[Critique] Clear
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L'éditeur Delcourt continue en ce début d'année à mettre en avant des one shots du scénariste Scott Snyder. Ce dernier possède un label nommé Best Jackett Press. Dès le mois de janvier, Delcourt a donc proposé le titre Démons et poursuit sa démarche avec l'arrivée de Clear en ce mois de mars. Un nouveau récit disponible à partir du 29 mars 2023 (EAN : 9782413049739) dans un format standard en matière de comics chez l'éditeur (dimensions : 19 x 28,4 cm environ) et similaire à celui du comics Démons. Un ouvrage qui totalise 160 pages pour un prix de vente de 16,95€ dans sa version papier et 11,99€ dans sa version numérique. Une nouvelle belle surprise du label de Scott Snyder ?
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Le premier élément qui saute aux yeux dès que l'on a cet ouvrage en main, c'est évidemment sa première de couverture. Elle est sublime et très orignal notamment dans le choix des couleurs, le genre de style artistique qui permet à ce récit de sortir du lot avant même de se plonger à l'intérieur. Lorsqu'on combine ce style artistique à la qualité d'édition proposée par l'éditeur Delcourt, on obtient forcément un superbe comics. Un contact visuel et une prise en main suffisent déjà avec cette série pour attirer la curiosité et se plonger dans un récit en un tome qui va se montrer convaincant jusqu'au bout. Ce tome unique se compose de 6 chapitres, sans page particulière en début de tome mais avec un léger bonus en fin de tome.
Ce n'est pas clairement l'ouvrage le plus riche et surprenant en matière de contenu, on a déjà vu beaucoup plus originel et surprenant dans d'autres ouvrages du catalogue Delcourt. Cela n'empêche pas d'apprécier les quelques pages avec tout d'abord une page qui se charge de présenter les deux artistes. Scott Snyder au scénario, et Francis Manapul aux dessins et aux couleurs. Une page avec un fond noir qui offre une courte présentation de chaque artiste avec une petite photo. C'est simple mais toujours sympa de découvrir les grandes lignes de l'artiste en particulier sur ses précédents travaux marquants. Pour le reste du bonus, on trouve quelques pages offrant des illustrations.
C'est chouette mais dans une quantité modeste puisque le bonus tient sur 4 pages avec une page comportant plusieurs illustrations dans un format réduit. On trouve les couvertures de Francis Manapul mais aussi des couvertures alternatives par d'autres artistes : Christian Ward, Mike Del Mundo, Cliff Chiang. Pour un tome unique, on ne pouvait guère espérer plus comme bonus, le contenu reste sympathique et permet de prolonger le plaisir de ce style visuel qui fait clairement la force de ce récit.
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On va maintenant faire un point sur ce scénario, on ne présente plus Scott Snyder et si certains de ces travaux ne font pas toujours l'unanimité, c'est un artiste dont le talent est indéniable en plus de savoir systématiquement bien choisir son dessinateur. Pour cette histoire, le synopsis proposé est le suivant : Il est devenu possible d'adapter la réalité à nos propres préférences (modes steampunk, porno, médieval, etc.), tandis que le monde reste statique. Merveilleux, non ? Pas vraiment... SAM DUNE, un ancien flic devenu détective privé, enquête sur un suicide. Dune vit en mode CLEAR, sans aucun filtre. Il voit le monde tel qu'il est vraiment. La victime est son ex-femme, et elle n'avait rien de suicidaire...
Ce résumé et très intrigant et autant le dire tout de suite, on a adoré cette aventure à San Francisco. Une histoire qui nous plonge donc en 2052 dans un futur où la réalité virtuelle est au coeur de la société avec cette technologie de voiles et ses nombreuses dérives, qui permettent de de visualiser un monde selon nos envies. Scott Snyder signe ici une histoire vraiment maîtrisée et captivante. On s'étonne du rythme et de la richesse de l'univers pour récit en un seul tome. C'est vraiment très intéressant à découvrir sans être lourd ou superficiel. On pouvait craindre un lancement classique mais cette enquête est vraiment intéressante à suivre avec un personnage pas trop cliché qui participe à l'engouement de cette histoire.
Les premières pages accentuent notre curiosité et au fil des bulles, on est agréablement surpris de certaines situations, certains personnages mais aussi des surprises qui attendent le lecteur à travers les 6 chapitres. La fin est plutôt sympathique même si la forme peut diviser. Cette science-fiction et carrément ce mélange de plusieurs genres fonctionnent parfaitement sans être une pâle copie d'une oeuvre aboutie. On peut ressentir diverses inspirations de comics, romans ou films mais Scott Snyder maîtrise son sujet pour parvenir à sortir une histoire qui développe ses propres idées et un style personnel, bien aidé par la qualité des dessins, on va y venir. L'écriture est donc très convaincante sans être totalement originale mais suffisamment marquante pour en faire une très bonne lecture.
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Clear est clairement l'une des belles surprises de ce début d'année, c'est indéniable. Si l'écriture participe à ce succès, le dessin confirme cette impression. On peut même dire que c'est l'association maîtrisée du scénario et du dessin qui amène Clear au statut du récit qui mérite vraiment qu'on s'y penche. Qu'importe votre affection pour les artistes, cette science-fiction offre des cases marquantes avec un dessin absolument sublime de Francis Manapul qui se charge également de la couleur. C'est déjà une joie de le voir dans le rôle du dessinateur mais quand on découvre qu'il est également le coloriste sur ce projet, on gagne encore en confiance sur le succès de cet ouvrage.
Son trait est simplement excellent par rapport à l'univers proposé. L'artiste capte à merveille le scénario grâce à un très bon découpage, des planches renversantes et un travail énorme sur la couleur pour rendre chaque chapitre toujours plus impressionnant. Il parvient à dégager plusieurs émotions et styles dans son dessin. Il renforce le côté futuriste, fantastique mais aussi les séquences plus classiques au cours de l'enquête. Il ne néglige ni les personnages, ni le décor afin de proposer un compromis idéal pour chaque chapitre.
On peut dire que l'expérience visuelle mérite à elle seule le coup d'oeil sur cette histoire. Encore une fois si l'écriture reste quand même très convaincante, c'est grâce à cette patte artistique que l'on va vouloir s'attarder sur cet ouvrage et il suffit de quelques planches pour se décider à aller jusqu'au bout grâce à cette petite touche de mystère qui complète les qualités de ce récit.
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Conclusion : Clear est une excellente surprise et intègre la liste des très bons écrits de Scott Snyder. Pour parvenir à ce succès, il fallait la participation d'un artiste talentueux à ses côtés. On trouve donc Francis Manapul et il ne faut pas longtemps pour tomber sous le charme de son travail. Ce dernier réalise une superbe prestation au niveau des dessins et des couleurs pour donner un style artistique très marquant à cette histoire. Dès les premières planches, on accepte avec plaisir cette invitation pour découvrir un récit convaincant avec un bon rythme, des rebondissements et deux artistes inspirés aux commandes.
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