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[Test] Trine 4 : The Nightmare Prince

13 Octobre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Frozenbyte compte bien réaliser un retour gagnant avec sa série fétiche Trine. En effet après deux premiers opus très séduisants, les développeurs ont proposé un troisième épisode différent mais sans réussir à remettre en avant la magie de la licence. Le résultat est sans appel, les critiques des joueurs et de la presse tombent très rapidement et dans le même sens. Dommage les idées pour mettre en scène nos héros dans une aventure 3D étaient intéressantes.

Un retour aux sources s'imposait donc très logiquement pour ce nouvel épisode qui s'intitule : Trine 4 The Nightmare Prince. On espère tout de même un bon compromis entre fidélité et nouveauté. Disponible sur PC, PlayStation 4 (version testée ici), Xbox One et Nintendo Switch, il ne reste plus qu'à découvrir si nos trois héros ont toujours autant de charmes...

Le premier contact visuel est à ce nouvel opus est à la fois rassurant et pétillant. Pas besoin de laisser un quelconque suspens, ce nouvel épisode s'inscrit parfaitement dans la continuité artistique des deux premiers épisodes. On retrouve enfin un jeu dans un style 2.5D que les développeurs maîtrisent bien mieux. D'ailleurs ces derniers offrent une petite amélioration au moteur graphique afin de s'assurer de son charme et une différence par rapport au reste de la série. Ce n'est pas une révolution visuelle sur le plan technique, mais cette petite progression suffit pour savourer d'une belle manière cette direction artistique toujours aussi splendide. On retrouve les trois protagonistes (le sorcier, le chevalier et la voleuse) sans que ceux-ci subissent de changements particuliers, la nouveauté se trouve évidemment dans les nouveaux environnements. Et là c'est vraiment magnifique, le travail est vraiment énorme en matière de couleurs et d'effets visuels. On retrouve toujours ce petit effet de profondeur qui permet de rendre le décor plus vivant.

La lumière participe grandement à ce résultat qui captive et qui laisse une joie certaine lors de la découverte des différents décors proposés. Une magie qui opère toujours et qui respire la simplicité avec des enchaînements de décors de manière rapide, on passe d'un beau jardin à un environnement où la neige domine le reste, sans oublier quelques passages en intérieur. C'est bien simple, cette beauté artistique pourrait nous mener sans exagération à parler de tableau plutôt que de niveau. C'est vivant, brillant et très inspiré dans le level-design. Là aussi la conception des niveaux est vraiment excellente pour garantir une aventure complète et variée. Techniquement, on apprécie la finesse des textures, le souci du détail, la modélisation du décor ou encore les différentes animations de nos protagonistes. Néanmoins, on relève quand même quelques petites imperfections, sans que celles-ci gâchent l'expérience visuelle.

Concernant la finesse de cette aventure, si le décor est soigné, les personnages sont peut-être un peu moins délicat, au niveau des visages par exemple. C'est également lors de ce constat que l'on pourra découvrir une synchronisation labiale très douteuse... Aussi, si le jeu se montre globalement fluide et stable malgré de nombreuses animations et effets visuels, on relève de temps en temps de petits ralentissements. Mais le plus gros problème, et celui-ci peut se montrer souvent frustrant, c'est la physique des objets. Non seulement on a rencontré quelques bugs de collisions mais surtout, la manipulation des objets peut s'avérer parfois lourde et délicate, la faute à des objets qui réagissent de manière étrange avec le décor lors des différentes collisions. Ce n'est pas un problème nouveau pour la série, on pouvait déjà plus ou moins subir quelques phénomènes étranges avec la physique lors des épisodes précédents.

En repartant sur un schéma qui a fait le succès de la licence, ce nouvel opus se replace sur le bon chemin pour notre plus grand plaisir. Ainsi, on retrouve avec joie Pontius le chevalier, Zoya la voleuse et Amadeus le sorcier pour une aventure toujours équilibrée entre plateformes, énigmes et actions. La prise en main n'est pas forcément rapide et simple mais après 2-3 niveaux, on commence à comprendre le rythme et le potentiel de chaque personnage. Le gameplay se montre souple mais pas toujours précis et surtout un peu frustrant à cause d'un moteur physique parfois surprenant. On reste toujours dans cette approche où l'on doit changer de personnage assez souvent et surtout exploiter plusieurs personnages lors de certaines séquences. Les développeurs nous prouvent qu'ils maîtrisent la dimension plateforme tout ne proposant un univers à la fois complexe et varié.

