[Test] MotoGP 23 (PS5)

Au rayon des sorties annuelles, il y a des licences que l'on ne présente plus dans l'univers du sport collectif ou les jeux de tir, mais il ne faut pas oublier les sports mécaniques. En ce début du mois de juin, on va s'intéresser aux deux-roues avec la nouvelle édition de la licence MotoGP. Un nouvel épisode, toujours développé par Milestone, qui s'intitule MotoGP 23.

Derrière ce nouveau numéro se cache l'espoir de découvrir un opus capable de proposer des vrais progrès et des nouveautés pour faire franchir un cap à la série. MotoGP 23 est disponible sur de nombreux supports : PlayStation 5 (version testée), PlayStation 4, Xbox Series, Xbox One, mais aussi Nintendo Switch et PC. Est-ce qu'on tient enfin cet épisode capable de s'imposer comme une solide référence ?

Avec une sortie sur de nombreux supports et encore la génération précédente, on peut avoir quelques doutes sur le papier sur une évolution majeure de la partie visuelle. Sans surprise, dès les premiers tours, on va vite découvrir que ce nouvel épisode ne propose pas une progression majeure sur la partie graphique. Le rendu est très correct pour cette version PlayStation 5 mais avec une belle marge de progression, on n'a pas encore le sentiment d'être à fond dans la nouvelle génération. On note quand même des efforts et une volonté à faire évoluer la franchise vers le meilleur réalisme possible. La preuve avec, cette année, l'introduction de la météo dynamique. En pleine course, la pluie peut faire son apparition et même disparaître avant même la fin de l'épreuve.

Une arrivée qui n'apporte qu'un changement d'ambiance puisque la conduite est bien affectée par ces nouvelles conditions. Du coup pour rester cohérent avec cette nouveauté, on va pouvoir découvrir la mise en oeuvre da la procédure "flag to flag", on y reviendra un peu après. Ces ajouts permettent à cette nouvelle édition de gagner en réalisme, c'est indéniable. Au niveau de l'environnement, on constate également un effort pour une restitution plus réaliste et précise et des décors. Un travail sur les couleurs mais aussi les détails pour gagner en immersion et surtout enrichir les circuits de manière à rendre l'ensemble plus crédible et vivant. L'arrivée de la pluie permet également de découvrir les efforts sur l'évolution de la piste au fil des tours. On note aussi un meilleur rendu des effets de lumière.

D'une manière générale, les circuits profitent également d'une meilleure modélisation et des textures qui gagnent en finesse. Un constat également valable pour les motos, toujours aussi soignées. Par contre les personnages et les stands peinent toujours à convaincre, il y a encore du travail dans ce registre. Même remarque pour la mise en scène, toujours aussi pauvre et basique. Sur le plan technique, on peut souligner la présence de quelques bugs visuels, pas spécialement gênants mais par contre la présence de quelques ralentissements dans certains cas. Des chutes de framerate plus ou moins importantes qui peuvent perturber sur le moment.

La licence s'oriente vers la simulation depuis quelques années, un choix qui séduit les fans mais qui empêche de viser un public large, la faute à une exigence et une prise en main forcément délicate, comme pour n'importe quelle simulation. Au fil des épisodes, des didacticiels et un mode spécifique viennent accompagner le joueur pour accompagner son apprentissage du gameplay. Un effort efficace mais insuffisant pour parvenir à séduire un maximum de joueurs. En plus de la mise en oeuvre de difficultés, les développeurs vont mettre en place de nombreuses assistances avec cette année une évolution supplémentaire sur les aides, on parle d'ailleurs du système d'aide neurale. Derrière ce nom se cache un système d'assistance IA avancé basé sur la technologie des réseaux neuronaux.

