[Critique] Assassin's Creed La Cité Dorée

Assassin's Creed est une licence qui ne s'arrête pas au monde du jeu vidéo, loin de là. Ubisoft a parfaitement conscience de l'engouement autour de la licence et surtout de la grande communauté qui ne demande qu'à se plonger dans de nouvelles aventures à différentes périodes historiques. En plus du jeu vidéo, on a pu découvrir un film au cinéma en 2016 avec l'acteur Michael Fassbender mais aussi divers produits dérivés dont de nombreux ouvrages, du artbook au roman. On va justement s'intéresser à l'exploitation de la série en roman. Il en existe une dizaine, certains en format poche faisant référence la plupart du temps à un jeu en particulier.

Il existe également des ouvrages dans un format broché, notamment chez 404 Editions avec la série Assassin's Creed Fragments, qui visent à étendre toujours plus cet univers qui fascine de nombreux joueurs et lecteurs. On va d'ailleurs pouvoir découvrir d'ici quelques semaines la sortie d'Assassin's Creed Mirage, un nouveau jeu Assassin's Creed qui propose une aventure qui cherche à revenir aux sources au niveau des mécaniques de jeu contrairement aux trois derniers opus proposant une forte composante RPG.

Pour accompagner cette sortie, l'éditeur 404 Editions propose depuis le 7 septembre 2023 un roman qui s'intitule Assassin's Creed La Cité Dorée (EAN : 9791032407967). Un ouvrage dans un format broché (140 x 225 mm) qui totalise 384 pages pour un prix de vente de 18€. Une version Ebook est également disponible depuis le 14 septembre 2023 au prix de 14,99€.

Le premier contact visuel est séduisant avec ce nouveau roman. Même si une pastille fait office de rappel sur le lien de cette histoire avec un jeu vidéo de l'univers Assassin's Creed, la couverture est suffisamment claire. Ce nouveau roman fait donc lien avec Assassin's Creed Mirage, le prochain jeu d'Ubisoft dont la sortie est prévue pour le 5 octobre prochain sur de nombreux supports. Cette charmante couverture en couleurs est donc l'oeuvre de l'artiste Alejandro Colucci. La quatrième de couverture adopte également le même style visuel. Cette illustration contient les ingrédients attendus lorsqu'on souhaite se plonger dans la lecture d'un roman de la licence, à l'image des précédents ouvrages.

A l'intérieur, c'est un roman tout à fait classique dans son organisation avec une histoire découpée en 30 chapitres ainsi qu'un épilogue. On trouve également à la fin la traditionnelle page de remerciements. Un contenu classique qui correspond à la catégorie d'un tel ouvrage mais compte tenu de l'exploitation de la licence Assassin's Creed, on ne peut s'empêcher d'émettre un petit goût de déception. On aurait aimé découvrir par exemple quelques illustrations en guise de bonus donnant un avant-goût d'Assassin's Creed Mirage. Les exemples sont nombreux, comme pour les mangas par exemple, on pouvait espérer quelques pages en couleurs ou autres contenus visuels.

On peut aussi évoquer une autre forme de bonus que l'on a déjà pu croiser dans un précédent roman, celui en lien avec Assassin's Creed Odyssey. En effet à la fin du roman on tombait sur une page spéciale contenant un code qui permettait d'obtenir un DLC gratuit pour le jeu en question. Un contenu anecdotique mais qui fait officie de petite surprise toujours plaisante à découvrir. Dans le cas d'Assassin's Creed La Cité Dorée, le contenu est celui d'un roman classique sans supplément original.

Avant de délivrer un avis global sur le contenu de cet ouvrage, on précise que l'on se limite fortement sur les sujets évoqués et les précisions du contenu de ce livre. On s'efforce au maximum d'éviter le moindre spoil, l'idée est vraiment de présenter un sentiment général après lecture et ainsi d'y voir plus clair sur l'orientation de cette histoire. Il n'est pas nécessaire d'avoir des connaissances particulières sur un ouvrage ou un jeu si ce n'est quand même connaître le principe de la licence Assassin's Creed. La connaissance du jeu Assassin's Creed Valhalla est un petit plus. Avant de rappeler le synopsis, on souligne que ce roman est un préquel au jeu Assassin's Creed: Mirage.

Ce dernier n'étant pas encore disponible, nous ne sommes pas en mesure de préciser si ce préquel est très proche du début du jeu et le degré de son apport dans la compréhension de l'histoire proposée dans le jeu. Au niveau de l'écriture, c'est donc la scénariste Jaleigh Johnson qui se charge de ce préquel. Celle-ci se déclare fan et joueuse des jeux Assassin's Creed, en particulier des premiers opus de la série (Altaîr et Ezio). La traduction française est assurée par Lise Capitan.

