[Test] Ride 5 (PS5)

Après MotoGP23, Milestone poursuit sa route, toujours à moto avec cette fois-ci l'arrivée de Ride 5. Une autre licence dans l'univers des deux-roues développée par le studio italien. Une sortie qui confirme une fois de plus la spécialité du studio même si ce dernier est capable aussi de briller dans des productions avec des engins à quatre roues. Mais pour l'heure, depuis le 24 août, on peut se lancer dans Ride 5 dont on espère de vraies évolutions. Une première information encourageante, ce cinquième opus n'est pas cross-gen, il sort uniquement sur PlayStation 5 (version testée), PC et Xbox Series. L'épisode next-gen qui fait franchir un cap à la licence ?

Le studio s'occupe de plusieurs licences autour de la moto, il est donc logique de retrouver des points communs limitant ainsi l'impression d'une révolution par rapport à la concurrence. Dans le cas de ce Ride 5, on peut dire que celui-ci offre une prestation sensiblement proche de celle de MotoGP 23 qui n'est pas mauvais, loin de là, la comparaison est donc flatteuse. Mais même en comparant Ride 5 avec l'épisode précédent, il ne faut pas s'attendre à un bon visuel. Cela n'empêche pas les développeurs d'offrir des nouveautés. On va donc constater des progrès mais avec toujours le sentiment que le studio peut faire encore mieux, encore plus fin et encore plus réaliste. La nouveauté majeure de ce nouvel épisode se situe autour de la météo.

Il est question de la mise en place d'une technologie avancée qui permet de mettre en oeuvre une météo dynamique. Il s'agit d'une technologie 3D volumétrique des nuages qui changent de forme et influencent l’éclairage en fonction de leur densité. Ce n'est pas le seul impact visuel puisque le système météo se charge également de calculer en temps réel la température au sol et dans l'air afin de produire des changements crédibles. Concrètement, non seulement le ciel paraît plus crédible avec diverses formes de nuages mais surtout on va pouvoir découvrir en course une évolution nette de la météo passant d'un temps ensoleillé à de la pluie. Un changement de météo qui va remettre en cause le pilotage mais aussi la stratégie de la course, la météo devient vraiment un critère important. 

Cette évolution technologique permet donc de gagner en réalisme mais aussi en immersion, c'est une réussite dans ce registre. En plus du changement de météo et du réalisme de la pluie, le jeu propose aussi un cycle jour-nuit pour compléter le tableau. Dans Ride 5, il n'y a pas que la météo qui évolue, la route aussi affiche un visage différent au fil des passages des motos, on pourra observer les traces de pneus et donc une usure de la route. On peut d'ailleurs préciser tout de suite que le jeu fait également appel à d'autres technologies pour renforcer le réalisme au niveau de la physique des motos. On pourra ainsi constater un changement en matière de suspension mais surtout une usure visible et progressive des pneus.

D'une manière générale, la physique du jeu affiche des progrès en tentant également de proposer des sensations différentes d'une moto à une autre (par exemple pour les angles d'inclinaison du pilote). Ride 5 utilise sans surprise le même moteur graphique que MotoGP 23, le rendu global est donc très bon mais toujours perfectible. Par rapport à l'épisode de l'an dernier, les décors affichent de jolis progrès avec une restitution plus fine avec un joli travail de modélisation pour la trentaine des circuits (dont certains fictifs). En dehors des circuits, on note toujours un soin particulier dans la modélisation et la finition globale des motos du jeu. Un superbe travail dans la modélisation et le rendu général pour coller au plus près de la réalité.

Si les circuits possèdent une marge de progression malgré les progrès sur certaines textures et l'habillage général, on retrouve surtout un résultat moyen concernant la modélisation des personnages. Ce n'est effectivement pas le coeur du jeu mais il faut bien avouer que les PNJ accusent encore un certain retard dans le réalisme et la restitution générale. Ce n'est pas spécialement choquant, surtout en course compte tenu de la vitesse mais dès que l'on se trouve dans une cinématique ou un plan plus lent où l'on aperçoit des personnages, cela saute un peu plus aux yeux. Sur le plan de la réalisation, le constat est de toute façon assez proche de MotoGP 23 dans les qualités et les défauts.

