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[Test] Wolfenstein Youngblood

29 Juillet 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après le très bon et délirant Wolfenstein II : The New Colossus, Bethesda Softworks n'a pas perdu de temps (il y a un an) pour annoncer la sortie d'un nouveau stand alone pour la série Wolfenstein : Wolfenstein Youngblood. En effet la pratique est classique après Wolfenstein The New Order, on se souvient du stand alone sympathique qui répondait au nom de Wolfenstein The Old Blood et dont la sortie arrivait un an plus tard. Après Wolfenstein II : The New Colossus, on n'est donc pas vraiment surpris de l'arrivée d'un stand alone qui s'inscrit comme une suite tout aussi délirante des aventures du charismatique B.J Blazkowicz du dernier épisode. En attendant un troisième épisode, certainement pour la prochaine génération de consoles, on espère découvrir à travers cette nouvelle petite histoire, l'humour et la folie de la série avec pourquoi pas, quelques nouveautés... Toujours fun et barré ?

Avant de commencer, une petite précision concernant le développement et une collaboration pour cet épisode. En effet si MachineGames est toujours de la partie, les développeurs lyonnais de chez Arkane Studios (Dishonored, Prey) sont intervenus pour apporter une certaine expertise en matière de level-design, de composante RPG... afin d'apporter une certaine fraîcheur à l'occasion de ce stand alone. Cette nouvelle aventure se déroule au coeur de Paris dans les années 80 avec toujours une solide occupation des nazis. Nous n'incarnons pas le célèbre et charismatique Joseph Blazkowicz mais l'une de ses jumelles (au choix) : Jess et Soph. Premier constat mitigé, si ce choix pourrait sembler original, il efface une qualité des précédents opus, et notamment le dernier volet : le charisme. En effet les différents protagonistes de cette aventure ne sont pas aussi marquants et charismatiques tandis que le bestiaire est quasiment similaire à l'épisode précédent, on aurait apprécié un peu plus de nouveautés sur ce point.

On se montre rassurant tout de même, sur le plan artistique, le jeu conserve l'identité de la série. On découvre un univers où les nazis sont envahissants par le nombre mais aussi par le style au niveau des décors. Très coloré et sans pitié, le jeu affiche quelques petites références particulièrement amusantes à découvrir, c'est simple mais efficace. Dommage par contre que la mise en scène soit en retrait en matière de cinématique. C'était la force du précédent volet et clairement, ça passe au second plan à l'occasion de ce nouvel opus. On a trop le sentiment d'avoir une cinématique d'introduction et une cinématique finale, rendant ainsi la progression scénaristique moins pétillante et amusante. Il fallait que l'on trouve des changements suite à la fameuse collaboration avec le studio lyonnais. Justement c'est le cas mais dans une moindre mesure. Tout au long de l'aventure, on va quand même se rendre compte que cette participation d'Arkane Studios reste relativement modeste, dommage.

Néanmoins, c'est toujours profitable puisque l'on découvre des niveaux beaucoup plus ouverts qu'auparavant sans faire face à un monde ouvert. Ce sont de larges zones de jeu avec des transports en guise de déplacements rapides et surtout un level-design à la fois plus verticale et plus technique. Cette patte évidente du studio lyonnais rend l'exploration plus riche et amusante avec une plus grande variété du décor intérieur. On peut visiter des bâtiments, passer par des fenêtres, balcons... Enfin sur le plan technique, le jeu se montre dans la moyenne mais accuse l'âge puisque la dimension technique est reconduite et pas inédite par rapport au dernier Wolfenstein. On espérait faire face à la dernière version du moteur graphique maison, malheureusement il faudra se contenter de l'id Tech 6. Cela reste très honnête avec des textures propres, des effets lumineux convaincants, une modélisation soignée et surtout une fluidité très satisfaisante.

Pas de doute, ce moteur respire l'excellente optimisation et cela permet d'obtenir un vrai confort de jeu malgré encore quelques petits bugs, mais rien de gênant. Grosse nouveauté pour la série, le jeu est jouable en coopération, mais vous pouvez parfaitement jouer en solo, l'IA se charge de votre alliée. On y reviendra un peu après au sujet de cette coopération qui mérite des précisions. L'aventure se déroule donc sous la forme d'un binôme, des soeurs jumelles comme dit précédemment. Malheureusement si cela fonctionne avec un joueur réel, avec une IA, on souffre énormément dans les affrontements. Que ce soit dans le soin de notre approche avec un temps d'observation en complément d'une légère entrée furtive, l'IA rend vite la situation très compliquée, et ça c'est dommage. Heureusement, le jeu conserve son charme avec une bonne prise en main et surtout des gunfights nerveux et jouissifs.

