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[Test] Hitman 3 (PS5)

28 Janvier 2021 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS5

Après deux épisodes séduisants confirmant les qualités du reboot, l'Agent 47 revient dans un troisième épisode intitulé Hitman 3. La conclusion d'une trilogie qui remet d'une belle manière notre assassin sur le devant de la scène grâce au talent du studio IO Interactive. Une formule qui joue la carte de la fidélité avec l'univers de la licence tout en apportant des nouveautés et une prestation technique solide. On espère que cette impression dégagée par les deux opus précédents, et notamment le dernier en date, va être reconduite à travers la fin de cette trilogie. Un troisième épisode qui débarque d'ailleurs sur les deux générations pour l'occasion, de notre côté il est question de découvrir cette nouvelle aventure avec la version PlayStation 5. Une superbe conclusion avec un assassin au sommet de sa forme ?

On peut commencer par dire avant de rentrer dans le détail que ce troisième opus poursuit la progression de la trilogie où l'on retrouve les qualités et défauts de la série en plus de petites nouveautés et améliorations. Pour cette conclusion il ne faut donc pas s'attendre à une révolution de la licence ou du genre, si vous avez aimé l'agent 47 dans les deux derniers opus, ce sera une nouvelle fois le cas ici. Par contre, si vous n'avez pas accroché jusqu'à présent, il paraît peu probable que votre avis évolue vis-à-vis de la série, on est clairement dans une continuité. Chaque épisode est synonyme de voyage et une nouvelle fois, nous allons découvrir divers endroits du globe, six destinations pour être précis : Allemagne, Argentine, Chine, Emirats Arabes Unis, Roumanie et enfin Royaume-Uni.

Il n'y a pas une destination qui sort du lot, elles sont toutes soignées et proposent une ambiance unique et des panoramas qui donnent envie de marquer un temps d'arrêt pour profiter de la vue. Le travail réalisé sur l'éclairage participe grandement à ce superbe résultat. On ne se lasse jamais des différents effets de lumières surtout lorsque ceux-ci se combinent à une météo particulière pour un résultat plus que séduisant. On profite donc d'environnements pétillants mais aussi particulièrement intelligent avec un level-design une nouvelle fois d'un très bon niveau. Le jeu propose un grand nombre de raccourcis et passages pour offrir le plus large choix au joueur dans l'exécution des objectifs. Cette richesse dans la construction s'accompagne d'une verticalité très intéressante et pertinente pour mettre son plan en exécution.

Chaque zone donne lieu à un terrain de jeu immense avec un très bon souci du détail et une multitude de zones à découvrir, l'observation et l'exploration deviennent sérieusement des aspects majeurs du jeu pour la réalisation d'une mission, encore plus que dans les précédents opus. On constate également un très bon soin sur la mise en scène du jeu qui conserve son style à travers de belles cinématiques rapprochant toujours plus le jeu du cinéma pour certaines séquences. Il n'y a pas que la partie artistique qui parvient à séduire, la dimension technique du jeu se montre elle aussi particulièrement convaincante. Il y a une vraie évolution du moteur graphique par rapport au deuxième épisode (on précise qu'il est question de la version PlayStation 5).

Ce moteur nommé "Glacier" progresse sérieusement en matière de lumière avec des éclairages plus nombreux et variés qui permettent de vraiment mettre en valeur les différentes destinations notamment pour les décors extérieurs (c'est un peu moins le cas pour certains intérieurs). On gagne encore en finition avec des textures plus fines et une modélisation plus propre de l'ensemble du jeu. Les animations sont plus souples et surtout le jeu offre une fluidité permanente, le framerate est stable. Loin d'être un acquis pour de nombreux jeux, la performance est impressionnante car cette stabilité pouvait souffrir quand on sait que le jeu met en scène plusieurs centaines de personnages dans une zone. Le joueur ne subit donc plus de compromis pour avoir une bonne partie technique ou un jeu vivant, on peut désormais profiter des deux aspects dans un confort et un réalisme qui renforcent l'immersion.

On pouvait s'y attendre mais si on constate de beaux progrès, il y a encore des petits bugs qui traînent que ce soit sur la conception de certains éléments du décor ou sur la gestion de certaines collisions. Néanmoins ce troisième épisode est une réussite technique et artistique. Avant d'aborder les changements et nouveautés du gameplay, on va d'abord rappeler brièvement le principe du jeu et son fort potentiel si vous avez apprécier l'infiltration. Une formule convaincante où l'on débarque dans une zone avec à la clé une liberté totale. Vous êtes totalement libre dans la réalisation des objectifs de la zone en question. Une liberté appréciable en sachant qu'il existe de nombreuses manières de réussir les objectifs.

