[Test] TopSpin 2K25

Une annonce surprise et soudaine, la licence Top Spin signe son retour cette année. C'est quand même un événement, la sortie de l'épisode précédent (Top Spin 4) remonte à mars 2011, cela fait donc plus de 13 ans ! Un retour espéré par les fans de tennis puisque la série est considérée comme la référence dans sa catégorie. Ce nouvel épisode s'intitule TopSpin 2K25, il est développé par Hangar 13 (Mafia III, Mafia Definitive Edition) et édité par 2K Games. Le titre est disponible depuis le 26 avril 2024 sur plusieurs supports : PlayStation 5, PlayStation 4, PC, Xbox Series et Xbox One. Après une attente aussi longue, on espère découvrir le nouvel épisode référence... Toujours au top ?

La série n'est pas la référence par hasard. En plus d'offrir le meilleur gameplay, elle offrait un rendu visuel réaliste et soigné. Il faut être honnête, dès les premières heures, on ne peut cacher une pointe de déception avec ce nouvel épisode. On précise d'ailleurs que le test est réalisé à partir d'une version PlayStation 5. Il est vrai que dès que le studio annonce que le titre est cross-gen, un doute s'installe sur l'ambition et le potentiel de cet épisode. Ainsi la prestation visuelle oscille entre le bon et le moins bon. Par exemple, on est séduit par le travail réalisé sur les terrains. Une reproduction qui vise le réalisme et la fidélité, sur ce point le studio réalise un excellent boulot. C'est très immersif avec plusieurs caméras disponibles et des ralentis comme si on regardait un match à la télévision. Il y a un vrai soin dans le rendu avec les différents types de terrain.

C'est immersif avec un bon boulot également au niveau de la lumière. Par contre, on regrette que la mise en scène se montre aussi simpliste, c'est franchement pauvre, il manque vraiment ce petit effet supplémentaire pour donner de la folie et du punch à chaque match. Il n'y a pas d'effort particulier dans les transitions juste avant de rentrer sur le terrain ou en fin de match. Au rayon des déceptions, difficile de ne pas être déçu par le rendu du public. Les spectateurs ne semblent pas vouloir franchir le cap de la nouvelle génération, ce n'est franchement pas joli pour une production qui sort en 2024. On revient à une note plus positive, et certainement la grande force du jeu : le réalisme des animations.

Un travail soigné pour offrir une belle palette d'animations. C'est fluide et réaliste en sachant que pour aboutir à ce résultat, certains joueurs ont participé à la capture des mouvements. Nul doute que cette démarche explique le très bon résultat à l'écran. De toute façon l'idée est vraiment d'aboutir à des animations cohérentes avec la réalité, on doit donc retrouver les mouvements propres à chaque joueur. Une fidélité qui fait forcément plaisir et que l'on distingue sans difficulté. Un effort qui participe au réalisme des matchs d'autant que selon la surface il y a différents effets visuels pour accentuer les déplacements et les petites glissades. Sur le plan des animations, c'est clairement une très bonne surprise.

Mais une fois de plus, on tombe aussi face à un travail nettement moins convaincant : la modélisation des joueurs. Certains joueurs et joueuses s'en sortent mieux que d'autres mais clairement la modélisation n'est pas à la hauteur d'un titre de cette époque. On aurait même tendance à dire qu'il n'y a pas d'évolutions avec l'épisode précédent qui remonte à plus de 10 ans ! La modélisation des visages est clairement négligée et vise l'essentiel, on peine à reconnaître la majeur partie du casting. C'est dommage car, comme pour les stades, il y a des efforts pour aboutir à une réalisation soignée et fidèle mais sans aller au bout de la démarche. On se retrouve donc avec un épisode dont la dimension technique est correcte mais insuffisante pour les versions next-gen.

Ce n'est pas désagréable et assez propre dans l'ensemble mais on est face à un jeu dont le rendu est plus proche de la génération précédente, c'est quand même frustrant. Heureusement, ce goût très mitigé pour la partie visuelle est balayé par une base solide que l'on retrouve avec joie, le gameplay. Très vite, on est rassuré de voir que l'on est toujours face au point fort du jeu. Un gameplay toujours aussi complet, technique mais tout en restant accessible. Il n'y a pas besoin de s'investir des heures pour prendre du plaisir à jouer, par contre il faut bien comprendre le potentiel du gameplay et surtout le degré d'exigence pour parvenir à sortir un match référence. C'est une simulation réaliste mais qui parvient par son équilibre et ses commandes à s'ouvrir à un très large public.