Un véritable massacre de nazis du début à la fin d'autant que l'opposition est rude et assez varié malgré un faible nombre d'ennemis inédits. Une composante RPG fait son apparition et fait ainsi évoluer le style du jeu. Les ennemis sont maintenant dotés d’une barre de vie avec un niveau, en plus d'être des sacs à PV. De votre côté, vous avez forcément un système de niveau avec un gain d'expérience. Il sera question de points de compétences, de bonus temporaires... classique mais efficace. Néanmoins malgré une formule légèrement modifiée, on retient surtout cette expérience solo frustrante. L'idée d'une coopération est amusante mais elle ne fonctionne que si votre coéquipier est un joueur réel, autrement c'est nettement moins fun. Dommage également qu'avec une telle collaboration, la dimension infiltration soit aussi effacée. Alors ce n'est pas choquant car le concept de la série est plutôt l'inverse, bourrin et explosif, mais quelques séquences différentes pourraient varier les plaisirs.

D'ailleurs cette collaboration n'est pas aussi bénéfique que prévue pour la licence dans la mesure où excepté la composante RPG très classique et un level-design légèrement plus pertinent, les affaires s'arrêtent ici entre les deux studios. C'est toujours bon à prendre mais on espérait un peu plus avant le coup. On note quand un vrai plaisir de pouvoir se déplacer plus librement dans les zones de jeu et surtout passer du temps à observer l'environnement et s'occuper de quelques collectibles, résoudre des énigmes, récupérer de l'argent... Par contre, une nouvelle fois la partie coopération est maladroite. On aurait pu s'attendre à des séquences spécifiques afin de profiter de ce duo, mais finalement à part une légère collaboration sur quelques parties du décor (portes, mécanismes) cela n'apporte rien de plus. Avec le système de niveau, la progression dans le jeu est différente. Toujours sous la forme d'un hub avec des missions principales et secondaires, chaque mission est liée à un niveau. Ainsi, pour pouvoir poursuivre la trame principale, il faudra passer par des activités annexes afin d'avoir le niveau requis.

Un concept qui peut déplaire à certains joueurs car il est vrai que les missions secondaires sont parfois inintéressantes, répétitives et nous amènent à de nombreux allers-retours. Lors de la montée de niveaux, vous débloquerez des points de compétences à répartir dans trois arbres : esprit, force, pouvoir. Comme d'habitude pour ce type de système, cela permet de faire évoluer sa santé, ses dégâts, sa défense et élargir vos talents en combat rapproché mais aussi dans le maniement des armes. Ce n'est pas fini puisqu'il y aura également la notion de Signe, correspondant à une forme de boost. Il faudra là aussi faire le bon choix pour profiter au mieux du privilège qui consiste donc à être plus fort offensivement ou défensivement, ou carrément intouchable pendant un certain temps... Du côté des armes, on pourra procéder à une amélioration de celles-ci à condition d'être riche. En effet, l'argent fait son apparition et il faudra prendre la peine de chercher pour s'enrichir en plus d'accomplir des missions.

Un décor qui contient seulement des nazis ? Pas vraiment puisque le jeu se montre généreux en matière d'objets à découvrir. Ainsi on pourra trouver tout au long de l'aventure des caisses de ravitaillement, des caisses rouges de ravitaillement, des souvenirs de Dunwall, des cassettes, des documents, des disquettes, des lunettes 3D ou encore des boîtiers d'UVK. Une recherche qui s'annonce longue et donc profitable à la durée de vie en sachant qu'il faudra déjà 10 heures de jeu pour venir à bout de l'aventure en mode normal (6 modes de difficulté au total) sans trop s'occuper du contenu annexe. Enfin, on revient comme prévu sur la fameuse dimension coopérative de cet opus. Oui, vous pouvez jouer l'intégralité du jeu en coopération avec un autre joueur en ligne. Mais la vraie belle surprise, c'est le système mis en place concernant cette coopération. Si le jeu est disponible au prix de 30€ dans sa version classique, il existe une version deluxe qui coûte 40€.

