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[Test] Monster Energy Supercross The Official Videogame 6 (PS5)

17 Mars 2023 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

Lorsqu'on parle des jeux de sport populaires qui s'offrent une sortie annuelle, on pense au football, basket-ball, au catch mais aussi à quelques sports mécaniques. Dans cette liste, on retrouve à chaque fois au premier trimestre la sortie d'un nouvel opus dans l'univers de la moto-cross. En effet on parle bien du jeu vidéo officiel du championnat américain de Supercross : Monster Energy Supercross The Official Videogame. Cette année, il s'agit déjà du sixième épisode avec un studio connu pour le développement de ce style de jeu, les italiens de chez Milestone. Une équipe que l'on a pu retrouver à travers de nombreuses licences autour du sport mécanique : WRC, MotoGP, Gravel, SBK, Ride ou encore MXGP.

En ce début d'année on retrouve donc le studio aux commandes d'un nouvel épisode de la série Monster Energy Supercross The Official Videogame. Après un cinquième qui marquait les premiers pas de la licence sur la nouvelle génération, ce sixième épisode était attendu avec l'espoir d'avoir complètement réalisé sa transition vers celle-ci. Monster Energy Supercross The Official Videogame 6 est disponible depuis le 9 mars 2023 sur PlayStation 5, PlayStation 4, PC, Xbox Series et Xbox One. Un épisode qui franchit un vrai cap ?

On commence par préciser que ce test est réalisé à partir d'une version PlayStation 5 afin de vérifier si la série parvient enfin à monter en puissance en créant la surprise. Pas de suspens, ce n'est pas le cas. Alors attention, ce constat ne fait pas de cet épisode un mauvais jeu, bien au contraire. Sauf qu'une nouvelle fois, la formule est reconduite avec de très légères améliorations et nouveautés mais c'est vraiment trop maigre et parfois même trop frustrant pour un épisode qui ressort au prix fort sans avoir le sentiment d'avoir un épisode next-gen. Il ne fallait pas être trop naïf avec un rythme annuel et donc quelques mois de développement entre deux épisodes, la probabilité d'assister à une révolution de la série à cette occasion était vraiment faible.

C'est dommage car ce type de jeu possède un public et qu'il offre une bonne dose de fun jusqu'à faire face à de nombreuses limites d'une expérience de jeu qui manque de profondeur sur plusieurs aspects. On commence avec la réalisation. En effet en se lançant dans cette version PlayStation 5, on espère retrouver des qualités similaires aux productions next-gen. Même dans ce registre ce nouvel épisode ne répond pas présent de quoi agacer les joueurs et notamment les fans qui reviennent chaque année pour découvrir une évolution plus nette de la franchise. Graphiquement, ce nouvel opus n'est pas mauvais, parfois même joli mais une fois encore, c'est une prestation visuelle digne de la PlayStation 4, pas de la PlayStation 5.

C'est assez propre avec un côté show qui fonctionne parfaitement et qui apporte cette immersion supplémentaire sur les différents circuits en plus de la présence des pilotes officiels. On note au premier coup d'oeil un soin privilégié pour la modélisation des différentes motos. Un effort appréciable mais que l'on ne retrouve pas, ou très peu, dans la conception des circuits ou surtout au niveau des pilotes et des différents personnages du jeu. Ces derniers n'affichent pas les mêmes qualités en matière de modélisation et de textures. D'une manière générale, le jeu s'en sort assez bien sur le plan des animations mais toujours avec ce sentiment que la finition se concentre sur les motos, un peu moins sur les circuits et très peu sur les pilotes. 

Le rendu visuel est tout de même assez réaliste en particulier la terre de certains circuits, le moteur ne fait pas vivre à fond ce sol en fonction des épreuves mais son aspect reste assez convaincant. Mais avec cet épisode, dès qu'on parvient à trouver un point positif, on tombe rapidement sur plusieurs points négatifs. La finition n'est pas exemplaire à la sortie du jeu et si des correctifs sont à venir, ce constat est pénible et peu encourageant pour les premiers acheteurs. Du coup, on fait face à un jeu dont le framerate n'est pas irréprochable. Les ralentissements sont à la fois assez faibles et peu nombreux mais compte tenu de la prestation modeste de la partie graphique, on pouvait au moins espérer une excellente stabilité, ce n'est pas le cas pour le moment.

Autre point encore plus frustrant pour cette version PlayStation 5, les temps de chargements sont très longs. Alors là, on peut dire que c'est le point le plus agaçant lorsqu'on joue à cet épisode. S'il y a bien une qualité que l'on retrouve dans la plupart des productions de ces derniers mois, c'est l'absence ou presque des temps de chargement. Dans le cas de Monster Energy Supercross The Official Videogame 6, les temps de chargement sont présents mais surtout beaucoup trop longs pour un titre de la nouvelle génération. Un mot également sur la physique qui n'affiche pas spécialement de gros progrès. On l'a dit, le rendu de la terre est assez correct mais la différence d'une surface à une autre n'est toujours pas assez significative. Un réalisme encore limité même si quelques comportements semblent plus crédibles pour les motos et pilotes.