En effet il ne faut pas oublier que la série peut briller aussi pour son côté puzzle-game. Justement, cet épisode démontre une grande richesse du côté des énigmes. Elles sont nombreuses, différentes avec un challenge variable. Un vrai plaisir à découvrir mais aussi dans la réflexion nécessaire à l'avancée dans le niveau. Il faut impérativement connaître le potentiel de chaque personnage et surtout bien prendre du recul sur la zone en question, l'environnement étant aussi déterminant. D'ailleurs, et c'est une qualité que l'on retrouve avec joie, le jeu possède cette force de pouvoir résoudre un problème de différentes façons. Face à un casse-tête, vous avez la solution de base qui a la faveur des développeurs, mais il est tout à fait possible de s'en sortir d'une autre manière, c'est vraiment intéressant. 

Si les objets seront des ingrédients importants dans les énigmes, les éléments comme l'électricité, le feu ou la glace seront aussi indispensables que ce soit pour l'exploration ou les combats. Mais avant, on doit signaler une nouveauté concernant nos trois personnages. Désormais, ceux-ci font l'objet d'une évolution au cours de l'histoire. Cette évolution se traduit par une amélioration des capacités. La voleuse pourra par exemple geler des objets, des ennemis tandis que Pontius pourra faire rebondir des objets ou même détruire des éléments précis du décor. Enfin Amadeus renforce sa magie en enrichissant son potentiel d'invocation. Enfin, si le jeu est riche en énigme, il tente aussi d'offrir des phases d'actions en mettant sur notre chemin quelques ennemis et même des boss.

Ce n'est pas une nouveauté puisque l'on pouvait faire face à des squelettes dans les épisodes précédents. Ici le bestiaire change, sans être d'une grande profondeur ou inspiré, et nous met en scène des loups. Ce n'est clairement pas la force de la licence, si l'on apprécie la volonté de rendre l'expérience de jeu plus riche et complète, ces affrontements se montrent répétitifs, brouillons et rarement intéressants. Le seul moment où l'on prend un peu de plaisir à affronter un ennemi, c'est lors d'un duel face à un boss. L'affrontement ne se résume pas à faire des dégâts, on bascule de nouveau dans une approche plus fine où la réflexion est importante pour analyser l'ennemi avant de pouvoir lui faire des dégâts. Ce n'est pas original, le challenge n'est pas énorme, mais la mise en scène est tout de même sympathique.

On le sait, avec un prix de vente fixé à 29,99€ (disponible en version boîte), sa durée de vie ne sera pas forcément énorme. Le jeu totalise 18 niveaux pour une durée de vie de 9-12 heures environ. Cela dépend de votre faculté à résoudre les énigmes et votre vitesse de jeu. En effet si en ligne droite on se positionne plutôt sur une durée de jeu de 9 heures environ, on pourra ajouter 2-3 heures supplémentaires si l'on cherche à découvrir un minimum les éléments cachés dans les différents niveaux. C'est un argument solide pour la rejouabilité du jeu puisque vous pourrez partir à la collecte de plusieurs formes d'objets : trésors, lettres cachées ou encore colifichets. On pourrait penser que la difficulté est un autre argument dans la rejouabilité, mais malheureusement ce n'est pas vraiment le cas avec ce quatrième opus. Dès le lancement, on possède le choix de commencer en mode facile ou en mode normal.

Il n'y a pas de difficulté difficile pour le moment, mais il est probable qu'une mise à jour offre cette possibilité dans les prochains mois. Par contre on retrouve pour notre plus grand plaisir, une autre façon de parcourir le jeu : la coopération. Si l'expérience solo est amusante, il faut bien avouer que le plaisir est supérieur lorsqu'on est accompagné avec d'autres joueurs dont chacun incarne un personnage.... enfin cela dépend du mode. Effectivement si la coopération est reconduite, elle s'offre au passage une petite nouveauté. Nous avons le choix entre deux formes de coopération, la première doit être considérée comme un mode classique où l'on peut jouer avec 2 joueurs supplémentaires pour faire un total de 3 joueurs dans la partie dont chacun dispose d'un héros.