Un joueur occasionnel qui apprécie le tennis peut parfaitement y trouver son compte. On est toujours aussi séduit par cette profondeur et cette immersion du gameplay. Le soin accordé aux animations des joueurs participe à cette réussite mais il faut aussi souligner les mécaniques de jeu. On a donc toujours un joystick réservé aux déplacements du joueur puis les touches pour réaliser différents types de coups (amorti, slice, lift, lob...). Sauf que pour réussir un bon coup, au bon endroit, il va falloir gérer correctement son positionnement au moment de la frappe mais aussi son timing, ou encore sa puissance. Chaque tentative offre un résultat réaliste, le succès d'un coup ou au contraire un gros raté s'explique logiquement et simplement, le rendu est réaliste et totalement crédible.

Les sensations sont donc bonnes d'autant que les matchs affichent une belle personnalité grâce à différents styles de joueurs que l'on distingue facilement et qui s'accompagnent en plus des coups signatures. On regrette que pour cette version PlayStation 5, les développeurs ne mettent pas en oeuvre une vraie exploitation de la Dualsense. C'était clairement une manière supplémentaire d'enfoncer le clou dans les sensations lors d'un match à travers les vibrations mais aussi les gâchettes. Pour cette génération, il y avait matière à rendre les matchs encore plus immersifs, c'est dommage. Autre point un peu décevant, c'est l'IA. Celle-ci n'est pas totalement ratée, mais son attitude reste encore très aléatoire. On est parfois agréablement surpris sur certains échanges mais il arrive aussi de faire face à des comportements étranges.

Au niveau du contenu, malheureusement, on va retrouver ce sentiment mitigé que l'on avait avec la partie visuelle. Premier constat plutôt surprenant et surtout décevant, le casting n'est pas à la hauteur de la réputation de la licence. Au lancement, on se retrouve avec une petite vingtaine de joueurs et joueuses dont les légendes. On peut donc trouver Federer, Alcaraz, Medvedev, Agassi, McEnroe, Serena Williams, Sharapova, Swiatek... Mais on note surtout beaucoup d'absences importantes, il n'y a pas Nadal, Djokovic, Zverev par exemple, pas de Français et très peu de joueurs et joueuses du top 10, c'est quand même décevant. Alors les développeurs annoncent l'arrivée de nouveaux joueurs et joueuses mais malgré cette communication, le studio passe à côté dans sa proposition du casting.

Le casting des terrains est déjà plus rassurant avec un large choix et surtout la présence des terrains majeurs notamment deux du grand chelem mais aussi des masters 1000. Un vrai tour du monde : Open d'Australie, Cincinnati Open, Roland-Garros, Rolex Monte-Carlo Masters, US Open, Wimbledon, BNP Paribas Open, Rolex Shanghai Master... S'il y a bien quelques absences dans les courts, on reste quand même face à une très bonne sélection. Pour renforcer un peu plus le réalisme, le jeu mise également sur un contenu officiel du côté des équipementiers avec la présence de 20 grandes marques (adidas, lacoste, asics, nike, head, wilson...) pour varier son style visuel. On en vient maintenant aux différents modes de jeu, et dans ce registre c'est très classique. 

Il ne faut pas espérer être surpris par un contenu original ou particulièrement riche, c'est plutôt basique et sans idées spécifiques. On retrouve donc le mode Exhibition classique mais indispensable pour un tel jeu où l'on peut jouer en simple ou en double face à l'IA. On a ensuite la présence de l'Académie Top Spin avec pour mentor et guide, le célèbre John McEnroe. L'idée est de prendre part, à travers une petite mise en scène, à des cours particuliers constitués de leçons et d'exercices. L'objectif est de comprendre les bases mais aussi les bases, les styles mais aussi les commandes avancées. Un tutoriel très clair avec des explications mais aussi sous forme de vidéos pour vraiment bien comprendre le potentiel du jeu.

Ce n'est pas très long, le passage par cette étape est recommandé pour reprendre sur de bonnes bases même si l'on connaît déjà les grandes lignes du sport et de la licence. Ensuite, il y a évidemment le mode carrière, un mode incontournable dans les jeux de sport. On va donc passer par la création d'un avatar avec un outil de personnalisation largement suffisant pour ce style de jeu. Ensuite en fonction du choix du personnage, on va évoluer sur le circuit masculin (ATP) ou féminin (WTA). Le mode carrière ne cherche pas la surenchère dans la mise en scène et l'immersion, c'est relativement simpliste, il n'y a pas de cinématiques ou de nombreuses interactions, on est sur une gestion très basique. 

