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[Test] WRC 8

8 Septembre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après un WRC 7 qui affichait des progrès et des promesses pour l'avenir de la série, difficile de ne pas cacher sa joie lorsque WRC 8 annonce sa sortie sur les différents supports. Une année importante pour la licence afin de confirmer si le studio Kylotonn est capable de faire franchir un cap surtout lorsque la concurrence est féroce. En effet avec DiRT 4 et plus récemment DiRT Rally 2.0, il va falloir que les développeurs sortent le grand jeu pour rivaliser avec l'éternel rival Codemasters. Depuis son annonce jusqu'à sa sortie, les vidéos et informations à son sujet laissaient clairement penser que le développement du jeu était solide de manière à répondre du mieux possible aux attentes des joueurs. L'épisode référence de la licence ?

On attaque en effectuant d'abord un large point sur l'aspect visuel du jeu. Lors de la communication de ce nouvel épisode, en plus du moteur physique, c'était surtout la météo dynamique qui faisait l'objet d'une mise en avant importante, on avait donc hâte de découvrir le résultat final. C'était vendu comme une révolution en matière d'approche visuelle dans un tel jeu, clairement on est plutôt dans l'esprit d'un ingrédient efficace pour soigner la mise en scène et renforcer l'immersion du joueur... sur le plan visuel uniquement. On aura l'occasion de le répéter lorsqu'on abordera le gameplay mais son impact sur la conduite n'est pas aussi percutant que prévu, du moins l'engouement autour de cette fonctionnalité était tellement importante qu'on s'attendait logiquement à une mécanique qui influence tous les secteurs du jeu.

Néanmoins il faut le reconnaître, le résultat est vraiment sympathique. Difficile de faire la fine bouche lorsqu'en pleine étape, la météo évolue sérieusement et nous offre sans transition deux ambiances complètement différentes tout en restant cohérent avec le pays où la course se déroule. Sa mise en oeuvre se traduit sous la forme de scénarios météorologiques en affectant forcément les couleurs et les différents effets visuels du jeu. Evidemment selon la caméra, les effets sont plus ou moins impressionnants, mais ça c'était déjà vrai sans la présence de la météo dynamique, cette dernière ne fait que renforcer ce sentiment. Autre aspect en constante amélioration, la physique du jeu. 

Toujours perfectible même après cet opus, le travail va dans le bon sens. On se souvient d'ailleurs que les améliorations du moteur physique ont fait l'objet d'échanges avec des pilotes mais aussi des ingénieurs de Citroën Racing. L'idée était d'aborder au mieux les différents éléments de la voiture (transmission, différentiel, turbo, pneumatiques, suspensions...) afin d'optimiser la prise en main et le comportement. Une preuve que le studio penche tout de même du côté de la simulation avec cette nouvelle version. On peut donc dire d'une manière générale que le jeu affiche de nouveau des progrès sur le plan technique, même s'il possède encore un petit retard sur la série DiRT.

C'est-à-dire que si l'on arrive à être agréablement surpris lors d'une épreuve, on peut très vite changer de sentiment dans l'épreuve suivante. Technique et artistiquement, le titre manque encore de régularité. On apprécie le travail sur les différents effets visuels (eau, terre, reflet) avec des projections régulières et un travail sur la lumière qui s'en sort plutôt bien. Impossible de ne pas être sous le charme du soin apporté aux différents véhicules du jeu. Un soin particulier qui permet de découvrir des véhicules parfaitement modélisés et surtout en exploitant à merveille la licence WRC, c'est tout de même un des arguments de la série. 

Il est clair qu'on gagne en immersion et c'est d'ailleurs ce qui manque à son rival, cet ensemble de licences qui permet d'obtenir un environnement officiel et donc une ambiance comme dans les retranscriptions TV. On note par contre un petit manque de fidélité dans la conception des tracés. C'est assumé par les développeurs, en expliquant brièvement qu'un jeu vidéo possède aussi un cahier des charges spécifiques qui peut amener à faire des choix par rapport à la réalité. Cela n'enlève en rien au charme du jeu d'autant que c'est simplement un travail d'adaptation, on conserve une certaine cohérence avec la réalité sans être totalement fidèle. On reste par contre moins satisfait du résultat des environnements. On a encore un goût trop générique dans la plupart des spéciales avec des couleurs pas toujours séduisantes et une finition moins pétillante que pour les véhicules notamment au niveau des textures et de la modélisation.

