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[Test] Ori and the Will of the Wisps (Switch)

17 Décembre 2020 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

La Nintendo Switch s'offre régulièrement le luxe d'accueillir de petites perles en version physique lorsque le succès est important. On peut par exemple citer Hollow Knight, Shovel Knight et désormais... Ori and the Will of the Wisps ! En effet disponible depuis le 17 septembre dernier en version numérique sur Nintendo Switch (et depuis le 11 mars sur PC et Xbox One), la suite de l'excellent Ori and the Blind Forest est désormais proposée en version physique sur Nintendo Switch. Une distribution assurée par Just For Games qui par la même occasion propose aussi la version physique du jeu Nintendo Switch Ori and the Blind Forest Définitive Edition. On va donc profiter de cette occasion pour faire un point complet sur le deuxième volet qui s'intitule donc Ori and the Will of the Wisps. Un portage Nintendo Switch qui fait honneur à cette charmante aventure ?

On se souvient de la démonstration artistique du premier épisode, celle-ci est reconduite avec cette suite. L'aspect visuel est donc une nouvelle fois la force de cette aventure. On est totalement sous le charme de la direction artistique qui donne une claque à chaque fois que l'on trouve décor un décor différent. Un univers coloré et vivant où les effets spéciaux sont nombreux pour renforcer ce style saisissant. Que ce soit des plaines verdoyantes, de l'eau, du sable, de la neige, la variété est au rendez-vous pour enfoncer le clou. Une maîtrise totale, une oeuvre d'art sans aucune exagération où l'on ne cesse de prendre le temps d'observer l'environnement et profiter des somptueux panoramas.

Une beauté folle pour des effets d'une richesse dingue et surtout bien loin d'un tableau figé ou d'un artwork statique. Non seulement le travail artistique est impressionnant mais il s'accompagne d'une mise en scène vivante et c'est cette énergie dans les différents niveaux qui renforce le coup de coeur de ce résultat visuel. D'ailleurs, on est tellement surpris qu'il arrive régulièrement de ne pas trop savoir quoi fixer ou observer tellement les animations, même légères, son nombreuses pour donner une vie à chaque détail de l'univers du jeu. Le voyage dans le monde de Niwen est donc un véritable régal d'autant que si la carte propose le même fonctionnement, elle est de deux à trois plus grande que le terrain de jeu de l'épisode précédent. 

Derrière ce coup de pinceau magique, il fallait absolument que la partie technique assure une prestation aussi maîtrisée. C'est moins époustouflant ou irréprochable mais cela reste d'un excellent niveau. On note déjà une vraie amélioration entre les deux épisodes que ce soit dans la palette des couleurs proposées et le souci du détail des différents décors. Les textures s'offrent une finesse encore plus convaincante, la modélisation est vraiment très propre et surtout les animations sont nombreuses et percutantes. Une performance qui permet de bien mettre en valeur la dynamique désirée dans l'environnement de cette nouvelle aventure.

Au rayon des petites critiques pour la partie technique, on pourra par exemple signaler une petite sensation de flou sur certaine arrière-plans, mais qui ne pose aucun problème. On note la présence d'un temps de chargement encore un peu long au démarrage du jeu (une grosse minute), mais l'attente vaut le coup tellement l'univers féerique se montre captivant. Enfin il arrive de constater de légers ralentissements mais ces chutes sont assez rares. Cette version Nintendo Switch s'en sort donc plutôt bien avec un framerate qui tient bien le 60 fps dans des résolutions satisfaisantes (720p en mode portable et une résolution dynamique légèrement inférieure à 1080p en mode TV).

Les deux expériences sont agréables mais comme à chaque fois avec les jeux Nintendo Switch, notre préférence va au mode portable. Si l'on retrouve quelques repères et bases du précédent opus, cette nouvelle aventure donne lieu aussi à de nombreuses nouveautés. Un gameplay qui évolue sérieusement, surtout au niveau des combats, pour une expérience de jeu encore plus complète et agréable tout en conservant une prise en main relativement bonne. Si l'on retrouve des capacités classiques pour le genre comme le saut (et même le double saut) ou le sprint en guise de mouvement, des armes et accessoires viennent sérieusement pimenter l'aventure.

Désormais on parle aussi d'épée, de marteau, d'arc, de grappin et d'autres équipements particulièrement utiles qu'on vous laisse découvrir. On possède donc de nombreux pour attaquer ou se défendre selon la situation tout en affichant une certaine polyvalence. Il sera possible d'assigner jusqu'à trois armes et compétences à Ori (une capacité par touche d'action en sachant que la quatrième est réservée au saut) tout en sachant qu'il ne faudra pas avoir peur de permuter régulièrement selon les ennemis et l'environnement. Ce système de combat apporte une profondeur vraiment intéressante et jamais frustrante. On conserve notre agilité avec les esquives, les sauts, les sprints mais tout en utilisant des équipements.

Les combats sont donc plus variés et dynamiques tout en sachant qu'on trouve aussi une très bonne variété du côté des adversaires, ce n'est donc jamais répétitif. Il faut s'attendre à des vagues d'ennemis mais aussi l'apparition de boss (une excellente idée et une intégration réussie) avec une difficulté maîtrisée même si certaines phases de jeu offrent un bon challenge. D'ailleurs on aurait même tendance à dire que le jeu est légèrement moins dur dans sa globalité compte tenu de la présence de sauvegarde automatiques, ces dernières sont légèrement plus nombreuses que dans l'aventure précédente. On revient sur les combats en précisant que s'ils sont plus dynamiques et variés, la tactique pointe le bout de son nez. En effet Ori devra s'adapter aux adversaires sur sa route puisque ceux-ci afficheront une sensibilité supérieure à certaines formes d'attaque.

