[Test] Helldivers 2

En ce début d'année 2024, les annonces s'enchaînent du côté de la PlayStation 5 avec les prochains titres à venir, mais aussi quelques surprises. Il faut bien avouer que la dernière communication autour du jeu Helldivers 2 avait clairement des allures de la bonne surprise que l'on n'attendait pas spécialement. Il s'agit bien de la suite du premier Helldivers, titre plutôt discret à sa sortie et dont la popularité reste à ce jour, plutôt modeste. Cela n'empêche pas Sony et les développeurs de Arrowhead Game Studios de revenir avec un nouvel épisode pour cette licence, avec de nombreux changements qui expliquent l'effet de surprise lors de la présentation et la sortie de Helldivers 2, disponible depuis le 8 février sur PlayStation 5 (version testée) et PC. Une expérience coopérative vraiment fun ?

Helldivers 2 est clairement ce type de jeu qui parvient à s'inspirer correctement de diverses oeuvres issues du monde du cinéma dans le registre de la science-fiction mais aussi dans le jeu vidéo. Une inspiration mesurée puisque l'on va rapidement découvrir une identité propre et convaincante qui participe au charme de ce deuxième opus. On ne va pas faire la liste des films qui se rapproche de l'univers de Helldivers, ni même de l'ensemble des jeux (Earth Defense Force Insect Armageddon par exemple), en tout cas elles sont nombreuses. On ne cache pas notre engouement sur ce jeu qui possède carrément ce profil qui peut causer un petit coup de coeur tellement celui-ci se montre simple mais efficace. En tant que spectateur, on s'installe avec le pop-corn, on déguste face à ce spectacle, cet immense défouloir qui est peut-être imparfait mais tellement jouissif que c'est vraiment fun autant à jouer qu'à contempler.

Ce sentiment de spectacle participe à la qualité du jeu et démontre un certain soin dans la mise en scène de cette suite. On joue d'ailleurs sur plusieurs tableaux et c'est déstabilisant dans le bon sens du terme. On pense être dans du sérieux et novateur en matière de science-fiction et d'un coup on rencontre une pointe d'humour qui nous mène vers une parodie du genre, c'est clairement un bon délire. L'univers est futuriste mais aussi militaire sans forcément chercher à mettre en oeuvre un message précis. On sort l'artillerie lourde face à des robots et des insectes et il faut que ça pète fort sans jouer dans la finesse, c'est ça Helldivers 2. Chaque planète est donc synonyme d'une boucherie et d'un show où le travail sur les effets visuels est plutôt bon. Le rendu de la lumière est convaincant et les explosions sont nombreuses pour donner ce rythme et confirmer que ce terrain de jeu n'est pas touristique, c'est la guerre.

Pour établir son univers fantastique, le studio fait le choix d'un système de génération procédural pour les niveaux. Une démarche qui permet d'atténuer un sentiment de répétitivité surtout pour un jeu service qui prétend à une carrière sur le long terme. On peut comprendre l'idée mais cette direction artistique possède forcément des contraintes. Il ne faut pas s'attendre à une exploration maîtrisée, cette conception aléatoire des niveaux donne souvent à un level-design assez basique et à une répartition des environnements dont le résultat n'est pas toujours idéal. Heureusement si les développeurs décident de laisser choisir l'IA pour la structure des niveaux, ceux-ci apportent une touche un peu plus personnelle dans la patte artistique des planètes avec des biomes différents.

On pourrait croire à un simple skin classique avec de la neige, du désert et des planètes vertes mais en réalité le résultat affiche un minimum de finesse, ce n'est pas seulement un changement de couleur ou de matière. On note d'ailleurs que le décor est susceptible d'affecter les mouvements du personnage. S'il est évident que le brouillard va diminuer notre perception de l'environnement, la neige peut par exemple ralentir nos déplacements. Cet impact de l'environnement donne un volume supplémentaire aux planètes qui possèdent donc une météo mais aussi un cycle jour-nuit. C'est une manière supplémentaire de donner un visage différent aux décors et de proposer des situations encore plus variés dans le registre des environnements. Artistiquement, le travail est donc convaincant pour les planètes et un peu moins pour le bestiaire.

Il y a un effort pour proposer au lancement un nombre différent d'ennemis mais on aurait aimé encore plus pour renforcer le délire. Pour l'heure on lutte face à des robots sans pitié et des insectes géants (d'où EDF Insect Armageddon, la première référence qui nous vient à l'esprit). Il y a un petit manque de diversité même si en l'état on trouve à la fois des insectes démesurés, des insectes rapides ou encore ceux qui jettent de l'acide à distance. Le casting est correct pour un lancement mais on espère en découvrir encore plus dans les prochains mois. Pour garantir le plus beau spectacle, le studio devait proposer une prestation technique au goût du jour, une mission partiellement réussie. 

