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[Test] Star Ocean The Divine Force (PS5)

7 Novembre 2022 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

On se répète mais l'actualité de l'éditeur Square Enix est vraiment très riche en cette fin d'année avec de multiples projets très intéressants. Des suites, des retours sympathiques mais aussi de nouvelles licences. On va s'intéresser ici à un nouvel épisode d'une licence appréciée même si elle ne profite pas d'une communauté aussi grande que d'autres licences du même genre. La série Star Ocean est de retour avec un sixième épisode intitulé Star Ocean : The Divine Force.

Une longue attente, 6 ans exactement depuis la sortie de Star Ocean 5 : Integrity and Faithlessness. Cet action-RPG est développé par le studio tri-Ace et édité par Square Enix. Il est disponible sur PlayStation 5, PlayStation 4 mais aussi sur Xbox Series, Xbox One et enfin Steam. Une nouvelle aventure nettement meilleure que l'épisode précédent ?

S'il est question du sixième opus de la série, on précise d'emblée que l'histoire proposée par ce nouvel épisode ne s'inscrit pas dans une continuité. On peut aborder l'aventure sans la nécessité de connaître les précédentes histoires. Vous vous doutez tout de même de la présence quelques références mais cela n'empêche de profiter correctement de ce nouveau titre. On ajoute également que le jeu propose bien les textes en français. Pour conclure cette petite introduction, on précise aussi que le test ne pas donner de détails trop précis. L'objectif est de communiquer ses impressions, les points forts et faibles mais tout en vous laissant le plaisir de la découverte, surtout pour ce type de jeu. On commence donc avec la partie visuelle du jeu qui nous plonge dans une très chouette direction artistique.

Un monde coloré qui mélange plusieurs genres, science-fiction et fantasy. Son style est même plus complexe car il affiche un côté médiéval et un petit goût de space opera qui garantit sans problème un très joli voyage. On ressent vraiment cette volonté de plonger le joueur dans un monde original et fantastique sans avoir trop de repères particuliers, un bon moyen de se faciliter la tâche pour surprendre le joueur au cours de l'histoire. Il se dégage une dimension sans percevoir vraiment les limites du contexte, ce n'est pas planétaire, c'est beaucoup plus. Cette approche nous amène à rencontre des environnements variés et parfois marquants. Des décors qui permettent de découvrir autant des villes, villages que des canyons par exemple.

On ne va pas faire la liste de chaque biome, il faut simplement retenir que le jeu est très riche sur cet aspect. C'est dépaysant, parfois brillant, avec des instants qui méritent une pause pour contempler un horizon bien mis en valeur. La faune et la flore se montrent percutantes à l'image des différents styles architecturaux proposés. Artistiquement parlant, le jeu est donc très inspiré malgré un budget de développement serré. C'est très coloré avec régulièrement des effets visuels qui permettent de profiter du talent des développeurs sur la conception de cet univers. C'est souvent frais, parfois très moderne au point de dégager un vrai plaisir dans l'exploration pour rencontre le moindre décor susceptible de provoquer une joie dans la découverte d'un monde qui ne cesse de surprendre par sa diversité.

Ce soin artistique se retrouve aussi pour les personnages. En même temps, lorsqu'on fait appel à un charac-designer comme Akira Yasuba, on est forcément sous le charme du résultat. Un artiste talentueux qui permet d'obtenir un casting complet, varié, avec parfois une petite touche de nostalgie qui devrait plaire à une partie des joueurs. D'ailleurs si l'on joue le jeu de la comparaison avec l'épisode précédent, ce sixième volet se montre nettement plus percutant à tous les niveaux, avec notamment une mise en scène dynamique. Malgré cette très belle touche artistique va subir une dimension technique nettement moins convaincante, le spectacle est un peu gâché par les moyens limités et une finition assez moyenne.

