[Test] Control

2 Septembre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après l'excellent Alan Wake et le très bon Quantum Break, le studio finlandais Remedy Entertainment revient avec une nouvelle production qui s'annonce aussi surprenante qu'amusante : Control. Une nouvelle aventure qui est cette fois-ci disponible sur PC, Xbox One mais aussi sur PlayStation 4 (notre version pour ce test) contrairement à Alan Wake (PC/Xbox 360) et Quantum Break (PC, Xbox One). Edité par 505 Games, on espère profiter de nouveau du talent des développeurs pour créer un univers surprenant, un scénario captivant et un gameplay séduisant... Une expérience de jeu toujours aussi maîtrisée et passionnante après 3 ans d'attente ?

Visuellement, le travail technique et artistique est tellement important, qu'on ne s'est pas trop par où commencer, c'est riche et frais, avec un style qui rappelle forcément la patte du studio en comparant certains points avec les productions précédentes. Bref, on va devoir faire mention de quelques éléments du jeu mais n'ayez crainte, on ne va pas aller trop loin dans les détails afin de conserver le plaisir de la découverte et l'effet de surprise car le travail d'écriture est également à la hauteur, on y reviendra un peu plus tard. L'aventure se place donc à New-York sans que l'on sache vraiment l'année. En prenant du recul on serait tenté de dire que l'époque en question est relativement proche de la nôtre ou éventuellement quelques années dans le futur.

On lève le doute tout de suite, si les fans du studio détecteront la patte des développeurs rapidement par comparaison aux autres productions, Control affiche tout de même une identité propre. Techniquement le moteur graphique du studio est reconduit, il s'agit du moteur Northlight Engine. Ce n'est pas une claque graphique mais le résultat est très satisfaisant et globalement très propre à quelques détails près. On retient notamment la qualité de la modélisation ainsi que des textures avec des visages soignés. Le jeu fait usage de tout un tas d'effets visuels particulièrement réalistes : fumée, particule, lumière. Cette dernière ne se montrent, dans certaines zones, pas totalement maîtrisées avec une observation parfois gênante de l'environnement, mais rien de méchant.

Si l'expérience de jeu est fluide dans son ensemble, on note tout de même une stabilité pas toujours irréprochable, on pourra constater quelques baisses de framerate. Mais si c'est très correct techniquement, c'est surtout du côté artistique qu'on reste agréablement surpris par le travail des développeurs. On fait face à la conception d'un univers étrange, original, futuriste... Les inspirations sont nombreuses et renforcent considérablement l'immersion du joueur. Malgré une certaine linéarité, le level-design est très intéressant avec une variété qui passe d'un extrême à l'autre en matière de décor. On passe de formes géométriques étranges avec des surfaces et des matériaux improbables à des décors classiques presque nostalgiques.

Des ambiances variées avec une mise en scène redoutable et cette volonté constante de se rapprocher au plus près du monde du cinéma, difficile de faire mieux pour captiver le joueur. Un mélange de genre qui fait plaisir à voir sans oublier le monde du jeu vidéo, pour preuve l'architecture des niveaux et le système de progression font référence à la licence Metroid, une très bonne inspiration. Si l'on a évoqué New-York comme zone de jeu, c'est surtout dans le Bureau Fédéral du Contrôle que le joueur se retrouve avec notamment le siège que l'on surnomme "Ancienne Maison". C'est vivant et surtout ça remet en cause les lois de la nature, on est constamment face à une impression d'alterner rêve et réalité, une transformation architecturale à la fois perturbante et troublante.

Le joueur incarne Jesse Faden, simple civile qui au cours d'une enquête (on donnera quelques détails un peu plus tard) va donc se rendre au Bureau Fédéral de Contrôle et devenir directrice. Elle trouve un objet mystérieux mais surtout elle fait face à une menace étonnante : le Hiss, une entité surnaturelle. Oui le scénario est aussi renversant que sa direction artistique. On pourrait penser que le gameplay et les mécaniques de jeu sortent de l'ordinaire, ce n'est pas spécialement le cas mais ça ne veut pas dire pour autant que le système de jeu n'est pas maîtrisé, au contraire, le plaisir de jeu est bien présent. On pourra donc découvrir un TPS (jeu de tir à la troisième personne) avec une caméra classique pour le genre.

En matière de TPS, il ne mise pas spécialement sur l'exploration ou les déplacements mais bel et bien sur l'action, un vrai shooter avec des armes qui rappellent le délire du concept. On dispose ainsi de l'Arme de Service, une arme très particulière. En effet cette arme peut prendre différentes apparences d'un claquement doigt. Elle totalise 6 formes qui permet donc de passer du pistolet à la mitraillette, le fusil à pompe ou encore le fusil de précision par exemple. Les tirs chargés sont également de la partie. C'est accessible, nerveux et jouissif surtout que les ennemis sont violents. Heureusement d'ailleurs puisque le bestiaire n'est pas original (des humains contrôlés par The Hiss), pas varié (simplement une montée en puissance de l'équipement en matière d'armes et de protections) et dispose d'une IA très très moyenne.

Si votre puissance de feu sera indispensable, vous aurez également bien besoin de pouvoirs qui sortent de l'ordinaire, en pleine cohérence avec l'univers du jeu. Ainsi vous pourrez gérer des objets afin de s'en servir comme une arme sur les ennemis. On obtient ainsi des sauts et des esquives beaucoup plus démesurés pour répondre à toutes les situations. On pourra également jouer au même jeu que The Hiss, celui de prendre le contrôle d'un soldat pour en faire un allié. Evidemment que cela ne dure qu'un petit instant mais il ne faut pas négliger la pertinence de ce pouvoir. Les affrontements s'annoncent percutants d'autant plus que les environnements sont destructibles offrant ainsi une belle mise en scène à la moindre séquence d'action.