On rencontre de temps en temps des problèmes de collisions au lancement du jeu, des petits bugs parfois gênants selon la nature des chocs avec l'IA. Au niveau du gameplay, cette nouvelle version se montre déjà un peu plus intéressante dans les changements apportés même si encore une fois, il ne faut pas s'attendre à une révolution. La nouveauté la plus évidente est celle de mettre en oeuvre un compromis idéal pour les sensations. Selon vos attentes, vous allez donc pouvoir choisir 3 styles différents dont l'expérience va varier d'arcade à simulation. On peut aussi y voir un paramètre pour la difficulté même si l'intention est dans un premier temps celle de définir le type d'expérience souhaitée. On peut affirmer que ce choix offre un résultat vraiment différent et donc une belle qualité pour cet opus. La première expérience proposée vise à rendre un gameplay arcade et accessible.

Prise en main simple et immédiate où l'on profite de l'ambiance à travers des courses d'une courte durée et avec un challenge modeste tout en profitant des assistances. La seconde expérience proposée commence à se rapprocher d'un rendu simulation, on gagne en réalisme mais tout en restant assez accessible, un bon compromis qui devrait plaire à une bonne partie des joueurs. Enfin la troisième et dernière expérience est clairement orientée simulation. On cherche le réalisme avec une IA difficile, des courses avec une durée plus longue tout en oubliant les diverses aides et assistances, on cherche à exploiter le moteur physique malgré ses imperfections. Dans tous les cas, c'est fun et plaisant surtout pour les deux derniers modes. 

En dehors de ce choix sur l'orientation du gameplay, la formule du jeu est reconduite avec la réalisation des figures par l'intermédiaire des sticks analogiques, la notion d'équilibre du pilote sur la moto, la gestion des sauts en particulier sur la réception, la gestion des freins, des trajectoires, des bosses et autres particularités du terrain. Le rewind, une fonctionnalité classique pour les sports mécaniques arcade, est de la partie par l'intermédiaire d'une touche dédiée en course. Par rapport à l'opus précédent ou même au quatrième opus, on ne peut pas dire que les sensations sont nettement meilleures malgré des efforts dans la prise en main et la configuration des courses. On a tout de même une assez bonne sensation de vitesse mais sur le plan du pilotage d'une manière générale, on peut espérer encore mieux.

On souligne l'effort du studio au sujet de l'IA qui se montre enfin plus réaliste dans les comportements, l'an dernier cette dernière se montrait parfois beaucoup trop agressive, c'est donc un bon point cette année. Pour finir sur les sensations encore mitigées, on est par exemple un peu déçu du niveau d'exploitation des fonctionnalités de la DualSense. C'est pourtant une belle opportunité pour les développeurs de faire grimper le réalisme du jeu sans forcément s'attaquer dans le moteur physique ou autre aspects techniques. Dans le cas de ce nouvel épisode, on a quelques sensations et une petite utilisation des gâchettes, c'est trop léger pour espérer renforcer l'immersion du joueur dans les courses au niveau du pilotage et du circuit.

Du côté du contenu, le jeu dispose d'une durée de vie solide sans être particulièrement original. Il joue correctement son rôle de jeu officiel mais sans forcément mettre en oeuvre des modes inédits ou une mise en scène particulière. On trouve à travers cette nouvelle saison de Supercross un total de 17 circuits, 29 motos et 80 pilotes sous licence. L'une des nouveautés intéressantes de cette nouvelle édition, c'est l'arrivée du crossplay (qu'il est possible de désactiver dans les options). Autrement dit, il est possible de jouer en ligne face à des joueurs PlayStation, Xbox et PC qu'importe votre version. Une option clairement intéressante pour augmenter les chances de rencontrer des joueurs sur le long terme. Avant de parler des modes principaux dont le mode carrière, on peut déjà faire un point sur la personnalisation. Le jeu propose donc de personnaliser son pilote de manière assez classique.

On va pouvoir changer sa combinaison, son casque, son visage ou encore la célébration. Un outil assez simpliste mais cache deux éditeurs plus poussés. En effet le jeu propose un éditeur de casques afin de réaliser des créations uniques en modifiant de nombreux paramètres dont les couleurs, les motifs, les stickers tout en sachant qu'il est possible de partager sa création ou de récupérer la création des autres joueurs. Le second éditeur intéressant, c'est l'éditeur de circuits. Il est possible de créer des tracés uniques en choisissant le type de surface, les bosses, les virages et là encore avec la possibilité de partager son circuit et donc de profiter des créations des autres joueurs. Au niveau des modes, on peut commencer par parler de la Supercross Academy avec le coach Jeremy McGrath, célèbre pilote américain et star du Supercross.

La Supercross Academy, c'est le passage recommandé pour découvrir l'univers du Supercross. Une série de tutoriels très complets afin d'apprendre les bases de la discipline sur la gestion de la moto dans les virages, les départs mais aussi la gestion du poids du pilote dans les sauts. Sauf si vous êtes un fan de la licence, cet entraînement est vraiment intéressant pour bien comprendre le concept du jeu. On en vient désormais au mode carrière. Si celui-ci se montre complet et assez varié, il est toujours aussi simple et classique dans son déroulement et dans sa mise en scène. Il ne faut pas compter sur un travail d'écriture, on est toujours dans la philosophie d'un pilote qui gravit les échelons petit à petit. Le jeu tente d'être au plus près de la réalité en intégrant de nombreux paramètres au cours de la carrière dont les blessures par exemple.