Si les extérieurs sont inspirés, le rendu visuel des intérieurs est moins convaincant. Pour l'extérieur, on ne revient pas sur la qualité des décors mais sur cette impression d'environnements trop vides à notre goût. Mais le vrai défaut qui va frustrer les joueurs, c'est la prestation technique dans son ensemble. Les textures manquent souvent de finesses, la modélisation est très largement perfectible au point de gâcher le travail artistique, en particulier sur les personnages où les modèles 3D peinent à convaincre pour une grosse majorité du casting. Le résultat des visages laisse par exemple penser à une production de la génération précédente. Les animations sont faibles, peu naturelles, ces visages sont vraiment trop figés.

On constate aussi des petits ralentissements dès que l'action devient importante ou que l'on se trouve dans de grandes zones. Les chutes ne sont pas spécialement énormes, mais cela démontre une nouvelle fois la finition moyenne de ce nouvel épisode. Pour finir ce tour complet de la partie visuelle, on souligne le manque de lisibilité et de confort d'une manière générale au niveau de l'interface. Les menus ne sont pas intuitifs et pas agréable à lire, la taille de certains textes est trop petite. Au rayon des petits problèmes rencontrés mais sans gravité, on peut citer le placement de la caméra ou encore les collisions pas toujours très bien gérées avec certains décors. Avec ce sixième épisode, on retrouve nos habitudes tout en profitant de quelques nouveautés.

On plonge dans un Action-RPG avec rapidement un choix intéressant. En effet le joueur doit choisir entre deux protagonistes pour se lancer dans l'aventure. Il ne s'agit pas que d'un choix cosmétique, quelques séquences et scènes diffèrent en fonction du protagoniste sélectionné. Vous vous en doutez, on va se montrer volontairement discret face à l'écriture de cet épisode. On peut tout de même évoquer ces deux personnages : Raymond, capitaine d'un navire de l'espace, et Laeticia, princesse d'un royaume sur une planète sous-développée. En plus de ces deux personnages principaux, le jeu va mettre en scène un casting riche avec différentes personnalités pour aboutir à une équipe polyvalente autant dans le style que dans les capacités. Le jeu propose de composer une équipe de 4 personnages maximum.

Il sera possible de contrôler ces personnages en basculant à n'importe quel moment de l'un à l'autre, une mécanique que l'on commence à bien connaître dans ce type de RPG. Le gameplay ne tente donc pas une révolution mais tente au contraire d'enrichir une base que l'on commence à connaître et que l'on approuve même si l'équilibre reste discutable. Pour commencer un combat, rien de plus simple, il suffit de croiser un ennemi afin de déclencher l'affrontement. Une approche moderne, sans temps de chargement et sans avoir le sentiment d'une arène. Une liberté vraiment agréable qui permet d'ailleurs de quitter un combat de manière aussi fluide, il suffit de s'éloigner et le tour est joué.

L'approche est donc vraiment bien en sachant qu'il est possible d'obtenir un avantage sur un lancement de combat si l'on tente de réaliser une attaque surprise pour déclencher l'affrontement. On pourra ainsi enchaîner quelques coups avant que l'ennemi retrouve sa capacité à défendre ou attaquer. On en vient maintenant à ce fameux système de combat. Ce nouvel épisode s'inscrit dans la continuité avec le système des points d'action que l'on pouvait déjà trouver dans d'autres épisodes et qui est très proche de ce que l'on trouve aussi dans une série comme Tales of. Ce n'est pas un constat négatif dans la mesure où ce système reste plutôt sympathique dans l'ensemble, il faut simplement prendre le temps de bien comprendre les limites du système afin de s'organiser.

Le principe est simple, chaque attaque consomme un ou plusieurs points d'action. Dès que la jauge est vide, vous devez patienter en attendant de récupérer des points, il faudra donc se concentrer sur les esquives, les roulades et d'une manière générale sur des déplacements pertinents dans l'attente de repartir à l'attaque. Ce n'est donc pas mauvais comme système mais on est quand même souvent frustré par cette jauge de points d'action qui se vide à une vitesse folle. Cela oblige clairement à écarter une approche trop agressive, il faut bien réfléchir à chaque action. Ce constat de consommation rapide force aussi à basculer sur un autre personnage obligeant un jeu d'équipe ce qui n'est pas plus mal.

