[Test] Diablo IV (PS5)

9 Juin 2023 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

La série Diablo est de retour ! Après l'excellent Diablo III dont la sortie remonte à mai 2012 sur PC (puis sur consoles de salon en 2013 et 2014 ainsi que sur Switch en 2018), les développeurs de Blizzard Entertainment reviennent en 2023 avec un nouvel épisode qui s'intitule Diablo IV. On peut le dire, cette licence est perçue comme l'une des références en matière de hack'n slash en plus de posséder une forte popularité au sens large du jeu vidéo.

Une saga mythique qui s'enrichit donc d'un épisode annoncé comme le meilleur, une déclaration qui renforce la curiosité et donne envie de se plonger dans cette nouvelle aventure disponible sur PC mais aussi sur PlayStation 5 (version testée), PlayStation 4, Xbox Series et Xbox One. Une expérience incontournable ?

Diablo IV nous plonge dans un univers dark fantasy en adoptant une approche correspondant aux codes actuels : le monde ouvert. Si certaines licences ne parviennent pas à franchir avec succès cette orientation, il faut bien avouer que ce nouvel épisode s'en sort à merveille et évite les nombreux pièges de cette structure. On découvre donc la région d'Estuar, un continent découpé en 5 régions. Le premier constat évident, c'est la qualité des biomes proposés. Il y a un véritable effort pour offrir des décors différents accentuant ainsi cette sensation de voyage tout en restant totalement cohérent avec l'univers du jeu. Une belle variété qui nous amène à traverser des déserts, des sommets enneigés, des forêts, des marécages tout en goûtant évidemment à une petite touche démoniaque.

La conception des niveaux est vraiment très bonne avec cette volonté d'inviter le joueur à explorer chaque zone, il ne faut pas avoir peur d'être curieux dans ce monde ouvert. De toute manière, le jeu va vite effectuer un rappel si vous êtes trop ambitieux puisque votre exploration sera temporisée dès que vous allez faire face à des menaces d'un niveau trop élevé pour le moment. Un constat qui peut frustrer une partie des joueurs donnant l'impression que la liberté n'est pas totale dans l'exploration du continent mais ce n'est en aucun cas gênant. Il suffit de s'orienter vers une autre destination, les rencontres et récompenses ne manquent pas dans les différentes régions du jeu. On est agréablement surpris par le travail de conception, autant dans le level-design que dans la richesse du monde dans son ensemble.

Le monde ouvert est vivant et loin d'être vide, on peut même prendre du plaisir à retourner dans une zone en la découvrant sous un autre angle grâce au travail sur la lumière combiné à la météo mais aussi au cycle jour/nuit. Un combo visuel qui permet de donner différents visages à un même biome, c'est une vraie réussite visuelle. Artistiquement, le jeu s'en sort donc avec brio sur tous les aspects, pas seulement les environnements, il y aussi les personnages et le bestiaire qui affichent une belle richesse. On ne rentre pas dans les détails pour conserver un certain degré de surprise mais pas d'inquiétude, le voyage est vraiment très bon. Il faut aussi souligner ce charme dingue de la mise en scène. Un art que le studio maîtrise, la preuve avec le soin de la mise en scène sur ce nouvel épisode avec de superbes et nombreuses cinématiques qui participent grandement à l'immersion du joueur, un vrai régal.

Sur le plan technique, Diablo IV affiche une belle maîtrise, la version PlayStation 5 testée pour l'occasion se montre très convaincante. Par rapport au monde ouvert, il n'y a aucun temps de chargement par exemple, offrant ainsi un vrai confort pour l'exploration. Le jeu ne cherche pas à pencher totalement sur la démonstration technique, l'aventure affiche aussi une très bonne fluidité. On peut rencontrer très rarement de petits ralentissements mais ce n'est jamais un problème. Le jeu se montre donc très propre, il faut vraiment observer dans les détails pour éventuellement constater un petit manque de finesse dans les textures et la modélisation de certains décors mais là encore c'est vraiment très léger et pas du tout un problème pour profiter du jeu dans de bonnes conditions.

