce mois de novembre d'un standalone nommé Marvel’s Spider-Man : Miles Morales. Une nouvelle aventure disponible sur PlayStation 4 (version testée ici) mais aussi sur PlayStation 5 (test à venir) qui s'inscrit dans la continuité de Marvel's Spider-Man. L'occasion de découvrir un nouveau héros pour, on l'espère, une aventure aussi passionnante dans la ville de New-York.

On précise bien qu'il est question de la version PlayStation 4 de Marvel’s Spider-Man : Miles Morales. Le test sera mis à jour pour faire un point sur les différences avec la version PlayStation 5. Aussi, avant d'aborder les différents aspects du jeu, on répète qu'il s'agit d'un standalone vis-à-vis de Marvel's Spider-Man. On retrouve donc de nombreuses similitudes dans le contenu, la présentation et donc dans chaque aspect du jeu. Il existe néanmoins des différences que l'on va évoquer et ça commence déjà par le personnage que l'on incarne. Le joueur n'est plus dans la peau de Peter Parker, le plus célèbre dans l'univers Spider-Man mais bel et bien Miles Morales. Ce nom ne vous parle peut-être pas mais il est loin d'être étranger dans l'univers de la licence.

D'ailleurs ce même personnage est présent dans Marvel’s Spider-Man (on ne vous en dit pas plus si vous n'avez pas encore joué au jeu) mais c'est surtout à travers l'excellent film d'animation Spider-Man New Génération que son exposition explose auprès du grand public. Un personnage loin d'être récent pour ceux qui lisent des comics, celui-ci a fait son apparition dans Ultimate Comics : Fallout #4 en août 2011 avec Brian Michael Bendis au scénario et Sara Pichelli au dessin. Il possède depuis sa propre série régulière en plus de celle avec Peter Parker. Après les présentations, place au jeu et on commence par fait un point sur la partie visuelle. Autant le dire tout de suite, cette version PlayStation 4 présente une réalisation très proche de Marvel's Spider-Man, et c'est logique vu que la sortie de ce dernier remonte à septembre 2018.

Néanmoins, et c'est bien la force de ce jeu et des développeurs, cette nouvelle aventure dispose tout de même de sa propre ambiance et de sa propre identité malgré une base commune. Un résultat possible grâce à des choix scénaristiques mais aussi grâce à un héros finalement bien plus charismatique que prévu sans atteindre celui de Peter Parker. On y retrouve des similitudes mais dans des degrés différents comme par exemple dans l'humour. Par contre, en matière de mise en scène, cette nouvelle histoire joue la carte du cinéma. C'est explosif, virevoltant avec un rythme qui captive d'un seul coup le joueur et qui provoque une multitude d'émotions avant de reprendre son souffle. Les effets visuels sont nombreux pour accompagner et renforcer les différentes séquences.

L'objectif est clairement d'offrir un vrai spectacle avec une caméra qui participe à cette belle dynamique, on est toujours aussi proche d'une production cinématographique en matière de mise en scène. Un vrai régal dans un environnement... que l'on connaît parfaitement. C'était prévisible et ça peut être considéré comme un petit point négatif mais la zone de jeu est strictement la même que dans Marvel's Spider-Man. Sauf que les développeurs réalisent un excellent choix sur le décor, oui c'est toujours New-York mais lors d'une période précise : Noël ! On se situe donc à une période précise de l'année et cela permet de voir la même zone sous un angle différent avec un décor qui respire vraiment les fêtes de fin d'année. On profite donc de l'esprit de Noël avec l'impact que cela provoque en matière de décorations dans les environnements intérieurs et extérieurs. C'est aussi l'occasion de découvrir une ville sous la neige.

Il s'en dégage un charme fou et fait d'ailleurs écho au film d'animation Spider-Man New Génération au niveau de la temporalité. Si certains y verront un simple skin, cela permet d'apporter un autre visuel au niveau de la couleur et de l'éclairage tout en restant effectivement dans une carte que l'on connaît bien. Un travail artistique maîtrisé à l'image de la partie technique. Sans surprise, le jeu se montre techniquement très proche du rendu de Marvel's Spider-Man. La finition est très bonne, c'est fluide avec un monde ouvert au moins aussi riche et vivant que dans l'opus de 2018. On apprécie la qualité des animations et la finesse des textures et de la modélisation. Les temps de chargement sont vraiment très court mais après une mort, la partie se relance très rapidement. On pourra simplement constater lors de quelques séquences des décors qui mettent un peu de temps à apparaître mais cela reste très rare.

