[Test] Pikmin 4

30 Juillet 2023 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Chaque été, Nintendo tente de séduire les joueurs avec une belle exclusivité estivale. Pour 2023, c'est le retour de Pikmin avec la sortie d'un épisode inédit nommé Pikmin 4. Après une la charmante proposition de donner une seconde vie aux deux premiers opus de la licence, Nintendo fait également évoluer la série avec un nouvel opus. Une demande de longue date de la part des joueurs pour enrichir encore plus le catalogue de la Nintendo Switch. La démo était rassurante et même convaincante, est-ce que ce quatrième opus est la petite fraîcheur agréable de l'été ?

Une nouvelle aventure qui nous plonge sur une planète mystérieuse avec un nom de code qui n'indique aucun indice, il faut explorer cette dernière pour découvrir ce qu'il cache dans les différentes zones. Dès les premières minutes, on retrouve avec joie, ce charme unique qui constitue l'identité de la licence. En effet il est toujours question d'une direction artistique charmante qui combine deux styles. Les différents protagonistes se montrent mignons et colorés avec un rendu presque cartoon tandis que les environnements tentent au contraire de produire un rendu très réaliste tout en se montrant coloré. Une combinaison une nouvelle fois gagnante, qui peut surprendre si l'on ne connaît pas la licence mais qui incarne vraiment la force de la série.

Si l'on peut effectivement trouver quelques coins un peu plus ternes, le jeu n'est jamais froid, c'est bel et bien le réalisme poussé qui dégage cette impression. En plus du rendu, on retrouve toujours un soin particulier pour offrir un maximum de détails concernant le décor. Le charac-design, lui aussi particulier à première vue, est également soigné. En plus de la couleur et de cette notion de groupe, le jeu maîtrise toujours aussi bien la dimension miniature de la série. On souligne également la qualité du travail en matière de level-design, un constat valable pour l'ensemble du jeu, y compris dans les grottes. On ne va pas faire la liste complète des décors mais pour situer le style d'univers, on peut donc par exemple évoquer des zones de jeu comme le jardin, la plage ou encore un petit goût de cuisine, un voyage visuellement sympathique et suffisamment varié.

Sur le plan technique, ce nouvel opus s'en sort très bien avec une finition vraiment bonne qui fait honneur à la Nintendo Switch. Comme c'est souvent le cas avec la console hybride de Nintendo, nous avons une préférence pour l'expérience de jeu en mode portable même si le jeu se montre stable et propre en mode TV. Les textures affichent une belle finesse pour ce type de production avec également un bon travail sur la lumière. Même la distance d'affichage parvient à surprendre pour ce type de production, preuve d'un nouvel épisode qui profite d'une finition sérieuse dès sa sortie. Cela n'empêche pas au jeu d'afficher ses limites avec un peu d'aliasing et de rares ralentissements mais dans l'ensemble la prestation visuelle est solide.

Du côté du gameplay, ce nouvel épisode trouve un très bon équilibre entre le respect de son concept fun et l'ajout de petites nouveautés pour apporter de la variété et de la profondeur à l'univers de la licence. Pas d'inquiétude au sujet des nouveautés et du contenu, il n'y aura pas de spoil d'autant que ce type d'aventure fonctionne encore mieux par l'effet de surprise et le plaisir de la découverte. On va tout de même évoquer dans les grandes lignes les bases solides de la licence et les nouveautés de cet opus. On incarne un Hocotatien, le plus célèbre est évidemment Olimar, qui va donc accomplir des objectifs à l'aide de Pikmin. Ces dernières sont des petites créatures avec des capacités propres selon la couleur.

