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[Test] Hôtel Transylvanie 3 : Des Monstres à la mer

27 Juillet 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

A l'occasion de la sortie en salles du dessin animé Hôtel Transylvanie 3 : des vacances monstrueuses, les développeurs de chez Torus Games et l'éditeur Outhright Games s'associent pour proposer le jeu vidéo Hôtel Transylvanie 3 : Des Monstres à la mer. Avant il ne s'agit pas vraiment d'une fidèle adaptation de ce troisième volet mais simplement de profiter de sa sortie pour proposer une expérience de jeu dans l'univers de la licence en étant tout de même plus proche du dernier épisode que des deux autres (la licence avait d'ailleurs eu le droit à un épisode de plate-forme). La PlayStation 4 (version testée ici), la Xbox One, la Switch et le PC sont donc concernés par ce nouveau jeu de la licence qui ne cache pas que le public visé est évidemment les jeunes joueurs. Une belle adaptation ou au contraire, une nouvelle déception dès lors qu'il s'agit d'exploiter une licence du cinéma ?

Avant même de lancer le jeu, on sait très bien que l'on va faire face à une production fortement orientée pour les plus jeunes. Cela n'empêche que le jeu se doit d'être à la hauteur et ne pas se contenter du strict minimum.... Malheureusement c'est le cas tout au long du jeu, dont les graphismes. Il s'agit d'une aventure où l'on contrôle un personnage avec une vue à la troisième personne (c'est-à-dire une vue où l'on voit l'intégralité de son personnage). Le jeu se décompose en plusieurs îles où le level-design n'est pas l'aspect technique le plus mauvais même s'il reste extrêmement léger. En effet chaque île est synonyme d'un couloir avec parfois plusieurs chemins, sans être une notion de choix puisque sur les deux possibles l'un est souvent bloqué et nécessite de se rendre dans l'autre temps. Autrement le level-design dégage une impression de labyrinthe pas toujours sympathique à jouer d'autant que la caméra est pénible et ne s'oriente pas sur tous les axes, seulement sous la forme d'une rotation autour de votre personnage.

Un dessin animé aussi coloré avec un potentiel visuel important, ne devait qu'aboutir à une expérience de jeu où la dimension visuelle serait fidèle et tout aussi pétillante. Malheureusement ce n'est pas le cas du tout la faute à une dimension technique vraiment très moyenne. Les environnements sont pauvres et répétitifs, les îles se ressemblent fortement dans le décor, seul le labyrinthe évolue. Des rochers, un peu de sable, quelques plantes et des objets dont des morceaux d'avions, voilà en gros le décor pour l'ensemble du jeu. Le passage d'une île à une autre pouvait être synonyme d'un changement radical d'ambiance, ce n'est malheureusement pas le cas, au même titre que le bestiaire à quelques petits détails près. Que ce soit en matière de textures, de modélisation, d'animations, de fluidité, le jeu n'est pas à la hauteur pour cette génération (version PS4 testée).

Les textures sont baveuses par endroits, elles manquent de finesse, la modélisation est perfectible, les animations sont rigides, le moteur physique laisse place à beaucoup de bugs et d'imprécisions... Il arrive même que de petits ralentissements soient de la partie alors que le jeu n'affiche pas une grosse dimension technique et l'environnement n'est pas spécialement vivant. Même les plus jeunes joueurs, pourtant pas très exigeant généralement, pourront facilement reprocher la pauvreté des îles à tous les niveaux. Au rayon des déceptions on pourra aussi évoquer l'absence de cinématiques pour laisser place à une succession d'images (et encore pour le lancement de l'aventure). C'est quand même dommage car là encore les jeunes joueurs auraient apprécié la présence de cinématiques issues du dessin animé....

