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[Critique] Radiant Black tome 1

12 Juin 2022 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Coin Lecture (News et Critique)

Les éditions Delcourt tiennent certainement une pépite avec le comics qui va suivre. Oui, il est bien question de la série Radiant Black. Depuis son annonce, la série suscite un réel engouement auprès des lecteurs de comics. Un titre de super-héros aux allures de Power Rangers qui se paye au passage une communication qui renforce la curiosité des lecteurs. En effet lors de la sortie de Radiant Black tome 1, Robert Kirkman (The Walking Dead, Invincible) s'exprime sur cette série en évoquant qu'elle incarne exactement ce qu'il faut aux lecteurs en manque d'Invincible.

Une opération séduction qui ne peut que fonctionner compte tenu du talent de l'artiste et de la très grande qualité de la série Invincible. Radiant Black tome 1 (EAN : 9782413045823) est donc disponible depuis le 11 mai 2022 dans une version cartonnée classique (dimensions : 17.4 x 26.6 x 1.8 cm) avec un total de 192 pages pour un prix très correct de 15,95€.

Derrière cette forte communication se cache déjà une merveille : la couverture. Dans l'univers du comics, on tombe parfois sur des couvertures sublimes tandis que les éditeurs affichent parfois moins d'inspirations pour certaines séries. Pour ce premier tome l'illustration de couverture est une merveille et donne clairement le ton épique et héroïque de cette nouvelle série. Les prétentions sont grandes avec un potentiel univers étendu que l'on a hâte de découvrir. La qualité d'édition de la part de Delcourt participe beaucoup à l'accroche sur cette série. Une couverture cartonnée sublime avec une quatrième de couverture qui affiche une qualité similaire.

Ce premier tome contient 6 chapitres, pas de sommaire lors des premières pages du comics mais une précision importante, la participation de plusieurs artistes pour le 6ième chapitre autant au niveau du scénario que du dessin et de la couleur. Dès le cinquième chapitre, on peut déjà observer des noms supplémentaires pour le dessin et les couleurs. Cela ne pose pas de problème particulier dans le plaisir de lecture et la cohérence de la série en matière d'écriture et de style visuel. Derrière cette série le duo principal est Kyle Higgins (scénario) et Marcelo Costa (dessin et couleur). Les autres artistes qui comptent une participation dans ce premier tome sont : Cherish Chen (scénario), Eduardo Ferigato (dessin), David Lafuente (dessin), Natalia Marques (couleur) et enfin Miquel Muerto (couleur).

On revient brièvement sur l'édition en précisant la qualité du papier ainsi que la qualité d'impression, c'est propre, pas de défaut particulier. A la fin du tome en guise de bonus, on pourra contempler 14 pages offrant de superbes illustrations dont la couverture. Enfin on pourra découvrir une dernière page intéressante donnant une profondeur supplémentaire à l'univers de la série. En effet cette dernière, nommée "Lire le radiant", est une page de traduction du langage radiant. On trouve ainsi l'alphabet complet, les 10 chiffres ainsi que des signes et caractères spéciaux. Un document à la fois surprenant et amusant qui dégage, par sa présence, une certaine richesse de l'univers proposé. On l'a dit, le scénariste principal est Kyle Higgins.

Loin d'être un nouveau dans le milieu, on a pu découvrir son talent du côté de nombreux éditeurs dont Marvel Comics (Wolverines) et DC Comics (Batman Eternal, Batman Beyond, Nightwing). On souligne également son travail pour la licence Power Rangers ou encore Ultraman. Avant d'évoquer le scénario avec prudence, un petit rappel du synopsis : Nathan Burnett vient d'avoir trente ans. Sa vie est moche. Il cumule deux emplois, s'endette trop et est obligé de retourner vivre chez ses parents. En revanche, quand il découvre et active le Radiant , un colossal pouvoir cosmique, son existence change du jour au lendemain ! Seul petit problème : les êtres cosmiques qui ont créé le Radiant veulent le récupérer... à tout prix !

Une petite présentation qui donne une bonne idée du point de départ. Si l'entrée de la série peut sembler un poil classique, on va vite découvrir une identité personnelle, loin d'être une énième copie dans une catégorie où la concurrence est immense. Cela n'empêche pas à la série d' afficher de belles inspirations autant dans l'écriture que le dessin mais toujours de manière mesurée. Nathan Burnett, le personnage principal, vit une situation compliquée jusqu'à cette fameuse rencontre qui va bouleverser sa vie. D'un simple humain avec de nombreuses galères, il va devenir un super-héros grâce à l'acquisition d'une armure incroyable offrant aussi des pouvoirs spécifiques.

