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[Test] Resident Evil 7

4 Février 2017 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après un Resident Evil 5 plutôt moyen et décevant aux yeux d'un grand nombre de joueurs et notamment les fans, c'est bien le sixième épisode qui s'est montré le plus décevant avec plusieurs arcs narratifs où l'action enterre complètement les codes de la série. Des munitions à gogo, des armes monstrueuses, aucun frisson pas la moindre peur, un level-design très pauvre, bref bien loin des espoirs des fans pour retrouver un épisode digne des trois premiers opus de la licence. Après plusieurs années d'attente et un passage sur la nouvelle génération de console (Resident Evil Revelations 2 est tout de même passé par là), voilà qu'un nouvel épisode pointe le bout de son nez en ce début d'année 2017 sous le nom de Resident Evil 7 dans l'espoir de reconquérir le coeur des fans après plusieurs désillusions sur PlayStation 3 et Xbox 360. Un épisode disponible sur PlayStation 4, PC et Xbox One avec la ferme intention de créer une belle surprise et relancer la série sur de bons rails. Retour aux sources ou nouvelle déception ?

Ce septième volet prend un virage conséquent par rapport à tous les précédents opus. Une nouvelle aventure qui nous plonge dans la peau d'un certain Ethan. Vous incarnez ce personnage d'une manière différente par rapport aux précédents épisodes puisque le jeu écarte la vue à la troisième personne (vue complète du personnage) eau profit d'une vue à la première personne. Cette vue possède l'avantage d'offrir une immersion renforcée ce qui n'est pas forcément un mal pour un survival-horror. Mais ce changement pourra aussi ne pas totalement séduire les fans et puristes de la série qui commenceront à comprendre qu'il s'agit d'un survival-horror "badgé" Resident Evil. En tout cas cette histoire nous fait voyager en Louisiane au fin fond du Bayou dans la ville de Dulvey, un endroit complètement isolé. Techniquement le jeu n'offre pas une claque graphique mais soigne quand même sa présentation avec une marge de progression.

Les textures s'avèrent plutôt propres dans l'ensemble et la modélisation offre une finesse séduisante. Un soin technique nécessaire pour là encore renforcer l'immersion du joueur dans un univers où la direction artistique est maîtrisée mais avec un level-design un peu classique et répétitif sur l'ensemble de l'aventure. Cette répétition est également visible au niveau des décors mais rien de vraiment pénalisant tout au long de l'aventure. Les rares effets de lumière sont convaincants et nous permettent d'affirmer que d'une manière générale le moteur graphique du jeu, RE Engine, s'en sort très bien. On pourra par contre reprocher au jeu un bestiaire un peu léger qui manque sérieusement de profondeur, dommage lorsqu'on sait que ce point était une force de la série dans de précédents volets.

Au niveau du gameplay, c'est forcément différent de ce que l'on pouvait avoir dans les précédents opus. Par rapport au virage de cet épisode, le choix d'une vue à la première personne est cohérent. En effet on retrouve avec joie une ambiance glauque et terrifiante digne des premiers épisodes de la série. Avec une vue à la première personne, votre peur s'accroît considérablement et permet surtout de mettre en valeur des séquences où vous allez sursauter (par exemple apparition brutale d'un élément du décor ou d'un personnage à l'écran). Cela permet également de gagner en précision lors des combats, une amélioration non négligeable. En tout cas c'est un réel plaisir d'être plongé dans un univers qui mise bien plus sur l'horreur que sur l'action. Cela ne veut pas dire que le jeu souffre d'un rythme lent, au contraire c'est la force du jeu, un rythme maîtrisé de bout en bout même si la dernière partie du jeu n'offre pas le même effet, la faute à une disparition de l'effet de surprise et des mécaniques de jeu. 

Cette sensation de mourir à chaque coin de la carte du jeu est bien réelle d'autant plus que le jeu nous fait un joli retour aux sources en matière d'armes et de munitions. Des armes classiques pour un nombre de munitions très limité, vous allez réfléchir avant de consommer une balle, mais aussi à travers les différentes énigmes du jeu où la difficulté est équilibrée. Tout est là pour apporter un stress supplémentaire au joueur au cours de cette aventure. On regrette par contre un léger manque de punch dans les combats, en plus d'un bestiaire un peu pauvre et des combats de boss pas spécialement convaincant sans être mauvais. D'un point de vue technique, on note un vilain défaut à la sortie du jeu, les temps de chargement beaucoup trop longs et nombreux. On peut espérer que le jeu fasse des progrès par l'intermédiaire de futurs patchs. On apprécie par contre l'excellente interface du jeu qui se montre très agréable tout au long du jeu. On dispose d'un réel confort pour gérer son inventaire et les combinaisons en matière de munitions et objets de soin.