Du côté du gameplay, le jeu réalise le meilleur choix, celui d'offrir des sensations selon ses envies. En effet, plutôt que d'offrir une orientation précise, ce nouvel épisode joue une forme de compromis entre un pilotage arcade et simulation. On va le voir par la suite, les développeurs laissent le joueur définir son expérience de conduite grâce à la présence de nombreux paramètres. Une approche intéressante qui permet à la fois de rendre le jeu assez accessible tout en proposant des sensations réalistes notamment en matière d'accélération et de chutes. Il se dégage vraiment cette sensation de piloter des motos avec des comportements et des puissances différentes. Et s'il faudra apprendre à maîtriser les engins, on n'oublie pas que la météo n'est jamais loin pour se définir comme un paramètre supplémentaire qu'il faut tenir dans le pilotage.

On se répète mais la pluie possède un réel impact dans le comportement des motos, le sol devient glissant et on s'en rend très vite compte au point de se faire vite surprendre sur les premiers virages sur sol mouillé. Non seulement il y a des différences entre les motos mais on note aussi des différences selon la nature du sol de quoi rendre encore le pilotage encore plus passionnant. Sans faire une liste dans le détail des possibilités offertes par les réglages, on peut tout de même évoquer quelques paramètres pour afficher clairement le soin apporté à la pris en main et à la profondeur du gameplay. On peut donc par exemple évoquer le système d'aide neurale. Une technologie que certains joueurs connaissent déjà puisqu'elle présente dans MotoGP 23.

Il s'agit d'une assistance qui permet au joueur d'aborder avec une plus grande aisance les virages afin d'éviter la chute et donc de gérer correctement les trajectoires, le freinage ou encore la vitesse. C'est au joueur de définir le degré d'intervention de l'IA sur votre moto. Il est possible de jouer sans assistance mais aussi de se satisfaire de quelques aides pour mieux appréhender les courbes et le dosage du freinage à l'approche d'un virage, le vrai challenge est d'être le plus rapide sans réaliser une chute, nulle doute que vous allez connaître cette situation. Pas d'inquiétude, le jeu propose une fonction classique pour ce genre de jeu, le fameux rewind. Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit d'un système de rembobinage afin de modifier ses choix sur une courte durée avant l'activation de cette fonction.

Malheureusement on va trop souvent faire appel à ce système non pas à cause d'une erreur de notre part mais à une IA qui se présente toujours comme le point faible du jeu. Il y a sûrement des petites améliorations mais pour l'heure c'est le point le plus perfectible. On rencontre trop souvent des problèmes avec l'IA qui fonce carrément sur la moto du joueur à chaque point de freinage. Un comportement frustrant qui démontre un pilotage sur une ligne très précise et où l'IA se refuse à changer de ligne qu'importe l'obstacle devant lui. On peut déjà observer d'une manière plus générale que l'IA se montre agressive tout au long des courses mais lorsqu'il s'agit de faire chuter trop souvent le joueur, cela devient moins crédible.

En dehors de ces contacts, les adversaires affichent un comportement assez réaliste avec la possibilité de constater des erreurs de pilotages, une attitude crédible qui compense un peu. Enfin, concernant cette version PlayStation 5, on note une petite exploitation de la Dualsense en particulier sur les retours haptiques. Pour l'immersion du joueur, c'est toujours un gain supplémentaire mais on peut certainement espérer une exploitation plus franche au niveau des vibrations mais aussi des gâchettes. Concernant le contenu du jeu, ce nouvel opus s'en sort plutôt bien et fait même preuve de bon goût. On peut déjà évoquer quelques chiffres. Ride 5 offre une trentaine de circuits réels et fictifs à travers plusieurs continents pour plus de 230 motos issues du catalogue d'une bonne dizaine de constructeurs.