Voici maintenant le synopsis proposé avec la sortie du roman : Constantinople, An 867 de notre ère – Dans l’ombre du palais, une conspiration se trame. L’Empereur Basile Ier, assoiffé de pouvoir, a décidé de faire assassiner son fils. Informés de la présence de membres de l’Ordre des Anciens à Constantinople, Ceux qu’on ne voit pas envoient Hytham rejoindre le maître Assassin Basim Ibn Ishaq avec une mission : infiltrer la garde impériale. Mais ce n’est pas tout : officieusement, Hytham est également chargé d’enquêter sur Basim, dont la loyauté envers la confrérie est mise en doute. Pour mener à bien ses missions, Hytham devra nouer des alliances inattendues et peut-être devenir mentor à son tour... Un résumé qui confirme donc le rôle de préquel du prochain jeu à venir de la série Assassin's Creed.

Par contre il permet aussi de comprendre que si ce roman suit Hytham et Basim, ce dernier ne semble pas être totalement le coeur de l'histoire et l'élément central. Il conserve bien un rôle de personnage principal mais on donne davantage de lumière à un autre très bon personnage, celui d'Hytham. Une précision importante par rapport au jeu vidéo Assassin's Creed Mirage qui lui propose bien Basim comme personnage principal contrôlé par le joueur. On vous rassure tout de suite, les ingrédients de l'univers Assassin's Creed sont bien présents et parfois même d'une façon encore plus pertinente que les jeux vidéo. Il se dégage encore plus de crédibilité et de réalisme dans les différentes situations.

Le danger, le challenge et les situations complexes ne deviennent pas absurdes comme c'est parfois le cas dans le jeu vidéo notamment dans sa gestion de l'IA. Dans cette histoire, on profite d'une approche beaucoup plus intéressante au niveau des assassinats. Attention il n'est pas question d'un meurtre dans l'ombre pour chaque page, ni même pour chaque chapitre, mais cette approche qui a fait le succès de la série est bien de la partie. Une furtivité qui produit son petit effet à la lecture et qui rassure rapidement le lecteur pour se plonger dans ce complot qui intrigue à plusieurs niveaux. On se trouve toujours face à ce duel entre deux factions à travers une époque elle aussi passionnante dans les détails proposés.

Le potentiel du lieu et de l'époque est immense, cette histoire pourtant passionnante n'est qu'un trait d'une période dont la richesse est folle. On trouve donc un excellent compromis entre l'action et l'émotion en plus de quelques références qui complètent parfaitement un joli tableau. La lecture est addictive, on se plonge très vite dans cette aventure qui comporte plusieurs histoires malgré une quête principale. On profite de révélations dans un bon rythme pour conserver ce degré d'intérêt, le rythme de l'histoire est vraiment très bon.

On ne peut qu'applaudir le choix de mettre dignement en lumière le personnage d'Hytham qui mérite vraiment d'occuper cette place centrale, même si Basim reste intéressant, Hytham est un personnage qui attire par son style et son caractère. Sa mission ou plutôt ses missions au cours de l'aventure permettent de découvrir le personnage dans ensemble et sous différents rôles. Une orientation qui permet de confirmer la profondeur et le potentiel de ce personnage. D'ailleurs l'écriture réalisée sur les personnages secondaires est également très bon, on peut juste dire que les méchants sont peut-être moins inspirés mais l'ensemble reste tout de même convaincant. On retrouve cette part d'ombre, de surprise et d'émotion qui complètent un décor qui ne manque pas de charme.

La lecture est vraiment fluide, loin d'être superficielle et qui s'efforce de respecter à la lettre les codes de la série dans une proportion personnelle mais satisfaisante. Sans mettre en avant des détails, on est surpris de voir cette volonté de carrément mettre en scène des séquences rappelant certains types de missions dans le jeu, autant dans les phases d'action que les phases d'exploration. La fidélité est suffisamment poussée pour plaire aux joueurs, pas seulement ceux qui suivent ou découvrent la licence à travers les nombreux romans parus à ce jour. S'il est fort probable qu'Hytham n'aura pas le droit à son propre jeu, il aura au moins un très bon roman.

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Conclusion : Assassin's Creed La Cité Dorée propose une histoire bien écrite qui apporte son lot de réponses et qui permet d'approfondir un peu plus nos connaissances sur Basim et Hytham. On retrouve avec joie l'esprit de la licence d'Ubisoft, l'écriture respire la passion pour un univers toujours aussi plaisant à découvrir même à travers un roman. Un ouvrage idéal à l'approche de la sortie du jeu Assassin's Creed Mirage, et même incontournable pour les fans.

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