Une douche froide visuelle qui se poursuit à travers le gameplay même si le concept était pourtant intéressant sur le papier. La prise en main n'est pas spécialement évidente, là encore c'est étonnant. On fait face à un didacticiel express au début du jeu avec deux fenêtres d'explications pour les commandes de base mais sans jamais dévoiler l'intégralité des commandes. Il faudra se rendre dans les menus et découvrir les touches concernées par des actions et le potentiel proposé. Pour les jeunes joueurs, cette négligence pourra poser des soucis au début de l'aventure avant d'avoir des explications claires ou une découverte par soi-même mais qui implique du temps et certainement de la frustration. Le personnage que l'on incarne (Drac ou Mavis) se déplace assez rapidement et la direction du personnage est souple mais pas précise, qu'importe la précision n'a pas vraiment une importance sauf que... la commande de direction est associée à un viseur qui s'oriente donc en même temps que votre personnage.

Ce viseur est essentiel puisqu'il permet de cibler la zone souhaitée afin de gérer ses "impas". Des petites créatures de différentes capacités qui permettent de franchir des obstacles et vaincre des ennemis. Cependant un seul coup suffit pour faire disparaître à jamais votre créature, il faudra lancer des offensives dans le bon timing et se mettre en retrait rapidement selon les attaques des ennemis (très répétitif la variété se compte avec une main...). Un système de visée est présent pour apporter un peu de précision avec cette visée mais ce n'est pas spécialement évident d'autant que certaines zones sont des couloirs, la caméra est capricieuse et la distance du curseur assez limité selon la situation. Avec cette fameuse cible vous pouvez donc envoyer une ou plusieurs créatures (une touche permet d'envoyer votre équipe entière) à l'attaque que ce soit sur un obstacle ou un ennemi. En effet pour progresser dans les îles, il faudra parfois reconstruire des ponts, casser des arbres, ouvrir des portes grâce au poids des créatures...

Il sera aussi possible de ramasser des gemmes qui se convertissent en créature en sachant qu'il faut au moins 2 créatures pour porter une gemme basique et par exemple 5 pour une grosse gemme. Cette conversion se déroule vers les points de téléportation des îles nommés "Portail Impa". Le problème global du jeu, c'est sa répétitivité et son manque de profondeur. Très peu d'ennemis différents, très peu d'obstacles différents, une réflexion minimaliste dans la résolution des obstacles (un point moins grave dans la mesure où le jeu s'adresse à un public jeune), et surtout une grosse lourdeur. Oui un système incompréhensible vient complètement casser le rythme des parties dans le seul but de freiner la vitesse de votre progression et profite d'un aspect grossier de la licence. En effet vous contrôlez des vampires qui n'aiment pas le jour et qui vivent donc la nuit. Ainsi quand vous vous lancez dans l'exploration d'une île à partir de l'un des portails, un chrono se lance (10 minutes). A la fin du chrono, c'est la fin de la partie et il faudra relancer l'île à partir d'un portail pour poursuivre son avancée.

A chaque fin de chrono, la résolution des obstacles est sauvegardée ainsi les ennemis éliminés, les impacs collectés et les trésors trouvés (on y reviendra plus tard sur ce point). Déjà que le jeu souffre de nombreux aller-retour surtout au début de l'aventure où le stock d'impas est limité, on se tape ici des coupures ridicules qui n'apportent rien si ce n'est de montrer que le jeu comporte trop de temps de chargements même si ceux-ci sont courts. Pour les ennemis, ceux-ci réapparaissent petit à petit au bout d'un certain temps. On regrette également que certaines touches (pavé tactile par exemple) ne soient pas exploitées car il manque des fonctionnalités pour rendre l'aventure confortable. On pense notamment à une carte pour ne pas se perdre. En effet pas de boussole, pas de carte une fois que l'on est plongé au coeur du labyrinthe d'une île. Cela rend l'exploration parfois délicate surtout lors des seconds passages où l'on cherche les endroits inexplorés. 

Sa mise en scène et sa structure ne sont jamais rassurantes, au contraire on s'étonne de son fonctionnement. En effet le jeu n'a pas une ligne directrice, ou du moins elle est extrêmement basique. Une série d'images lance l'aventure pour expliquer clairement le prétexte de l'aventure et on se lance dans la foulée. Derrière cette séquence, l'évolution de l'histoire sera seulement sous la forme de quelques fenêtres de dialogues. Le jeu s'articule donc autour de 3 îles qui contiennent un boss qui permet de récupérer un morceau de boussole. Chaque île contient plusieurs portails (de 4 à 6 portails selon l'île) ainsi que 5 coffres à chaque fois. Chaque coffre permet d'obtenir un bonus non négligeable pour l'aventure. Cela permet d'avoir un plus grand nombre d'impas actifs, du temps supplémentaire, des impas plus puissants... Etant donné que l'on débloque petit à petit les différents types d'impas, il sera normal de faire face à des obstacles impossibles à franchir sur les deux premières îles, impliquant ainsi une forme de petite rejouabilité après le dernier boss du jeu.

