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[Test] Tokyo Mirage Sessions #FE Encore

29 Janvier 2020 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Entre deux jeux inédits sur Nintendo Switch, on trouve de temps en temps des portages pour enrichir le catalogue et donner une seconde chance à certaines licences. C'est exactement le profil d'un jeu disponible depuis le 17 janvier et qui s'intitule Tokyo Mirage Sessions #FE Encore. Le terme "Encore" indique cette nouvelle tentative, le jeu original s'appelant donc Tokyo Mirage Sessions #FE. Cela ne vous dit rien ? Normal on fait clairement face à un jeu de niche très particulier : un J-RPG à base de J-Pop et d'idols... Développé par Atlus et Intelligent Systems, le projet se nommait à la base Shin Megami Tensei X Fire Emblem avec une sortie en exclusivité sur Wii U en juin 2016. Un mélange étonnant qui combine l'univers de Shin Megami Tensei (en particulier Persona) avec celui de Fire Emblem, même si l'influence de ce dernier est finalement plus anecdotique que prévu. Que vaut donc cette nouvelle tentative sur Nintendo Switch ?

Nous sommes en présence d'un portage d'un jeu Wii U dont la sortie française remonte à 2016, soit quasiment 4 ans. Si l'on va brièvement rappeler le concept du jeu, son univers et sa profondeur, on va surtout se concentrer sur la qualité du portage et les différences de cette version Nintendo Switch. Attention, on préfère tout de suite être clair, si vous n'êtes pas un minimum sensible à la culture japonaise, autant ne pas poursuivre car il s'agit clairement du coeur du jeu. Oui c'est un JRPG avec des clins d'oeil sur des séries comme Persona ou Fire Emblem mais c'est d'abord un JRPG qui met en scène un groupe d'adolescents dans un Tokyo moderne où l'on baigne dans un univers musical nommé J-Pop. L'aventure se déroule donc à Tokyo, dans une version forcément light mais avec plusieurs zones ouvertes dont le quartier de Shibuya.

Une reconstitution trop timide et sans saveur qui évite la catastrophe grâce à une direction artistique très colorée, pétillante et qui colle parfaitement le style J-Pop. Des décors pauvres et peu inspirés contrairement au charac-design qui dégage beaucoup plus de soin avec une qualité quand même variable pour l'ensemble du casting. Visuellement, on n'espérait pas de miracle de la part de ce portage et on n'avait pas tort. Il s'agit là d'un simple portage avec quelques maigres efforts mais un peu trop léger à notre goût.

L'amélioration graphique entre les deux versions est bien réelle mais ne saute clairement pas aux yeux. C'est légèrement plus fin mais ça reste encore trop rigide en matière d'animations. Les textures sont moyennes tandis que la modélisation des différents protagonistes se montre plus convaincante mais l'impression globale peine à séduire. Techniquement le jeu s'en sort mieux en mode portable alors qu'en mode TV, les défauts apparaissent de manière plus évidente. On constate quand même une vraie amélioration sur un point : les temps de chargement. La version Wii U souffrait énormément au point de casser le rythme avec des temps de chargements trop longs. Cette version Nintendo Switch affiche de vrais progrès pour une expérience de jeu bien plus confortable.

D'ailleurs on souligne la disparition des petits ralentissements de la version Wii U, c'est désormais parfaitement fluide. Si cette version Nintendo Switch améliore donc sa partie technique, elle soigne aussi un aspect de son apparence : la localisation. En effet l'un des gros bémols de la version Wii U, c'était l'absence de textes en français. Pour cette nouvelle occasion, le jeu s'offre enfin les sous-titres français, une excellente nouvelle pour les joueurs et de quoi maintenant séduire un public plus large. Mais là encore, la finition se montre quand même douteuse. Si la grande majorité des textes bénéficient de la traduction (même les chansons sont traduites), on note quand même la présence de textes en anglais pour l'interface et les menus, rien de gênant mais le résultat à de quoi surprendre.