Les fragments spirituels (capacités passives) complètent vos moyens pour renforcer votre défense ou votre attaque. Si les combat sont une part importante de l'aventure, il ne faut pas non plus oublier l'exploration pour découvrir et profiter d'un excellent level-design. Les déplacements sont nombreux et variés selon le type de décor, les gâchettes de la manette permettent d'exploiter au mieux Ori avec une belle palette de mouvements que l'on pourra combiner avec certains éléments du décor, là encore c'est une réussite. Face à ses nombreuses nouveautés de gameplay, on pouvait logiquement se poser la question du confort de ce portage sur Nintendo Switch. Le résultat confirme nos craintes si le jeu est parfaitement jouable au Joy-Con, ce n'est pas le choix idéal.

Dès que l'on passe à la manette Pro, si l'on gagne en confort ce qui n'est pas étonnant, on gagne surtout en précision. Il y a donc une différence mais ce n'est pas une surprise, le jeu reste néanmoins correctement jouable avec les Joy-Con. Quand on est plongé dans une aventure aussi passionnante, on espère forcément que celle-ci se montre la plus longue possible sans tomber dans le piège de la répétitivité. Pour cette nouvelle histoire, il faudra compter un peu plus de 10 heures pour arriver à la fin. Si vous cherchez à compléter le jeu à fond en réalisant les contenus annexes, on se situe aux environs de 15 heures, c'est correct. On souligne tout de même que si cette durée de vie n'est pas énorme, elle a le mérite de progresser dans le bon sens par rapport à Ori and the Blind Forest.

En effet ce dernier affichait une durée de vie de 8-9 en ligne droite et à peine 12 heures pour le finir à fond. Si l'aventure est donc plus longue dans cette suite, cette dernière s'assure une progression inédite. En effet, l'arbre de compétence disparaît pour des améliorations d'une autre manière. Les orbes récoltées fonctionnent sous la forme d'une monnaie que l'on dépense chez certains personnages pour obtenir de nouvelles compétences en plus de les améliorer. Une approche similaire au niveau des cartes que l'on peut désormais acheter auprès des marchands. La mise en scène des personnages n'est donc pas seulement pour le décor, elle est utile pour la progression et pour le développement de missions annexes.

On peut toujours partir à la collecte de fragments pour la vie, l'énergie mais aussi pour le déblocage de zones inaccessibles. Le village et ses habitants occupent donc une place forte au cours de l'aventure avec la proposition de quêtes secondaires. Si l'on apprécie ce type de contenu, ce dernier n'est pas inspiré. En effet les quêtes en question se ressemblent énormément et ne sont vraiment pas intéressantes. Un grand classique où l'on doit la plupart du temps trouver un objet pour le donner à un personnage précis. Un esprit de livraison et un goût d'aller-retour qui ne motivent pas se concentrer sur ces quêtes. Cela permet d'exploiter les personnages et d'enrichir l'univers du jeu mais on aurait aimé être surpris par des objectifs plus variés et originaux.

On note également la présence d'épreuves chronométrées pour ceux qui aiment les sprints et s'imposer au classement face aux fantômes des autres joueurs. Une activité que l'on apprécie nettement plus pour le coup par rapport aux quêtes secondaires. Enfin on précise pour ceux qui seraient tentés par la version numérique que la taille du jeu est de 4,4Go environ. Le compositeur Gareth Coker frappe une nouvelle fois très fort avec la bande-son de cette nouvelle aventure. Des morceaux qui colle à merveille avec le rythme et la patte artistique de ce second volet. Une ambiance superbe qui renforce l'identité de chaque environnement avec de belles mélodies et une douceur idéale pour accompagner le joueur dans ce splendide voyage.

Un travail cohérent avec le style du jeu et un délice pour les oreilles. On peut éventuellement chercher la petite bête en évoquant un mixage sonore très proche entre les deux jeux pour certains morceaux mais cela n'enlève en rien l'impact musical. Ce nouvel opus intègre vraiment cette liste de jeux dont il est indispensable de jouer avec le son pour profiter pleinement de cette nouvelle histoire. On va faire preuve de prudence au sujet de la partie scénaristique de cette suite. On confirme qu'il s'agit d'une suite direct des événements de la fin du premier jeu, Ori and the Blind Forest.

Si cette suite n'est pas originale, elle a le mérite d'offrir comme pour le premier une belle mise en scène avec de petits rebondissements. C'est joli, charmant et fidèle à la première histoire. Si Kun est de la partie (un court instant), l'aventure se concentre uniquement sur Ori. On ne va pas donner de détail sur les raisons et l'objectif de cette nouvelle histoire mais on peut au moins préciser que le concept est très proche de celui du premier jeu. Il faut surtout retenir la délicatesse, la magie ou encore la féerie de cette histoire qui ne se contente pas d'être contemplative et assure le spectacle avec un bon équilibre entre action et exploration.

Ori and the Will of the Wisps démontre une nouvelle fois le talent des développeurs de Moon Studios. Une aventure fabuleuse avec une touche artistique qui ne laisse pas indifférent et une bande-son envoûtante. Le gameplay s'enrichit et se montre encore plus intéressant tandis que la durée de vie progresse légèrement dans le bon sens malgré des quêtes secondaires peu passionnantes. L'histoire s'inscrit quant à elle dans la continuité en plus d'être toujours aussi agréable. Ce portage Switch est particulièrement soigné et fortement recommandé si vous n'avez pas encore mis la main sur cette petite perle de la fin d'année.

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Graphismes : 18/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 17/20

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