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[Test] Resident Evil 4 (PS5)

1 Avril 2023 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

On pouvait s'en douter, après le retour convaincant de Resident Evil 2 et Resident Evil 3 sous la forme d'un remake, Capcom décide désormais de donner une seconde vie à Resident Evil 4. Il s'agit d'un épisode mythique à la fois pour la licence mais également pour le jeu vidéo à l'époque de sa sortie. Il faut remonter à 2005 pour le voir débarquer dans un premier temps sur Nintendo GameCube puis quelques mois après sur PlayStation 2. Le titre s'impose comme une expérience incontournable avec un succès critique et commercial.

Il faudra attendre 2 ans plus tard pour que cet épisode commence à voyager sur un maximum de supports en commençant par une version PC et Nintendo Wii. Une petite révolution dans sa catégorie qui va inspirer par la suite de nombreuses licences sur les générations suivantes. Ce retour en 2023 est donc une très bonne nouvelle en espérant trouver un dépoussiérage intelligent des développeurs pour conserver l'esprit de cet épisode tout en offrant une expérience de jeu un peu plus actuelle. Pas besoin de garder le mystère très longtemps, on fait face à un très bon remake.

Avant le coup avec l'annonce du remake de Resident Evil 4, on pouvait craindre une refonte plus légère que les épisodes précédents. En effet il y a une génération d'écart entre ce quatrième opus et les deux précédents épisodes de la série. Le résultat sera donc moins étonnant avec une différence moins marquante mais fort heureusement, même pour un joueur de l'épisode original, ce retour est quand même synonyme de changements qui vont dans le bon sens, celui de renforcer les qualités de cet épisode culte. Le travail est très bon au point même de se faire surprendre par certains choix tandis que d'autres changements espérés comblent nos attentes. On commence donc par faire un point complet sur la partie visuelle de ce remake et c'est un vrai plaisir pour les yeux.

Sur le plan artistique Capcom a l'excellente idée de pousser cette ambiance spéciale encore plus loin. Le jeu ne cherche pas à faire peur de manière directe, il pose de manière brillante une ambiance mystérieuse et malaisante. Le ton est donné avec des couleurs grises et froides, l'aventure est très sombre et glauque, encore plus que dans l'épisode original. Les développeurs corrigent de nombreux détails sur les environnements sans casser de manière brutale la conception initiale, un très bon compromis. Cette justesse participe à mettre en valeur cette ambiance unique qui fait la force de cet épisode et qui développe surtout un style propre sans chercher à reprendre les codes de certains survival-horror.

L'expérience de jeu est marquante avec un univers qui attire la curiosité avec parfois un bon rythme pour conserver une part d'action propre à la série. Par rapport au level-design, le studio fait le choix de conserver au maximum la structure du jeu sauf lorsque cela est vraiment nécessaire. On va retrouver des parties entières identiques à l'épisode original mais aussi des passages inédits, il y a de la surprise pour tous les joueurs. En dehors du travail pour rendre les environnements plus modernes, le jeu tente au maximum de respecter la mise en scène originale. Il est donc logique d'avoir le sentiment d'une aventure dirigiste avec des couloirs et des passages petits et fermés. La construction des niveaux s'offrent tout de même une verticalité plus présente qui démontre la touche de modernité du remake par rapport à l'aventure originale.

Il ne faut pas non plus être surpris de la disparition de certains passages. En effet s'il y a des ajouts de morceaux de niveaux, les développeurs suppriment également certaines parties. Pour certains moments spécifiques, comme les boss, le travail consiste surtout à reprendre la zone de jeu tout en effectuant quelques touches. L'approche est donc très bonne en voulant conserver l'esprit du jeu tout en optimisant le confort de l'expérience de jeu et en respectant l'épisode de 2005. Avant d'évoquer la partie technique, on s'arrête sur l'un des gros changements de cette nouvelle version qui participe à la réussite de cette ambiance, il s'agit de l'aspect gore du jeu. On souligne d'ailleurs la présence de nouvelles menaces prouvant encore une fois la volonté du studio à mettre en place des nouveautés.

Pour revenir sur l'aspect gore, le jeu va plus loin et se montre le plus réaliste possible dans la notion de démembrements. On ne va pas chercher à faire la comparaison avec une production comme Dead Space mais on peut en tout cas affirmer que c'est très violent et sanglant, bien plus que dans l'opus original. Le moteur gère vraiment le découpage progressif d'un ennemi. Les dégâts localisés renforcent vraiment l'ambiance et la violence de l'aventure. Il ne faut donc pas avoir peur de découvrir une grosse dose de sang avec la vue des organes et des membres qui sautent comme la tête, les bras ou encore les jambes par exemple. Concernant la partie technique, on retrouve sans surprise le moteur maison du studio, le fameux RE Engine que l'on a pu découvrir la première fois sur Resident Evil 7 et utilisé depuis à la fois pour les remakes mais aussi pour les épisodes inédits comme Resident Evil Village.