On note d'ailleurs de rares bugs visuels et un peu d'aliasing. Dans la liste des détails encore un peu frustrants, on pourra citer une gestion des dégâts visuels pas encore très convaincante ou encore une pertinence douteuse du réglage de certaines caméras de jeu. Avec des améliorations sur la physique et une orientation progressive vers la simulation, le gameplay fait logiquement partie des grandes attentes de ce nouvel épisode. On retrouve donc les bases de WRC 7 tout en ayant cette petite touche simulation qui offre du challenge, du réalisme et donc un style plus punitif par rapport aux opus précédent. Une orientation intéressante mais potentiellement frustrante pour certains joueurs. Ce nouveau choix pourra conduire à un sentiment où le jeu est moins accessible et fun mais plus technique.

Cela dépend clairement de vos attentes et votre expérience dans cette catégorie de jeu. Mais il ne faut rien exagérer non plus, on est loin d'un DiRT Rally dans le pilotage et la difficulté. C'est simplement que les développeurs essayent de trouver le compromis idéal sans pour autant décevoir son public. Pour preuve, tout est paramétrable dans le jeu et surtout de nombreuses aides à la conduite permettent de retrouver les sensations des précédents opus avec une approche bien plus arcade. Le jeu offre vraiment de la profondeur dans les réglages pour ceux qui possèdent des attentes précises (suspensions, boîte de vitesses, freins...). Une autre manière de montrer que le jeu ne se contente pas de séduire un public mais bien plusieurs entre ceux qui aiment la conduite arcade, fun et accessible ou ceux qui cherchent le réalisme. 

Au niveau des sensations de vitesse, c'est plutôt bon là aussi mais cela dépend de la caméra sélectionnée, certaines ne sont toujours pas convaincantes et mettent assez mal en avant les qualités visuelles du jeu. D'ailleurs concernant la météo dynamique, on peut regretter son impact minimal sur la conduite. Si visuellement ça vaut clairement le détour, pas besoin de se prendre la tête à mettre en oeuvre des stratégies particulières pour les pneus, l'influence est trop faible pour que la stratégie puisse faire la différence. En dehors d'une physique améliorée et donc de sensations plus intéressantes dans l'ensemble, on retrouve évidemment le copilote et les indications au cours de chaque épreuve. Pas de problème à mettre en avant lors des nombreuses épreuves effectuées, c'est efficace et dans le bon rythme à quelques rares exceptions.

Enfin, le jeu trouve un meilleur équilibre concernant le retour automatique sur la piste. A l'image de DiRT Rally, un petit chrono se lance avant de vous remettre sur le bon chemin. Un choix nettement meilleur dans la mesure où WRC 7 déclenchait un retour automatique beaucoup trop rapidement et ceci même pour des petites sorties de route que le conducteur peut reprendre facilement et rapidement. Désormais c'est donc un chrono de 7 secondes qui se déclenchent, un détail non négligeable au cours de votre carrière. La transition parfaite pour aborder désormais le contenu de cette nouvelle édition. On commence directement par parler du mode qui fait l'objet d'une belle refonte : le mode carrière. Ce nouveau mode est radicalement différent dans sa présentation et son contenu.

Désormais on n'est plus seulement pilote, on participe activement à la vie d'une écurie avec de nombreux choix à faire. Du coup le hub fait peau neuve et l'on fait face désormais à une forme de vue isométrique (ou vue aérienne si vous préférez) de l'écurie. Sans aller jusqu'à dire que c'est un jeu de gestion, on intervient dans toutes les étapes de développement d'une écurie : calendrier, effectif, R&D... Au niveau des spécialistes dans l'écurie, on note 6 métiers : Mécanicien, Ingénieur, Agent, Kinésithérapeute, Météorologue et enfin Directeur financier. Il faut les voir comme des experts dans les domaines évoqués. L'objectif est de faire progresser l'écurie et d'avoir les fonds nécessaires à son développement. Le moral et la fatigue de l'équipe sont également des critères importants à prendre en compte au cours de votre carrière, rien ne doit être laissé au hasard.

