[Test] Commandos 2 HD Remaster (Switch)

25 Janvier 2021 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

La Nintendo Switch poursuit décidément sa quête du catalogue de jeux toujours plus riche et surprenant. Pour preuve, la sortie il y a quelques semaines du jeu Commandos 2 HD Remaster. Kalypso Media édite ici un jeu très particulier sur une console portable. Le genre que l'on retrouve d'abord sur PC puis éventuellement sur les consoles de salon sous la forme d'un portage spécial. Il s'agit donc d'un jeu dont la sortie initiale remonte à 2001 sur PC... Cela fait donc près de 20 ans ! Un jeu de stratégie en temps réel (RTS) prévu pour le clavier et la souris qui débarque sur Nintendo Switch, en voilà un projet intéressant.

On peut tout de même avoir quelques inquiétudes au sujet du portage avant même de se plonger (ou replonger pour les anciens) dans cette drôle d'aventure. On peut aussi juger le choix d'un traitement remaster insuffisant compte tenu de l'âge du jeu, un remake était peut-être plus pertinent mais évidemment ce n'est pas le même travail non plus. On souligne que cette version remaster n'est pas propre à la Nintendo Switch, une version PC est disponible ainsi qu'une version PS4 et Xbox One. Un remaster développé par deux studios Yippee Entertainment LTD et Pyro Studios. Une bonne surprise ou au contraire une expérience de jeu plutôt délicate ?

Avant de faire le point sur le résultat de ce portage, on va rappeler les caractéristiques de ce jeu particulier. On le répète, l'épisode original remonte à 2001 sur PC. On fait face à l'un des premiers jeux de la catégorie RTS, autrement dit stratégie en temps réel. Un remaster qui fait logiquement évoluer certains aspects mais pas son contexte, jusqu'ici rien de choquant. On retrouve donc la naissance d'un groupe de commandos dont l'unique but est de stopper l'avancée et la menace des nazis et plus particulièrement du redoutable Hitler. L'aventure se déroule donc dès 1940 avec une résistance qui commence à prendre forme malgré une domination importante des Allemands à travers l'Europe.

On vous laisse le soin de découvrir les détails des missions ainsi que les archives, vous l'aurez compris on est en pleine Seconde Guerre mondiale. On commence donc par faire un point sur la partie visuelle de ce jeu, l'un des aspects où l'on pouvait logiquement craindre le pire comtpe tenu de l'âge de cet épisode. Pas de miracle mais un traitement visuel tout de même convaincante. Ce petit coup de fraîcheur qui se caractérise par un lissage HD que l'on connaît très bien désormais pour un remaster, permet de gagner en confort même si l'âge du jeu saute aux yeux. On note des progrès en particulier au niveau des textures que ce soit pour les décors ou les personnages. On apprécie également le respect du traitement pour la direction artistique originale.

C'était sûrement l'une des inquiétudes principales pour les fans de ce style visuel, et bonne nouvelle le style est conservé. Forcément en 2021 ce style peut paraître dépassé mais dès les premières minutes, on lui trouve tout de même un certain charme pour sa catégorie. Malheureusement si la partie graphique s'offre un lissage, les séquences entre chaque mission ne font l'objet d'aucune évolution (un choix que l'on peut comprendre dans la mesure où il s'agit d'une mise en scène spécifique qui fait usage d'images d'archives). Au rayon des changements, on note aussi une interface revue pour l'occasion.

Une revisite très modeste mais forcément nécessaire pour tenter de débarquer de la meilleure des manières sur la Nintendo Switch que ce soit en mode portable ou en mode TV. Comme c'est le cas pour la plupart des jeux de la console hybride de Nintendo, notre préférence reste le mode portable malgré des textes dont la taille pourra sembler parfois un peu petite. En tout cas l'interface s'en sort plutôt pour cette transition osée du PC à la Nintendo Switch (la preuve que l'on peut passer d'un combo clavier/sourirs à une paire de Joy-Con ou une manette Pro, mais on va voir qu'il y a tout de même des limites et soucis au niveau du gameplay). Avant d'aborder brièvement les petits problèmes techniques rencontrés, on peut tout de même rappeler que cet épisode nous plonge dans 9 environnements différents avec des missions de jour ou de nuit en plus de la présence d'une météo différente.

Concernant maintenant les petits soucis rencontrés (pas sûr que sa sortie s'accompagne d'un suivi pour optimiser le jeu) on pourra noter la présence d'alisasing, de quelques bugs de collisions ainsi que des chutes de framerate. Ceci dit les problèmes sont modestes avec un impact faible sur l'expérience de jeu la plupart du temps (en cas de blocage il suffit de relancer la dernière sauvegarde), en réalité le vrai souci se situe au niveau du gameplay qui implique un temps d'adaptation pour ce portage. On l'a dit, on fait face à un jeu de stratégie en temps réel et si on va se concentrer sur les qualités et défauts du portage au niveau du gameplay, on va rappeler aussi le concept et le potentiel du jeu.

Le début d'une mission est toujours le même, on fait connaissance avec les documents et objectifs de la mission. Un carnet permet de rassembler ces éléments (notamment des indices) et de mesurer le défi de la mission. Vous possédez une totale liberté sur le déroulement de la mission, et vous donne les objectifs, les indices et c'est à vous de définir votre approche. Au début, on aura tendance à ne pas faire les bons choix et surtout à ne pas prendre le bon rythme pour ce type de jeu. Malgré la liberté proposée, le jeu est clairement orienté infiltration, il faut donc adopter un rythme très calme où l'on se concentre sur l'observation de l'environnement des ennemis avec toujours ce réflexe de calculer les distances et le champ de vision des différents ennemis.