On a pu voir quelques bugs, un crash de l'application mais aussi d'un très court temps de chargement en pleine exploration dans New-York, donnant l'impression la première fois d'un petit freeze. L'expérience de jeu est donc très propre et stable sans être irréprochable à sa sortie. Par rapport à l'épisode de 2018, il s'agit donc d'une très légère évolution visuelle. Les autres aspects du jeu n'échappent pas non plus à cette forte similitude avec l'épisode de 2018. Au niveau du gameplay par exemple, on retrouve rapidement nos réflexes que ce soit au niveau des déplacements en explorations ou lors des phases de combat. Ce dernier est d'ailleurs fortement inspiré du système mis en place par Rocksteady sur les jeux de la série Batman Arkham. En matière de mouvement dans New-York, on profite de la même manière avec les actions réalisées avec la toile pour se balancer ou se propulser avec le système de viseur. On peut courir sur les murs et effectuer plusieurs sauts.

La différence par rapport à Peter Parker et qui possède un impact sur l'ensemble du gameplay, c'est que Miles Morales dispose d'un pouvoir électrique. Oui, à la lecture c'est plutôt surprenant mais il possède naturellement une forme de charge électrique en lui que le jeu nomme bioélectricité. Cela permet d'étendre les capacités de mouvements et offrir une certaine identité à notre personnage. Cette même compétence naturelle lui permet de proposer des techniques de combat inédites pour l'occasion. On retrouve toujours l'esquive, la contre-attaque, les coups simples mais aussi les capacités offensives avec la toile pour retirer l'arme d'un ennemi, attraper un élément du décor ou encore pour stopper un ennemi. Son pouvoir électrique permet d'étendre les coups possibles avec des frappes électriques mais aussi des frappes lourdes touchant une certaine zone.

En jouant avec l'électricité cela permet d'apporter une certaine profondeur avec par exemple la notion de paralysie. Cela permet d'envisager des chaînes électrique, un ennemi paralysé pouvant conduire cette charge électrique sur d'autres ennemis... Non seulement c'est d'une efficacité redoutable mais en plus c'est visuellement impressionnant et profitable à la mise en scène. Evidemment pour profiter de cette électricité, il faudra remplir une jauge d'action, ce n'est pas disponible de manière illimitée. Autre phase de jeu qui fait l'objet d'une évolution : la partie infiltration. L'IA n'est pas trop mauvaise dans cette phase de jeu mais surtout notre héros dispose de capacités spécifiques qui renforcent son identité et rendent ces phases là un peu plus intéressante.

Il sera possible de se rendre invisible pendant un certain temps. On est donc loin d'un personnage identique à celui de Peter Parker il possède ses capacités propres malgré une base commune. Le plaisir est identique et la prise en main toujours aussi bonne avec des tutos rapides et efficaces mais aussi une interface claire qui permet de lire l'ensemble des combos possibles. Durant les cinématiques et lors de certaines missions, le jeu propose des interactions inédites, toujours avec cette bioélectricité mais aussi par l'utilisation de QTE. Une nouvelle fois, ce style de commande fait l'objet d'un très bon équilibre. Cela permet simplement de participer aux superbes cinématiques et de trancher un peu avec les missions plus classiques qui alternent combats et infiltrations. On ne va pas prendre le risque de mentionner un exemple mais ces séquences, même si elles se font rares, sont vraiment sympathiques et offrent une variété appréciable.

Le seul bémol qui saute aux yeux une fois les crédits atteints, c'est un cruel manque de boss. L'univers de Spider-Man possède pourtant une grosse quantité de vilains et s'il étaient nombreux dans l'opus de 2018, ici ce n'est pas du tout pareil. On reste une nouvelle fois prudent sur cet aspect mais on peut au moins dire que ça manque vraiment de boss et donc d'affrontements épiques. Concernant la progression de notre personnage, on retrouve deux formes de monnaies : jetons d'activité et pièces high-tech pour améliorer un arbre de compétence (plusieurs branches) mais aussi acheter et améliorer des tenues, des capacités passives ou encore des gadgets. On arrive désormais à la partie du jeu qui fait vraiment mal même si avant le coup c'était tout à fait prévisible. Oui, on parle bien de la durée de vie de cette nouvelle aventure. On l'a dit en introduction, il s'agit d'un standalone par rapport à Marvel's Spider-Man.