Du côté de la durée de vie, les joueurs risquent d'être déçus par la courte expérience proposée. Un résultat prévisible lorsqu'on sait par exemple qu'un trophée/succès du jeu se débloque à condition de terminer le jeu en moins de 4 heures... En tout cas lors de votre première partie en prenant le temps de découvrir cet environnement angoissant, il vous faudra entre 8 heures et 10 au maximum en difficulté normal. Le jeu propose trois modes de difficulté : facile, normal, survie. L'expérience de jeu s'avère courte mais intense avec un rythme génial et un retour aux sources au niveau de l'ambiance et de l'horreur. On est nettement plus proche d'un jeu comme Outlast que d'un Resident Evil 5 ou 6. Au cours de l'aventure, vous aurez la possibilité de créer des objets à base de fluide chimique et de fluide chimique fort.

Le but étant d'obtenir des remèdes, des munitions ou des grenades supplémentaire. Le jeu n'oublie pas la partie collectible avec un total de 74 collectibles sous différentes formes : les cassettes vidéo, les pièces antiques, les fichiers et enfin les statuettes Mister Everywhere. Les cassettes vidéo permettent d'obtenir des informations supplémentaires sur cette aventure. On note d'ailleurs tout au long du jeu quelques clins d'oeil à la série Resident Evil afin de tenter tant bien que mal à raccrocher ce nouvel épisode aux précédents volets malgré ses nombreuses différences. La rejouabilité se montre plutôt bonne dans la mesure où il faudra finir le jeu plusieurs fois pour découvrir les différentes fins. Les joueurs en quête de challenge pourront par exemple (en plus des traditionnels trophées/succès) retenter l'aventure en difficulté Survie puisque celle-ci se débloque après avoir terminé le jeu une première fois.

On finit par parler de la bande-son et du scénario (pas d'inquiétude, il n'y aura pas de spoil, on s'arrête à un sentiment général et au synopsis dévoilé par l'éditeur). Le travail sur l'ambiance sonore démontre des qualités mais aussi une pointe de déception, d'une manière générale l'expérience sonore reste positive. On apprécie le soin apporté aux différents bruitages qui constituent un ingrédient clé pour aboutir à une telle ambiance. Sur ce point c'est donc une réussite, mais la partie doublage se montre elle moins percutante. Mieux vaut des bons bruitages que des bons doublages dans un tel cas, ce n'est donc pas problématique surtout que les voix ne sont pas totalement mauvaises mais très moyennes. Concernant l'histoire, elle s'avère tout à fait intéressante mais radicalement opposé à ce que l'on pouvait connaître de la série Resident Evil. On ne parle pas de Raccoon City, d'Umbrella Corporation, comme s'il s'agissait d'un spin-off complet.

Le début du jeu nous mène donc la ville de Dulvey en Louisiane. Une série de disparitions inexpliquées est en cours, Ethan, le personnage que l'on incarne, reçoit un message de sa femme Mia, qui n'a plus donné de signe de vie depuis maintenant 3 ans. Le message contient un appel à l'aide qui redonne de l'espoir à notre protagoniste et le pousse ainsi à partir à sa recherche. Une histoire sympathique qui exploite de nombreuses références d'une belle manière, on pourra parler des jeux FEAR et Outlast par exemple mais aussi du film "Massacre à la Tronçonneuse". Les inspirations sont donc plutôt bonnes et permettent d'aboutir à une expérience passionnante, excitante et surtout affolante. On pourra regretter que la série coupe d'une manière aussi radicale le cordon avec les précédents volets malgré quelques petits clins d'oeil.

Resident Evil 7 dévoile un tout autre visage que les précédents volets, ce qui est une bonne nouvelle. Mais ce visage est tellement différent que cela devient carrément une grosse prise de risque de la part de Capcom vis-à-vis des fans de la licence. On est loin des lieux et ennemis que l'on a pu connaître. Il n'y a quasiment rien de Resident Evil dans ce septième volet au niveau de la partie scénaristique, seulement de maigres allusions. On retrouve par contre quelques aspects de la série comme celui de devoir bien calculer sa consommation de munitions. Le passage à une vue à la première personne est bénéfique sur de nombreux points mais là encore il peut ne pas séduire l'ensemble des fans. Un peu court, une dernière partie moins surprenante et des temps de chargement un peu longs. Un renouveau dont on a hâte de découvrir son évolution dans de prochains volets...

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 13/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 16/20

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