Son but est d'offrir la meilleure assistance possible dans tous les registres du pilotage, autant pour la direction que l'accélération ou le freinage. Chaque phase fait l'objet d'un niveau d'assistance pour prendre du plaisir sans subir le frein d'une simulation exigeante. Ces nouvelles aides permet d'apprendre à piloter tout en s'amusant, en sachant que l'utilisation de ces trois nouvelles aides nous amènent au niveau de difficulté de pilotage débutant. En sachant que le jeu comporte quatre modes : débutant, classique, compétitif, extrême. Autant vous dire qu'avec le dernier mode, vous n'avez pas le droit à la moindre erreur. On peut aussi partir sur l'un de ces modes pour ensuite procéder à sa propre configuration de certains critères et finalement aboutir à un mode personnalisé selon ses attentes. 

L'IA des adversaires affiche quelques progrès mais il y a encore quelques points pas encore convaincants. On apprécie déjà de découvrir un déroulement plus naturel avec parfois des chutes aléatoires de certains pilotes. La conduite des adversaires se montre parfois agressive, les autres pilotes ne vous laissent pas passer facilement tout en restant assez équilibré, les actions restent crédibles. Malgré ces points positifs, d'une manière générale, le comportement des pilotes laisse toujours voir une trajectoire rigide qu'ils respectent. D'un pilote à un autre, il n'y a aucune différence dans le style, autrement dit malgré les licences, les meilleurs pilotes du championnat sont du même niveau que les autres pilotes. Il y a donc encore ce manque de personnalité dans la conduite des adversaires.

On revient sur la nouveauté en lien avec la météo dynamique : la procédure "flag to flag". Un ajout que l'on apprécie et qui permet donc de rentrer au stand pour changer de moto dès que la pluie se présente. En effet contrairement à la Formule 1, où l'on rentre au stand et que l'on change de pneus, dans le cas de la moto, on change carrément de moto avec les bons pneus. Attention cette règle n'est valable que dans le championnat MotoGP, les divisions inférieures n'autorisent pas une seconde moto. On précise également que cette nouveauté n'est pas disponible sur la version Nintendo Switch. Enfin, toujours concernant le gameplay, cette nouvelle édition tente d'exploiter les fonctionnalités de la DualSense pour cette version PlayStation 5.

Un travail convaincant puisque les sensations proposées sont bonnes autant pour le retour haptique que pour les gâchettes adaptatives. On peut certainement gagner encore en justesse dans l'exploitation de ces fonctionnalités mais c'est déjà une première étape satisfaisante. Du côté du contenu, ce nouvel opus procure un sentiment mitigé malgré quelques petites nouveautés. En effet on a quand même le sentiment de retrouver un contenu très proche de l'an dernier mais avec des absences frustrantes... On confirme la présence des équipes officielles pour le championnat MotoGP, Moto2 et Moto3. Le jeu tient compte de la nouvelle réglementation MotoGP et ajoute les courses sprint ainsi que deux nouveaux circuits : Kazakhstan et Inde.

De bons ajouts, en cohérence avec statut de jeu officiel. Sauf qu'on va vite découvrir qu'en dehors des modes classiques, le jeu se montre moins riche que l'épisode précédent et là pour le coup, c'est une déception. On note déjà l'absence des motos historiques, une disparition étonnante à l'image du mode NINE de la saison dernière qui apportait cette fraîcheur que l'on espère découvrir dans un tel jeu. Le mode NINE se concentrait sur la saison 2009, on pensait découvrir le début d'une longue série à travers les futurs épisodes malheureusement cette initiative est stoppée dès cette année. Il reste donc uniquement un contenu classique avec quand même un mode carrière qui tente de mettre en oeuvre quelques nouveautés mais de manière timide.

Derrière ces ajouts se cache une volonté de mettre une touche moderne et surtout d'impliquer le joueur à travers des choix. Le déroulement de la carrière est plutôt similaire avec une dimension gestion nettement plus faible, on se concentre vraiment sur le pilote. Les développeurs proposent une option intéressante, et là c'est une bonne idée, en laissant le choix de réaliser un calendrier dans son format officiel ou dans un format court correspondant à la moitié des courses. La première nouveauté de la carrière, c'est l'introduction des tournants décisifs. Durant la saison, et sous forme de scénarios, le joueur va devoir prendre des décisions qui vont influencer la carrière de son pilote. Il faut donc bien réfléchir à sa ligne de conduite, ses objectifs et ses projets. Le jeu veut pousser le joueur à prendre des risques et surtout relever des défis.

