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[Test] Sid Meier’s Civilization VI

24 Novembre 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Sid Meier’s Civilization VI fait parler de lui en ce mois de novembre 2018 alors que sa sortie remonte à 2016 sur PC. Les raisons d'un retour dans l'actualité ? La sortie du jeu sur... Nintendo Switch. Oui vous ne rêvez pas la célèbre licence de gestion et stratégie débarque sur Nintendo Switch en cette fin d'année. Développé par Firaxis en collaboration avec Aspyr Media, édité par 2K Games, on peut dire que l'arrivée sur la console hybride de Nintendo peut paraître surprenant pour ceux qui connaissent la licence et ce dernier volet. Avant le coup, on se pose logiquement beaucoup de questions sur l'adaptation de cet épisode qui, aux yeux des fans de la série, est vu comme le meilleur volet de la licence. Une belle surprise sur Nintendo Switch ?

Vous vous en doutez certainement, le test qui va suivre s'offre un format mini pour l'occasion dans la mesure où il s'agit un portage. L'intérêt est ici de parler des qualités et défauts du portage ainsi que des éventuelles différences entre la version PC et la version Nintendo Switch. On ne va pas reprendre point par point les différents aspects du jeu même si l'on va quand même faire plusieurs petits rappels sur le concept du jeu et son potentiel. Clairement dès l'annonce du jeu sur la Nintendo Switch, on avait quand même quelques inquiétudes sur l'intention des développeurs. Si l'on apprécie l'idée de la venue d'un tel genre pour renforcer le catalogue de la Nintendo Switch, on pouvait penser qu'un épisode spécifique soit conçu pour l'occasion, comme une forme de spin-off pour la console portable de Nintendo.

Sauf que c'est là que 2K Games surprend lorsqu'on apprend rapidement qu'il s'agit bel et bien d'un portage de la version PC de Sid Meier’s Civilization VI. Là franchement, ça suffit à attirer une certaine curiosité autant pour les fans de la licence que pour ceux qui disposent d'une Nintendo Switch et qui sont justement à la recherche d'un jeu de gestion et de stratégie qui a fait ses preuves. Ainsi on va découvrir un jeu qui ne va pas cesser de surprendre par la qualité de son portage, il intègre la liste de ces portages sur Nintendo Switch qui bénéficie d'un joli soin. Oui, c'est très surprenant mais on a bien là la version PC de cet épisode, à l'identique et rien que ça c'est une performance. Visuellement le jeu s'en sort très bien avec une réalisation très proche de la version PC mais forcément avec un rendu légèrement inférieur par rapport aux capacités de la console et d'un souci d'optimisation.

On retrouve donc toujours un univers très coloré, vivant et varié. Là encore, on est agréablement surpris de découvrir que le jeu intègre le même potentiel de cartes en matière de paramètres, ce qui signifie que vous pourrez jouer à cet épisode avec le choix de la plus carte de jeu, le terrain est immense mais c'ets un choix aussi qui pourra se payer techniquement par la suite, on y vient justement. Si les textures sont satisfaisantes et participent à la dimension cartoon du jeu, et dont le style s'accorde à merveille sur une console comme la Nintendo Switch, d'autres éléments souffrent légèrement. On pourrait penser à la modélisation mais non, c'est plutôt du côté des animations parfois un peu simplistes et rigides mais surtout, c'est la fluidité du jeu qui peut subir quelques difficultés. Attention rien de grave et pour être honnête, on s'attendait à bien pire.

Que ce soit en mode TV sur le dock ou en mode portable, le jeu s'en sort très bien, forcément mieux en début de partie car la carte est vide alors qu'en fin de partie ça devient logiquement un peu plus délicat dans les actions et la navigation. Attention le jeu est quand même fluide dans son ensemble, simplement que dans certaines situations selon la partie (taille immense sélectionnée, partie de plusieurs heures...) on peut avoir quelques ralentissements, rien de bien méchant. Ce constat technique est strictement identique en mode TV qu'en mode portable, le résultat est le même. Si l'on pourrait croire que basculer en mode TV, ça pourrait arranger légèrement la situation, ce n'est pas le cas, au contraire même la réalisation paraît moins fine et a tendance à marquer une différence plus prononcée qu'en mode portable où c'est plus propre.