Le studio maîtrise désormais très bien ce moteur sauf qu'on a maintenant l'impression que celui-ci accuse un peu l'âge, pour ce remake c'est largement suffisant mais à l'avenir cela peut ne pas complètement convaincre. Pour l'heure et surtout par comparaison à l'épisode original, on profite d'un meilleur travail sur la lumière, le critère qui marque une vraie différence entre les deux versions. On profite aussi d'un meilleur soin sur les décors et les animations. Du coup il n'est pas rare d'être agréablement surpris par le réalisme de certains passages et la beauté de certains paysages. C'est plus fin, plus riche et parfaitement fluide. Si l'on s'attendait à de meilleures textures, on espérait également une expérience fluide et stable. Le framerate est au rendez-vous et permet de profiter dans de bonnes conditions cette aventure en sachant qu'il existe deux modes pour l'affichage.

Un choix classique pour cette génération, de notre côté on a misé sur le framerate mais il est possible d'avoir une image encore plus brillante en choisissant le mode résolution. Le gain en immersion est énorme et cette évolution technique permet clairement de renforcer l'ambiance et le style de cet épisode. Néanmoins, ce remake n'est pas irréprochable. En dehors de l'âge du moteur du jeu, on peut encore faire face à quelques textures moins flatteuses à l'oeil. La gestion de l'éclairage est parfois inconfortable à cause de zones très sombres ou au contraire de l'effet brillant de la pluie qui peut déranger. La présence de la pluie permet d'offrir un rendu intéressant pour certaines séquences mais celle-ci n'est pas toujours irréprochable. On constate aussi quelques petits soucis de collisions, c'est rare mais ça peut arriver aux ennemis ainsi qu'au personnage que l'on contrôle.

Ces petits problèmes dans la finition n'empêchent pas de profiter de cette nouvelle version et ne remettent pas en cause la qualité visuelle de l'aventure, cela reste très joli avec un travail convaincant pour marquer une différence entre les deux versions. Après la réalisation, on s'arrête maintenant sur le gameplay de ce remake. Une refonte également présente sur cet aspect avec une fois encore des choix pertinents qui vont dans le sens d'une expérience moderne tout en conservant l'ADN de cet épisode. Les contrôles sont plus confortables avec une bonne prise en main et surtout une jouabilité plus nerveuse et violente. Au niveau des changements majeurs, on peut déjà trouver des contrôles plus fluides et souples du personnage. Attention, par comparaison à d'autres productions, on a toujours un peu ce sentiment de lourdeur dans les mouvements de Leon mais nettement moins qu'à l'époque.

On peut donc sprinter, s'accroupir, sauter devant certains obstacles mais surtout on peut viser et tirer tout en marchant, un ajout vraiment appréciable. Cette approche réduit la précision mais on conserve une mobilité indispensable pour ne pas se laisser surprendre. La gestion des armes avec la mallette est également nettement meilleure. On peut désormais alterner rapidement sans passer par plusieurs menus. Le jeu met en place des raccourcis pour sélectionner facilement une arme et met tout en oeuvre pour éviter de se prendre la tête à gérer l'inventaire grâce à  une répartition moins exigeante. En effet de nombreux éléments (documents par exemple) n'occupent plus une place dans l'inventaire. On a donc vraiment cette envie des développeurs d'offrir un meilleur rythme de l'aventure en optimisant au mieux la partie action, même si on va voir que le jeu exige un minimum d'observation et de réflexion.

Cette refonte offre des monstres inédits mais surtout des comportements qui évoluent également dans le même sens que Leon. Il ne faut pas s'étonner de faire face à des adversaires plus réactifs et violents. Il faut donc bien maîtriser la palette de mouvements de chaque ennemi pour anticiper et faire les bons choix. La part de QTE dans ce remake est nettement plus faible, un choix qui n'est pas pour nous déplaire et qui rend les combats de boss intéressants en poussant le joueur à bien gérer sa mobilité mais aussi à s'organiser au niveau de son arsenal et de ses munitions. Les armes n'évoluent pas et si on vous laisse le soin de faire connaissance avec les différents modèles, on va tout de même faire un point sur l'arme qui évolue vraiment pour l'occasion : le couteau. La mécanique de jeu autour de cette arme blanche change complètement et c'est une très bonne idée.