Une cohésion d'équipe est donc indispensable afin de tirer profit des atouts de chaque couleur pour évoluer au coeur de la planète qui contient évidemment des obstacles, des énigmes mais aussi des menaces dans la progression de notre personnage. Ce nouvel opus conserve le confort et l'humour de Pikmin 3 tout en cherchant à mélanger toujours plus les genres. On va donc profiter d'une part d'action mais aussi de gestion et de réflexion. Sans être difficile, la part de stratégie fait du bien à la série et permet vraiment de donner une fraîcheur supplémentaire à l'aventure écartant ainsi l'aspect répétitif d'une simple exploration avec les petites créatures. Concernant le déroulement classique de l'aventure, le jeu propose donc de réaliser des missions chaque jour avec comme seule restriction de bien rentrer à la base avant la tombée de la nuit.

Il faut donc bien s'organiser et optimiser l'utilisation des capacités de chaque couleur pour progresser de manière efficace et récolter ainsi un maximum de trésors. Si le temps vous fait défaut dans une zone précise, rien ne vous empêche de parcourir par la suite une même zone afin d'aboutir à un tour complet selon ses envies, il faut juste patienter jusqu'au jour suivant. Par rapport au challenge, le jeu nous amène face à certains boss un peu plus difficiles que le reste du jeu mais sans jamais afficher un défi susceptible de frustrer le joueur. On va le voir, une nouveauté permet de combler sérieusement ces moments un peu plus délicats. D'une manière générale, le jeu se montre donc bien équilibré dans les affrontements en sachant qu'il existe un très grand nombre d'ennemis différents sous plusieurs catégories.

Pour s'en sortir aisément, il convient donc de bien connaître son adversaire afin d'exploiter au mieux sa faiblesse. En dehors de la maîtrise du concept, il existe désormais une nouveauté percutante pour faciliter la tâche du joueur dans plusieurs registres : Otchin. Un gentil chien qui accompagne le joueur et qui se montre très utile. Non seulement il joue un rôle de monture mais il est aussi très utile pour trouver et conserver les trésors. Au fil de l'aventure il va apprendre différentes capacités avec une prise en main simple par le joueur qui peut donc vraiment exploiter cette nouveauté particulièrement polyvalente, autant dans l'action que l'exploration. Ce n'est pas la seule nouveauté apportée par ce nouvel épisode.

Le jeu tente désormais de varier encore plus le concept de base et notamment l'approche de son cycle quotidien. Désormais il est possible de procéder à des expéditions nocturnes ! Une nouveauté qui amène un nouveau type de pikmin mais aussi une mécanique de jeu différente et inédite, celle d'un tower defense. Un goût de mini-jeu plus ou moins difficile également accessible depuis le hub. L'autre ajout est plus ou moins inédit. En effet il s'agit de l'intégration de grottes (que l'on peut voir comme des donjons) offrant une vision souterraine de la planète que l'on parcourt. Une approche que l'on avait pu voir dans un précédent épisode. Des grottes qui n'offrent pas le même rythme puisque nous n'avons pas besoin de nous préoccuper du temps.

C'est également dans ces grottes que le jeu accentue son aspect énigme et met en scène différentes rencontres. Une activité qui permet de varier les plaisirs avec l'aventure plus classique dans sa progression. Enfin, on insiste sur la qualité de la prise en main, les commandes sont simples avec un bon degré de précision. Le jeu se montre donc confortable et précis pour gérer des pikmins, en particulier l'utilisation du sifflet. On profite d'une utilisation pertinente et intuitive des différentes commandes de la Nintendo Switch. Au niveau de la durée de vie et du contenu, cette nouvelle aventure promet déjà de voir la fin au bout de 20 heures de jeu environ. Une estimation qui dépend de votre approche vis-à-vis du jeu et de son contenu annexe. On peut très bien obtenir un score légèrement plus faible mais surtout un temps de jeu bien plus élevé.