Dès que la carte commence à être riche, il arrive que certains éléments mettent un peu de temps à apparaître lorsqu'on navigue sur la carte mais là encore rien de méchant. Là on est agréablement surpris et une autre preuve que le portage est soigné, la lisibilité du jeu est vraiment bonne dans l'ensemble malgré une tonne d'informations. Pour ce type de jeu, on pourrait croire que même une console de salon ne soit pas adaptée pour le genre sauf que là on nous prouve qu'une adaptation soignée, peut parvenir à offrir une excellente expérience de jeu. L'interface est fluide, riche et inspiré pour que le confort soit au rendez-vous. On a un système de loupe pour gérer le confort des menus et sous-menus du jeu, mais avec parfois quelques soucis de chevauchement à l'écran, rien de surprenant et surtout rien de problématique. On précise que les textes du jeu bénéficient d'une traduction Française.

Si la finition est vraiment bonne cause une belle surprise, on est également surpris par la qualité du portage au niveau du gameplay. Si le jeu offre une belle profondeur qui peut compliquer la prise en main, surtout pour ceux qui ne sont pas des habitués de la série, on félicite une nouvelle fois la qualité de cette version Switch. On peut clairement parler de challenge lorsqu'il s'agit de proposer un jeu conçu d'abord pour un combo clavier/souris et que l'on doit adapter sur une console avec des joy-con. L'ergonomie est bonne et son niveau d'accessibilité surprend à tous les niveaux, avec la présence de raccourcis malins. On constate évidemment la présence d'aides pour expliquer au mieux les commandes et le concept du jeu. Même si le travail est énorme, on note naturellement quelques aspects perfectibles comme la gestion de la caméra et le système de sélection d'unités, mais là encore ce n'est qu'une question d'adaptation.

Sur le plan technique, on note un problème qui là encore était assez prévisible, ce sont les temps de chargements. En effet ils sont longs, très longs même en fin de partie. On fait face à un jeu qui adopte un système de tour par tour, du coup on pourra constater une attente parfois longue entre deux tours, la gestion de l'IA étant parfois non seulement étonnante mais impose une attente parfois un peu longue. On peut donc dire que cette version Switch est vraiment très proche de la version PC en conservant les qualités et les défauts. Pour ceux qui ne connaissent pas la licence, on va résumer très rapidement, la dimension du jeu. On l'a dit auparavant, c'est donc un jeu de gestion et de stratégie au tour par tour dont les parties sont longues, il ne faut pas s'attendre à des parties de 1 ou 2h, loin de là, même avec des paramètres qui rendent potentiellement les parties plus rapides (plus petit modèle de carte par exemple).

Le joueur est donc amené à sélectionner une civilisation (11 au total) et définir de nombreux paramètres de partie : la vitesse de jeu, la difficulté, la taille de la carte, le type de carte... Le plateau de jeu est d'ailleurs mis en scène sous la forme de cases octogonales. Une fois les choix effectués, la partie se lance, vous devez bâtir une ville avant d'envisager un empire. Il faudra bien étudier l'emplacement et ainsi évaluer le potentiel de la zone que ce soit pour les ressources ou pour les futures constructions à laide des bâtisseurs. La notion de "colon" est de la partie et se présente comme une unité qui permet de fonder de nouvelles villes contrairement aux bâtisseurs qui eux agrandissent le terrain autour d'une ville.

