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[Test] No More Heroes (Switch)

10 Décembre 2020 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

En attendant de voir enfin arriver No More Heroes 3 sur Nintendo Switch en 2021, le studio Grasshopper tente de faire patienter les joueurs. La première tentative se traduisait par la sortie du jeu Travis Strikes Again No More Heroes en 2019. Un jeu d'action amusant qui respectait la série et la folie du créateur Suda51. La deuxième tentative a lieu en cette fin année et cette fois-ci, il s'agit du remaster sur Nintendo Switch des deux premiers opus dont la sortie remonte à 2008 sur Nintendo Wii pour le premier et 2010 pour le second. On va donc commencer par faire un tour d'horizon du premier épisode qui s'intitule No More Heroes, en espérant que le délire de la série fonctionne toujours autant malgré les années...

On démarre comme à chaque fois par rappeler l'approche de ce test. En effet compte tenu qu'il s'agit là d'un remaster, l'objectif premier est de faire un point sur la qualité du portage même si quelques rappels seront effectués sur le concept du jeu, son histoire, le gameplay ou encore son contenu. Face à un tel portage, les premières interrogations et inquiétudes se situent du côté du rendu visuel. Un jeu de 12 ans en provenance de la Nintendo Wii pour la Nintendo Switch qui revient sous la forme d'un "simple" remaster, on peut logiquement se poser des questions sur la capacité de ce traitement à conserver le style de l'univers No More Heroes tout en apportant un petit plus et donc un confort de jeu.

On arrête le suspens, cette nouvelle version n'est pas renversante mais on note des différences qui restent appréciables. Sur le plan technique, l'aliasing est nettement moins présent qu'à l'époque. Autrement n'espérez pas des textures d'une plus grande finesse. Qu'importe la direction artistique permet de combler et presque justifier ce résultat visuel. En effet le pixel est volontaire dans cet univers coloré mais surtout déjanté où les clins d'œil sont nombreux avec cette passion évidente pour le rétrogaming dans l'interface, la mise en scène...

Un délire intact qui nous fait l'immense plaisir de faire disparaître la censure de l'époque ! Oui adieu les ennemis avec du pixel dans les veines, cette fois-ci c'est bien du sang et c'est particulièrement sanglant. À l'image d'un Ninja Gaiden, quand vous jouez du sabre, le sang ne tarde pas à couler et dans des quantités tellement énormes qu'on en rigole... Pour revenir sur l'aspect technique, il faut avouer qu'on espérait mieux même en tant que remaster.

Il suffit de voir les performances encore moyenne dans le monde ouvert ou encore la résolution des vidéos dans le jeu qui n'ont pas fait l'objet d'une amélioration. Si Travis est charismatique au même titre que la plupart des protagonistes de l'histoire, la ville de Santa Destroy est elle nettement moins inspirée. Une finition toujours aussi moyenne pour une zone à la fois vide et triste, on ne retrouve pas la dynamique et la nervosité de la série. Il est donc bien difficile de se balader avec sourire et plaisir d'autant que la moto n'est pas exemplaire.

Ce qu'il faut retenir c'est que le passage sur la Nintendo Switch est une réussite mais le gain reste modeste pour la partie technique. Du côté du gameplay, on pouvait là aussi se poser pas mal de questions. Une production sur Nintendo Wii qui exploitait bien la fameuse Wiimote, ça reste un challenge pour basculer sur un autre support tout en conservant les mêmes sensations de jeu. Finalement s'il y a bien une console qui pouvait s'en sortir, c'est bien la Nintendo Switch. Avec les joy-con, on obtient la transition la plus douce et fidèle.

Ce ne sont pas tout à fait les mêmes sensations de jeu mais ça fonctionne quand même très bien. Si vous n'êtes pas fan de ce type de commande, sachez qu'il est possible de jouer avec la manette pro. On précise d'ailleurs que le jeu est jouable autant en mode TV qu'en mode portable. Pour ceux qui ne connaissent pas cette expérience particulière, on peut rappeler les bases. On précise déjà que l'on est face à un beat'em all classique, nerveux avec un délire unique. On frappe chaque ennemi en réalisant à l'aide d'une touche dédiée soit une attaque basse, soit un attaque haute.

Si vous avez parfois le choix, il arrive de faire face à certains types d'ennemis qui nécessitent une attaque particulière. En dehors de ces deux postures d'attaques, on pourra aussi assommer les ennemis à l'aide d'une touche de manière à rendre l'affrontement plus facile. Si vous venez à faire à un ennemi qui frappe en même temps et qui tient tête, un petit duel se déclenche, le joystick et les mouvements circulaires deviennent indispensable pour en sortir vainqueur. Il sera même possible de réaliser des prises de catch en guise de coup final, pas de doute les combats sont dynamiques et complètement barrés.

La folie n'est pas terminée, votre héros possède un sabre laser qui implique de se recharger en secouant la manette ou à l'aide d'un joystick. La marge est importante mais attention de ne pas tomber en panne d'énergie en plein combat. En tout cas cette arme est redoutable et elle permet de réaliser du découpage d'ennemis à gogo pour des litres de sang en cadeau, sans la moindre censure (la série Ninja Gaiden nous vient à l'esprit sur cet aspect d'exagération sanguinaire).

