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[Test] Exoprimal (PS5)

23 Juillet 2023 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

exoprimal

L'éditeur Capcom réalise décidément une grosse année 2023 en matière de sortie. Après le remake de Resident Evil 4 et la sortie de Street Fighter 6, c'est une licence inédite qui fait son apparition en ce mois de juillet. Un nouveau jeu jouable uniquement en multijoueur et en ligne dans un univers décalé. Une aventure intitulée Exoprimal qui met en scène des combattants dotés d'exosquelettes face à des vagues de dinosaures dans un futur proche. Un affrontement démesuré disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One mais aussi sur PC. La nouveauté vraiment fun de l'été ?

exoprimal

Avant de s'attaquer à cette nouvelle expérience, on précise que ce test est réalisé à partir d'une version PlayStation 5 reçu par l'éditeur. On insiste bien sur le contexte du jeu, avant d'y revenir plus en détail par la suite. Il s'agit donc d'une expérience exclusivement multijoueur, en ligne, et dans un décor où la technologie du futur affronte des dinosaures en provenance de la préhistoire, un décalage qui promet une mise en scène complétement délirante avec un style arcade annonçant un côté jouissif comme c'est le cas dans ce type d'expérience de jeu. De notre côté, lorsqu'on observe ce concept, on peut retrouver un peu l'esprit de la licence EDF (Earth Defense Force) mais avec des moyens plus importants dans le cas d'Exoprimal. En guise de terrain de jeu, le joueur fait connaissance de l’île de Bikitoa. Artistiquement parlant, le jeu ne cherche pas à afficher un style original ou particulièrement inspiré.

C'est même plutôt générique au premier coup d'oeil, heureusement on va tout de même se rassurer en découvrant une volonté pour rendre le jeu un minimum coloré. Cette touche de couleurs, on l'obtient grâce aux tenues des exocombattants mais aussi, dans une moindre mesure, des dinosaures qui incarnent la menace de cette aventure. Les environnements proposés sont classiques sans forcément chercher un gros dépaysement. On pourra découvrir un mélange un peu facile avec une ambiance un peu futuriste, une ville en ruine mais aussi des zones de jeu plus sombres. Si on laisse un peu de surprise sur les différentes cartes du jeu (dont la faible quantité est l'un des défauts à son lancement), on peut dire qu'elle cherche à proposer des ambiances radicalement différentes avec un travail sur la lumière différent.

Une approche qui permet d'obtenir un minimum de différence d'une carte à une autre même s'il ne faut pas attendre de miracle, à l'image du level-design. Une diversité limitée et une conception loin d'être complexe mais cela n'empêche que par rapport au concept du jeu, les cartes proposées au lancement ne sont pas mauvaises. On relève par contre un effort pour soigner les décors avec un bon niveau de détail, preuve des moyens disposés par le studio pour ce projet. Certains décors sont même vraiment jolis pour une telle production, un constat qui n'est pas forcément régulier au sein d'une carte mais on est de temps en temps surpris par le résultat des environnements. Mais la plus grande force visuelle, sur le plan artistique, c'est certainement le soin accordé au bestiaire. Des dinosaures qui se montrent assez variés au niveau des espèces mais aussi sous forme de variantes.

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Nul doute que le casting va s'agrandir au fil des prochains mois mais pour un lancement, c'est déjà très convaincant. On ne va pas rentrer dans les détails pour une nouvelle fois laisser un peu de surprise à la découverte des créatures, mais on peut citer la présence du tricératops, du raptor, du t-rex ou encore du ptéranodon. Une direction artistique mitigée qui cohabite avec une dimension technique convaincante sans être éblouissante. Mais il faut être honnête, à l'annonce de ce projet, on ne s'attendait pas à un résultat aussi propre. Le jeu est développé à partir du moteur maison de Capcom, le RE Engine. Si l'on commence à voir ses limites dans les autres productions de l'éditeur, pour Exoprimal c'est suffisant pour profiter d'un rendu assez joli. On note surtout un très bon compromis entre la finesse générale, la modélisation mais aussi la fluidité.

Un point qui pouvait susciter quelques inquiétudes compte tenu de son concept visant à mettre en scène de nombreux dinosaures à un même endroit avec différents effets visuels entre les tirs et les effets holographiques. Encore une fois, ce n'est pas une claque, il y a un peu de clipping et les textures ne sont pas toujours irréprochables mais cela reste très correct. Un travail propre sans ralentissement avec une mention spéciale sur la finition des dinosaures qui contribuent fortement à l'engouement du jeu. Les exocombattants se montrent eux aussi plutôt bien modélisés en rappelant fortement le style de l'univers du jeu AnthemExoprimal se présente sous la forme d'un jeu de tir avec une vue à la troisième personne (TPS). On l'a dit, c'est un jeu multijoueur uniquement en ligne avec comme organisation, deux équipes de 5 joueurs.