Une orientation qui pourra autant plaire que décevoir les joueurs en quête d'un grain de folie par rapport à un mode carrière traditionnel. Il pourra donc paraître un peu froid et un peu répétitif. Le but est simple, il faut être le nouveau numéro 1 au classement. La carrière se déroule à travers un calendrier officiel qui va offrir diverses activités. On aura des entraînements mais aussi des matchs spéciaux avec les sponsors pour préparer les grands tournois. Il est important de ne pas négliger et foncer que sur les grands événements puisque chaque participation et résultat dans les différentes animations permettent d'obtenir de l'expérience. C'est ce gain qui va permettre de faire évoluer son sportif dans différents registres dont la vitesse et la puissance. On va donc pouvoir améliorer les compétences de son joueur et surtout viser des améliorations spécifiques.

Pour cela il faudra définir un coach personnel qui possède des qualités spécifiques. Afin d'être complet, il faudra régulièrement changer de style de coach de manière à progresser dans tous les secteurs du jeu. L'ensemble reste sympathique avec des défis amusants mais c'est assez direct et répétitif, pas sûr d'aller plus loin qu'une saison ou deux pour chaque circuit. L'équilibre est assez bon entre le temps passé dans les menus et celui sur le terrain. Néanmoins ce mode manque d'animations et de nouvelles idées pour vraiment donner l'envie de s'investir pleinement et d'enchaîner les saisons. Le mode carrière vise surtout l'essentiel mais avec succès. Enfin pour varier les plaisirs dans les différents modes de jeu, on peut compter sur l'expérience multijoueur. Le jeu est cross-play dès le lancement du jeu, une bonne note.

Par contre mauvaise au sujet des parties entre amis puisqu'il faudra attendre, sauf retard, la fin du mois de mai 2024 pour profiter du mode multijoueur entre amis. Autrement concernant l'aspect multijoueur, il est possible de faire des parties exhibitions mais aussi des parties classées. Celles-ci existent sous 2 formes, le circuit officiel avec les joueurs réels et le circuit international avec les avatars créés dans le mode carrière. On va donc pouvoir trouver des défis saisonniers, des tournois mais un système de classement. Le multijoueur est complet, stable et offre une belle rejouabilité à condition que le suivi se montre sérieux et régulier. On termine avec un mot au sujet de la bande-son du jeu. A l'image de nombreux aspects, elle souffle le bon et le moins bon.

On note la volonté d'une participation au réalisme des matchs avec de très bons bruitages concernant les coups mais les glissades en fonction des surfaces. Le bruit des déplacements et ceux de la raquette affichent une restitution réaliste. On gagne donc toujours un peu plus en immersion mais ces efforts ne sont malheureusement pas appuyés par le reste du court. L'ambiance dans les stades est trop fade et étrange. Ce n'est pas assez naturel ou varié, les spectateurs offrent quelques interventions mais parfois en décalage ou avec une pertinence douteuse.

Ce n'est pas assez vivant et crédible en sachant qu'il ne faut pas compter des commentateurs pour tenter d'apporter une animation spécifique lors des matchs. Les seules interactions que l'on pourra rencontrer se situent au début du match lors de la présentation des joueurs et en cours de match par l'intermédiaire de l'arbitre qui récapitule le score en plus des fautes. Le travail sonore est donc globalement limité et daté, si les bruitages sont convaincants, le reste mérite une nette évolution afin d'obtenir un ensemble plus réaliste et vivant. Pour l'heure la formule n'a pas franchement évolué, la prestation sonore est très proche des opus précédents.

TopSpin 2K25 signe un retour mitigé. Après une attente aussi longue, on espérait retrouver la licence en grande forme en s'imposant en force et sans discussion sur tous les aspects. Ce n'est pas malheureusement pas le cas avec beaucoup de faiblesses et défauts malgré quelques bonnes intentions et nouveautés. On retrouve tout de même sa plus grande force, le gameplay. C'est l'essentiel et cela permet toujours de définir la licence comme la référence de la discipline mais ce n'est clairement pas le meilleur opus de la série par rapport à sa génération et son époque.

Le jeu peine à totalement convaincre sur le plan visuel avec un rendu frustrant rappelant la génération précédente et non l'actuelle. Il y a un joli travail sur les animations mais la partie technique et en particulier la modélisation des joueurs n'est pas franchement à la hauteur. Le casting est faible et décevant avec beaucoup de grands noms absents, le contenu est correct mais sans surprise ni grande nouveauté et la bande-son ne fait l'objet d'aucune évolution majeure. Cela peut paraître sévère à la lecture, il est clair que cela reste un très bon jeu dans l'univers du tennis, mais on attendait plus pour son retour.

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Graphismes : 14/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 13/20

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Note globale : 14/20

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