Un contenu généreux qui se confirme aussi dans les différents modes de jeu. Ce n'est pas original, en particulier le mode carrière assez proche de celui de l'épisode précédent, mais il a le mérite de cocher toutes les cases pour séduire un large public, autant dans sa dimension solo que multijoueur. On peut donc trouver des modes de jeu classiques (course unique, contre-la-montre, endurance) pour se lancer dans une épreuve de manière simple et rapide. Si on souhaite s'investir davantage et vivre dans la peau d'un pilote professionnel, le mode carrière est là pour répondre à cette demande. On retrouve un lancement similaire à l'édition précédente avec la sélection des ligues puis une mise en scène sous forme de plusieurs actes et épreuves (plus de 200 événements).

Une carrière qui comporte des défis secondaires, un système de rivaux ou encore l'arrivée d'un narrateur pour la première fois. Autrement, on retrouve les différentes épreuves dont des courses avec des championnats et divers bonus. S'il y a donc quelques nouveautés, la formule est sensiblement proche de ce que l'on connaît de la série. Cela n'empêche pas de prendre du plaisir, de faire face à du challenge et surtout de découvrir de nombreuses motos différentes. Certains joueurs pourront lui reprocher un peu de rigidité dans son déroulement notamment le concept des ligues mais globalement, le mode carrière joue bien son rôle en offrant un contenu généreux, une progression amusante et donc de nombreuses heures de jeu en perspective.

En plus d'une longue expérience solo, le jeu n'oublie pas de mettre en oeuvre une dimension multijoueur avec un mode en ligne qui permet d'affronter les joueurs du monde entier, qu'importe le support, puisque le jeu est cross-play. Une fois encore, le contenu n'est pas surprenant, c'est classique avec un système de classement mondial mais c'est déjà suffisant pour s'amuser avec d'autres joueurs. Cela permet aussi de palier les lacunes de l'IA dans les modes solo si les joueurs se montrent évidemment sérieux. La belle nouveauté qui fait plaisir, c'est la présence d'un mode écran partagé. C'est toujours un plaisir de découvrir qu'en 2023 dans ce genre de jeu, on profite toujours d'un mode multijoueur en local en mode splitté. Enfin pour compléter le contenu du jeu, les développeurs ont la bonne idée de mettre en oeuvre un mode éditeur (Race Creator).

Non seulement on peut personnaliser les motos et le pilote (casque et combinaison) mais on peut aussi créer des courses et championnats en choisissant ses propres règles et paramètres (météo, durée, pénalités). Ce mode éditeur permet de partager l'intégralité des créations en ligne, on peut donc l'utiliser autant pour partager que récupérer du contenu, ce mode sera attractif si la communauté répond à ce rendez-vous. Nul doute que des joueurs inspirés permettront de découvrir de superbes contenus et prolonger l'expérience de jeu d'une manière différente.

Enfin on termine en évoquant la bande-son du jeu. C'est trop souvent un aspect un peu négligé de la part des studios, dans le cas de Ride 5, Milestone n'oublie pas de soigner l'ambiance sonore et le résultat est vraiment convaincant. Une réussite qui participe à l'immersion du joueur à travers les courses et renforce l'identité de chaque moto. La force du jeu se trouve surtout au niveau des bruitages par rapport à la mécanique mais aussi au décor (les vibreurs notamment). Les menus du jeu s'offrent quelques thèmes musicaux simples mais agréables. La partie sonore brille donc surtout sur la piste.

Ride 5 n'est peut-être pas la révolution next-gen espérée par les joueurs mais cet épisode se présente clairement comme le meilleur opus de la série. Par rapport au volet précédent, on note tout de même des améliorations même si certaines sont encore modestes. Cela n'empêche que Ride 5 s'impose comme l'une des références avec une réalisation logiquement très proche de MotoGP 23.

Visuellement propre et en progrès, ce nouvel épisode offre aussi un gameplay accessible qui cherche à séduire l'ensemble des joueurs tout en offrant le meilleur réalisme possible. Le contenu est classique mais suffisamment riche pour s'amuser de nombreuses heures en solo et en multijoueur. Enfin le traitement sonore affiche lui aussi quelques progrès notamment pour les bruitages. Ce cinquième opus de la franchise est donc un bon jeu dans l'univers de la moto surtout si vous n'avez pas fait le précédent.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 15/20

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Note globale : 16/20

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