En matière de gameplay, on est vraiment sur une configuration classique pour ce style de jeu ce qui permet dans un premier temps d'avoir une très bonne prise en main. Au niveau des sensations, c'est nerveux et jouissif à l'image des productions du même genre. Les commandes sont simples, du moins à première vue car on va vite découvrir un joli potentiel pour chaque exosquelette. Le choix est varié avec des rôles différents. Le joueur peut faire usage de plusieurs capacités dont l'utilisation est soumise à un temps de chargement qui varie, avec en plus une capacité ultime. Les styles sont suffisamment différents tout en se montrant équilibrés. Si le système de jeu n'est pas original, cela fonctionne très bien avec suffisamment de profondeur. Il y a donc plusieurs catégories avec des spécialités dont on parvient facilement à cerner le potentiel.

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On a un spécialiste du corps à corps, un sniper pour les tirs à distance, un spécialiste des explosifs avec un lance-grenade, un défenseur qui peut déployer un bouclier d'énergie ou encore des rôles basés sur le soin avec la possibilité d'offrir des boosts et soigner les ennemis tout en alternant avec des attaques offensives. Pas de doute, il faut bien construire son équipe pour s'en sortir, la polyvalence est indispensable, une équipe qui utilise une seule classe va forcément souffrir. Pour aider chaque personnage, un système d'outils permet d'étendre les possibilités offensives avec l'ajout d'une capacité supplémentaire sous la forme d'un gadget : un canon, une lame, un poing, un bouclier... Pour compléter cette panoplie à la fois offensive et défensive, le jeu permet lors de certaines situations de prendre le contrôle des dinosaures, une mécanique amusante qui accentue le fun et l'esprit du jeu dans cette chasse aux monstres.

Enfin, on peut aussi évoquer la présence de Léviathan, une intelligence artificielle qui nous délivre des informations sur l'évolution de l'équipe adverse. On en vient d'ailleurs à évoquer, sans rentrer dans les détails, sur l'organisation des parties. Un déroulement en deux étapes. Dans un premier temps, on n'est pas opposé de manière directe à l'autre équipe, on remplit des missions face à une tonne de dinosaures. Les objectifs sont variés comme l'escorte d'un personnage, défendre une zone précise, capturer un point ou éliminer un certain nombre de dinosaures par exemple. La seconde étape, que l'on peut voir comme la mission finale de la partie, va mettre en scène les deux équipes au sein de la même faille. Comme pour les étapes précédentes, les objectifs sont variés avec par exemple l'escorte d'un cube ou encore la capture d'un point précis.

On vous laisse le plaisir de la découverte mais on peut au moins dire qu'au lancement, il y a suffisamment d'objectifs variés, le sentiment de répétitivité ne provient pas des objectifs. La transition idéale pour aborder le contenu du jeu et donc la durée de vie en rappelant une nouvelle fois que ce jeu est amené à grandir au fil des prochains mois. Un seul mode de jeu intitulé Survie Jurassique, une découverte qui laisse un goût amer. Heureusement que ce mode de jeu possèdes des variantes dans les objectifs mais quand même c'est vraiment insuffisant. La jeunesse du jeu n'excuse pas ce manque de contenu, et même s'il y a des promesses de l'éditeur, c'est quand même frustrant de faire ce constat au lancement du jeu.

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On peut estimer que pour terminer l'histoire du jeu (oui oui il y a bien un petit travail d'écriture) il faut entre 20 et 30 heures à faire et refaire l'unique mode de jeu. La seule configuration des parties est de mettre en scène deux équipes de 5 joueurs. Cependant il existe un petit choix au lancement d'une partie au niveau de la mission finale. On peut ainsi définir un final en Joueur contre Joueur, un final en Joueur contre l'IA (JcE) ou carrément sélectionner la fonction aléatoire et profiter d'un petit bonus d'expérience pour ce choix. Une petite précision tout de même concernant le contenu, il existe un petit mode entraînement pour découvrir les bases du jeu. Toujours en matière de contenu, le jeu propose donc 10 exosquelettes avec un total de 3 classes (assaut, tank, soutien). Le jeu s'ouvre à la personnalisation sous plusieurs formes dont celle des performances de chaque exosquelette.

Il est par exemple possible d'obtenir des bonus passifs grâce à des modules que l'on équipe sur les emplacements prévus. On obtient ainsi des meilleures stats sur les temps de recharge ou la santé par exemple. Il y a donc une évolution des performances avec la monnaie du jeu tout en sachant qu'un système de niveau est aussi de la partie. La monnaie permet d'acheter divers skins pour les armes et les armures du jeu en plus des améliorations. La dimension cosmétique est importante d'autant que le jeu adopte un système de Pass de Survie que l'on retrouve souvent dans certains free-to-play. Ce Pass délivre des récompenses niveau après niveau en sachant que certaines récompenses sont accessibles tandis que d'autres nécessitent d'avoir le statut premium en achetant le Pass (une version deluxe existe et contient le Pass pour la première saison).