On l'a dit les effets visuels et notamment le travail sur la lumière sont assez convaincants mais on ne peut s'empêcher de constater que le jeu s'affiche plutôt sous la forme d'un jeu de début de la nouvelle génération au point d'être surpris de ne pas voir une version PlayStation 4. Après il ne faut pas non plus oublier qu'il s'agit d'un jeu AA, le budget est certainement l'une des explications sur cette impression de ne pas être face à une vitrine technologique. Attention, le jeu est loin d'être vilain, bien au contraire, la réalisation proposée est vraiment convaincante, c'est coloré avec des textures d'une finesse suffisante. Le jeu se montre fluide avec une modélisation là encore tout à fait propre. Visuellement le jeu est donc agréable sans provoquer un effet particulier, c'est joli sans être une claque.

Le vrai bémol à l'heure actuelle se trouve du côté de la finition. On a rencontré quelques bugs plus ou moins gênants, la plupart étaient des défauts visuels. Ce problème de finition ne situe pas uniquement dans la partie visuelle, le jeu a connu un lancement compliqué, les développeurs travaillent sur de nombreux correctifs par rapport à la remontée des joueurs, d'ailleurs on aura l'occasion d'y revenir, la partie réseau n'est pas non plus irréprochable. En dehors d'une prestation technique très correcte sans pousser les limites de la console, c'est donc surtout la finition du jeu qui est un peu décevante à sa sortie. Helldivers 2 est bien la suite directe du premier épisode dont la sortie remonte à 2015, nul doute que peu de joueurs s'en souviennent.

A l'époque la série adoptait une approche radicalement différente avec donc un jeu d'action coopératif mais avec une vue de dessus (dans le style d'une vue isométrique) avec le fameux concept où un stick gère les déplacements tandis que le second stick gère la visée sur 360°. Un genre qui connaît quelques licences, on peut citer par exemple Dead Nation. L'univers du jeu à l'époque était bien le même mais clairement le style de jeu était trop de niche pour espérer convaincre un large public. Avec l'arrivée de Helldivers 2, le studio décide donc de faire basculer sa licence avec une approche plus proche de la mode actuelle, un jeu d'action avec une caméra épaule et donc une vue à la troisième personne. On passe donc du 2D au 3D et surtout le jeu devient un vrai TPS coopératif, un changement qui de notre point de vue s'avère payant et qui devrait à coup sûr plaire un public bien plus large.

On en vient maintenant au principe du jeu. Vous incarnez un soldat... autant que vous le souhaitez. C'est l'une des particularités du jeu et qui explique aussi l'absence d'une vraie écriture, le jeu ne cherche pas à mettre en scène des personnages précis. Il ne faut pas espérer s'attacher à un personnage ou passer des heures à personnaliser son soldat avec des skins, non on parle ici d'une armée, on parle de troupes, de recrues. Le concept est simple, une équipe d'élites face à des monstres. Il faut sauver les planètes de ces multiples invasions. Le jeu se présente sous forme d'un duel, les militaires face aux monstres. Cette approche permet aussi de présenter un système original en cas de mort sur le champ de bataille. Vous n'êtes qu'une simple unité, si vous tombez au combat, une autre intervient et vous en prenez le contrôle.

Contrairement à une majorité du jeu où l'on reçoit une assistance, pas de place ici pour un médecin, c'est bourrin et explosif on balance donc une batterie de soldats plutôt que des pansements. Une approche qui participe à ce style et à cette démesure fun et drôle du jeu. Le jeu s'organise sous forme de missions avec des objectifs précis à accomplir. Le jeu brille par son délire, sa mise en scène mais aussi ses sensations. Les développeurs parviennent à trouver un équilibre vraiment intéressant ni trop léger, ni trop lourd avec un sentiment de puissance et de violence. La prise en main n'est pas mauvaise et on va très vite découvrir un gameplay nerveux et jouissif, un pur régal totalement cohérent avec le concept de cette suite. Le déplacement des personnages est donc un peu lourd sans avoir l'impression de ne pas pouvoir bouger. On est dans un rendu presque réaliste où l'on peut se jeter mais sans réaliser des enchaînements abusés.

Même constat dans la vitesse des déplacements c'est crédible sans avoir l'impression de conduire un camion, la souplesse est donc intéressant sur le champ de bataille grâce à une physique qui tient vraiment la route. Il est vrai que par comparaison à d'autres TPS, on peut estimer que le poids du personnage est supérieur à la moyenne et qu'un soldat au sol ne se relève pas immédiatement, mais cela implique au joueur de bien définir sa stratégie de mouvement, l'idée est de ne pas se montrer bourrin ou réaliser des choix aléatoires dans les commandes employées, on définit des mouvements et des actions précises en ayant conscience de ce que cela peut impliquer si l'on vient à manquer son coup. C'est valable aussi dans la gestion du chargeur, on recharge dès qu'il n'y a plus de munitions car là aussi c'est réaliste, il ne faut pas croire que la consommation est illimitée en matière de balles, chaque tir se doit d'être rentable. 