On passe d'un contexte contemporain à un autre contexte imaginaire pour le commun des mortels. Cela peut paraître classique et s'il y a bien quelques facilités, on va vite découvrir une série avec une grande profondeur et surtout un gros potentiel, la fin du tome rassure clairement sur ce point. La série parvient à surprendre, l'évolution de l'aventure dans les premiers chapitres est loin d'être prévisible avec un ton léger et décalé s'écartant des origines classiques dans cette thématique. Sa vie a changé mais notre personnage n'adopte pas une attitude comme c'est très souvent le cas avec un personnage qui sort de l'ordinaire. 

Il ne cherche pas à être l'homme qui fait le show auprès des habitants de la Terre, il ne cherche pas à spécialement à se montrer et à rendre chaque journée spectaculaire, il n'est pas là non plus pour collaborer avec la police. Non ce changement  lui redonne surtout de l'espoir dans sa vie, l'impression que la roue tourne et que son tour est venu de saisir sa chance pour repartir sur le bon chemin. Il n'est pas dans l'excitation à devenir un phénomène de foire. Ce changement l'amène à réfléchir et à prendre du recul pour profiter de la bonne manière et ainsi parvenir à soigner son futur. L'histoire est captivante et ne cherche pas pour le moment à mettre en scène des problèmes démesurés et des menaces d'un autre temps ou univers.

On est vraiment dans une forme de produit local où le changement est là mais sans être brutal dans le quotidien de notre héros qui va devoir prendre le temps de maîtriser et comprendre cette armure. Il y a un soupçon de Power Rangers dans cette série, mais là encore il ne s'agit que d'une trace du passé de l'auteur, ce premier tome possède déjà une forte identité. On ne va pas renter plus dans les détails mais il ne faut pas juger le tome sur les deux ou trois premiers chapitres, le sixième offrant de l'espoir et d'incroyables perspectives. Notre personnage va faire des découvertes et connaissances qui devraient promettre de futurs chapitres passionnants, l'auteur semble afficher une bonne maîtrise et des idées sur cette série;

Concernant la comparaison avec Invincible, elle est flatteuse mais on est quand même dans un registre différent. Si le thème super-héros est effectivement un point commun, Radiant Black se montre nettement moins violent. Au niveau des dessins, Marcelo Costa (dessinateur et coloriste principal) réalisé un très bon travail, fluide et dynamique mais avec quand même un style qui peut ne pas convaincre totalement. Ce n'est pas mauvais loin de là, certaines séquences sont superbes, les armures renforcent le côté Power Rangers, mais l'auteur pourra souffrir de la comparaison avec les deux autres dessinateurs dont le style est différent et franchement séduisant. Eduardo Ferigato et David Lafuente proposent un style différent avec une composition plus riche des cases et un trait plus marqué.

Cette belle impression s'explique aussi par la qualité du dernier chapitre particulièrement captivant dans le récit. En tout cas le changement d'artiste pour les dessins et la couleur ne posent aucun problème dans la continuité de la série, si le visuel varie, il reste cohérent avec l'esprit dégagé par ce début de série. Qu'importe l'artiste, le résultat est agréable autant dans l'action que dans les séquences plus calmes. Parfois sobre, froid, ces passages sont éphémères et temporisent légèrement le gros potentiel de la série au niveau des couleurs. En effet nul doute que par la suite, celles-ci pourront par exemple définir une identité, à l'image de l'univers Power Rangers. Le dessin ce de premier tome 1 est donc parfois un peu spécial et implique vraiment de finir le tome dans son ensemble pour avoir le bon recul sur l'orientation visuelle de la série.

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Conclusion : Radiant Black tome 1 est effectivement une belle découverte. Sa très bonne réputation est justifiée avec ce goût spécial qui laisse penser que le meilleur est à venir ! Un début franchement convaincant surtout dans l'écriture qui évite les pièges et l'impression de relire un même point de départ d'un humain qui devient super-héros. S'il y a des similitudes et des clins d'oeil, ce premier tome dévoile aussi un style personnel avec de belles idées. Le dessin est plutôt bon dans l'ensemble même si le trait de Marcelo Costa peut ne pas totalement convaincre, cela reste quand même agréable à l'oeil. Le style colle bien avec le dynamisme et cette fraîcheur qui fait la force de ce tome. Une nouvelle série recommandée si vous aimez le genre super-héros.

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