Derrière ces constructions et ces agrandissements, se cachent de nombreux compteurs à surveiller, la nourriture, la culture, la religion, les recherches... Libre à vous de lancer une guerre selon les informations que vous détenez (oui la notion d'espion fait partie des fonctionnalités du jeu). On peut aussi parler de la présence de dogmes, de doctrines, de merveilles, de diplomaties, de quartiers... Le jeu ne manque pas de profondeur et de stratégie. Pour gagner une partie, le jeu offre 5 conditions différentes : Victoire culturelle (attirer un nombre de touristes étrangers supérieur au nombre de touristes internes de toutes les autres civilisations de la partie), Victoire militaire (conquérir la capitale de toutes les autres civilisations), Victoire religieuse (convertir plus de 50 % des villes de toutes les autres civilisations à votre religion), Victoire scientifique (atteindre trois objectifs majeurs : lancer un satellite, envoyer un homme sur la Lune, établir une colonie sur Mars) enfin on peut aussi partir sur une victoire au temps ou au score. En mode standard, une partie dure jusqu'à l'an 2050, ou 500 tours.

Pour obtenir une victoire au score, votre civilisation doit survivre jusqu'à la fin de la partie et marquer le plus de points. Forcément face à un jeu aussi complet, on n'est pas vraiment inquiet de la durée de vie. Au départ ça pouvait être le cas si la licence avait fait l'objet d'un spin-off spécial pour la Nintendo Switch mais ici ce n'est pas le cas. Etant donné que l'on retrouve l'intégralité de la version PC à notre grande surprise, c'est vraiment fun d'avoir une telle profondeur durant les déplacements en mode portable pour poursuivre derrière en mode TV par exemple. On peut même dire qu'au niveau du contenu, le jeu ne se contente pas du contenu de base puisqu'il intègre 4 extensions : Pack Vikings (scénario), Pack Pologne (scénario et civilisation) Pack Australie (scénario et civilisation) et enfin le Pack Perse-Macédoine (scénarios et civilisations).

On regrette par contre l'absence de l'extension Rise & Fall. Malgré cette petite absence, l'expérience solo offre de longues heures de jeu, et une excellente rejouabilité avec le nombre de civilisations et les différentes formes de victoire. Le jeu ne s'arrête pas et propose même une expérience multijoueur. Par contre, il n'y a pas de mode multijoueur online à ce jour, seulement un mode local jusqu'à 4 joueurs. Certains pourront être frustrés par l'absence de multijoueur online, mais la présence du multijoueur local reste une bonne alternative tout en restant exigeante, il faudra trouver et rassembler 3 autres joueurs possédant une Nintendo Switch et le jeu.

Il faut voir la dimension multijoueur comme un bonus, ce n'est clairement pas le coeur du jeu même si l'on peut entendre que jouer face à d'autres joueurs réels avec autant de mécaniques, c'est quand même très intéressant. Enfin, on termine par l'excellent tour d'horizon de ce portage avec la bande-son du jeu. Là encore, c'est très convaincant surtout au niveau des thèmes musicaux. Ceux-ci sont variés et pour le coup très sympathique en apportant une bonne ambiance globale lors de nos longues phases de gestion. Les bruitages sont moins immersifs car plus discrets mais ils ne sont pas mauvais pour autant.

Sid Meier’s Civilization VI est une adaptation sur Nintendo Switch qui cause une petite surprise. Au départ son annonce pouvait surprendre sans être déplaisante, au contraire, l'arrivée d'un tel genre sur la console hybride de Nintendo ne peut être que positif pour le catalogue de la console. Une fois dans le jeu, les doutes que l'on pouvait avoir sur la réalisation du jeu, le gameplay et le contenu sont balayés à une vitesse folle pour finalement surprendre le joueur. On retrouve réellement à l'identique le gameplay de la version PC avec un superbe travail d'adaptation pour offrir une bonne prise en main et un excellent confort de jeu.

Même la réalisation qui n'est pas parfaite, parvient quand même à séduire sur le plan artistique et technique. Le contenu est donc monstrueux, les joueurs de la version PC le savent, dommage qu'il manque une extension et un multijoueur online autrement c'est très bon. Avec une bande-son qui accompagne de belle manière le joueur, on peut chaudement recommander cette version Switch à tous ceux qui aiment la licence, le genre gestion et stratégie et le style de jeu 4X (exploration, expansion, exploitation et extermination).

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 17/20
Bande-son : 15/20

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Note globale : 16/20

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