[Test] ARK Survival Evolved (Switch)

Après son passage sur de nombreux supports, ARK Survival Evolved tente l'aventure sur Nintendo Switch en cette fin d'année. Décidément en plus de titres inédits et exclusifs à la console hybride de Nintendo, on voit apparaître de nombreux portages, et souvent sous la forme d'une édition ultime où le contenu est séduisant. Justement en parlant de séduction, on va rapidement basculer dans du dégoût lorsqu'on va découvrir cette édition Switch. Autant être honnête et clair dès l'introduction, on a rarement vu un jeu aussi vilain et mal optimisé à sa sortie depuis le lancement de la Nintendo Switch. D'autres jeux sous forme d'une finition douteuse, mais là il intègre facilement le podium de ce classement bien triste. On va quand même faire un point sur les qualités et le potentiel du jeu mais ça ne s'annonce pas spécialement brillant...

ARK Survival Evolved, c'est un MMO dans un univers que l'on pourrait rapprocher à la licence cinématographique Jurassic Park. Sauf qu'ici, on ne visite pas un parc, on est plongé dans un monde sans pitié où votre but est de survivre. Oui vous l'avez bien compris, vous partez de rien et aller devoir survivre seul ou à plusieurs dans un monde préhistorique avec une vue à la première personne. Clairement sur le papier, le jeu dispose d'un potentiel et d'une dimension énorme. Sauf qu'un tel projet démontre forcément ses limites sur le papier, à savoir une direction artistique pas renversante et des limites techniques. Développé sous le moteur Unreal Engine 4, les faiblesses techniques sont nombreuses, des textures à la modélisation en passant par les animations, et l'éclairage.

Les textures sont extrêmement vilaines, la distance d'affichage est ridicule, les bugs sont nombreux, et rarement marrant avec de lourds crashs à la clé. On pourra aussi régulièrement découvrir des ralentissements dès que l'environnement commence à être chargé en éléments, rarement un jeu avait démontré une finition aussi déplorable. On peut tout à fait entendre que la console hybride de Nintendo possède des limites techniques, mais cela n'empêche absolument pas de proposer un jeu avec un minimum d'optimisation. Ici non seulement la résolution est déjà très basse mais en plus il y règne une instabilité permanente qui gâche complètement l'expérience de jeu. Avec une réalisation aussi affreuse, il va falloir rapidement réagir par l'intermédiaire de nombreux correctifs pour gagner en confort de jeu car on n'est vraiment pas loin d'un titre injouable. Un constat valable autant pour le mode portable que le mode TV.

Au niveau du gameplay, la prise en main est assez longue et périlleuse même si vous êtes un habitué des jeux de survie à la première personne. La faute déjà à une interface lourde où tout devient vite brouillon dès que l'on parcourt les différents menus. Si l'on parvient à profiter du concept et des différentes mécaniques de jeu, autant pour la partie exploration que la partie action ou même les longues sessions de crafts indispensables pour un tel jeu, les lourdeurs seront de la partie. Que dire si ce n'est qu'au lancement de cette aventure, vous devrez tout d'abord concevoir un personnage, une étape classique pour un tel jeu. Les possibilités ne sont pas énormes et pas originales. Vous incarnez soit un homme, soit une femme, au coeur d'une île pas si déserte que ça.

Celle-ci contient une multitude de dinosaures de différentes espèces, que ce soit des herbivores ou des carnivores. Votre objectif est donc de survivre dans cet environnement où le danger est constant. Un gros travail d'exploration sera nécessaire pour découvrir le potentiel du terrain de jeu et ainsi réaliser des sessions de récoltes pour se faire manger, un abri... C'est un jeu qui implique sans surprise de récupérer de nombreuses ressources pour pouvoir rester en vie, chasser et surtout se protéger d'éventuelles attaques.Si au départ, on tente de s'adapter et de rester envie, le jeu va basculer vers une conquête du territoire où l'idée sera de faire des dinosaures une monture de luxe et de développer des structures et des technologies plus poussées, en gros s'imposer comme l'espèce au sommet de la chaîne alimentaire.

Mais le pire ce n'est pas cette accessibilité valable pour toutes les versions, le vrai gros problème de cette version Switch c'est sa finition désastreuse. Alerte rouge aux développeurs pour parvenir rapidement à déployer des correctifs capables de rendre une expérience de jeu jouable car pour l'heure c'est très compliqué. Les ralentissements sont monstrueux et la tonne de bugs frustrent à un point qu'on est obligé d'arrêter tellement ça devient n'importe quoi si ce n'est pas la console qui crash, et de manière sévère parfois avec l'obligation d'arrêter la console et de redémarrer. On peut parfaitement entendre que pour un tel jeu, quelques bugs peuvent se présenter, c'est propre à un monde ouvert, mais dans ce degré là, il n'y a pas d'excuses.

