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[Test] Ys VIII : Lacrimosa of Dana (PS5)

30 Novembre 2022 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

Ys VIII : Lacrimosa of Dana est de retour sur un nouveau support ! Après une sortie initiale sur PlayStation 4 et PlayStation Vita en 2017, puis une sortie en 2018 sur Nintendo Switch, Nis America propose enfin ce huitième opus de la série Ys sur PlayStation 5. Une arrivée sur la nouvelle génération qui ne s'annonce pas comme un remake ambitieux mais plutôt comme un portage et donc une ultime séance de rattrapage pour les amoureux du genre. Une aventure qui a suffisamment conservé de fraîcheur pour la PlayStation 5 ?

On précise d'avance que le test va surtout se concentrer sur les ajustements et nouveautés apportées par cette nouvelle version. Il s'agit d'un portage, il ne faut donc pas s'attendre à une révolution par rapport à l'épisode de 2017. On souligne également que pour profiter de cet épisode, il n'est pas nécessaire d'avoir joué aux épisodes précédents. Il s'annonce effectivement comme le huitième opus de la série mais à l'exception de quelques petites références, cela n'empêche pas de pleinement profiter du jeu. Sur le plan visuel, s'il y a une différence elle se trouve évidemment du côté de la technique. Mais avant on peut quand même rapidement rappeler que cet épisode offre une belle direction artistique. Un titre qui respire l'exploration avec comme première récompense des paysages inspirés et variés.

C'est très souvent agréable à voir en matière de style. Une diversité qui renforce d'ailleurs ce plaisir d'exploration qui est quand même le coeur du jeu. En plus d'un chouette travail sur la faune, cette aventure affiche aussi un soin vraiment bon au niveau des personnages. On pourra découvrir un casting dynamique avec une personnalité vraiment travaillée pour la plupart des personnages. Malheureusement à l'époque déjà, la partie technique se montrait moyenne et sans gâcher le travail artistique elle ne la mettait que trop rarement en valeur. Avec ce portage PlayStation 5, pas de miracle et le traitement réalisé est vraiment très léger, on est vraiment dans une prestation d'une production du début de la génération précédente...

Ce n'est pas catastrophique mais par exemple les expressions faciales sont datées et loin du résultat des dernières productions. La modélisation est propre sans offrir une belle finesse à l'image des textures trop souvent vilaines à quelques rares exceptions. Il y a quand même des progrès, on profite toujours des belles cinématiques et désormais les temps de chargements sont quasiment inexistants. L'expérience de jeu est également plus stable avec un 60 fps qui permet d'offrir un bon confort de jeu surtout pour une aventure misant sur l'exploration. La distance d'affichage est également meilleure mais d'une manière générale, le lissage proposé n'est pas suffisant pour atténuer le retard technique. Si la présence d'une traduction française est toujours de la partie, et on félicite l'effort, il ne faudra pas se montrer trop exigeant sur la qualité de la traduction.

Cela reste clairement un détail car il n'y a pas de problème de compréhension. Pour le gameplay pas de changement particulier si ce n'est du confort dans le jeu grâce à la progression technique de cette version. On peut rappeler donc les grandes lignes du système de jeu en particulier la partie action. Au départ le jeu nous plonge dans la peau d'Adol, membre de l’équipage du bateau de croisière la Lombardie en route vers le pays de Xandria. On a dit que cet épisode est centré sur l'exploration mais offre tout de même une belle part d'action, ce n'est pas un action-RPG pour rien. Il va d'ailleurs tenter de sortir du lot pour s'orienter plutôt vers des affrontements qui misent sur la souplesse, le dynamisme et un compromis entre nervosité et réflexion. Des affrontements rapides qui donnent envie d'enchaîner les combats et de poursuivre sa route.

Ce n'est pas lourd, ni trop simpliste tout en affichant une profondeur de jeu suffisante. On se tient donc face à un système de combat en temps réel sans transition pour lancer le combat. Le titre offre une bonne prise en main tout en démontrant une richesse suffisante pour rendre les combats intéressants. On peut donc réaliser de simples attaques ou utiliser des compétences (4 compétences que l'on active via un raccourci). Celles-ci impliquent l'utilisation d'une jauge qui va se remplir au fil des attaques classiques. Enfin le jeu propose par personnage une compétence spéciale ultime qui permet de faire de gros dégâts, toujours sous la condition d'une jauge pleine. Pour accompagner ce potentiel offensif, le jeu met en place des possibilités défensives intéressantes avec une surprise. Il n'est pas possible de réaliser de garde active. 

Un choix que l'on peut comprendre et qui se montre cohérent avec la volonté de rendre les combats dynamiques. Le jeu laisse tout de même plusieurs possibilités puisque l'on peut sauter mais surtout esquiver et même réaliser une parade. Cette dernière est toujours délicate dans les jeux mais elle est un vrai atout en cas de bonne exécution. Non seulement l'attaque de l'adversaire est annulée mais surtout on profite d'un boost des dégâts critiques. Concernant l'organisation des combats, on est toujours face dans un système avec une équipe de trois personnages. Une composition qui profite aussi de la dynamique du jeu puisqu'il suffit d'une touche pour basculer rapidement d'un personnage à un autre, une mécanique confirmant une nouvelle fois la bonne nervosité du gameplay.