Au lieu de se contenter de gérer un personnage et de faire usage du mode tactique qui permet de donner des ordres aux autres personnages, son système de combat pousse clairement à changer régulièrement de personnages afin de l'exploiter au maximum. Cela permet d'éviter d'avoir ce sentiment d'attente en permanence. La gestion des attaques est intéressante avec trois touches pour réaliser des actions. Une touche ne comporte pas qu'une attaque mais plusieurs en configurant l'arbre de combo dans la limite d'un enchaînement de 3 attaques. Pour être plus clair, une touche de la manette possède de base deux possibilités : une attaque par une simple pression ou une attaque en maintenant la touche.

Sauf qu'il est possible de configurer son propre combo dans la limite de 3 attaques dans le cas où l'on attaque par une simple pression. Cela permet de définir les attaques souhaitées dans un combo et surtout son ordre. Par exemple pour une touche on pourra attribuer une attaque sur la première pression, puis une deuxième attaque différente dans le cas d'une seconde pression et enfin une attaque encore différente pour la troisième pression synonyme de la fin du combo. Le système est donc souple et riche, la vrai limite concerne vraiment cette jauge de points d'action. Le petit bémol pour les combats, on l'a déjà dit, il se situe au niveau de la caméra, pas toujours agréable selon la situation et les ennemis. La vraie nouveauté de ce sixième volet, c'est l'introduction d'une nouvelle mécanique de jeu : un petit robot nommé D.U.M.A. Une nouveauté pertinente et utile autant en combat qu'en exploration.

Les possibilités sont nombreuses, on peut grâce à lui charger des ennemis pour réaliser des attaques surprises mais aussi mieux gérer les distances rapidement lors d'un combat. Une excellente idée qui permet de gagner en dynamisme et en souplesse au niveau de la mobilité. En exploration, on gagne en verticalité puisqu'en l'utilisant, on aura accès à des endroits compliqués à atteindre normalement. Son utilisation facilite la recherche des objets dans l'environnement. Le petit robot va se montrer de plus en plus percutant au fil de la partie avec un potentiel offensif et défensif vraiment intéressant comme la mise en place d'une barrière ou encore de puissantes attaques. Ce robot est donc une excellente idée en donnant du rythme à l'aventure notamment lors des combats et en offrant un confort appréciable dans l'exploration.

On peut d'ailleurs évoquer la belle richesse du jeu au niveau des équipements et des compétences avec plusieurs arbres. Le fonctionnement n'est pas spécialement simple à prendre en main et la lecture pour les compétences n'est pas évidente. On peut dire que la progression s'articule via un sphérier rappelant d'autres jeux du même genre. Le système est efficace mais demande un petit temps d'adaptation et manque tout de même d'informations pour gérer correctement son évolution. Enfin on souligne également la présence d'une fonctionnalité que l'on retrouve de plus en plus, la présence des repas pour obtenir divers bonus avant de se lancer dans des combats. Généralement, on n'est pas inquiet face à ce type de jeu lorsqu'il s'agit d'aborder la durée de vie.

Le contenu est souvent solide et la trame principale loin d'être expéditive. On n'est pas surpris de constater qu'il faut au moins 30-40 heures pour venir à bout de l'histoire. Un score qui reste une estimation et va dépendre de votre style de jeu, votre passé avec la licence et le genre ou encore votre sens de l'exploration. Il permet surtout ici de rassurer sur la longueur de l'expérience de jeu. Afin de mettre en valeur les environnements et de pousser un peu à l'exploration, le jeu propose du contenu secondaire. Les quêtes sont nombreuses mais pas toujours intéressantes et inspirées, ce n'est pas dans ce registre que vous trouverez de l'originalité. Heureusement, son fonctionnement n'est pas lourd, vous acceptez une quête auprès d'un habitant et dès que la tâche est réalisée vous pouvez revenir rapidement vers lui.