Il n'est plus nécessaire de dégainer le couteau pour casser des éléments du décor comme les caisses. Il existe désormais une commande pour mettre un coup sur l'objet en question. Autre bonne idée, le couteau est désormais destructible. Il se dote ainsi d'une jauge de vulnérabilité, au bout d'un moment la lame se casse. Une usure qui implique donc de bien réfléchir à chaque action réalisée avec le couteau. Cela peut venir très vite dans la mesure où l'on peut exécuter des ennemis mais aussi réaliser des parades. La maîtrise du couteau est indispensable dans de nombreuses situations de l'aventure, ce nouvel équilibre trouvé par les développeurs est vraiment très bon. On a parlé jusqu'ici de la forte part d'action de l'aventure mais les développeurs n'oublient pas de varier les situations en adoptant une part suffisante d'infiltration et d'exploration. Alors oui l'infiltration dans une série comme Resident Evil peut déplaire à une partie des joueurs.

Ce n'est pas le coeur de l'histoire et le jeu ne cherche pas étendre de nombreuses mécaniques autour de cette approche. On trouve simplement des situations qui se prêtent à une élimination discrète. L'idée est surtout de laisser le choix de gérer une situation en commençant discrètement par tuer quelques ennemis selon l'environnement. Ce n'est pas obligatoire et ces ouvertures ne se répètent pas très souvent. Cette petite touche d'infiltration se révèle être une bonne idée dans ce rôle de varier le rythme selon l'envie du joueur et le contexte. Enfin la partie exploration se montre elle aussi pas trop envahissante et dans l'esprit de la licence. On va rencontrer sur notre route des énigmes en sachant que certaines sont inédites. La résolution n'est pas trop compliquée mais elle implique parfois quelques déplacements pour ouvrir des portes.

C'est au joueur de définir la volonté de certains efforts en sachant que derrière chaque porte se cache des récompenses plutôt intéressantes la plupart du temps. On ne l'a pas évoqué jusqu'ici mais la pénible Ashley fait l'objet de changements importants pour un résultat très convaincant. Sa présence était lourde dans l'épisode original, la gestion de cette dernière était trop exigeante. Désormais elle ne possède plus de barre de santé, mais on peut toujours obtenir un game over. Le principe est plus simple, il suffit de garder un oeil sur elle avant qu'elle ne se fasse enlever ou qu'elles subissent plusieurs coups. Si elle se fait toucher, elle tombe au sol. C'est à ce moment précis qu'il faut se concentrer sur sa survie car si elle subit un second coup, c'est effectivement un game over. Ce remake ne l'écarte donc pas totalement de l'expérience de jeu mais c'est plus souple en matière de protection.

On précise d'ailleurs que l'IA alliée est plus percutante et se montre plus crédible dans son comportement en fonction de la situation. Enfin pour la partie gameplay de cette version PlayStation 5, on précise aussi l'exploitation des fameuses fonctionnalités de la DualSense. Les développeurs jouent clairement le jeu avec un bon boulot sur les sensations offertes par la manette. On trouve les gâchettes adaptatives, les retours haptiques et même le haut-parleur. Pour chaque fonctionnalité, l'utilisation apporte un supplément sympathique à l'aventure dans le but de renforcer l'immersion de différentes manières, c'est vraiment une réussite. Ce travail sur la manette est un énième exemple que ce retour sous la forme d'un remake apporte vraiment son lot de nouveautés en plus des nombreuses améliorations.

On n'est pas face à un simple traitement HD, le travail réalisé est vraiment impressionnant et convaincant. Par rapport à la durée de vie, il faut compter environ 20 heures pour venir à bout de cette histoire en choisissant le mode normal pour la difficulté.. Un score très convaincant par comparaison à la durée très courte de l'épisode 2 et surtout de l'épisode 3. Le jeu laisse le choix entre 4 niveaux de difficulté, à vous de choisir le challenge qui vous convient. On précise aussi la présence du NG+ pour prolonger un peu plus l'expérience de jeu en cherchant notamment à obtenir diverses récompenses (tenues, accessoires, artworks...) en accomplissant des défis. Le contenu peut paraître classique mais il est nettement meilleur que les précédents remakes. En dehors de la trame principale, le jeu offre la possibilité de réaliser des missions secondaires en discutant avec le marchand.

Ce dernier est également l'élément central de la progression du joueur avec les améliorations des armes par exemple. Le jeu comporte plusieurs monnaies pour faciliter l'aventure du joueur de différentes manières (pas toujours dans un gain de puissance). Par rapport aux missions secondaires, il ne faut pas s'attendre à des objectifs originaux. Les tâches restent classiques et répétitives en sachant que l'on pourra trouver des missions inédites pour l'occasion. Pour boucler ce contenu, il convient de faire un point sur deux gros contenus annexes que les fans espéraient. Le premier est le mode Mercenaries dont l'arrivée est prévue très prochainement, il n'est donc pas oublié et sera proposé sous forme d'un DLC gratuit. Par contre, on est surpris de constater l'absence de la fameuse campagne Separate Ways d'Ada Wong que l'on pouvait trouver dans la version originale. Il n'y a pour l'heure aucune communication à son sujet.