Enfin, toujours pour la personnalisation, on peut également modifier l'arrière-plan de carte de joueur ou encore son emblème, un classique désormais pour un jeu multijoueur. Capcom promet de soutenir sérieusement le jeu à travers plusieurs ajouts de contenus et mises à jour. Non seulement il faut s'attendre à de nouvelles fonctionnalités mais on pourra aussi compter sur un contenu plus riche qui fait défaut au titre à son lancement en particulier en matière de mode de jeu. Justement, dans les jours à venir, les joueurs pourront découvrir un nouveau mode de jeu PvE qui va mettre en scène des missions différentes d'une semaine à une autre en plus de mettre en place un système de récompenses et des classements. Un ajout appréciable en sachant qu'une première vague de contenus est prévue pour le mois d'août.

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On devrait pouvoir retrouver de nouveau exosquelettes sous forme de variantes avec des armes inédites. Enfin, l'éditeur confirme que dans les prochains mois il sera aussi question de nouvelles cartes, de nouveaux dinosaures ou encore de nouvelles missions. Des collaborations sont également prévues avec le jeu Street Fighter 6 ainsi que Monster Hunter. Sur le plan sonore, on ne peut pas dire qu'Exoprimal tente de faire la différence, au contraire c'est plutôt le service minimum. L'ambiance sonore n'est pas désagréable mais elle n'est pas marquante, les musiques jouent vraiment un rôle simple en arrière-plan. Les différents dialogues du jeu sont en anglais avec les sous-titres français. Une configuration qui ne pose pas de problème en dehors des phases d'action où il est plus difficile de suivre les sous-titres tout en jouant.

Par contre, on est surpris de découvrir que Léviathan, la fameuse IA qui nous communique des informations sur l'avancée de l'adversaire, s'exprime en français. On apprécie l'effort des développeurs qui permet de vraiment profiter et de mettre en lumière cette mécanique de jeu. Enfin on termine avec quelques mots sur le scénario du jeu car oui malgré une expérience multijoueur en ligne uniquement, le jeu fait l'objet d'un travail d'écriture. On préfère le dire tout de suite, cela reste très simpliste mais c'est toujours sympathique et surtout c'est une source de motivation pour enchaîner les missions au sein d'un seul mode de jeu.

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Le joueur fait donc connaissance de ce monde en apprenant dans un premier temps qu'en 2040, les dinosaures réapparaissent dans le monde de manière mystérieuse en passant par des vortex. L'humanité est menacée et fait appel à Léviathan, une IA capable de déterminer l'apparition des portails qui permettent aux dinosaures de débarquer sur la planète. Dès que le portail est localisé, une équipe d'exocombattants est envoyée sur place pour protéger la zone. Après avoir pris connaissance de l'origine de cette nouvelle menace, le jeu se lance sur un événement qui survient trois ans plus tard. En effet au cours d'une patrouille de routine, un vortex apparaît soudainement. L'équipe en question s'écrase sur l'île isolée de Bikitoa.

L'unité en question va alors faire face à une requête très étrange de Léviathan... On ne va pas aller plus loin dans les détails du scénario, ni même évoquer la fin mais on peut dire que c'est tout de même intéressant de proposer ce type de mise en scène pour un jeu multijoueur même si encore une fois, l'histoire reste très simple. Généralement, face à ce style de jeu, le joueur doit souvent se contenter d'un prétexte sans aucun développement particulier. Dans le cas d'Exoprimal, il y a un effort pour apporter une identité sur l'univers, les exocombattants et un but à l'enchaînement des missions.

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Exoprimal est une expérience de jeu à la fois fun et frustrante. Le concept du jeu est intéressant, parfois même surprenant avec un rendu visuel très correct et un gameplay suffisamment varié et nerveux. Malheureusement le jeu se montre beaucoup trop faible sur son contenu à son lancement. Un seul mode de jeu, et malgré des efforts pour les missions et les cartes du jeu, c'est insuffisant pour lutter face à une répétitivité évidente. L'éditeur rassure les joueurs en évoquant les plans à venir qui sont effectivement rassurants mais cela n'empêche que pour le moment il faut se contenter de très peu.

Le scénario tente de séduire les joueurs mais l'envie de découvrir son évolution oblige le joueur à refaire le même mode de jeu pour obtenir une avancée au fil des parties, une approche qui divise forcément. La licence possède un vrai potentiel et des bases solides, ce n'est clairement pas une déception sur ce point mais il lui manque clairement un vrai contenu pour espérer séduire sur le long terme.

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Graphismes : 14/20 
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 10/20
Bande-son : 11/20
Scénario : 11/20

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Note globale : 12/20

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