On passe maintenant au gameplay en rappelant, pour ceux qui ne connaissent pas la licence, que Diablo IV est un hack'n slash avec une vue isométrique. La version console respecte la même approche. On va orienter la présentation du gameplay sur les grandes lignes tout en laissant une part de surprise, les mécaniques sont nombreuses et riches. Vous l'avez sûrement compris, le joueur est plongé dans un univers où la corruption règne avec la présence de démons et une ambiance sombre. Avant d'évoquer les changements et nouveautés, il faut surtout dire que ce nouvel épisode s'inscrit dans la continuité, pas seulement au niveau de l'histoire mais aussi dans le gameplay. Il ne s'agit pas d'une révolution mais d'une formule qui évolue en douceur.

A l'image du monde ouvert, le gameplay tente de s'adapter aux goûts actuels tout en respectant ses origines, selon nous c'est le compromis idéal. La prise en main est assez simple, même avec cette version PlayStation 5. Le stick analogique est utilisé pour le déplacement du personnage tandis que la majorité des autres touches font référence aux capacités. La nouveauté marquante, c'est bien entendu l'arrivée de l'esquive. Cela peut paraître simple et évident de nos jours mais cette action apporte un sacré punch à la licence. Une touche dédiée qu'il faut exploiter, cette action apporte ce dynamisme que l'on pouvait parfois reprocher à la série, l'ajout est vraiment pertinent et fonctionne très bien dans les nombreux combats qui vous attendent. L'IA n'affiche pas de gros progrès, on peut espérer encore mieux mais en l'état, on retrouve la nervosité des affrontements en plus du plaisir de l'exploration et de ce côté addictif dès qu'on lance le jeu.

Avant d'évoquer quelques bémols du gameplay, on peut aussi évoquer le confort des déplacements grâce à l'arrivée des montures. Une autre nouveauté totalement pertinente qui permet de bien profiter des immenses étendues du jeu. Le déplacement à cheval dans Diablo, c'est surprenant sur le papier mais terriblement efficace en jeu. Si c'est effectivement agréable, il faut quand même s'attendre à quelques caprices dans le comportement mais rien de dramatique. Si la prise en main est plutôt bonne, même avec une manette, cela implique toujours un certain temps pour s'adapter à la lecture de l'interface surtout si l'on n'a pas l'habitude de jouer à ce type de jeu. On note également un peu de lourdeur à la manette avec la visée automatique. Mais l'élément qui fait parler, c'est le choix de la caméra.

On ne la contrôle pas mais surtout les développeurs font le choix d'un placement très proche du personnage, trop proche à notre goût. C'est surprenant et parfois désagréable selon les situations. Un sentiment qui peut potentiellement évoluer sur le long terme mais en l'état, ce choix risque de diviser. A sa sortie, le jeu comporte 5 classes : sorcier, barbare, voleur, nécromancien, druide. Cela peut paraître faible mais elles sont toutes intéressantes et d'une richesse suffisante, il faut y voir un choix qui mise sur la qualité plutôt que sur la quantité. Chaque classe offre une évolution extrêmement profonde avec des mécaniques uniques poussant le joueur à découvrir chaque classe. Une manière du studio de mettre en place une très bonne rejouabilité même si l'on verra que le jeu possède déjà de solides arguments dans ce registre.

Chaque classe possède donc son lot de compétences et aptitudes en sachant qu'il n'y a pas d'écarts majeurs, les classes sont équilibrées au lancement mais aussi au fil de la progression de chacune des classes, il n'y a pas de mauvais choix. Au rayon des changements, les développeurs font un clin d'oeil ou un retour en arrière, question de point de vue, en préférant mettre en place un unique arbre de talent à l'image du deuxième opus. On gère à son rythme sa progression avec une vraie liberté et une seule condition, celle d'avoir les points de talent requis. L'arbre est divisé en paliers où l'on retrouve chaque aspect évolutif, les attaques de base mais aussi les diverses compétences. La gestion de l'arbre se montre particulièrement souple puisqu'il est possible de racheter les points pour redéfinir ses choix sans avoir à repartir de zéro avec un personnage, un excellent choix de la part du studio.