Concernant les cinématiques animées, elles sont toujours de la partie dont la qualité est plutôt bonne pour apprécier les clips et concerts de nos protagonistes. En dehors de son univers très japonais, on rappelle surtout que son système de combat très intéressant. Un système de tour par tour qui met l'accent sur les combinaisons et la notion élémentaire que ce soit en tant que force ou faiblesse. Chaque combat s'organise avec une équipe de trois personnages que l'on peut changer en plein combat sans restriction. On peut lancer des attaques classiques mais aussi des capacités (avec la présence d'une jauge) où la magie intervient avec la mise en scène de plusieurs types élémentaires dont le résultat est différent.

Si vous utilisez une capacité avec le bon type, c'est-à-dire le point faible de l'ennemi, alors vous déclenchez potentiellement une "session". Cela correspond à une chaîne de combo, dès lors qu'elle se déclenche, les autres combattants pourront enchaîner par une attaque sans consommer le moindre point d'attaque. Néanmoins cela fonctionne uniquement si le combattant en question dispose de la bonne compétence pour poursuivre la session. Il faudra donc bien préparer son équipe de manière à ce que la chaîne soit la plus longue possible et ainsi se montrer redoutable face aux ennemis et notamment les boss dont le déclenchement de sessions semble indispensable.

Attention à ne pas se tromper lors de l'usage des compétences magiques sur un ennemi. S'il possède un point faible, il peut aussi réagir d'une manière nettement moins sympathique selon le type engagé par votre attaque comme par exemple subir un soin plutôt que des dégâts. Forcément si l'on parle ici de RPG et même de tactical-RPG sous certains angles, cela se concrétise par quelques fonctionnalités comme la création d'armes. Un choix suffisamment large pour l'ensemble des personnages qui vont apprendre de nouvelles capacités en enchaînant les combats et les victoires avec chaque arme. L'idée est donc de parvenir à maîtriser une arme pour ensuite découvrir une nouvelle arme... 

Aussi, en parlant de création d'armes, la notion de matériaux est également de la partie. Si l'influence de Fire Emblem reste légère mais présente sous quelques aspects du gameplay, il ne faut pas non plus oublier l'inspiration du côté de la série Persona. Le clin d'oeil se situe par exemple dans les relations entre les personnages. Sous une forme plus simpliste, on pourra apprendre à découvrir nos personnages et travailler une forme d'affection avec eux. Ce n'est pas simplement pour obtenir des informations ou quelques lignes de dialogues puisque à un certain stade, cela vous offre des compétences supplémentaires.

Une récompense suffisante pour que le joueur ne néglige pas cette petite mécanique de jeu. Autre aspect du jeu qui mérite clairement le coup d'oeil : les idolasphères. Il s'agit du nom donné aux donjons du jeu. Une activité très convaincante grâce déjà à une belle conception des donjons. En effet, chaque donjon dispose de sa propre identité visuelle malgré quelques décors un peu vides. Cela donne comme résultat des labyrinthes agréables où le joueur sera face à des énigmes, des trésors, des raccourcis à découvrir, de quoi passer pas mal de temps dans l'exploration de ces donjons.

Les quêtes annexes nous demanderont d'y retourner assez régulièrement ce qui pourra mettre en avant un goût d'aller-retour qui peut déplaire mais des voyages rapides sont de la partie pour réduire cette possible lassitude dans les déplacements. On pourrait croire que ce portage se contente de reconduire le gameplay de la version Wii U, mais ce n'est pas totalement le cas avec la mise en place de quelques options supplémentaires. En effet désormais pour conserver une expérience de jeu dynamique et gagner en vitesse d'un combat à un autre, le jeu propose désormais d'accélérer la mise en scène des combats (sessions, résultat final). En matière de contenu, on pouvait se douter que cette version Switch offre quelques petits ajouts même si au final on va vite découvrir que cela reste assez léger.

Pour un tel style de jeu, on espérait de nombreuses activités annexes, sauf que dans ce cas précis, à l'exception des quêtes annexes, la ville de Tokyo n'est qu'un décor et pas une attraction. C'est d'ailleurs ce point précis qui ne va pas aussi bien mettre en valeur les donjons, puisqu'on bascule dans une expérience de jeu où on se contente d'enchaîner les donjons sans couper le rythme par des mini-jeux par exemple. C'est étonnant compte tenu que les J-RPG possède souvent une réputation pour offrir des activités parfois surprenantes qui sont souvent anecdotiques mais qui apportent un peu de richesse aux zones ouvertes.