L'intention est intéressante mais son poids reste trop léger, on considère cette fonction comme une couche inédite dans la mise en scène mais après l'effet de surprise de la nouveauté à travers la première saison, cette mécanique ne procure plus le même effet pour la suite. Une autre preuve que la carrière se centralise sur le pilote plutôt que l'écurie, c'est la mise en place d'un réseau social, une mécanique qui devient désormais classique dans de nombreuses productions actuelles. L'objectif est de mettre l'accent sur la personnalité des pilotes du circuit mais aussi de mettre en scène des relations positives ou négatives selon l'attitude adoptée. Il faut réfléchir à ses interventions et définir son style selon les provocations des adversaires par exemple.

Ce travail autour des amitiés et du réseau social permet de donner un peu de profondeur et de réalisme à la carrière mais cette mécanique ne suffit pas à faire évoluer franchement le mode carrière, c'est une nouvelle fois un ajout positif mais insuffisant pour marquer une vraie différence avec l'épisode de l'an dernier. Malgré des efforts, la carrière de cette année ne se montre toujours pas très addictive sur le long terme, la première saison offre un certain plaisir de la découverte mais dès la deuxième saison, on ressent vite une certaine répétitivité et de nombreux mécaniques ne possède plus le même charme, la carrière peine donc à se renouveler. En dehors du mode carrière, on pourra donc toujours compter sur la MotoGP Academy en plus des didacticiels.

Ce mode permet d'apprendre à maîtriser sa conduite mais surtout un circuit en évoluant précisément sur des virages précis. Un exercice qui fonctionne avec des récompenses sous forme de différents trophées. Pour les autres modes, on retrouve des grands classique que l'on apprécie : Championnat, Grand Prix ou même Contre-la-montre. Enfin cette nouvelle édition propose toujours un environnement multijoueur simple mais suffisant pour s'amuser avec des amis ou d'autres joueurs. On trouve un mode LiveGP qui propose des événements temporaires avec des qualifications puis une course. On peut aussi simplement trouver une partie en ligne ou créer sa propre session. On souligne avec joie la présence d'un mode multijoueur en local sur un écran partagé, un vrai point positif.

Deux précisions concernant le multijoueur pour certains supports, le cross-play n'est pas proposé pour les versions Nintendo Switch et PC. Les modes multijoueur en écran partagé et en ligne ne sont pas disponibles sur la version Nintendo Switch. Enfin, l'ambiance sonore profite elle aussi de quelques petits changements. On constate déjà de nouvelles musiques dans les menus. Des morceaux qui jouent parfaitement le rôle de musique de fond, sans être marquante. Pour le sound design, il y a aussi des différences par rapport à l'an passé, le studio semble un peu se chercher sur le rendu sonore des motos.

Le son n'est pas forcément mauvais mais ce n'est pas encore convaincant, les bruitages sont en légers progrès mais encore loin de la réalité. Finalement la belle surprise, c'est la mise en place de Laurent Rigal pour les commentaires des courses en français. C'est un très bon choix du studio, cet ajout apporte une vraie évolution et permet de renforcer un peu le réalisme de chaque course. Pour information, Laurent Rigal est le commentateur des Grands Prix MotoGP en duo avec Randy de Puniet, ancien pilote de moto, depuis mars 2022 sur Canal+.

MotoGP 23 est un nouvel épisode qui affiche quelques nouveautés et améliorations sans être la révolution espérée. La série parvient à se rendre plus accessible avec succès tout en affichant un travail visuel plus fin et réaliste mais avec encore une marge de progression. Le contenu officiel est bien de la partie avec le respect de la réglementation. Néanmoins ce contenu est encore très classique, basique avec en prime la disparition des nouveautés originales de l'an dernier (moto historique, mode nine). Pour la bande-son, il y a des efforts, notamment sur les commentaires, mais il reste du travail sur les bruitages des motos. Une nouvelle édition encore trop dans la continuité avec des petites améliorations.

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Graphismes : 14/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 14/20

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Note globale : 14/20

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