[Test] Ys IX : Monstrum Nox
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Après un très bon Ys VIII : Lacrimosa of Dana, la série revient avec un nouvel épisode sur PlayStation 4 (en attendant de le voir peut-être sur d'autres supports au cours de l'année) sous le nom de Ys IX : Monstrum Nox. On espère une confirmation après la belle impression laissée par l'opus précédent pour faire, pourquoi pas, décoller encore plus la popularité de la licence. En effet jusqu'ici les différents épisodes sont considérés comme des jeux de niche dans la catégorie JRPG. On espère donc être de nouveau séduit par les aventures d'Adol avec pourquoi pas des nouveautés. Une nouvelle bonne surprise ou un épisode un peu fade ?
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On retrouve Adol pour de nouvelles aventures avec un premier mot d'ordre, ce nouvel épisode s'inscrit dans la continuité sur certains aspects du jeu. Autrement dit, si vous avez eu l'occasion de parcourir Ys VIII : Lacrimosa of Dana, vous allez vite reprendre et constater des similitudes. C'est logique et même rassurant que les développeurs reprennent la formule tout en proposant des nouveautés et ajustements au fur et à mesure des épisodes. On risque donc de se répéter mais de nombreux aspects sont repris de l'opus précédent avec quand même quelques nouveautés. Premier constat flagrant, le décor change radicalement avec une ambiance complètement différente pour une impression globale qui pourra diviser les joueurs que ce soit sur le plan artistique ou technique.
D'abord au niveau de la patte artistique, ce neuvième opus nous plonge dans une ville mystérieuse nommée Balduq. On le précise d'avance mais on va volontairement rester discret sur certains aspects du jeu afin de conserver l'effet de surprise et le plaisir de la découverte d'un bon nombre d'éléments. On peut au moins dire que l'ambiance est sombre et froide, nettement plus que dans l'épisode précédent. Cette différence flagrante en matière d'environnement est selon nous une qualité et permet, malgré la reprise de certaines mécaniques, d'avoir le sentiment d'être réellement plongé dans une nouvelle histoire. Malheureusement cet atmosphère particulier va afficher de nombreux défauts et la première déception évidente, c'est justement cette direction artistique. Si l'on félicite la volonté d'avoir un univers vraiment différent, il apparaît clairement que ce nouvel univers est nettement moins inspiré et captivant que l'opus précédent.
On ne va pas tomber dans la comparaison systématique avec le huitième épisode, mais il est clair que ce n'est pas spécialement original, avec des décors austères et des donjons un peu fades pour la plupart. Que ce soit dans son style ou sa conception, l'univers du jeu souffre terriblement de la comparaison par rapport à l'aire de jeu proposée dans l'épisode précédent. C'est très linéaire, les environnements sont simplistes avec un faible niveau de détail, ce n'est pas vraiment très grand et pas particulièrement varié. Un manque de richesse frustrant et une conception basique en plus d'offrir une linéarité qui ne sera pas du goût de tous les joueurs. Néanmoins, on peut quand même souligner un level-design un peu plus vertical que les fois précédentes ce qui ouvre quelques perspectives intéressantes au cours de l'aventure.
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Malheureusement cette bonne note est bien trop isolé face au visuel peu séduisant de l'ensemble du jeu. Ce nouvel opus a même tendance à tomber dans le piège de vouloir donner un terrain de jeu immense avec le risque de compromis techniques. Non seulement cette grandeur désirée se traduit plus comme une illusion avec son exploitation maladroite et sa richesse faible mais le compromis technique est lui bien présent et forcément bien frustrant. Il est vrai que la série a toujours accusé un léger retard sur sa partie technique. Ce n'est pas avec cette nouvelle aventure que le retard est rattrapé, bien au contraire. Certains expliqueront cette faiblesse par son statut de jrpg de niche, un argument valable qui fonctionne avec d'autres licences mais ne justifie pas totalement le résultat final.
Ce monde ouvert immense offre de l'aliasing, du clipping, des textures pas très fines, une distance d'affichage limitée et des ralentissements. Ces chutes de framerate sont présentes surtout dans la ville, les donjons se montrent eux bien plus confortables sur ce point. Avec un choix artistique plus sombre, la palette de couleurs est plus restreinte que d'habitude avec un gris dominant. Vous l'aurez compris si l'on peut apprécier une certaine prise de risque des développeurs en cherchant à offrir une carte plus grande avec un style visuel très précis, un certain charme se dégage c'est indéniable, il faut reconnaître que ce choix influence négativement de nombreux aspects de la partie artistique et technique du jeu. On souligne également la présence d'une traduction française, particulièrement soignée, qui offre un confort appréciable pour la partie texte.