On en profite d'ailleurs pour toucher quelques mots sur l'arsenal proposé. Sur le papier, le casting est simple avec du pistolet, du fusil d'assaut, des grenades. Il y a des armes qui incarnent la démesure du jeu avec du gros calibre pour renforcer le côté explosif et nerveux, une fois encore le jeu démontre sa justesse pour amener cette touche jouissive sur le champ de bataille tout en conservant un équilibre dans les affrontements. Afin d'apporter une touche plus personnel dans sa catégorie, ce nouvel opus tente de mettre en place une mécanique de jeu amusante et qui s'intègre très bien à la fois au gameplay et à l'univers du jeu : les stratagèmes. Il s'agit d'un objet spécial, une forme d'atout que l'on peut déclencher sur le terrain. Un bonus classique mais dont le contenu est la mise en scène sort un peu de l'ordinaire.

Il faudra déjà définir un nombre limité de stratagème susceptible d'être utilisé et surtout taper le bon code, comme un code de triche à l'ancienne, un élément qui renforce une fois de plus la petite touche d'humour du jeu. L'assistance est variable, un stratagème permet d'obtenir des munitions, des armes mais aussi un allié de taille : votre vaisseau. Celui-ci est idéalement placé et prêt à intervenir. Il sera donc possible de déclencher des tirs orbitaux et d'autres formes d'attaques pour appuyer votre puissance d'attaque au sol. Il est d'ailleurs aussi possible d'obtenir des renforts de cette manière, il est donc vivement recommandé de ne pas négliger le système de stratagèmes. Au fur et à mesure de la progression de votre niveau, vous obtenez l'accès à toujours plus de stratagèmes que l'on peut obtenir en passant par la boutique à condition d'avoir l'argent nécessaire obtenu en accomplissant des missions.

Le vaisseau n'est pas qu'une assistance explosive, c'est aussi l'endroit où l'on trouve le fameux hub du jeu qui permet de s'organiser, se rassembler et définir sa prochaine mission. Au niveau du contenu, et pour le moment à son lancement, le jeu se montre assez généreux pour ne pas trouver l'expérience trop classique et répétitive même s'il faudra rapidement l'arrivée de nouveaux contenus pour espérer conserver les joueurs sur les serveurs. Actuellement, on retrouve une structure relativement simple à base de missions avec plusieurs niveaux de difficultés. Cela permet de trouver un intérêt à refaire certaines missions en augmentant le challenge petit à petit.

Cette montée dans la difficulté permet aussi de découvrir de nouveaux ennemis, ce n'est donc pas simplement une simple augmentation de vie ou de statistiques du côté des ennemis, il y a le sentiment de faire face à une configuration différente. Chaque mission est synonyme d'une récompense avec la mise en place de plusieurs objectifs principaux et secondaires en plus des collectibles. La progression est donc classique mais une nouvelle fois les développeurs parviennent à trouver un équilibre intéressant au niveau du challenge et des récompenses. On aimerait juste une plus grande variété dans les objectifs mais pour un lancement, c'est déjà intéressant. Du coup avec la présence de deux factions et d'un bon nombre de planètes, on peut dire qu'il y a matière à jouer de nombreuses heures sans avoir le sentiment d'attendre du contenu inédit. 

L'une des forces principales de cette suite, c'est évidemment sa dimension coopérative. Alors, on précise tout de suite que le jeu est parfaitement jouable en solo, mais les sensations sont différentes et surtout on se rend compte que le jeu est d'abord conçu pour jouer à plusieurs, néanmoins on apprécie toujours d'avoir le choix.  On peut donc mettre en place une escouade jusqu'à 4 joueurs, c'est vraiment la configuration optimale et la plus intéressante pour parcourir le jeu. Une coopération qu'il faut idéalement réaliser avec d'autres joueurs dont la communication est possible. En tout cas, si vous parvenez à monter une équipe dans les meilleures conditions, vous obtenez clairement l'expérience de jeu optimale et très fun dans sa catégorie, c'est à ce moment précis que l'on se rend compte du potentiel du jeu et de ses nombreuses qualités.

