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[Test] V-Rally 4 (Switch)

31 Décembre 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Après une sortie début septembre sur PlayStation 4, Xbox One et PC, le jeu V-Rally 4 débarque désormais sur Nintendo Switch. Développé par Kylotonn Games qui commence sérieusement à maîtriser le genre, on est séduit par l'idée de jouer à un jeu de course sur Nintendo Switch où la concurrence est présente d'une manière timide et pas forcément dans le registre d'une petite simulation qui met en scène le rallye automobile. Comme pour les autres portages, on va reprendre les éléments identiques aux versions initiales tout en mentionnant les différences, si elles existent, de cette version Switch dont on espère que le portage sera de qualité. Un bon petit jeu de course sur la console hybride de Nintendo ?

Ce jeu s'inscrit dans la continuité de WRC 7 avec quelques petites variantes. Il faut donc le voir comme un intermédiaire entre deux épisodes de la série WRC avec un brin de folie supplémentaire par la présence de différentes disciplines. Mais d'abord, on va parler de la réalisation du jeu où les développeurs peinent à convaincre totalement malgré d'indéniables progrès depuis qu'ils s'occupent de la série WRC. Ce V-Rally 4 se montre techniquement très moyen que ce soit dans les textures ou la modélisation des véhicules et des environnements, cette version Switch étant logiquement plus faible que les autres versions. Aussi la fluidité n'est pas constante mais les ralentissements restent légers dans l'ensemble.

On pourra toujours pointer du doigt quelques problèmes de collisions. Cela manque d'une météo dynamique, d'un cycle jour-nuit en pleine épreuve... Le travail sur la lumière est convaincant mais celui des ombres est très moyen sur cette version Switch. Au niveau du moteur graphique c'est celui de WRC 7 avec quelques améliorations, le jeu incarne donc bien cette transition entre deux épisodes WRC. On note des décors chargés et surtout variés grâce à plusieurs destinations complètement différentes à défaut d'être nombreuses (Kenya, Sibérie, Japon, Monument Valley, Roumanie, Angleterre...). Sans être forcément très vivant malgré quelques effets visuels et des sols différents (asphalte, terre, neige...), les environnements ne sont pas vides et surtout le level-design des tracés est plutôt bon pour l'ensemble du jeu, peu importe la discipline.

Vous l'aurez compris si cette version Switch s'en sort assez bien, on n'est quand même pas dans une version identique sur le plan technique, ce qui n'est pas surprenant. Pas toujours fluide, pas aussi fin et donc d'une manière générale une finition légèrement plus faible que les autres versions. Avant de se pencher sur le gameplay, on va quand même préciser ces fameuses disciplines proposées. On pourra donc se lancer dans du rallye classique mais aussi du V-Rally Cross, Hillclimb, Extreme-Khana et enfin du Buggy. On a donc 5 disciplines différentes qui permettent de varier les plaisirs en matière de gameplay et d'avoir un côté fun plus renforcé qu'un épisode WRC plus sérieux et classique dans son approche. Par contre n'espérez pas une simulation avec ce V-Rally 4, il s'agit là du gameplay de la série WRC, démontrant une nouvelle fois cette transition entre deux épisodes de la série.

On est donc dans des sensations de conduite bancales jouant un peu du comité de l'arcade et un peu dans de la simulation. L'idée est d'avoir un minimum de réalisme, de sensations mais tout en conservant une conduite accessible et pas trop exigeante. Il faut accepter ce positionnement même si certains seront frustrés de ne pas retrouver la philosophie de la série V-Rally, ce nom n'est définitivement qu'un prétexte pour proposer cette production qui tente de jouer sur le terrain de Codemasters avec la série DiRT. On possède quand même une belle sensation de vitesse avec des véhicules qui se prennent en main facilement. Le jeu est très permissif, le résultat des collisions semble aléatoire en sachant que les dégâts sont visuels sur le véhicule ou alors il faudra une série de gros accidents pour commencer à ressentir un manque de punch par rapport au début de l'épreuve.

En matière de grip, on peut ressentir une différence mais elle reste minime et pas forcément surprenante compte tenu de cette sensation de glisse sur la conduite initiale. Autre élément largement perfectible, c'est l'IA. Elle est à la fois excessivement violente (les épreuves en V-Rally Cross sont la preuve d'un spectacle frustrant) et irrégulière puisque l'on pourra parfois réaliser une belle épreuve en rallye et finir de justesse premier ou carrément sur le podium tandis que d'autres épreuves pourtant moins maîtrisées seront synonymes d'une large victoire. C'est surprenant et surtout frustrant de faire face à ces pics de difficultés complètement imprévisibles. L'idéal étant d'avoir à chaque fois un très bon véhicule avec même quelques améliorations pour s'assurer un résultat mais toujours dans le doute d'une victoire. Bref sur cette version Nintendo Switch, il faut donc bien comprendre que l'orientation est strictement identique aux autres versions en matière de style de conduite et de sensations.