Il est clair que la quête du 100% promet de longues heures supplémentaires, quasiment le triple. Un contenu solide qui participe à la force du jeu avec déjà le retour des 7 types de Pikmin mis en place par la série depuis le premier épisode. Ce nouvel opus propose deux types supplémentaires pour enrichir encore plus l'univers de la licence, les ajouts sont convaincants et complètent parfaitement la liste. Sans rentrer dans les détails mais en donnant quand même quelques chiffres, on peut dire que le jeu nous amène à découvrir une bonne centaine de créatures, plusieurs dizaines de naufragés ou encore plus de 200 trésors, une longue chasse en perspective. Les trésors et les matériaux incarnent les ingrédients de la progression du joueur pour la fabrication des équipements mais aussi pour améliorer son vaisseau par exemple.

Il existe plusieurs utilisations dont le but est d'ouvrir de nouvelles possibilités dans l'exploration de la planète. On précise aussi qu'il est possible de procéder pour la première fois à la personnalisation de notre explorateur, un ajout anecdotique mais c'est tout de même une nouveauté pour la série. Autre preuve supplémentaire de la richesse de ce quatrième opus, c'est la présence d'une formule compétitive à la fois au cours de l'histoire mais aussi accessible dans un mode du menu principal. On parle bien du duel dandori, un mode où l'on doit marquer plus de points que son adversaire en récupérant des trésors avec une limite de temps. On est amené naturellement à découvrir cette compétition au cours de l'histoire, c'est simple mais fun et permet une nouvelle fois de varier la progression du joueur dans l'histoire.

En dehors du mode histoire, ce mode est donc accessible avec la possibilité de jouer en local contre un ami, une excellente idée de la part des développeurs. D'ailleurs en parlant de dimension multijoueur, celle du mode dandori est clairement la meilleure. Une compétition intéressante qui se renouvelle bien contrairement à l'autre aspect multijoueur du jeu qui se montre peu convaincant. En effet le jeu offre aussi la possibilité de jouer en coopération dans le mode histoire, sauf qu'il s'agit d'une fausse coop où le second joueur fait plutôt office de spectateur privilégié avec un impact limité, il faut le voir comme une simple assistance pour le joueur principal.

Avec un tel univers, on pourrait s'attendre à des compositions qui mettent du rythme et qui renforcent l'aspect mignon des pikmins. Le traitement sonore n'est pas désagréable mais sans atteindre nos attentes. Ce n'est pas assez percutant à notre goût, on est dans un rôle de musique de fond sans impact et surtout sans parvenir à afficher une identité forte, heureusement la direction artistique permet à la série de sortir du lot. Il y a bien quelques compositions sympathiques, et même surprenantes, mais en matière de bruitages et de thèmes, on peut espérer encore mieux.

On termine avec le scénario qui joue un rôle de prétexte pour mettre en scène cette aventure. L'histoire proposée est tout de même amusante à suivre et surtout cohérente en s'appuyant sur le passé de la série et notamment le personnage Olimar. Pour ce nouvel opus, on incarne un personnage chargé de porter secours sur une planète étrange. La mission est donc de retrouver les survivants suite à un crash. Cela peut paraître vraiment simpliste sur le papier mais le déroulement est vraiment intéressant avec toujours une petite dose d'humour et une ambiance tranquille. Une écriture équilibrée, sans forcément tomber dans un traitement enfantin. C'est mignon et drôle avec un univers qui dégage un style sympathique.

Pikmin 4 signe un retour séduisant de la série. Une nouvelle aventure encore plus colorée et rafraîchissante qui s'adresse à un très large public. Le compromis est idéal avec ce quatrième épisode, on retrouve le concept de son succès tout en découvrant de nombreuses et bonnes nouveautés. Le jeu se montre encore plus riche et varié tout en conservant ce plaisir de jeu et cet équilibre dans la difficulté. La prise en main est toujours aussi bonne et l'histoire toujours aussi mignonne. La dimension multijoueur est anecdotique et la bande-son pas aussi percutante que le reste du jeu mais cela n'empêche pas à ce quatrième opus de s'imposer comme un titre recommandé sur Nintendo Switch.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Graphismes : 16/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 17/20
Bande-son : 13/20
Scénario : 14/20