Le studio soigne la rejouabilité du jeu mais aussi la progression sur le long terme. Après avoir atteint un certain niveau, le joueur débloque le système de Parangon. En gros, l'idée est d'acquérir des bonus au fur à mesure des prochains niveaux obtenus afin d'enlever le sentiment d'un personnage qui ne progresse plus. Le système de glyphes est un autre exemple qui permet d'apporter cette profondeur et cette souplesse dans l'évolution de son personnage. Avec ce système, on peut modifier des compétences pour varier les effets de celles-ci. Diablo IV met tout en oeuvre pour que le joueur possède au maximum la main sur le potentiel de son personnage sans jamais être bridé. C'est peut-être évident pour certains joueurs mais le jeu conserve un système de rareté pour les objets, dont la quête ultime est le niveau légendaire.

La saga Diablo n'est jamais avare en contenu que ce soit au lancement ou dans les mois qui suivront sa sortie. C'est difficile d'évaluer précisément la durée de vie de ce nouvel épisode mais une certitude, le contenu est énorme au lancement et s'annonce prometteur pour la suite. Déjà, la campagne principale est nettement plus longue que Diablo III. Il faut bien compter une trentaine d'heures pour venir à bout de la quête principale. Ce chiffre est une moyenne et peut évidemment être supérieur selon votre façon de jouer, car il est facile de s'égarer et de se plonger dans le contenu secondaire du monde ouvert. Blizzard annonce un programme chargé pour la suite avec l'arrivée d'un système de saisons offrant des quêtes et défis inédits. On pourra aussi compter sur la présence d'un Battle Pass pour obtenir divers éléments (monnaie spéciale, éléments cosmétiques) ainsi que de l'ouverture d'une boutique pour enrichir le jeu selon son envie.

Le modèle économique est maîtrisé dans la mesure où ces systèmes ne sont pas indispensables pour profiter du jeu. On l'a dit, cette carte immense et vivante regorge de nombreuses activités. Des quêtes secondaires, des donjons, des bastions, des caves, des événements aléatoires ou encore des boss. Même s'il y a effectivement un peu de répétitivité, cela reste intéressant à accomplir. Parfois il faut aider des habitants, retrouver un objet précis, affronter un ennemi désigné... Les objectifs ne sont pas originaux mais sont suffisamment variés. Il est important de signaler que ces activités permettent également de pousser le joueur à découvrir chaque recoin du jeu. En effet la quête principale nous fait voyager mais sans s'arrêter dans chaque petit coin de la carte, on pourra donc trouver une part d'inédit dans l'exploration et l'accomplissement des activités annexes.

On peut souligner la présence d'une petite particularité amusante qui pousse à compléter chaque région, il s'agit d'un système de renommée. Chaque quête secondaire permet d'accumuler un peu de renom, cette mécanique de popularité va offrir des bonus au fil de la progression de la barre. Dès qu'un palier est atteint, un bonus est débloqué. L'évolution de la popularité permet, en plus des récompenses, de faire évoluer le regard des habitants, la mécanique est donc loin d'être basique et se présente une nouvelle fois comme un moyen malin d'offrir une bonne rejouabilité. C'est classique mais on en parle brièvement, les différentes villes possèdent des commerces afin de pouvoir faire un point sur son équipement et dans l'optique de progresser. On va donc pouvoir trouver un forgeron pour réparer et améliorer ses armes et équipements.