Néanmoins dans le cas de la Switch, la manette Pro Controller est plutôt recommandée par rapport au joy-con qui permet de jouer et de prendre plaisir mais sans atteindre les sensations et la précision d'une manette plus classique. Au niveau du contenu, le jeu s'en sort pas trop mal mais là encore sans être irréprochable. Si l'on retrouve des modes classiques comme le "Partie Rapide" c'est surtout le mode carrière (que le jeu nomme mode V-Rally) et le mode multijoueur qui nous intéresse vraiment. Mais avant on peut déjà dire que le jeu comporte une cinquantaine de véhicules dont l'ancienneté et la qualité sont variables. Au niveau du nombre de circuits et donc d'environnements, on est une moyenne de quatre par discipline à l'exception de Hillclimb qui en comporte trois.

On parle vraiment du nombre de décors différents en sachant que par la suite le découpage est plus ou moins important selon la discipline pour enrichir le jeu et ne pas se montrer trop vite répétitif. Concernant les disciplines, le mode Rallye propose donc des épreuves de chronos classiques sur des spéciales à l'image de la série WRC. Le V-Rally Cross permet de s'affronter en direct sur des circuits bien plus courts et les coups promettent d'être nombreux et violents. Même constat pour le mode Buggy mais avec des véhicules légèrement différents pour l'occasion. Le mode Extreme-Khana correspond à la partie Gymkhana de la série DiRT ou du moins s'en rapproche fortement avec des chronos à établir sur des circuits particuliers dans des décors urbains où le drift est de la partie. Enfin le Hillclimb, c'est un peu la dimension "Pike's Peak" du jeu avec des véhicules très rapides où l'on grimpe des hauts sommets rapidement. 

Concernant le mode carrière qui est le cœur du jeu pour l'expérience solo, l'objectif sera d'enchaîner les épreuves avec les meilleurs scores possibles. Jusqu'ici rien de surprenant sauf que le jeu intègre une monnaie pour conditionner l'obtention des différents bolides du jeu ainsi que l'aspect réparation et améliorations. Oui le mode carrière consiste à bâtir une équipe (n'espérez pas une personnalisation de votre pilote ou équipe, c'est vraiment brutal dans l'approche) où vous devrez engager des agents, des ingénieurs et des mécaniciens. En sachant que chaque recrutement est synonyme d'un contrat avec un salaire à délivrer après plusieurs épreuves et ceci peu importe le résultat. Au fil des performances vous pourrez recruter de meilleurs employés mais avec des salaires logiquement plus élevés.

L'argent sert aussi aux réparations et aux améliorations, mieux vaut donc prendre soin de votre garage. Enfin il existe aussi une notion de sponsors mais son intégration et sa gestion sont très classiques. Cet aspect d'équipe à gérer et à faire évoluer dans la carrière s'inspire de la concurrence et notamment du récent DiRT 4. Enfin pour la partie multijoueur, cette version Switch propose de jouer à deux joueurs en local en écran partagé (division verticale de l'écran). Le split screen est tellement en voie de disparition que sa présence est vraiment appréciable. On termine par quelques mots sur la bande-son du jeu. On avait très peu d'attente à ce niveau, les développeurs eux, ne l'ont pas mis de côté.

En effet on apprécie la qualité des bruitages à l'exception des collisions qui sont décidément le point faible du jeu. Non seulement celles-ci sont mal gérées mais en plus, le bruitage sonore est vraiment bizarre et peu crédible. Pour le reste par contre c'est soigné et réaliste que ce soit le moteur, l'échappement ou encore le décor lors des changements de surfaces, les glissades... Une bonne ambiance qui s'accompagne d'un copilote dont la voix est satisfaisante et surtout qui donne des instructions globalement très fiables et dans le bon rythme. 

V-Rally 4 sur Nintendo Switch s'impose comme la référence dans sa catégorie, la faute à une concurrence absente dans ce type de compétition. La prestation globale est plutôt convaincante mais aussi perfectible. En effet si la bande-son ou le contenu sont à la hauteur, on est moins séduit par la finition de cette version Switch. Pas toujours fluide, pas mal de bugs et une dimension technique moins performante sont les ingrédients qui pourront décevoir les joueurs. Cependant certains aspects peuvent être corrigés dans les prochaines semaines et cela reste toujours léger, n'empêchant pas de s'amuser et prendre du plaisir sur la console hybride de Nintendo. 

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Graphismes : 12/20
Gameplay : 13/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 14/20

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Note globale : 13/20

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