Attention il ne suffit pas de basculer bêtement d'un personnage à un autre dans la seule idée d'être bourrin. Le jeu fonctionne avec un système de force et faiblesse. Chaque personnage possède donc une faille qu'il faut exploiter. Le jeu met donc en scène plusieurs types d'attaques (attaque contondante, attaque tranchante...) afin de porter des attaques efficaces selon la faiblesse de l'adversaire. L'idéal est donc d'avoir une équipe polyvalente en exploitant au mieux la faiblesse de chaque adversaire. Un aspect percutant qu'il ne faut pas négliger tout en sachant que l'action paye dans le jeu. En effet la progression de l'équipe est simple à comprendre. Il n'y a pas d'arbres de compétences comme c'est souvent le cas avec ce genre de jeu. L'évolution du personnage se réalise de manière automatique, à chaque niveau atteint.

Il s'agit donc d'accumuler au maximum de l'expérience pour augmenter de plusieurs niveaux et ainsi découvrir une progression avec de nouvelles compétences. On précise tout de même que certaines compétences s'obtiennent en ouvrant des coffres cachés, une manière supplémentaire de pousser le joueur à l'exploration. On le répète mais c'est clairement le coeur du jeu, cette quête de l'aventure et de la découverte de l'île de Seiren. Pour venir à bout de cette histoire sans chercher à le finir à 100%, on peut compter sur 40 heures minimum. Cela dépend évidemment de votre façon de jouer et de votre expérience dans ce genre de jeu. Si vous avez pour objectif de finir à fond ce nouvel épisode on peut facilement atteindre une cinquantaine d'heures.

Le jeu ne manque pas de quêtes annexes, de donjons mais aussi un mode NG+ pour poursuivre sa progression et sa quête de techniques et objets. De nombreux secrets et bonus vous attendent également, le contenu du jeu est vraiment solide mais surtout intéressant. L'une des forces de cet épisode est d'amener cette originalité, qui fait parfois défaut à un action-RPG, même si l'on retrouve quand même une partie de la formule classique. L'objectif principal de l'aventure est de cartographier l'île de Seiren. On ressent donc vite un vrai plaisir d'exploration, chaque mètre réalisé est synonyme d'une récompense puisque la carte se dessine automatiquement au fil des parcours réalisés. Cette mission de cartographe n'est pas la seule puisqu'il est aussi question de retrouver des survivants.

Cette recherche est d'autant plus importante que certains accès de l'île sont soumis à des conditions, il faut donc l'aide des survivants pour pouvoir découvrir petit à petit chaque coin de l'île. Le jeu n'oublie pas de se montrer souple dans les déplacements. Pas d'inquiétude pour retourner à des endroits bloqués, le jeu met en place un système de téléportation suffisamment souple pour éviter les nombreux allers-retours, l'un des défauts classiques de ce style de jeu. En plus d'une assistance pour découvrir l'île, les survivants vont permettre le développement d'un village qui va incarner le hub de cette aventure. Un point de repos en plus de pouvoir récupérer des missions et découvrir de nombreux services petit à petit sous forme de commerces.

Un système à la fois amusant et vivant qui fonctionne parfaitement tout au long de l'aventure. Les développeurs ne s'arrêtent pas à une simple gestion et mettent en place une belle idée pour donner un intérêt supplémentaire à ce village. En effet on va pouvoir rapidement découvrir que ce dernier va faire l'objet d'attaques régulières de monstres. Une attaque en plusieurs vagues que l'on va devoir repousser jusqu'à l'affrontement ultime correspondant à la fin de l'attaque. Cela permet de gagner des récompenses mais aussi de ne pas oublier de renforcer la défense du village sous différentes formes de protections comme des tourelles. 

C'est un exemplaire supplémentaire d'une expérience de jeu qui mise sur le dynamisme. La preuve encore avec le travail sonore. La bande-son proposée s'accorde parfaitement avec le ton souhaité pour cette aventure. Il y a du rythme avec de superbes compositions qui participent vraiment à cette belle ambiance du jeu. Un style musical à la fois agréable et surtout toujours très juste par rapport à l'univers du jeu. Pour les voix, il y a le choix entre le doublage anglais et japonais, dans les deux cas la performance est convaincante mais on préfère quand même les voix japonaises.

La bande-son est vraiment soignée et excellente pour cet opus de la série. Enfin on termine avec l'histoire, sans surprise il n'y a pas de changements pour ce portage PlayStation 5. On retrouve donc Adol mais aussi Dana, la jeune prêtresse qui se présente également comme un personnage principal. Une configuration étonnante mais ce n'est pas la seule surprise. Dès l'introduction, ce huitième épisode affiche une volonté de faire preuve d'originalité sur différents aspects dont le scénario. On est loin du cliché de la grande menace dès le départ ou même d'un héros prometteur qui va sauver le monde ou des personnages importants.

On est plutôt dans la survie et dans la découverte d'un environnement inconnu, une approche vraiment rafraîchissante pour le genre. Cette simplicité apparente cache de la profondeur, un soin pour l'écriture mais aussi de vraies surprises dans le déroulement de l'aventure et à travers les différentes cinématiques. On retrouve quand même quelques aspects classiques pour une partie de l'histoire mais cela n'empêche que sur l'ensemble de l'aventure, le titre parvient à surprendre par une approche différente et intéressante à suivre.

Ys VIII : Lacrimosa of Dana débarque sur PlayStation 5 sous la forme d'un simple portage. On gagne donc légèrement en confort grâce à un meilleur affichage et une meilleure fluidité mais pour le reste, le jeu de 2017 est simplement reconduit. Si vous avez déjà joué à ce jeu sur un autre support, ce portage n'a aucun intérêt particulier. Par contre si vous aimez le genre et que vous n'avez pas eu l'occasion de découvrir cette aventure, cette version PlayStation 5 est le bon moyen de s'y plonger malgré le poids des années.

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Graphismes : 12/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 15/20

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