D'autres boutiques sont aussi de la partie (gemmes, potions). Sans rentrer dans les détails, la richesse du contenu de Diablo IV ne s'arrête pas là. On peut évoquer plusieurs contenus et notamment la difficulté. Le niveau des quêtes s'ajuste en fonction du niveau du personnage, un système qui permet de rendre le jeu accessible au départ. Il existe lors de la première partie la difficulté NM 1 et NM2 (Niveau de Monde). Un mode extrême est aussi de la partie et même une autre difficulté que l'on vous laisse le soin de découvrir. Il faut bien comprendre qu'une fois la campagne terminée, le jeu révèle de nombreuses activités pour aller encore plus loin. On laisse volontaire le mystère sur ces différentes activités du moins dans les détails, on peut quand même dire qu'il s'agit de donjons spéciaux ou encore de vagues d'ennemis.

On termine le tour du contenu par la mention d'une dimension multijoueur qui permet de créer ou de rejoindre des clans. Ce n'est peut-être pas le coeur du jeu mais cela reste un contenu appréciable pour encore plus varier les plaisirs. Pour compléter de la meilleure des façons cette belle expérience de jeu, il faut l'apport d'une belle ambiance musicale. On approuve très rapidement le travail sonore grâce à la présence de thèmes musicaux à la fois nombreux et variés. Une qualité sonore qui permet de renforcer les différentes ambiances du jeu. Certains morceaux mettent en valeur ce décor froid, sinistre et triste tandis que d'autres compositions viennent apporter une touche épique supplémentaire qui ne fait que dynamiser l'ensemble de ces séquences. La musique intervient donc avec justesse pour participer correctement à cet univers aux multiples ambiances.

Du côté des doublages, le résultat est convaincant, selon son degré d'exigence, on peut ne pas être totalement sous le charme de certaines prestations, mais très franchement la qualité est au rendez-vous. Cela fait quand même vraiment plaisir de trouver un doublage français de cette qualité. Enfin, on finit par faire un point sur le scénario de ce nouvel épisode en restant prudent, il n'y aura aucun spoil à travers ces quelques lignes. Première précision importante, le scénario de ce quatrième opus fait suite à Diablo III. Il s'inscrit dans la continuité, quelques années après la fin de Diablo III. L'écriture n'est toujours pas la force de la licence mais il faut bien avouer que des efforts sont visibles avec cet épisode.

On reste toujours dans une thématique assez simple sur le papier où le joueur lutte contre des forces démoniaques avec un personnage principal qui possède des liens particuliers. Notre création va donc devoir se battre pour protéger l'humanité et mettre fin à cette menace. Sur le papier cela peut paraître très simpliste et loin d'être original mais il s'avère que l'histoire va surprendre par certaines séquences, certaines informations mais aussi certaines surprises. L'aventure monte en puissance petit à petit avec en prime de superbes cinématiques. C'est agréable à suivre, avec un bon rythme et surtout une aventure plus dynamique que dans les précédents épisodes.

Si l'on peut logiquement avec quelques craintes au départ, une fois le décor posé, on va se surprendre à suivre avec plaisir cette histoire qui aborde des sujets intéressants et de manière habile. Certains passages sont captivants et prouvent que le studio est tout à fait capable de raconter une histoire tout en restant dans cet univers dark fantasy. L'histoire est donc une bonne surprise et fait partie des aspects qui affiche une belle progression par rapport aux autres épisodes.

Diablo IV signe un retour très convaincant de la licence. Un nouvel épisode qui cherche à faire évoluer la formule en douceur mais toujours de belle manière. Un voyage agréable à l'oeil avec une belle bande-son et une écriture captivante. Le contenu est solide et l'avenir prometteur. Concernant le gameplay, il y a toujours des choix discutables notamment pour la caméra et une ergonomie perfectible surtout avec cette version PlayStation 5 où le genre n'est pas forcément à l'aise avec une manette en main. Malgré des petits défauts, la série Diablo est de retour avec un quatrième épisode qui s'impose comme un hit dans sa catégorie.

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Graphismes : 17/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 18/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 16/20