Il existe donc deux catégories : 250cm3 et 450cm3. Celles-ci se déroulent sous forme de 3 championnats correspondant à des niveaux : Futures, Rookie et Pro. On peut voir ces catégories comme des étapes au cours d'une carrière avec un démarrage dans la catégorie Futures où l'on se plonge dans cet univers avec un faible nombre de courses tout en faisant connaissance avec l'arbre de compétences de la carrière. Celui-ci comporte plusieurs branches pour améliorer les performances globales du pilotage pour le freinage, les virages... Le championnat Rookie commence à devenir plus costaud avec un plus grand nombre de courses mais aussi la découverte de l'état de forme à suivre du pilote avec potentiellement des blessures. On va également faire connaissance avec du contenu annexe en plus des courses du championnat.

On va débloquer des sessions d'entraînements, des missions du coach mais aussi des négociations de contrats et sponsors. On va également découvrir le Supercross Park, une zone qui permet de se balader librement. Dans chaque activité, on pourra tenter d'accomplir des défis avec différents objectifs pour obtenir des récompenses (argent, expérience, équipement). Enfin le championnat Pro pousse le contenu de la carrière au maximum avec la totalité des circuits officiels (17 courses), l'accès à toutes les compétences possibles mais aussi la mise en place d'un système de rival. Une mécanique classique que l'on a déjà pu apercevoir dans d'autres jeux du même genre où l'objectif est de réussir un meilleur résultat que le rival désigné dans le but de gagner toujours plus de points de compétences.

Le mode carrière est donc assez complet et plutôt intéressant si l'on découvre la licence. Mais pour les fans qui connaissent la formule et le déroulement de ce mode, le contenu inédit est maigre. Enfin en dehors du mode carrière et des différentes modes annexes classiques pour ce type de jeu, on trouve un mode orienté multijoueur. Il s'agit du mode Rythm Attack qui met en scène des duels entre joueurs. Un mode sympathique qui permet de varier les plaisirs avec les courses plus classiques du jeu. On précise surtout qu'en plus du multijoueur en ligne (et du cross-play), il y a également le multijoueur en local avec écran partagé. Un mode qui possède toujours autant un charme intemporel, ce n'est pas qu'un simple effet nostalgique.

D'une manière plus générale sur cette dimension multijoueur, on pourra quand même reprocher un manque de contenu, de profondeur et surtout des petits soucis techniques au lancement au niveau des serveurs. On termine avec la bande-son du jeu qui possède son importance pour renforcer le côté show et officiel de ce nouvel épisode. Le traitement sonore contribue également au réalisme et à cette volonté d'offrir une simulation par l'intermédiaire des bruitages. Sur le plan musical, on est dans une ambiance classique mais colle qui parfaitement avec l'univers du Supercross mais aussi à ce type de show US. On trouve donc un style rock dominant qui accompagne très bien le joueur tout au long du jeu.

Les musiques ne sont pas marquantes mais elles ne sont pas non plus désagréables en fond. Concernant les bruitages, c'est plutôt convaincant même si ça manque toujours un peu de finesse. On n'a pas encore ce sentiment d'avoir un travail sonore différent selon la cylindrée ou les différents impacts avec le décor et les adversaires. En l'état c'est donc correct mais largement perfectible à la fois pour les bruitages mécaniques mais aussi pour les différents bruits autour du circuit. L'ambiance générale reste donc bonne tout au long du jeu sans produire un effet de surprise qui permettrait de dire que la bande-son sort du lot dans sa catégorie.

Monster Energy Supercross The Official Videogame 6 se présente comme un nouvel épisode très proche du cinquième opus, peut-être trop. On constate effectivement quelques améliorations et nouveautés mais cela reste insuffisant pour repasser à la caisse si l'on dispose de l'épisode précédent. Les intentions sont tout de même intéressantes avec la volonté de rendre le jeu accessible mais sans forcément imposer un style d'expérience. On peut donc parfaitement faire basculer le jeu dans une approche plus arcade ou simulation selon ses envies. Une polyvalence qui fait sa force mais qui ne suffit pas à produire des sensations marquantes.

Le réalisme progresse mais trop peu pour vraiment rendre cet épisode comme le point de référence de la série. On regrette par exemple que cet épisode ne bascule toujours pas complètement dans la nouvelle génération, sa dimension technique est encore trop proche de celle d'un épisode de la génération précédente. L'ensemble reste tout de même fun, avec un contenu complet mais classique et une bonne ambiance. Un épisode réservé à ceux qui aiment la discipline et qui ne possèdent pas la version de l'an dernier, à moins d'être un fan absolu.

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Graphismes : 14/20
Gameplay : 14/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 14/20

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Note globale : 14/20

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