Autrement il n'y aura aucun intérêt de retourner dans les îles, si ce n'est accomplir les trophées/succès du jeu. Pour le personnage que l'on incarne, a le choix entre le père Drac ou sa fille Mavis. La différence entre les deux s'arrête sur l'esthétique, il ne faudra pas attendre des différences sur le gameplay. Aussi, il ne faudra pas espérer une quelconque personnalisation (les plus jeunes auraient peut-être apprécié de changer la tenue avec des références sur l'ensemble des trois films...). Du coup en matière de fan service, c'est très maigre à l'image du jeu. Une expérience de jeu de 5 à 6, peut-être le double pour un jeune joueur et qui cherche à obtenir tous les trésors. Pas d'autres modes, trois slots de sauvegardes, pas de multijoueur, bref un contenu minimaliste qui exploite très moyennement une licence qui possède pourtant un potentiel.

On termine cette expérience vidéoludique très moyenne avec la bande-son et le scénario. Pour l'histoire, Drac, Mavis et les autres personnages du dessin animé (avec un casting qui s'agrandit à l'occasion de ce troisième volet) sont sur un bateau de croisière, mais ça ne va pas se passer comme prévu à la suite d'un changement de climat. Il faut donc sauver ses amis sur les différentes îles à l'aide de petites créatures nommées impas. Voilà donc le résumé de l'aventure qui se contente du minimum, c'est clairement un prétexte et ce n'est pas aussi poussé et captivant que le dessin animé. Parfois on tombe sur des adaptations fidèles ou du moins très proche du film, là pour le coup le jeu garde ses distances et se contente de piocher d'une manière très légère, pas sûr que les jeunes joueurs apprécieront... Pour la bande-son c'est tout aussi décevant, pourquoi ?

Il n'y a pas les voix Françaises et ça, clairement pour un public jeune ça ne passe pas. C'est d'autant plus mauvais que le jeu s'offre au début une séquence qui fait défiler une série d'images où des voix racontent ce qu'ils se passent mais sans le moindre sous-titre... Sûrement un bug, du moins on l'espère, en tout cas ce n'est pas bon. Pour le reste les fenêtres de dialogues sont traduites en Français mais les voix anglaises (attention elles sont bonnes) risquent vraiment de déplaire aux jeunes joueurs alors que ce serait plutôt l'inverse pour des joueurs plus âgés qui misent sur la qualité du doublage. Les bruitages sont moyens et les musiques de fond pas assez nombreuses.

Hôtel Transylvanie 3 : Des Monstres à la mer n'est pas une bonne adaptation et ne cesse de décevoir tout au long de l'aventure. Pourtant le jeu démontre de bonnes idées sur certains aspects et notamment la gestion des impas (référence à des licences comme Pikmin ou Overlord), mais l'aventure est beaucoup trop répétitive, ennuyante et surtout expéditive. Pour casser le rythme et éviter de finir le jeu à une vitesse folle, les développeurs mettent en place un système grossier de chrono avec le prétexte que le jour se lève... Il y avait matière à proposer un jeu nettement meilleur à tous les niveaux que ce soit sur la réalisation, le contenu, la bande-son, le gameplay... Le jeu semble vide, gris, répétitif et lourd. La finition n'est pas exemplaire, la partie technique n'est pas digne de la génération actuelle, bref même pour les jeunes joueurs cela semble délicat de s'amuser sans sombrer dans la frustration. Il faudra vraiment être fan de l'univers, et ne pas être exigeant du tout pour parvenir à s'amuser durant les petites heures nécessaires pour finir le jeu.

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Graphismes : 10/20
Gameplay : 10/20
Durée de vie : 8/20
Bande-son : 10/20

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Note globale : 10/20

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