C'est frustrant de ne pas en profiter dès sa sortie et si on garde espoir sur son arrivée, il est probable que la campagne débarque sous forme d'une extension payante... On s'arrête maintenant sur la bande-son qui possède un rôle important dans ce type de jeu. Les développeurs n'oublient donc pas de soigner cet aspect et le résultat est à la hauteur des attentes et de la réputation de cet épisode. On retrouve avec joie les thèmes musicaux de la version originale, réorchestrés pour l'occasion, mais aussi des morceaux inédits. Le travail est impeccable et surtout très juste par rapport au rythme de l'aventure. Les musiques participent systématiquement à renforcer l'ambiance sur le moment, autant pour des phases d'actions (et notamment les combats de boss) que des séquences plus calmes.

Mais les compositions ne suffisent pas à renforcer toutes les scènes, l'apport du bruitage est énorme dans ce style de jeu et c'est bien l'association des deux qui permet d'aboutir à une excellente ambiance. C'est justement ce qu'il va se produire tout au long du jeu avec un très bon travail sur les bruitages pour amener cette peur, cette crainte au fil de l'avancée de Leon. Le moindre élément du décor est une opportunité d'annoncer une menace ou dans le meilleur des cas une fausse alerte mais qui permet tout de même de maintenir au maximum le stress du joueur dans son exploration. Enfin pour vraiment enfoncer le clou sur la qualité du travail sonore, on va pouvoir profiter de plusieurs langues pour le doublage. La première remarque positive, c'est évidemment la présence d'un doublage français de qualité. Nul doute que la majorité des joueurs vont partir sur ce choix qui permet de rester concentré sans se préoccuper des sous-titres.

Maintenant il est vrai que le doublage anglais et l doublage japonais restent aussi deux choix pertinents compte tenu de la très grande qualité des différentes voix proposées. C'est bien trop rare d'où notre insistance mais si l'on apprécie déjà d'avoir le choix avec dans la liste le doublage français, c'est encore mieux lorsque chaque choix est synonyme d'une très bonne prestation. On termine avec le scénario en restant évidemment très prudent sur les différents éléments évoqués. On va donc simplement refaire un point sur les grandes de cette aventure mais sans rentrer dans les détails, il n'y a donc pas de spoil dans les quelques lignes qui vont suivre. Vous vous en doutez, les grandes lignes du scénario sont identiques à l'épisode original. Ceci dit à notre grande surprise, l'histoire n'est pas simplement reconduite, il y a de nombreux changements. On retrouve donc Leon après les événements de Raccoon City.

Leon n'est plus flic, il bosse désormais dans la protection rapprochée du Président des États-Unis... C'est justement en lien avec ce dernier que Resident Evil 4 va se lancer. Sa fille, Ashley Johnson, est enlevée par une secte très étrange qui se situe en Europe dans un cadre hispanique. Leon accepte donc cette mission de sauvetage et découvrir les motivations de ces individus. Il va plonger dans une ambiance froide et effrayante avec des villages mystérieux et des menaces qui ne laissent pas indifférent. On s'arrête dans le court résumé de cette aventure. On revient sur la remarque de l'impression dégagée par cette histoire. En effet si la trame principale est intacte, on va découvrir la disparition de plusieurs scènes tandis que d'autres font l'objet de petites modifications.

Derrière ces choix il y a volonté de renforcer l'ambiance de cet épisode avec son orientation encore plus froide et sombre. On note également le désir de rendre certains passages plus clairs dans la compréhension de certains passages. L'écriture se montre plus crédible et profonde en écartant les lourdeurs de l'époque et certaines facilités dans le déroulement. L'objectif dans ces changements est d'offrir un meilleur rythme et une mise en scène plus impressionnante. C'est une réussite tout en respectant l'histoire initiale, le compromis trouvé est vraiment très bon même si les fans de l'opus original pourront se plaindre de certains choix, c'était le risque de se frotter à la nostalgie des joueurs.

Resident Evil 4 signe un retour très convaincant. On est vraiment face à un remake dont le compromis est excellent entre le respect de l'oeuvre original et la touche de modernité nécessaire pour améliorer cet épisode. Capcom réalise les bons choix sur la plupart des aspects et offre ainsi une expérience de jeu qui vaut le détour. On regrette simplement l'absence de la campagne d'Ada Wong au lancement mais en dehors de ce détail, le reste du jeu est à la hauteur de sa réputation. Une belle surprise pour l'un des meilleurs opus de la franchise.

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Graphismes : 17/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 16/20

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Note globale : 17/20

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