L'autre mode nommé illimité, permet l'arrivée d'un quatrième joueur dans la partie avec surtout la possibilité de choisir l'un des trois héros et donc de faire un doublon dans la partie. Si l'idée de mettre en scène des parties à 3 joueurs est cohérente et intéressante, ce mode illimité est tout de même surprenant et dont l'intérêt n'est pas énorme au contraire, cela devient plutôt brouillon. Concernant les personnages, petite précision sur le système de progression, on retrouve le système de fiole qui permet de débloquer des points de compétence. Aussi lors de l'élimination d'ennemis, on récupère des étoiles. Une monnaie indispensable pour la progression de son personnage du côté des attributs possibles selon les armes de chacun. Enfin, on parle pour la version PlayStation 4, ce nouvel épisode possède une liste de 40 trophées dont un trophée platine. Une raison supplémentaire aux yeux d'une partie des joueurs, pour terminer le jeu à 100%.

Si le jeu sait se montrer séduisant sur le plan visuel, il dispose de solides arguments sur le plan sonore. Là encore ce n'est pas vraiment une surprise, les épisodes précédents étaient déjà délicieux en matière d'ambiance musicale. Une nouvelle fois, on pourra profiter de différentes compositions qui s'accordent à merveille avec l'univers du jeu. Très vite, il se dégage cette magie, cette féerie qui colle à merveille à la licence et à sa direction artistique. On passe avec plaisir d'une mélodie à une autre avec comme transition une voix off qui elle aussi se montre à la hauteur.

Certains diront qu'en VO elle dégage un sentiment supplémentaire dans sa prestation mais en l'état la VF reste très convaincante à l'image des différents personnages. Si cette ambiance sonore respire la qualité et la cohérence avec la licence, on pourra se plaindre de cette synchronisation labiale. Comme dit en début de test, celle-ci dérape complètement lors de certaines cinématiques. Ce n'est pas une grande catastrophe dans le sens où c'est un exercice que très peu de jeux parviennent à offrir sans reproche. Excepté ce détail technique, l'immersion est totale et sa contribution bien réelle pour l'ensemble de l'aventure.

On termine par le scénario de ce quatrième épisode. Sans surprise, on retrouve donc nos trois héros qui n'ont pas changé : Zoya, Pontius et Amadeus. Ils refont équipe suite à une lettre mystérieuse qui fait écho de la disparition d'un Prince : le Prince Selius. Pourtant enfermé dans une zone que les fans connaissent, l'Académie Astrale, celui-ci serait en fuite suite à une série de cauchemars. Les trois héros vont devoir résoudre le problème et rétablir la paix, ces cauchemars posant des soucis dans la réalité. On va s'arrêter là pour le petit résumé de cette nouvelle aventure.

Une narration modeste et sans surprise mais qui reste agréable à suivre et qui se montre cohérente dans son style par rapport à l'univers du jeu. On précise bien que c'est une histoire inédite et que malgré des clins d'oeil pour les opus précédents, notamment le premier, il ne s'agit pas d'une suite de Trine 3: The Artifacts of Power. Bref avec la présence de cinématiques, on pourra logiquement trouver cette histoire mignonne avec des moments rigolos, des rencontres amusantes (loup, phoque, ours, grenouille...) mais tout en restant simple et prévisible.

Trine 4 : The Nightmare Prince fait le bon choix en effectuant aux sources. On retrouve avec plaisir une approche similaire aux deux premiers épisodes de la licence, mais peut-être trop similaire. En effet on y retrouve à peu près toutes les qualités et défauts avec quelques maigres nouveautés, pertinentes mais légères. C'est très beau, fluide, amusant et très agréable sur le plan sonore. Pas spécialement longue, l'aventure ne sera pas mémorable pour son histoire mais qu'importe, le charme de la licence est intacte que ce soit pour des sessions en solo ou en multijoueur.

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Graphismes : 17/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 13/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 16/20

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