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[Test] GRID

21 Octobre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

La licence GRID est de retour sur PlayStation 4, Xbox One et PC. Le dernier épisode, GRID Autosport, n'avait pas totalement séduit les joueurs sur PlayStation 3 et Xbox 360, tandis qu'une séance de rattrapage a récemment eu lieu sur Nintendo Switch avec un résultat plutôt convaincant pour la console de Nintendo. Bref, Codemasters nous offre en cette fin d'année un nouvel épisode pour la série dont on espère retrouver les nombreuses qualités en plus de quelques surprises afin de ne pas reproduire ce sentiment de trop grosse continuité comme c'était le cas avec le dernier opus. Un reboot, nommé GRID, synonyme d'une nouvelle orientation ou une nouvelle tentative qui se contente de la même formule avec quelques légères différences ?

Lors de la présentation du jeu et tout au long de sa communication jusqu'à sa sortie, le jeu avait rapidement démontré un travail visuel classique mais parfaitement dans son temps. Du coup, on fait face sans surprise à un jeu particulièrement beau, sans pour autant afficher une claque visuelle. Techniquement le jeu se montre très propre, les véhicules font l'objet d'une superbe modélisation, d'une grande finesse en matière de textures et ceci dans une belle ambiance. Les environnements sont à la fois variés et vivants grâce à de nombreuses animations. Un souci du détail qui fait vraiment plaisir à voir et surtout qui s'ajoute aux nombreux effets visuels. Que ce soit le travail sur la lumière, la météo (et notamment la pluie), les reflets, les diverses particules et projections en pleine course ou encore les épreuves nocturnes, tout est là pour en prendre plein les yeux sans aucune lassitude.

Les circuits sont variés que ce soit des tracés réels ou fictifs, de Barcelone à Indianapolis en passant par la Havane, Shangai, Sydney ou Silverstone par exemple. Un joli voyage visuel qui s'accompagne d'un environnement également très coloré et crédible. Un esprit de fête dont la retranscription passe par de nombreux spectateurs sur les bords de pistes avec une multitude d'animations amusantes : feu d'artifice, ballons ou même confettis sont de la partie pour assurer le spectacle. Difficile de ne pas cacher sa satisfaction face à cette réalisation pétillante mais qui démontre tout de même une marge de progression, quelques imperfections sont encore de la partie en plus d'une mise en scène classique. Si l'ambiance est agréable et colorée, on pouvait espérer une météo dynamique en course ou même un cycle jout-nuit plutôt qu'une période arrêtée.

Ce sont des petits détails mais qui démontrent que sans être en retard, le jeu n'intègre pas non plus les mécaniques actuelles dans un tel jeu par rapport à la concurrence.  Même constat pour la gestion des dégâts qui, si elle est bien présente, possède une belle marge de progression, le résultat étant encore trop aléatoire (il faut entendre par là que cela manque de cohérence et de crédibilité en fonction des contacts et chocs, un problème d'équilibre dans le résultat) en plus de ne pas offrir un impact sur la conduite. Autre aspect technique pas toujours parfait : la fluidité. Si le 60 fps est flatteur et très souvent réel, on note tout de même quelques ralentissements dès lors que la météo n'est pas calme (la pluie donc) ou que les véhicules sont nombreux à l'écran. Les chutes de framerate ne sont pas énormes et ne pénalisent pas spécialement le pilote mais elles existent. Un mot également sur les différentes vues proposées et l'impression de vitesse.

On aura le choix avec des vues classiques pour ce style de jeu : vue extérieure large, vue pare-choc, vue capot... mais aussi une vue intérieure. Si cette dernière apporte toujours une petite pointe supplémentaire dans l'immersion du joueur, cette vue n'offre pas une grande visibilité et le travail de reconstitution du tableau n'est pas mauvais sans être le meilleur de sa catégorie. Une nouvelle fois, on fait face à un équilibre en matière d'immersion mais surtout d'impression de vitesse où celle-ci est plus importante dans d'autres productions mais reste satisfaisante dans le cas de ce nouvel opus sans s'imposer pour autant comme la force du jeu, c'est dans la moyenne du genre. D'ailleurs cette notion de moyen se retrouve sur la plupart des aspects du jeu, confirmant bien que ce nouvel épisode ne révolutionne absolument pas la série et sa formule mise en place depuis plusieurs épisodes.

On passe maintenant au gameplay du jeu avec là aussi l'espoir de quelques changements et surprises. Vous l'aurez compris ce ne sera pas le cas sans être une vraie déception. Le jeu assume sa position et cherche plutôt à continuer d'offrir une approche de plus en plus rare à l'heure actuelle mais qui séduit encore un grand nombre de joueurs, celle d'une orientation qui penche plus sur l'arcade, sans être radical pour autant et c'est là l'identité de GRID. Premier constat rapide et non surprenant, le jeu est très accessible, la prise en main est idéale et ceci peu importe son expérience en matière de courses automobiles. Les sensations sont assez spéciales, peu importe la catégorie sélectionnée. Le poids et les transferts de masse sont fortement diminués pour un résultat de légèreté en poids et d'extrême lourdeur en transfert de masse. On gagne en souplesse, en conduite rapide où la précision n'est pas l'objectif principal.

