Jeuxvideo-world

[Test] F1 2018

27 Août 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Certaines licences mettent du temps à revenir sur le devant de la scène, mais la patience est parfois récompensée. Oui, c'est le cas avec la licence F1 de Codemasters depuis maintenant deux ans. L'édition 2017 était très prometteuse, sérieuse mais en restant perfectible. Codemasters ne lâche pas le morceau et, sous un rythme annuel, revient donc cette année avec le jeu F1 2018. Avant le coup, la communication était particulièrement intéressante autour de cette nouvelle version. On espère ainsi un opus encore plus maîtrisé pour devenir la nouvelle référence de la série. Un épisode vraiment top ?

Dès les premières minutes, on découvre les progrès et efforts réalisés par les développeurs pour offrir une expérience visuelle la plus réaliste et immersive. Cela reste dans la continuité, l'épisode de l'an passé était déjà très correct mais cette année on passe véritablement un palier à tous les niveaux et cela se ressent très rapidement. Techniquement, impossible de ne pas être sous le charme des couleurs, du travail sur la lumière, de la finesse des textures, du soin apporté à la modélisation, des différents effets visuels ... Pour les modèles Pro, on peut même profiter du 4K, du HDR et du 60 fps. Franchement on peut dire que Codemasters a vraiment soigné la partie visuelle du jeu pour la mettre au goût du jour et surtout à la hauteur de la qualité du gameplay, on y reviendra un peu plus tard. Néanmoins on souligne encore quelques petits soucis techniques comme un brin d'aliasing même si c'est nettement plus léger que l'épisode précédent ou encore du tearing et des ralentissements lors... des rediffusions justement. Sincèrement ces petits bémols qui pourront sûrement être corrigés au fil des patchs ne posent aucun problème sur l'expérience de jeu. 

La reproduction et la fidélité des monoplaces et des circuits éblouissent tellement que les qualités graphiques prennent clairement le dessus sur les petits défauts qui persistent dans la licence. Cette nouvelle version sous licence officielle, applique logiquement toutes les modifications du règlement dont le fameux halo sur les monoplaces. On peut donc logiquement se poser la question de l'impact sur la vue frontale proposée. Cette barre centrale s'avère donc gênante avec une vision réduite qui ne sera pas du goût de tous les joueurs. Heureusement les développeurs proposent une option qui permet de conserver le halo mais de supprimer la barre centrale, ça peut paraître simple mais cette option dès le départ est une bonne initiative pour le confort de cette caméra. Bref visuellement le jeu est complètement à jour et met parfaitement en valeur cette nouvelle version.

De belles prouesses qui se confirment dans le gameplay qui affiche là encore de sérieux progrès cette année pour aboutir à un équilibre terriblement séduisant. La prise en main est tout à fait correcte même s'il faudra du temps avant d'arriver à sortir de jolis chronos et donc gérer le dosage des joysticks. En effet on a un réglage qui offre une grande souplesse et une précision mais qui au départ peut paraître renversante, un dosage s'avère nécessaire pour s'offrir de belles trajectoires. Si la direction fait donc un énorme progrès pour un feeling approuvé et différent d'une monoplace à une autre, le travail sur les suspensions s'améliore grandement pour participer lui aussi à ce plaisir de conduite dès les premiers tours. Les sensations deviennent donc vraiment bonnes et toujours plus réalistes, et ceci peu importe la caméra sélectionnée. S'il existait déjà une différence assez nette, la conduite, sur sol sec et sur sol humide, se montre clairement différente en matière de direction, de freinage et d'accélération. Aussi, il faudra tâcher de respecter sérieusement le règlement autrement c'est la pénalité, et dans le monde de la F1, pas de cadeau. D'ailleurs un équilibre est encore perfectible entre une erreur commise par le joueur et une erreur commise par l'IA où étrangement le jugement n'est pas toujours le même.

C'est d'autant plus frustrant que l'IA se montre encore très agressive. Si cela peut effectivement séduire et pimenter les courses, on frôle de temps en temps les attentats et des actions qui méritent des sanctions pas toujours au rendez-vous. Il faut donc encore trouver un équilibre plus pertinent sur l'IA et les sanctions, mais là encore ce n'est qu'un détail car globalement, cela n'influence pas grossièrement l'expérience de jeu sur un championnat, mais sur un Grand-Prix par contre... En matière de réglage, la profondeur est impressionnante pour créer une vraie différence d'une écurie à une autre et pour plonger dans des réglages personnels jusqu'au réglage de l'ERS. L'impact des pneus, l'arbre des compétences, la partie R&D est extrêmement profonde et pertinente sans pour autant perdre les joueurs. En effet si vous ne souhaitez pas plonger dans les options et passer du temps à des réglages précis, un ingénieur en chef est là pour des conseils simples, rapides et surtout réellement bénéfiques pour votre monoplace. Cette dimension du réglage est tellement importante qu'elle influence le mode carrière et le rend nettement plus passionnant et réaliste des essais à la course du week-end.