Du coup le contenu même s'il reste honnête, n'est pas le même en quantité. Il faut donc compter 7-8 pour terminer l'histoire et seulement un peu plus de 15 heures pour carrément le finir à 100%. Sur le papier, c'est quand même un peu léger d'autant que la rejouabilité est très limitée une fois le 100% atteint. La formule reste la même, en dehors des missions pour avancer l'histoire principale, le jeu propose tout un tas d'activités annexes dans les différents quartiers de la carte. On retrouve les repaires, les collectibles mais aussi les défis avec les médailles, les événements aléatoires et enfin les missions secondaires. Un contenu très honnête, pas spécialement original par rapport à l'épisode de 2018 mais avec tout de même quelques différences. On apprécie d'ailleurs le système de guidage rapide qui exploite le pavé tactile et indique les distances des missions et événements ainsi que des objectifs secondaires accomplis pour chaque événement.

On pourra aussi compter sur la présence d'un New Game + qui possède un impact plus important que l'opus avec Peter Parker. Non seulement il s'agit d'un trophée pour ceux qui cherchent le trophée platine mais surtout, c'est un passage obligatoire pour finir de débloquer des améliorations et compétences. Enfin, on retrouve avec joie le fameux mode photo qui se montre encore plus complet et fun dans son utilisation. Il y a une grande quantité de stickers bien marrant à débloquer (accomplissement d'actions précises à plusieurs reprises) mais aussi de nombreuses options (filtres, cadres...) pour réaliser et partager les plus beaux clichés dans New-York. En matière d'ambiance sonore, non seulement on est dans la continuité de l'épisode Marvel's Spider-Man mais on découvre également une certaine fidélité vis-à-vis de notre nouveau héros Miles Morales.

Un certain style musical suit ce héros et de manière marquante depuis l'excellent film d'animation Spider-Man New Génération. On peut donc régulièrement attendre des morceaux issus du genre hip-hop, que l'on aime ou pas ce style musical ça colle parfaitement au personnage. Même lors de grosses phases d'actions et de cinématiques, cette musique transmet une dynamique supplémentaire et une chouette ambiance. Ce style musical est parfaitement équilibré puisque cela n'empêche pas de retrouver des musiques de "super-héros" plus classiques et épiques qui se rapprochent du travail sonore réalisé avec Marvel's Spider-Man. Du côté des doublages, même constat et même qualité, on retrouve avec joie la voix VF de Donald Reignoux pour Peter Parker et c'est Eilias Changuel pour la voix VF de Miles Morales. 

On termine en parlant un minimum de l'histoire de ce standalone. Ce n'est pas le point fort du jeu mais le travail d'écriture reste très intéressant et surtout dans le même style que Marvel's Spider-Man. On découvre aussi une nouvelle faction qui se nomme Underground en guise de méchants en masse, avec tout de même un meneur, dans New-York. On pourra également découvrir un autre groupe de méchant pour constituer un gros conflit où se trouve en plein milieu notre héros. Concernant Miles Morales, on se situe au tout début de son existence en tant que Spider-Man. On découvre en même temps que lui ces capacités qui marquent une différence par rapport à Peter Parker.

Ce dernier est bien présent mais se contente de petites apparitions de manière à laisser la vedette à Miles Morales. Une transition en douceur avec un simple prétexte pour laisser New-York à notre nouveau héros. Si l'aventure se montre spectaculaire lors de certaines séquences, on regrette vraiment le faible nombre de boss et méchants charismatiques. Si les différents groupes d'ennemis proposent des variantes (armes, technologies et résistances variées d'un ennemi à un autre), ça manque de méchants emblématiques par rapport à l'épisode avec Peter Parker.

Marvel’s Spider-Man : Miles Morales est un excellent standalone. Visuellement spectaculaire, il offre une réalisation géniale et une finition convaincante malgré quelques petits bugs. Le gameplay est très proche de celui de Marvel's Spider-Man mais avec tout de même des nouveautés intéressantes. La bande-son est excellente autant au niveau des musiques que des doublages. Pour l'histoire c'est intéressant même si ça n'a pas la même dimension que l'épisode avec Peter Parker. Enfin le véritable défaut de cette nouvelle aventure se trouve au niveau de son contenu malgré des efforts pour enrichir le monde ouvert, l'aventure est très courte. Cela reste tout de même une exclusivité incontournable en cette fin d'année.

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Graphismes : 17/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 12/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 16/20

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