Les véhicules nous offrent une sensation de glisse autant frustrante qu'amusante. Il suffit de sortir d'un virage avec une forte accélération pour avoir l'impression que votre véhicule est sur une patinoire. Mieux vaut donc être prudent même si le freinage tardif n'est que très rarement punitif dans ce jeu, bien au contraire. La sensation d'une conduite dirigiste où le véhicule est sur un rail pourra aussi se faire sentir même si cela reste nettement moins important que d'autres productions. La configuration initiale de la conduite est donc idéale pour prendre en main le jeu et prendre du plaisir sans se prendre la tête. Mais si vous cherchez plus de réalisme et de sensations qui tendent vers la simulation sans être radical, il faut passer par des petites modifications. Dans les options, vous pouvez retirer les aides à la conduite même si le comportement devient radicalement différent, on aurait apprécié un réglage plus équilibré pour parvenir à tomber sur un compromis idéal selon nos attentes.

Mais en réglant l'ABS et surtout en retirant les aides en matière de contrôle de trajectoire et de traction, le résultat peut satisfaire même si cela ne va pas résoudre certaines sensations. En plus du poids et transferts de masse, le grip va toujours afficher des sensations particulières et ceci d'une manière plus ou moins importante selon la catégorie des véhicules. Même si les styles sont différents, le jeu s'en sort très bien dans l'ensemble à l'exception des monoplaces dont le résultat est vraiment décevant. C'est plutôt incompréhensible quand on sait que Codemasters édite aussi un jeu comme F1 2019 aux nombreuses qualités de conduites et de sensations, le travail du dernier opus n'est visiblement pas proposé pour les autres licences de Codemasters. Pour finir la parenthèse des assistances, on précise que le système de rewind est présent.

Pour ceux qui ne connaissent pas, il s'agit de la possibilité de stopper la course et rembobiner sur un court espace-temps pour revivre un instant de la course en effectuant un choix différent. Lors de la communication de ce nouvel épisode, les développeurs insistaient sur la mise en oeuvre de plus de 400 comportements différents en matière d'IA. Un résultat flatteur sur le papier mais dont on peine à ressentir une différence en pleine course. Si certains joueurs jugeront que cette IA est plutôt intéressante et bien réglée, d'autres afficheront un avis complètement opposé. L'IA adopte un comportement très agressif dès lors qu'il s'agit de duels de carrosseries mais en valeur pure, ils ne sont jamais menaçants. Il freine très tôt et très fort en entrée de courbe, ils subissent des dépassements en ligne droite avec une différence importante en vitesse. Du coup en matière de mise en scène, on passe d'une course tranquille en tête à des courses un peu plus spectaculaire pour rejoindre la première place.

Cela va aussi dépendre de votre position sur la grille et votre volonté de passer par les qualifications. Si vous voulez du challenge, mieux vaut donc passer par la difficulté difficile. Pour accompagner ces nouveaux comportements du côté de l'IA, les développeurs intègrent un système de vengeance entre deux pilotes qui se mènent la vie dure. En effet, si vous adoptez une approche violente lors de certaines séquences en course auprès d'un même pilote, le jeu déclenche un système qui rend votre adversaire comme un rival avec un comportement spécial pour vous dès que vous êtes de nouveau très proche. Là encore si le système est intéressant et amusant, cela ne se concrétise pas vraiment en course ou du moins ce n'est pas très visible. On souligne également la présence d'un système de coéquipier qui peut vous rendre la tâche plus facile en course selon la situation.On passe maintenant au contenu du jeu, avec d'abord un menu sobre et fidèle aux productions récentes du studio.

On pourra trouver dans le menu principal en plus du classique menu option : Carrière, Multijoueur, Jeu libre. C'est classique et léger à la première lecture, on pouvait espérer un peu plus d'originalité. En effet si le menu se montre simpliste, le mode carrière est tout aussi basique. Pas de scénario particulier, on enchaîne les courses pour être premier afin de gagner de l'argent et enrichir son garage. La mise en scène est vraiment simpliste si ce n'est à l'ancienne avec un tableau affichant les épreuves et championnats avec différentes catégories, pas de personnages ou d'écuries à l'horizon. On fait face à une grille de 14 épreuves sur 6 catégories offrant différents types de compétitions : Touring, Stock, Tuner, GT, Fernando Alonso, Invitational. En Touring, ce sera des véhicules de séries customisés, en Stock, cela correspond à aux courses Nascar, en Fernando Alonso ce sera réservé aux monoplaces tandis que pour la partie Invitational ce sera un esprit plus nostalgique avec d'anciennes stars automobiles.