Pour 10€ de plus, vous avez divers bonus dans le jeu (skin de Cyborg, apparence Alliage de titane pour toutes armes, hachette et couteau en alliage de titane et enfin signe Armure boostée) mais aussi le Buddy Pass. Non ce n'est pas un season pass qui donne accès à de futurs DLC mais bel et bien un code qui permet de jouer à l'intégralité du jeu avec un ami, même s'il ne possède pas le jeu. Vous ne pouvez jouer qu'avec un seul ami à la fois, mais vous pouvez utiliser le code du Buddy Pass pour inviter autant d'amis que vous le voulez. En matière de restrictions, le joueur invité ne débloque aucun trophée/succès. Par contre il progresse normalement et découvre l'intégralité du jeu. En plus du code, il faudra que le joueur dispose d'un abonnement online sur la console en question et il devra télécharger et installer la version d'essai de Wolfenstein Youngblood disponible gratuitement.

Avec un écart de 10€ seulement, ce système est clairement une belle initiative de la part des développeurs. Du côté de la bande-son, c'est carton plein. Que ce soit les thèmes musicaux, les doublages ou encore les bruitages, l'ambiance sonore est particulièrement bien soignée. A l'image de l'épisode précédent, le doublage français fonctionne à merveille pour l'ensemble des protagonistes, le casting réalisé par le studio est très bon. Pour les compositions musicales, c'est là encore très bon avec une liste à la fois suffisamment longue et variée et surtout qui s'accorde parfaitement avec l'univers du jeu, les années 80. Enfin on termine avec la partie scénaristique pour dire... que l'on va rester muet sur le sujet.

En effet, on préfère éviter le moindre spoil même si vous vous doutez que l'histoire est dans l'esprit de la série, un peu loufoque avec des délires qui peuvent plaire ou déplaire mais c'est bien l'identité de la licence.  On vous laisse donc la surprise mais on va simplement se permettre de signaler un choix que l'on trouve de plus en plus lourd et pas naturel : la mise en avant d'un casting féminin sans vraiment sentir une volonté naturelle et cohérente. Oui à notre époque, il faut montrer des femmes badass, voir même plus forte que les hommes. Heureusement le jeu ne tombe pas dans le cliché et ne force jamais ce trait-là, mais lors de la première prise de contact, le sentiment est mitigé. Il faut clairement lui accorder un peu de temps avant de pouvoir prendre du recul sur les protagonistes, l'histoire, pour finalement ressentir un peu de plaisir sur ce fil scénaristique pas aussi profond que les épisodes précédents, mais qui vaut quand même le détour si vous appréciez la série.

Wolfenstein Youngblood est un stand alone solide qui contient quelques bonnes idées et belles nouveautés. Ce n'est pas une révolution de la formule initiale mais simplement de petites tentatives pour enrichir le concept. On pourra donc à la fois féliciter les nouvelles mécaniques et en même temps pointer du doigt le manque de profondeur de ces nouveautés. Peut-être trop classique au goût de certains joueurs qui cherchent un FPS un brin plus original malgré un univers unique et maîtrisé. En tout cas, le plaisir de jeu est là que ce soit seul ou avec un ami, même si on vous recommande sérieusement de le faire en coopération pour éviter une IA défaillante. Par rapport à son prix de vente, le contenu est solide et l'idée du Buddy Pass est géniale, en espérant que d'autres développeurs et éditeurs s'inspirent de ce concept. La bande-son est top et le scénario dans la continuité de ce délire de nazis. On attend le prochain épisode avec impatience.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 15/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 15/20

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Commenter cet article

C
Je ne connais pas cette licence, mais après avoir lu ton article, j’ai bien envie d’acheter Wolfenstein Youngblood et de me lancer dans cette aventure. J’espère que ce titre me plaira autant qu’à toi.
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C
Si c'est comme ça, alors je vais commencer par le premier opus. Cela me permettra de m'habituer au gameplay avant d'etamer celui-ci. Merci pour le conseil...
J
Méfiance dans ton cas. Pour être honnête, et sans connaître ton expérience en matière de FPS, découvrir la licence par cet opus n'est peut être pas la meilleure des idées, sauf si tu décides de jouer uniquement en coopération.