Si la réalisation souffle le bon et le moins bon, le gameplay se montre lui beaucoup plus solide et séduisant. On retrouve avec joie un gameplay dynamique et complet même si au premier coup d'oeil il peut paraître simpliste. On est loin de certaines licences où la profondeur du gameplay est parfois déroutante. Ici la prise en main est très bonne, rapide et permet de rapidement prendre du plaisir. Ce travail pour rendre l'expérience de jeu est agréable est clairement la force du jeu. Le concept est donc reconduit avec toujours cette notion d'équipe où le joueur contrôle une équipe de trois personnages. On peut alterner d'un personnage à un autre afin de faire usage du bon personnage selon la situation. En effet chaque personnage est doté d'attaques et d'un type précis (contondant, perforant et tranchant).
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Il faut donc toujours partir à la recherche du type efficace pour maîtriser le combat. Il est question aussi d'une jauge de rupture qu'il fait diminuer pour étourdir l'adversaire. On retrouve également un système de compétence efficace où l'on doit assigner des compétences aux quatre touches de la manette. Un système fidèle à l'épisode précédent et qui fonctionne toujours aussi. Ce complément offensif aux attaques de base permet de varier les plaisirs de belle manière sans être trop exigeant. Il ne faut pas non plus oublier la présence de la garde et de l'esquive, deux mécaniques que l'on approuve totalement dans ce nouvel épisode.
Là aussi, on n'est pas surpris de retrouver ces dernières dont la pertinence est toujours au rendez-vous. Si vous placez ces actions au bon moment, les gains sont importants au point de renverser un combat que ce soit sous la forme d'un taux élevé de coup critique ou que ce soit pour ralentir le temps pendant quelques secondes. Cela permet de se laisser tenter plus librement à un style bourrin qui confirme le côté jouissif du jeu, ce n'est pas forcément original pour le genre mais c'est toujours excellent.
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Afin de renforcer la puissance et la dynamique des combats, on découvre en guise de nouveauté un mode boost qui permet pendant un court instant d'augmenter la force des personnages avec à la clé une attaque ultime. Au rayon des missions qui sortent de l'ordinaire, on peut citer (tout en restant très prudent sur la présentation) le retour des séquences défensives. On protège un élément précis de plusieurs vagues de monstres, un objectif original pour le coup et qui fonctionne parfaitement avec la série. Le système de combat dynamique, bourrin et parfois même brouillon colle parfaitement avec ce type de mission.
Malgré des barrières frustrantes au cours de l'aventure (en lien avec le scénario) et d'une linéarité évidente, le jeu renforce son exploration d'une belle manière par l'intermédiaire du système de "don". Une modification qui rend l'exploration nettement plus agréable sans rendre le gameplay lourd ou compliqué, bien au contraire. Adol peut donc désormais récupérer les dons des autres personnages et ainsi être beaucoup plus complet et polyvalent dans les déplacements (escalader, planer, détecter...). Une orientation totalement convaincante qui permet de gagner en confort mais aussi de profiter d'une bonne manière de ce level-design plus vertical que dans les opus précédent, enfin une bonne exploitation du décor.
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Cela donne également une forme de plaisir supplémentaire pour découvrir la zone de jeu (la ville contient une multitude de points d'intérêts) et chercher les différents secrets. Dommage que le jeu bride totalement la progression de la ville avec un fonctionnement de quartier à découvrir petit à petit en fonction des quêtes annexes et des quêtes de l'histoire. Une progression dirigiste et à l'ancienne qui pourra déplaire une partie des joueurs. On est loin d'une mise en scène classique et d'un monde ouvert proche des productions actuelles. Concernant les problèmes rencontrés, on peut notamment citer des petits soucis de caméra. Un constat assez rare et surtout pas trop gênant à l'image d'un possible manque de lisibilité lors de certains combats ou lors de certaines phases d'explorations.