A l'exception de la catégorie Fernando Alonso, le reste est intéressant. C'est tout de même étonnant qu'une collaboration fièrement annoncée lors de la présentation du jeu offre un résultat aussi moyen la faute à un résultat très décevant des monoplaces. C'est également dommage que des épreuves comme le drift et l'endurance ne soient pas de la partie... Pour revenir sur la structure du mode carrière, on a donc ces catégories qui contiennent plusieurs épreuves ou championnats se déroulant sur plusieurs courses. La plupart des épreuves ne dépassent pas 3 tours, ce qui peut là aussi décevoir certains joueurs en quête de courses plus longues et tactiques mais l'esprit de la série est ailleurs. Bref, on enchaîne les épreuves, on gagne de l'argent pour ensuite investir dans des véhicules mais aussi des éléments de personnalisation. Enfin l'objectif principal à défaut de finir l'histoire, c'est de devenir le grand gagnant des Grid World Series.

Enfin quelques chiffres quand même sur le contenu du jeu avec 60 véhicules différents (contenu édition standard) pour un total d'une petite dizaine de localisations (dont certaines déjà présentes dans les précédents volets de la série) : Barcelone, San Francisco, La Havane, Silverstone, Sepang International, Brands Hatch, Indianapolis, Sydney Motorsport Park, Crescent Valley, Okutama, Shanghai et enfin Zhejiang. Concernant les deux autres modes de jeu, si le mode jeu libre offre des courses classiques, le multijoueur mérite quant à lui quelques précisions. Déjà première mauvaise nouvelle, ce n'est que du multijoueur en ligne, il n'y a pas de multijoueur en local... Autre nouvelle pas très réjouissante, la partie multijoueur est basique et classique dans son contenu et son interface.

Pas de salon en ligne, uniquement le choix entre partie rapide et partie privée. En partie rapide, pas de choix du type de voiture et du tracé, juste le droit de faire une course avec d'autres pilotes et quelques bugs mais rien de méchant ou répétitif, le réseau fonctionne plutôt bien. Que ce soit dans sa dimension multijoueur ou sa carrière, on attendait beaucoup mieux que de vulgaires interfaces et enchaînement de courses même si dans le fond, ça colle avec l'esprit souhaité pour la série : simple, efficace et accessible. Enfin pour un jeu qui annonce du spectacle, il fallait s'attendre à un travail sur la partie sonore en plus de l'aspect visuel pour rendre l'ensemble cohérent. C'est effectivement le cas, le dynamisme des décors s'accompagne de plusieurs bruitages dont un public en folie, ça fait toujours son petit effet. Le soin sur cette immersion cause même une petite surprise, pour ce genre de jeu, on ne s'attendait pas à un environnement aussi complet et varié.

Les bruitages mécaniques sont nombreux et variés, du moteur au turbo en passant par les pneus, la boîte de vitesses ou encore les échappements en plus des bruits de tôles dès que vous touchez le décor ou un autre pilote. Le seul bémol, et ce n'est pas étonnant car ce n'est pas une simulation, ces bruitages sonores au niveau de la mécanique ne cherchent pas à être fidèle par rapport à la réalité de chaque véhicule proposé. En guise d'animation pour les courses, on a le droit à deux commentateurs bien doublés et plutôt amusant dans les interventions. Les commentaires sont plutôt classiques mais la présence de ce duo reste sympathique avec quelques interventions amusantes. Enfin pour l'ambiance musicale en dehors des courses, il faudra se contenter de quelques compositions assez discrètes, rien de très marquant.

GRID nous livre une formule très classique mais parfaitement maîtrisée de la part des développeurs. On pourra donc découvrir une réalisation soignée mais aussi un gameplay arcade avec un minimum de profondeur pour satisfaire une grande partie des joueurs. La bande-son est franchement séduisante et respecte l'esprit de la série tandis que le contenu se montre un peu trop classique et pas spécialement impressionnant en matière de modes de jeu, de circuits ou de véhicules.

C'est tout de même assez complet avec différentes catégories de véhicules, mais on pouvait espérer un peu mieux pour ce nouvel épisode visiblement pas très inspiré. On respecte le choix de l'éditeur et cela reste toujours amusant de revoir une telle formule dans cette catégorie où de nombreuses licences penchent plus du côté de la simulation. Si vous avez aimé les épisodes précédents et que vous voulez retrouver cet équilibre propre à la série GRID, vous pouvez foncer mais si vous voyiez, avant le coup, ce reboot comme une révolution de la licence, vous risquez d'être un peu déçu.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 14/20
Bande-son : 15/20

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Note globale : 15/20

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