Comme on pouvait s'y attendre, cette version Switch se présente comme une édition ultime. On pourra donc profiter de l'ensemble des DLC sortis sur Wii U. Ce contenu permet d'apporter des costumes supplémentaires mais aussi trois nouveaux donjons. En plus de contenu supplémentaire, cette version s'offre aussi du contenu inédit à cette occasion. On obtient ainsi un nouveau donjon supplémentaire (Le domaine des rêves, accessible dans le Palais de Tiki), des histoires annexes, des costumes supplémentaires ou encore trois nouvelles chansons.

Concernant les costumes, on reste dans le même esprit avec des références à Persona 5 mais aussi Fire Emblem : Three Houses. La durée de vie est donc légèrement meilleure mais ce contenu inédit reste cosmétique ou léger pour le donjon, sympathique mais insuffisant pour réellement faire gonfler le contenu global du jeu. Enfin pour ceux qui veulent l'acheter sur l'eShop, il est bon de savoir que la version numérique possède une taille de 11,5Go environ. L'univers du jeu, son style et donc son concept impliquent un minimum de soin dans la bande-son du jeu. Première précision importante, si le jeu possède des sous-titres français, au niveau des doublages, ils sont uniquement japonais, pour un tel jeu c'est sûrement le meilleur choix.

La qualité est donc au rendez-vous même si l'on retrouve toujours ce style prononcé des voix pour définir un personnage masculin et féminin. Du côté des compositions, dont celles-ci sont signées Yoshiaki Fujisawa, la qualité et la variété sont au rendez-vous avec des morceaux inspirés. Les chansons J-Pop de l'histoire sont vraiment amusantes à découvrir que l'on apprécie ou non ce style musical particulier il faut bien l'avouer. En dehors de ces chansons, les différents thèmes proposés se montrent parfois classiques mais collent parfaitement à l'univers d'un J-RPG notamment pour les donjons. Concernant la version Switch, rien de particulier si ce n'est l'arrivée de quelques chansons supplémentaires totalement fidèles à l'univers du jeu et autres morceaux proposés.

Enfin on termine avec l'histoire qui ne fait pas l'objet de modifications, celle-ci profite uniquement des histoires annexes rajoutées à l'occasion de cette version Switch. Le scénario reste très spécial puisque des esprits nommés Mirages débarquent à Tokyo pour absorber la fibre artistique de la population que le jeu nomme "Performa". Vous incarnez un jeune homme nommé Itsuki qui va devoir se positionner comme le héros de cette histoire avec ses amis. Au départ sans talent spécifique, il sera recruté par l'agence Fortuna Entertainment dès lors que les Mirages dans le but de contrer cette menace. L'objectif est de donner le statut d'artiste à ce groupe d'adolescents dans le secteur de la chanson, de la danse... Vous l'aurez compris à travers ces quelques lignes, le travail d'écriture correspond vraiment à une production japonaise dans le style avec des esprits d'un monde parallèle, de la musique, un aspect mignon avec beaucoup de couleurs...

Tokyo Mirage Sessions #FE Encore s'offre une seconde tentative en débarquant sur Nintendo Switch. Un nouvel essai qui se traduit par quelques ajustements, quelques efforts techniques et quelques ajouts de contenus. Cela reste insuffisant pour vraiment faire évoluer le jeu et sa formule particulière malgré de bonnes idées. Le contenu inédit se résume à des éléments cosmétiques et un donjon tandis que le gameplay s'offre seulement de petites options pour rendre l'expérience de jeu plus dynamique dans sa mise en scène. L'aspect visuel conserve toujours de nombreuses lacunes malgré quelques progrès dans sa partie technique avec notamment des temps de chargement moins longs. Cela reste un jeu de niche sous la forme d'un J-RPG très particulier, très coloré à base de J-Pop. Nul doute qu'il va séduire une partie du public, surtout avec l'arrivée de la traduction française.

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Graphismes : 15/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 15/20

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