Au niveau de la durée de vie, cette nouvelle édition mise sur la variété, la nostalgie mais surtout sur la carrière et c'est une vraie réussite tout en restant perfectible. On retrouve donc plusieurs modes de jeux : Carrière, Grand-Prix, contre la montre, championnat, défi ou encore le multijoueur. C'est donc complet d'autant que le mode championnat s'offre un bon niveau de personnalisation et du challenge pour débloquer des compétitions, une variante solide du mode carrière avec une dimension rétro. En effet en plus d'avoir évidemment les licences de la saison en cours que ce soit en matière d'écurie ou de circuit, le jeu s'offre un côté nostalgie avec la présence de 20 monoplaces mythiques. Pour le mode carrière, il gagne en profondeur mais mérite encore quelques ajustements. Il est plus complet c'est une évidence en plus de toute la mise en scène officielle qui renforce l'immersion, le système de contrat se voit plus riche et intéressant pour vraiment avoir l'impression de négocier et ainsi obtenir des avantages. Comme dit précédemment, la partie R&D est également plus complète et variée.

Lors de la communication de ce nouvel opus, l'accent était mis sur la partie interview et réputation. En effet au-delà d'une personnalisation poussée et intéressante de son pilote dans la carrière, on peut afficher également un style qui influence sa carrière et l'ambiance au sein de l'équipe et de la compétition. Malheureusement si les bonnes idées sont là, c'est encore trop limité, prévisible et trop dirigiste. Lors des interviews, le choix entre quatre réponses est possible avec un délai limité. Si chaque choix possède un impact, parfois fort, la pertinence des questions par rapport à la course qui s'est déroulée reste douteuse par moments. Aussi ces questions ne mènent pas suffisamment à créer une multitude de styles dans son comportement mais seulement deux, soit vous êtes collectif et vous pensez à l'équipe, soit vous êtes individuel et vous faites la star.

C'est mieux que rien mais on aimerait que le système soit beaucoup plus complexe de manière à aboutir à des personnalités moins classiques. C'est un bon début d'autant que tout est lié, la notion de contrat, la réputation et les réponses des interviews, un cercle pas si anecdotique qui permettrait à l'avenir de rendre le mode carrière encore plus réaliste qu'il ne l'est déjà. Pour la partie multijoueur, deux grosses améliorations sont au programme. Tout d'abord la qualité du réseau, si l'an passé c'était quand même un peu chaotique surtout lors des premiers mois, cette année le confort est au rendez-vous dès le lancement du jeu. La deuxième nouveauté qui s'inscrit comme une évidence désormais où la concurrence s'attaque à ce sujet (Gran Turismo par exemple) c'est la notion de fair-play. Chaque joueur dispose désormais d'une note, si vous vous croyez dans destruction derby, vous serez rangé dans une catégorie très précise où les autres joueurs vous ressemblent. Inversement si vous jouez correctement, vos adversaires seront d'une note similaire dans la partie. 

Enfin on termine par la bande-son du jeu. Là encore le travail est excellent pour offrir un rendu sonore exemplaire ou presque. La vraie force de la bande-son, en plus de reprendre le thème officiel, c'est évidemment les différents bruitages du jeu. Que ce soit au niveau des impacts, des pneus, du moteur, c'est crédible et immersif. Un pur bonheur qui s'accompagne de l'arrivée de Julien Fébreau (Canal+) aux commentaires. Une arrivée cohérente mais pas totalement complète puisque Jacques Villeneuve est absent. Du coup même si la prestation et la qualité globale des interventions restent honnêtes de sa part, l'impact sur la course manque un peu de mordant, sans être mauvais. Il faudrait retrouver le duo pour combiner justesse et humour afin d'augmenter une nouvelle fois le degré de réalisme en course. 

F1 2018 s'impose sans problème comme la nouvelle référence du genre. Codemasters met le paquet cette année pour séduire les amateurs de la discipline et pourquoi pas toucher un public plus large tellement cette copie est soignée à tous les niveaux. Le jeu s'offre une belle réalisation, un gameplay réaliste avec de belles sensations, un contenu solide en solo comme en multijoueur et enfin un rendu sonore tout aussi séduisant. Evidemment on trouve des petits détails moins pétillants rappelant aux développeurs que la licence reste perfectible sur le plan technique et le mode carrière par exemple, mais on est vraiment face au meilleur jeu de Formule 1.

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Graphismes : 17/20
Gameplay : 17/20
Durée de vie : 17/20
Bande-son : 17/20

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Note global : 17/20

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Partager cet article

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :

Commenter cet article