Un petit tutoriel pour prendre en main le jeu d'une manière confortable et ainsi mesurer son potentiel pouvait résoudre pas mal de problèmes, malheureusement ce n'est pas vraiment le cas, vous devrez donc être curieux et patient avant de vraiment prendre du plaisir et maîtriser toutes les mécaniques de jeu. Selon vos actions et vos exploits, le jeu vous récompense régulièrement de deux manières : des points d'engrammes pour déverrouiller des objets et technologies à crafter et de l'expérience où chaque jauge pleine sera synonyme d'un point d'attribut pour améliorer les caractéristiques de votre personnage : faim, hydratation, santé, force, énergie, oxygène, poids de l’inventaire, mouvement rapide, courage et vitesse de confection. Concernant les compétences (engrammes), il sera question des montures, confort d'habitation (tuyauterie), laboratoire, équipements technologie pour assister ses déplacements...

Oui l'aventure offerte par ARK Survival Evolved est extrêmement riche. On pourrait en parler pendant des heures avec notamment la récupération de colis tombés du ciel, cultiver des terres, construire un village, élever des dinosaures, pêcher ou encore se lancer dans des combats de boss, une nouveauté récente du jeu. Enfin, petite précision dans le cas où vous venez à mourir dans le jeu pour une quelconque raison,  vous perdez absolument tout sur vous, mais vous conservez quand même votre niveau et vos compétences. L'idée dès votre réapparition sera de retrouver votre corps dans les 15 minutes (un concept assez proche de jeu comme Dark Souls, Nioh) afin d'avoir un espoir, ce n'est pas une assurance, de récupérer votre stuff et un peu de viande au passage à condition que votre corps soit toujours présent et pas dévoré par un carnivore. 

En matière de durée de vie, ARK Survival Evolved joue dans la cour des grands, et ce n'est pas une surprise vu le style du jeu. Il était énorme et constamment en progrès dans les autres versions. On trouve ainsi dès le départ une richesse immense même si certains contenus ne sont pas de la partie par rapport à d'autres versions comme la version PC. Concernant l'approche du jeu, vous aurez le choix de vivre une aventure que ce soit seul ou à plusieurs. En effet vous pourrez faire le choix entre de la survie en solitaire, mais aussi avec d'autres joueurs réels pour des parties jusqu'à 64 joueurs, une belle performance sur la Nintendo Switch. Néanmoins à ce jour les soucis de connexions sont nombreux et importants au point de vraiment gâcher l'expérience de jeu multijoueur alors qu'on se répète, le jeu est extrêmement riche sur le papier.

Les serveurs sont instables avec de nombreux lags et des déconnexions fréquentes, difficile de prendre du plaisir dans la dimension multijoueur du jeu... Nul doute que des améliorations réseau sont prévues dans les prochaines semaines afin de gagner en stabilité car pour l'heure, c'est très compliqué de se lancer dans une partie multijoueur et presque autant d'y rester. On peut heureusement profiter du jeu en solitaire mais c'est une autre saveur au niveau de l'aventure, certains joueurs préférant parcourir le jeu avec des joueurs réels. On apprécie la mise en place d'un tel multijoueur mais encore faut-il qu'on puisse en profiter, la finition est vraiment déplorable sur ce point mais des patchs sont à venir...

Enfin on termine avec la bande-son du jeu, un critère important pour renforcer l'immersion du jeu et cette dimension de survie. On peut assurément dire que le travail sonore est très bon et soigné tout en sachant qu'il part de loin et que les progrès sont nombreux et importants depuis la première apparition du jeu. On peut déjà évoquer le compositeur Gareth Coker (Minecraft, Ori and the Blind Forest) qui a enregistré la musique du jeu aux studios Abbey Road à Londres, avec le célèbre Philharmonia Orchestra.

Celui-ci parvient à nous offrir des thèmes musicaux impressionnants et variés, qui donne vie à tous les éléments du jeu, que ce soit au niveau de l'environnement ou des êtres vivants, sans oublier la fin très particulière du jeu que l'on vous laisse découvrir sans en dire plus. D'ailleurs même si quelques éléments scénaristiques font une apparition, le travail d'écriture est très léger mais là encore en progrès par rapport à son lancement en 2015. Pour revenir sur le travail sonore, l'immersion est donc renforcée par cette bande-son. Les bruitages des décors et des animaux sont nombreux, variés et surtout crédibles pour s'en servir dans notre survie et rendre l'expérience encore plus stimulante. Comme pour les thèmes musicaux, cela reste largement suffisant pour un tel jeu en sachant que certains bruitages restent encore douteux.

ARK Survival Evolved est à l'heure actuelle une immense déception sur Nintendo Switch. Si l'on apprécie toujours son style, son concept, son univers, on déteste totalement sa réalisation. C'est franchement très discutable de sortir un jeu avec une telle finition et au prix fort. On peut espérer que le jeu remonte la pente au fil des semaines (on pourrait même parler en mois vu le chemin à parcourir) par l'intermédiaire de nombreux correctifs afin de rendre l'expérience de jeu suffisamment acceptable pour se lancer dans l'aventure. 

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Graphismes : 7/20
Gameplay : 10/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 14/20

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Note globale : 10/20

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