Au niveau du contenu, le jeu se montre particulièrement solide et fait honneur à sa catégorie où la durée de vie est rarement un point faible, bien au contraire. Avec cette nouvelle aventure et sans chercher le 100%, on aurait tendance qu'il faut bien une quarantaine d'heures pour en faire un bon tour tout en ayant encore du contenu à découvrir. Un score très satisfaisant d'autant qu'il s'agit d'une estimation et que selon votre façon de jouer et votre expérience face à ce type de jeu, il est possible que cette durée de vie se montre légèrement supérieure. A l'image de nombreux aspects, la progression est très classique mais efficace. En effet la structure du jeu est basée sous forme de chapitre, où chaque chapitre est dédié à un personnage pour le découvrir dans le détail. En dehors de ce déroulement très précis, le jeu s'offre un HUB sous la forme d'une taverne pour rassembler les différentes actions possibles.
Ce développement de la taverne dépend de votre capacité à venir en aide aux différents personnages, autrement dit à accomplir des quêtes. Un aspect du jeu qu'il ne faut pas négliger car le gain est intéressant avec là aussi la possibilité de profiter des talents des personnages et donc avoir accès à des bonus non négligeables pour certaines phases du jeu notamment celle de la défense du pilier face aux vagues de monstres. C'est aussi l'occasion de découvrir la richesse du jeu au niveau des différents protagonistes, un travail d'écriture soigné qui donne envie d'en savoir toujours plus sur les personnages que l'on pourra croiser. En complément des talents, il ne faut pas oublier que chaque objet et ressources permettent d'obtenir de nombreux avantages.
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Ils participent par exemple à la progression du joueur avec l'amélioration des armes. Il est également possible de procéder à de la cuisine pour se renforcer par exemple en matière de soin. On reste évidemment discret sur quelques détails du contenu mais les quelques exemples suffisent à mesurer la richesse du contenu, vous l'aurez compris, de nombreuses heures vous attendent. Du côté de l'ambiance sonore, le jeu nous offre une belle prestation. Non seulement les thèmes sont nombreux, dont certains très percutants, et influencent de belle manière le rythme du jeu. On enchaîne de jolies notes pour accompagner le joueur dans son exploration avec des compositions parfois légèrement en retrait pour basculer très rapidement dans des thèmes dynamiques qui s'accordent totalement avec le style du jeu en particulier durant les combats et les donjons.
Un excellent travail sonore qui s'offre en plus de très bons doublages, comme c'est souvent le cas pour ce type de jeu, avec le choix entre le doublage japonais (recommandé) et le doublage anglais. Enfin on termine, sans trop en dire, par le scénario de ce neuvième épisode de la série. Avant de donner quelques détails sur cette histoire inédite on précise, pour ceux qui ne connaissent pas la série, que chaque épisode est synonyme d'une aventure inédite et différente en matière d'histoire, de décor mais tout en conservant le même héros. On retrouve donc toujours Adol Christin pour de nouvelles aventure avec son fidèle Dogi. Adol débarque à proximité de la ville de Balduq pour très vite être arrêté et finir en prison.
Un décor sombre et étrange tour autour de cette ville qui fait l'objet de nombreux mystères qu'il faudra percer petit à petit. En effet après une belle évasion, celui-ci va faire une rencontre particulière qui va réellement lancer l'histoire et le concept de ce nouvel opus. C'est à ce moment précis que l'on va découvrir cette notion de Monstrum avec ce que cela implique tout au long du jeu. On s'arrête là pour les quelques précisions d'une histoire intéressante à découvrir dans un univers suffisamment captivant et un décor qui tranche vraiment avec les précédents volets de la série.
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Ys IX : Monstrum Nox ne laisse pas la même impression que l'épisode précédent mais il se montre tout de même convaincant. Avec ce neuvième opus, la série peine encore à se détacher de son statut de JRPG de niche malgré des efforts. On pourra donc découvrir un univers captivant, un gameplay jouissif, une bande-son délicieuse et un contenu généreux. Le vrai bémol se situe au niveau de son aspect visuel pas toujours inspiré et surtout toujours aussi daté. On souligne par contre la présence d'une très bonne traduction française. Si on aime cette catégorie de jeux, on peut quand même se laisser tenter par cette belle invitation en attendant de vraies améliorations pour le prochain opus.
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Graphismes : 13/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 15/20
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Note globale : 15/20
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