D'ailleurs en parlant de séquence, si ça chauffe régulièrement, on a tout de même quelques phases plus calmes où l'exploration est intéressante par la chasse à divers collectibles mais aussi la discussion avec plusieurs PNJ. Le jeu ajoute également des petites énigmes sous la forme de puzzles simples à résoudre mais intéressant pour varier les plaisirs. Afin de gérer au mieux les déplacements compte tenu de son approche faisant référence à la licence Metroid, les nombreux allers-retours passent mieux grâce à des voyages rapides. On s'évite une lassitude et une perte de temps dans les déplacements.

Du côté du contenu, le jeu se montre solide pour sa catégorie sans être totalement renversant. En effet pour venir à bout des missions principales, il faudra compter un peu plus de 10 heures de jeu. Néanmoins, on ne peut pas parler de ligne droite tellement les collectibles et les dialogues avec les différents PNJ possèdent de l'importance pour bien saisir la profondeur du jeu dans son histoire. La rejouabilité n'est pas exceptionnelle au même titre que la difficulté mais on pourra quand même se pencher sur la collecte des différents objets, le jeu en totalise plus de 100 (sous trois formats : textes, audio et vidéo), ce qui peut déplaire à certains joueurs mais qui colle à la peau des développeurs depuis plusieurs années. En dehors des missions principales, on pourra profiter de plusieurs activités annexes.

En explorant soigneusement chaque recoin du bureau, des missions annexes seront distribuées par différents PNJ et documents avec à la clé des récompenses qui valent le coup d'oeil, on va en parler juste après. L'exploration permettra donc de parler et trouver des PNJ dans des situations pour se lancer dans une petite mission. Il sera également question de missions qui se déclenchent régulièrement, assez répétitive dans l'objectif (éliminer les ennemis), on apprécie surtout la pression exercée par ces missions d'urgence (chrono avant disparition) avec des petits défis à accomplir pour l'obtention d'une meilleure récompense, une manière de varier les plaisirs avec la trame principale et de profiter au maximum du terrain de jeu offert par les développeurs.

Afin d'avoir tout de même un sentiment de progression et de puissance, le jeu s'accompagne d'une petite composante RPG classique mais une nouvelle fois très efficace. Ainsi en réussissant des missions, en éliminant des ennemis ou encore dans des coffres, vous pourrez obtenir des fragments et des mods. Les mods permettront d'augmenter les performances de l'Arme de Service ainsi que les aptitudes de notre personnage (santé, puissance de tir, cadence de tir, rechargement...). Concernant les pouvoirs, on pourra découvrir un arbre de compétences avec un système de points pour enrichir les pouvoirs. On alterne entre capacités inédites (projection d'ennemis...) et optimisation de capacité (durée plus longue...). Avec un tel travail artistique et un univers aussi élégant et intrigant, il fallait absolument que la bande-son puisse être à la hauteur afin de renforcer cet excellent travail artistique.

Pour les doublages, le résultat est mitigé pour les voix Françaises et forcément très convaincant pour les voix originales. On tient tout de même à dire que l'on apprécie la présence d'un doublage Français et de sous-titres en Français. Néanmoins ce doublage Français souffre de la comparaison avec les voix originales, certains protagonistes sont parfois horribles à entendre dans notre langue. En ce qui concernant les compositions musicales et surtout les bruitages, on est extrêmement séduit par le résultat puisqu'il correspond aux attentes, celui d'apporter un réel plus à l'univers et l'aventure du jeu. Le jeu affiche une multitude de petits effets sonores qui renforcent l'immersion du joueur, beaucoup de justesse et d'efficacité pour un rendu équilibré.

Les différents thèmes musicaux sont d'une bonne qualité mais misent plutôt sur un rythme régulier que sur une forte présence. La plupart du temps, les musiques qui accompagnent notre héroïne se montrent assez discrètes. Enfin on termine par le scénario. Pas d'inquiétude on ne va pas donner le moindre détail supplémentaire. On ne va pas non plus répéter les différents éléments donnés au cours de ce test en guise d'introduction de cette nouvelle production. Il faut simplement bien comprendre qu'une nouvelle fois, les développeurs soignent le travail d'écriture.

C'est rafraîchissant, excitant et surtout régulier dans la performance. Néanmoins cela nécessite quand même de faire un effort pour se plonger dans cet univers très spécial puisque si le jeu délivre de nombreuses informations et explications par l'intermédiaire des cinématiques et dialogues, la recherche des différents types de documents constitue une très grosse partie des explications de l'histoire et des personnages, c'est uniquement en passant par cet effort que l'on possède le recul nécessaire sur la profondeur affichée de cette nouvelle aventure.

Control est une bonne surprise. On ne peut pas vraiment dire que l'on tremblait avant le coup compte tenu du passé du studio et de son talent indiscutable. Le résultat final est délicieux sur l'ensemble du jeu. Une réalisation soignée (mais perfectible surtout sur le plan technique), un gameplay classique mais complet et fun, un contenu solide et assez varié, une bande-son savoureuse et un scénario captivant. A chaque fois on pointe du doigt quelques détails susceptibles de ne pas plaire ou décevoir des joueurs mais clairement il n'y a pas de gros points faibles à cette aventure. Ce n'est peut-être pas un hit incontournable mais c'est franchement un très bon jeu.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 15/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 16/20