Mieux vaut donc avancer avec prudence et procéder à des sauvegardes très régulièrement car on peut vite se faire piéger d'autant que la difficulté est importante et que l'on va découvrir un gameplay qui ne facilite en rien le plan que vous avez soigneusement préparé. D'ailleurs on peut déjà reprocher au jeu un manque de soin concernant son tutoriel. Ce dernier est bien présent et se montre pertinent mais il méritait sûrement un peu plus de profondeur pour bien comprendre le potentiel des différents personnages. En effet le jeu comporte 9 commandos différents (on vous laisse le plaisir de la découverte) avec forcément des compétences et spécialités propres pour chaque commando.

Pour revenir sur le concept du jeu et son penchant pour l'infiltration, il faudra se montrer propre pour rester dans l'ombre (code couleur et cône et de vision sont évidemment au menu). On retrouve des actions classiques pour ce style d'approche comme la possibilité de se cacher derrière des éléments, assommer des ennemis, ligoter et cacher les corps, voler les armes et les uniformes... On pourra même escalader certains décors, nager ou encore utiliser des véhicules. Pour un jeu de cette époque, les actions sont nombreuses pour laisser au joueur une multitude de possibilités dans l'exécution de la mission. Malheureusement on profite difficilement de ces nombreuses et belles qualités, la faute à un portage qui n'est pas parfait au niveau du gameplay.

On le savait que le passage du combo clavier/souris à une paire de Joy-Con était très compliqué et si les développeurs s'en sortent plutôt dans l'ensemble, certains détails agacent au point de renforcer la difficulté de jeu (pourtant déjà importante) d'une manière frustrante. Avant de donner des exemples, on précise que la Manette Nintendo Switch Pro est parfaitement compatible mais cela ne change rien aux problèmes de commandes. L'exemple le plus évident concerne l'utilisation du stick gauche. Non seulement vous pouvez déplacer votre personnage mais vous pouvez aussi réaliser d'autres actions comme courir ou s'accroupir... Autant dire que certaines manipulations amènent de logiques confusions et frustrations... pour un jeu d'infiltration.

Si l'on rajoute la lourdeur pour certaines interactions avec le décor qui exigent un placement très précis, un niveau de tolérance qui là aussi risque de frustrer plus d'un joueur. Dommage car le portage n'est pas totalement mauvais avec la mise en oeuvre d'une caméra 360 degrés, la fonction zoomer/dézoomer ou encore une interface légèrement revue. Les changements vont dans le bon sens malgré quelques lourdeurs là-aussi au niveau des onglets, la gestion de son personnage n'est pas toujours d'un grand confort. Alors certains diront qu'avec la possibilité de sauvegarder autant de fois qu'on le souhaite et surtout à n'importe quel moment, on peut combler ces petites imperfections.

C'est effectivement le cas sauf qu'on va devoir accepter une nouvelle lourdeur : les temps de chargements. En effet ils sont trop longs et calment rapidement l'envie de prendre des risques malgré la souplesse du système de sauvegarde. Au niveau du contenu, celui-ci n'est pas spécialement énorme mais compte tenu de la difficulté et du style du jeu (avec une rejouabilité correcte), la durée de vie n'est pas mauvaise. On se répète, le jeu propose 9 commandos différents (et variés) dans 9 environnements différents (là aussi suffisamment variés). L'histoire se compose de 10 missions principales avec en plus deux missions entraînements et des missions bonus.

Ces dernières sont accessibles uniquement après avoir récupéré les fragments de photos dans les missions principales. Au niveau de la difficulté, le jeu en propose trois : normal, difficile et réaliste. Si vous n'êtes pas un habitué du genre, mieux vaut découvrir le jeu en normal. Dès cette première difficulté on trouve un challenge sérieux, pas le droit à l'erreur, pas de place au hasard. Pour ceux qui seraient intéressés par la version numérique, la taille du jeu est de 2,3Go environ. On termine en effectuant un point sur le bande-son qui mérite quelques précisions. Pas de fausses notes, bien au contraire le jeu joue la carte d'une ambiance calme pour apporter une ambiance de fond qui s'associe bien avec l'approche infiltration de la licence.

Les bruitages sont corrects et surtout les doublages sont en français, un très bon point. D'ailleurs on ne l'a pas précisé jusqu'à maintenant mais le jeu possède une traduction française aussi pour les textes, un effort appréciable. Pour revenir au doublage celui-ci est assez bon et de toute manière il dégage l'esprit du jeu et son ambiance militaire. Que ce soit pour les voix ou les compositions musicales, on peut entendre des ressemblances avec des productions du cinéma du même style. En tout cas, le travail réalisé permet d'obtenir une bonne ambiance et un vrai gain pour l'immersion du joueur.

Commandos 2 HD Remaster signe un retour mitigé sur Nintendo Switch. Son style de jeu que ce soit son visuel ou son concept va forcément diviser les joueurs. Un sentiment souvent radical face à ce type de production, on déteste ou on adore. Le traitement remaster saute aux yeux mais ne suffit pas à rattraper 20 longues années. Il y a tout de même un confort visuel mais l'âge particulièrement avancé de cet épisode l'empêche de pleinement convaincre malgré le travail des développeurs. Si c'était encore que son aspect visuel, ce portage démontre très vite ses limites avec des commandes pas toujours convaincantes et qui posent même des soucis pour certaines phases de jeu. Dommage car il s'en dégage un certain charme que ce soit dans le petit travail d'écriture et la bande-son. Un retour réservé pour les fans de la licence ou pour les fans du genre.

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Graphismes : 12/20
Gameplay : 11/20
Durée de vie : 13/20
Bande-son : 14/20
Scénario : 13/20