Vous vous doutez que vous commencez par la catégorie junior et WRC 2 avant de vous faire un nom et prendre place dans la catégorie WRC. En dehors des courses, le calendrier varie avec 4 activités annexes pour des gains différents : Jours de repos (gain de forme et moral), Entraînement (gain d'expérience), Test constructeur (gain d’argent, d'expérience et de réputation) et enfin l'activité événements historiques (gain d’argent et de réputation). Il ne faudra pas oublier non plus de gérer l'arbre de compétence. Celui-ci est divisé en quatre catégories : performances de la voiture, performances de l’équipe, performances de l’écurie, fiabilité de la voiture. Les points de compétences sont obtenus à chaque montée de niveau. 

Vous l'aurez compris, c'est complet et nettement plus à intéressant que les années précédentes, il faut vraiment s'appuyer sur ce résultat pour les futurs opus. En dehors du mode carrière on retrouve les solides arguments de la série avec notamment les licences : 52 équipes mondiales de rally (WRC, WRC 2, Junior) mais aussi 100 spéciales à travers 14 pays. En plus des véhicules officiels, on pourra profiter de véhicules historiques dans la discipline. Concernant les modes solo, en plus du mode carrière, on pourra choisir : partie rapide, saison, test area, entraînement.

Du côté de la dimension multijoueur, on constate la présence des modes suivants : en ligne, défi, esport, écran partagé, classements. Concernant le mode défi, il s'agit d'une spéciale imposée dont l'objectif est de poster le meilleur chrono (une variante des épreuves quotidiennes/hebdomadaires/mensuelles chez DiRT Rally). Pour la partie eSport, le meilleur reste à venir puisque ce championnat va se caler sur le calendrier officiel en 2020 avec du challenge en perspective. Enfin, en dehors de l'édition de base, le jeu est proposé sous la forme d'une édition Digital Deluxe (membres pour composer son équipe dans le mode carrière ainsi que le pack Legendary Cars : Alpine A110, Ford Escort RS et Lancia Delta HF Integrale) mais aussi d'une édition collector (édition digitale deluxe avec en plus un abonnement de 3 mois offert au service WRC+ All Live et un steelbook exclusif à l'image de la licence)

Même si ce n'est pas un aspect majeur, il possède tout de même son importance, c'est la bande-son du jeu. Les compositions musicales ne sont pas mauvaises mais, à l'image des précédentes productions, cela reste basique, celles-ci ne dégagent rien de particulier et cherchent surtout à offrir une ambiance sonore agréable mais pas envahissante. En course, les bruitages sont satisfaisants que ce soit au niveau de la mécanique ou du décor (les pneus avec les différents sols). Il y a là aussi une marge de progression mais ce n'est pas mauvais. Enfin, la voix du copilote fait l'objet d'un petit rafraîchissement très inspiré. Les habitués de la série pourront découvrir une nouvelle voix avec des informations précises dans l'ensemble.

WRC 8 réussit son ascension dans sa catégorie où la concurrence est rude. Les efforts commencent sérieusement à payer pour les développeurs du studio Kylotonn dont on ressent indéniablement un gros investissement, de la maîtrise et surtout de belles idées. Techniquement le jeu évolue dans le bon sens à l'image du gameplay pour pencher vers un compromis entre arcade et simulation tout en laissant la main au joueur de pencher davantage vers l'un ou l'autre.

En complément d'une physique évoluée, le jeu adopte un nouveau mode carrière plus passionnant et profond, de belles heures en perspective pour se plonger dans l'univers d'un pilote de belle manière. Le jeu est sous licence avec les avantages sur le contenu, les modes sont nombreux que ce soit en solo ou en multijoueur (en ligne et en local), bref une belle copie pour cette année. Si vous aimez ce sport automobile, vous tenez ici le meilleur jeu de la série WRC.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 17/20
Bande-son : 14/20

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Note globale : 16/20

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