L'interface n'est pas du tout intuitive pour la gestion de ces quêtes, il faut prendre la peine de chercher dans les menus pour comprendre comment suivre une quête par exemple. Au niveau des objectifs, on retrouve du classique avec la chasse aux monstres, la chasse aux objets mais on trouve aussi des quêtes qui mettent en valeur la création d'objets, une mécanique de jeu un peu plus originale. Enfin, les développeurs proposent aussi un mini-jeu sympathique, dont l'esprit peut rappeler d'autres licences. Ici, il s'agit d'un jeu de plateau avec comme inspiration principale les échecs. Un plateau avec des cases et des pions, dès que l'on tombe à 0 point, la partie est perdue. Chaque pion possède un rôle, une force d'attaque mais aussi une capacité. Le mini-jeu affiche une profondeur et une stratégie qui rendent cette activité amusante.

Certains pions s'affichent d'ailleurs sous l'apparence de certains protagonistes de la série prouvant le souci du détail et le soin des développeurs pour ce mini-jeu. Pour accompagner le joueur dans ce périple et ajouter un effet supplémentaire à l'histoire et aux combats, il faut une belle ambiance sonore. Dès la première note le charme opère, rien de surprenant, l'excellent Motoi Sakuraba se charge de la bande-son de ce nouvel épisode. Un résultat à la hauteur de l'artiste, c'est vraiment très agréable avec toujours la volonté d'offrir plusieurs styles différents. Une direction qui nous permet d'écouter différents instruments. Son travail respecte l'esprit de la série tout en apportant la personnalité espérée pour ce sixième opus et son contexte

Un soin remarquable avec une cohérence totale et un apport réel pour l'ensemble du jeu. Du côté des bruitages, ce n'est pas aussi frais mais sans être mauvais. Enfin le jeu nous laisse le choix entre le doublage anglais et japonais, ce dernier est logiquement meilleur et possède toujours notre préférence pour ce style de jeu. On termine avec le scénario, sans trop en dire pour le plaisir de chacun. Vous l'avez compris, cette nouvelle histoire nous laisse le choix entre deux aventures, celle de Raymond ou celle de Laeticia. Un point de départ intéressant qui offre une part d'inédit pour chaque personnage. Derrière cet univers coloré, on va faire connaissance d'une écriture agréable avec un casting qui ne manque pas de personnalité. Les ennemis sont aussi intéressants dans cette aventure qui promet de belles surprises.

On apprécie également ce style posé pour laisser, bien loin de certaines histoires qui foncent parfois un peu vite vers l'essentiel. Une orientation qui permet au joueur de bien prendre la température du contexte proposé, de la dimension politique de cet univers, des conflits, mais aussi des différents enjeux. Une connaissance progressive du monde qui renforce l'immersion du joueur en sachant que si le jeu se montre sérieux au premier coup, il n'est pas rare de profiter d'une touche d'humour à travers de nombreux dialogues. On pourra aussi constater un très bon travail sur la relation entre les personnages. Le travail d'écriture est donc soigné avec cette volonté de mettre de la profondeur dans un récit captivant.

Star Ocean : The Divine Force est un nouvel épisode ambitieux avec de bonnes idées mais sans être totalement convaincant. Le jeu accuse du retard sur certains aspects et en particulier sur sa réalisation. Une prestation technique datée qui peut frustrer malgré des choix artistiques vraiment accrocheurs. Le gameplay n'offre pas de révolution mais tente tout de même d'ajouter quelques nouveautés pour rendre l'ensemble plus complet, plus varié et plus dynamique. Le contenu est toujours aussi solide malgré des quêtes annexes pas toujours excitantes. Enfin, la bande-son est excellente et l'histoire proposée possède de solides arguments malgré quelques petits défauts. Même s'il est toujours imparfait sur plus d'un aspect, ce nouvel épisode de la série est donc un bon jeu en se montrant nettement meilleur que l'épisode précédent.

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Graphismes : 14/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 15/20

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