Malheureusement on va aussi rencontrer des problèmes et l'on revient encore une fois sur les sujets de sa finition perfectible. Un sujet qui fâche et qui se monstre frustrant au point de gâcher un peu le plaisir de jeu. Depuis son lancement et malgré déjà de jolis efforts pour rendre le réseau plus fluide et stable, on a rencontré des problèmes de connexion, un message d'erreur sur de nombreuses tentatives pour les parties rapides.... 
Une fois que l'on parvient à lancer une partie, cela reste plutôt stable par la suite même si l'on n'est pas à l'abri d'un crash. La plus grande difficulté reste l'accès à une partie sans forcément construire une équipe avec des amis.

Des correctifs sont déjà déployés et les développeurs sont au courant des faiblesses du réseau, il y a du mieux depuis les premiers jours mais on espère trouver rapidement une meilleure stabilité dans la recherche d'une partie. Un mot aussi concernant son profil de jeu service. Contrairement à de nombreuses productions, Helldivers 2 démontre que l'on peut parfaitement adopter ce type de modèle économique sans forcément mettre en oeuvre une démarche exagérée dans la gestion du contenu et des prix. Le modèle reste tout de même discutable et potentiellement agaçant mais c'est nettement plus mesuré et acceptable que la plupart des autres jeux qui tentent ce modèle économique. Il faut donc s'attendre à découvrir une boutique, des microtransactions mais aussi un Battle Pass. Il existe une version gratuite et une version premium avec forcément des récompenses supplémentaires pour cette dernière.

Ce n'est pas du contenu indispensable, généralement du cosmétique ou des éléments dispensables, mais c'est toujours frustrant. On souligne tout de même que le jeu est vendu 39,99€ à son lancement, un prix assez raisonnable. Il faut surtout patienter et voir l'évolution du contenu à la fois dans le Battle Pass mais aussi dans l'animation des parties avec peut-être une organisation sous forme de saisons, de thèmes, de missions spéciales... On revient sur l'atmosphère en finissant par faire un point sur la partie sonore proposée. Si elle peut se montrer parfois discrète, lorsqu'elle fait son apparition, elle apporte ce que l'on espère d'elle, cette fameuse dimension épique supplémentaire. Le thème principal est très bon mais d'une manière générale, les musiques proposées collent parfaitement avec le style du jeu.

L'ambiance sonore est vraiment plaisante et sympathique, ce n'est pas lourd et si on aimerait une présence encore plus forte par moment, le travail réalisé sur la bande-son est déjà très bon. C'est d'autant plus convaincant que le studio réalise aussi un très bon boulot au niveau des bruitages pour, là encore, renforcer l'immersion du joueur sur le champ de bataille. On termine avec quelques précisions au sujet du scénario. On a eu l'occasion de le dire en début de test, le jeu ne propose pas vraiment un travail d'écriture. Ce n'est pas sûrement compte tenu de son profil, il s'agit surtout de bâtir un style, une ambiance et un contenu en cohérence avec l'univers proposé par le studio. Un choix qui peut surprendre, certains joueurs aimeraient peut-être découvrir un casting travaillé mais son concept vise l'opposé, c'est à vous de dégager du charisme sur les planètes par vos actions et la réussite de vos missions.

Pas de personnages particuliers, pas de héros qui sort du lot et un bestiaire qui joue la carte du monstre sous différentes formes. On est donc bel et bien dans un univers fantastique, de science-fiction avec surtout une bonne dose d'humour. Malgré l'absence de scénario, les développeurs réalisent un choix amusant de mettre une bonne dose de second degré sur l'ensemble du jeu. Une orientation totalement satisfaisante qui, dès le départ, permet d'établir un délire que le joueur accepte facilement et qui participe à cette ambiance sans que l'on cherche forcément à se poser des questions sur le contexte ou les raisons des différentes missions. On incarne des soldats au sein d'une puissance militaire qui fait régner la liberté à travers de nombreuses planètes. Une liberté que l'on va chercher par la violence et la démesure militaire, un contraste qui n'est qu'un exemple du ton vraiment fun de cette suite. 

Helldivers 2 est une suite bien meilleure et cause même une belle surprise en ce début d'année. On ne s'attendait pas un deuxième opus capable de procurer autant de fun dans un TPS coopératif, malgré une répétitivité évidente par son concept. Une prise en main simple et efficace pour s'amuser dès les premières minutes sur le champ de bataille à repousser des insectes et des robots sur différentes planètes.

Une expérience de jeu qui n'est pas parfaite pour autant avec une finition assez moyenne, une partie réseau encore largement perfectible et un modèle économique déplaisant. Ceci dit, en matière de jeu service, c'est le plus correct et équilibré de ces derniers mois, surtout dès son lancement. Un jeu que l'on peut parcourir en solo mais qui possède une saveur supplémentaire à plusieurs, on espère désormais qu'il sera suivi avec soin.

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Graphismes : 15/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 15/20

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Note globale : 15/20

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