Et si vous doutez encore du délire de cette aventure, on ajoute que, dès la fin d'une exécution, un tirage au sort peut se déclencher sous la forme d'une roulette au casino. Si vous gagnez au tirage, vous obtenez un bonus spécial. Si les combats sont jouissifs et délirants sans oublier un minimum de technique, le jeu offre un autre aspect étonnant : un monde ouvert. On est loin d'un vrai jeu de type GTA-like mais il propose tout de même une zone de jeu avec des déplacements libres à pied ou à moto. Si la démarche est intéressante, le jeu concrétise très mal cette bonne idée.

La moto est lente, le monde ouvert est pauvre et triste. Santa Destroy est une ville qui n'est pas vivante et qui est vide. Heureusement la présence de missions annexes et de mini-jeux vient sauver l'intérêt pour ce monde ouvert. De toute façon on n'échappe pas à ces activités car elles ne sont pas vraiment annexes dans le sens où chaque mission histoire implique de se faire de l'argent pour participer à la suivante. En effet pour tenter de vaincre le boss suivant, il faut payer pour y participer. Certains y verront une manière d'allonger la durée de vie.

Cette obligation d'exploiter le contenu du monde ouvert peut paraître maladroite mais heureusement si c'est un peu lourd et répétitif sur la fin, les activités proposées se montre tout de même agréables. On précise d'ailleurs qu'il existe 10 boss ce qui signifie que le jeu s'offre un découpage en 10 chapitres pour une durée de vie de 15 heures environ. Pour gagner de l'argent, le jeu propose plusieurs types d'activités : les missions assassinats, les missions de combats et les jobs. Les missions assassinats sont classiques et rarement dans la finesse le jeu n'est pas axé sur l'infiltration.

Les missions de combats demandent de vaincre des vagues d'ennemis sans se faire toucher avec une difficulté progressive. Enfin les jobs sont des mini-jeux sans grosse violence où l'on doit par exemple ramasser des noix de coco en frappant sur les arbres. L'argent n'est pas utilisé que pour l'enchaînement des missions histoire. On pourra aussi se faire plaisir en se rendant dans une boutique de vêtements, une boutique de vidéoclub ou encore une boutique pour améliorer ses armes. Enfin on pourra améliorer les compétences de Travis dans le même esprit que le reste du jeu... à l'aide de mini-jeux.

Il faut prendre la direction de la salle de sport pour augmenter les différentes statistiques (vie, force, souplesse...) en effectuant des tractions ou des haltères par exemple, un concept qui peut rappeler celui des gymnases dans Grand Theft Auto San Andreas. On n'a pas parlé de la bande-son jusqu'à présent mais pas d'inquiétude, elle s'intègre parfaitement  à l'univers du jeu. On pourra sur la présence d'une VO convaincante, il faudra s'en satisfaire car le jeu est seulement sous-titré en français ce qui est déjà très bien. Au niveau des musiques, il ne se détache pas un style particulier, on fait face à un mélange qui colle parfaitement avec le délire de l'histoire, des combats et du héros. On passe donc d'un morceau électro à du rock ou de la musique pop sans le moindre problème.

Un bon goût que l'on retrouve également dans les bruitages qui ne manquent pas d'accentuer les affrontements et offrir un supplément à de nombreuses séquences et mécaniques de jeu pour participer au délire général. On termine par l'histoire et même si le travail d'écriture n'est pas renversant, l'humour est au rendez-vous. Le joueur incarne un jeune homme nommé Travis Touchdown. Un jour, il gagne un sabre laser et décide de commencer une carrière d'assassin. Pas suffisant comme motivation mais un jour ce dernier fait la rencontre d'une charmante demoiselle dans un bar.

Cette dernière lui demande de tuer des gens s'il souhaite voir son vœu exaucé : passer du temps avec la jeune demoiselle en question. Il intègre une association d'assassins et va tenter de monter au classement petit à petit en affrontement tous les autres de cette association pour être le premier. Le scénario n'étonne pas dans la mesure où dès les premières minutes, on comprend parfaitement que Suda51 maîtrise son délire et sans limite. On s'est abstenu de certaines précisions pour laisser un peu de surprise à certaines phases de jeu comme la manière de sauvegarder... 

No More Heroes est vraiment original, décalé mais aussi potentiellement trop spécial pour certains joueurs. C'est dynamique, tranchant avec un délire permanent. Ce portage Nintendo Switch est vraiment bon et permet de donner un second souffle à ce premier opus en attendant l'arrivée d'un épisode inédit. Une ambiance sonore qui donne de l'énergie, un scénario qui fait forcément sourire ou encore un gameplay nerveux. Une expérience de jeu solide même si l'on aurait aimé un déroulement moins répétitif avec le monde ouvert. Si vous êtes passé à côté des aventures de Travis Touchdown, c'est le bon moment pour découvrir ce personnage et son univers déjanté.

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Graphismes : 15/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 12/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 15/20

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