Ce n'est pas nouveau mais ce concept est toujours aussi addictif. Il ne s'agit pas de courir et tirer de partout, on se promène et on analyse l'environnement. Il faut réaliser un gros travail de repérage (décors et ennemis) pour petit à petit passer à l'action mais de l'action silencieuse. Il est aussi possible d'écouter attentivement les cibles pour obtenir des indices et ainsi rendre votre analyse plus simple et rapide pour la réussite des objectifs. Il existe donc une multitude de possibilités pour les assassinats avec évidemment la présence de nombreux outils pour compléter la participation du décor. On retrouve le piratage, les déguisements, les cachettes (placard par exemple) et les différentes formes d'attaques (électricité, poison...).

Comme dit en début de test, ce nouvel épisode n'est donc pas un opus novateur par rapport à la série mais il propose de belles manières les différentes mécaniques que l'on connaît en plus de quelques nouveautés. Les raccourcis sont par exemple une des nouveautés de ce troisième opus. L'idée est d'obtenir un accès très facilement par l'intermédiaire d'un objet ou d'une partie du décor. Une nouveauté modeste mais pertinente à l'image de l'appareil photo, la seconde nouveauté. Celui-ci permet d'analyse des documents et donc d'une manière plus générale de procéder à la collecte d'indices. Il est aussi possible de procéder au piratage de certaines serrures et donc ouvrir des portes. Ces ajouts peuvent paraître anecdotiques et timides mais ils ont le mérite d'enrichir toujours plus l'expérience de jeu sans prendre le risque de trop bousculer l'équilibre du jeu.

Si les nouveautés maigres, on note aussi quelques ajustements pour certains aspects. C'est le cas par exemple de l'intelligence artificielle qui affiche de petites améliorations dans le comportement. Cela reste encore trop timide à notre goût mais la plupart des réactions et comportements tendent vers un meilleur réalisme. Cela n'empêche pas de toujours faire face à des comportements étranges où certains ennemis semblent aveugles, dormir ou dotés d'une réaction très lente. C'est certain que l'IA mérite encore d'évoluer mais elle est clairement sur le bon chemin. Enfin, il faut quand même parler des gunfights qui sans être la partie majeure du titre sont toujours présents et affiche un meilleur réalisme. Ceux-ci gagnent en qualité et donc en réalisme sans atteindre la performance d'un vrai TPS qui mise sur l'action.

Il faut bien comprendre, et c'est frustrant pour une bonne partie des joueurs, que la partie gunfight est une forme d'échec si vous en arrivez là ou que vous abordez les objectifs de cette manière. La formule de la série est basée sur l'infiltration et les différentes branches cohérentes avec cette approche. C'est un TPS qui doit absolument se jouer en silence, libre à vous ensuite de procéder à une grosse planification ou non. On apprécie quand même la présence de gunfights mais c'est rarement utile et de toute façon c'est très punitif. L'essentiel est là avec en plus la possibilité de se mettre à couvert, on peut échanger des tirs mais cette voie n'est pas la meilleure et très rarement synonyme de réussite.

Au niveau du contenu, on retrouve une organisation sensiblement similaire pour aboutir à une durée de vie solide à un détail près. On trouve donc d'abord une campagne scénarisée qui comporte 6 missions pour 6 destinations différentes (le chiffre peut paraître faible mais la zone de jeu est immense et surtout le potentiel de rejouabilité est important). Il faut compter environ 8-10 heures pour terminer une première fois l'histoire, un chiffre susceptible d'évoluer selon votre expérience avec la série et votre capacité à rester discret et efficace. Une durée de vie qui peut paraître légère pour un mode histoire mais on se rend rapidement compte que la rejouabilité est énorme et permet d'ajouter plusieurs dizaines d'heures si l'on cherche à réellement gratter le jeu.

Il est possible de recommencer les missions en modifiant certains paramètres (gestion des costumes, de l'équipement, définition de la zone de lancement...) pour obtenir une nouvelle configuration. Il s'agit donc de s'amuser à découvrir des variantes d'une même mission et si l'on s'accorde pour dire que cela ne change pas le décor et le concept, ces modifications suffisent à retourner dans chaque lieu si l'on affectionne un minimum le concept (essayer d'autres formes d'assassinats par exemple) et l'univers de la série. La rejouabilité ne se retrouve pas uniquement sur le mode campagne, le jeu ayant la bonne idée de continuer à proposer d'autres modes de jeu. On retrouve ainsi le mode escalade où la difficulté est d'éliminer des cibles avec de nombreuses contraintes.

On a ensuite le mode Cibles Fugitives qui propose une approche plus ou moins similaire avec comme but d'éliminer des cibles avec un minimum d'aide. Enfin le mode Sniper Assassin est également de la partie et mise lui sur le fusil de précision pour s'occuper des ennemis. Des modes annexes intéressants qui s'accompagne d'un mode Contrat qui permet de créer des missions et de les partager avec les autres joueurs. Comme pour la plupart des outils de création (même si dans le présent il reste léger) cela demande une certaine patience et un temps d'adaptation pour maîtriser l'outil en question. Un aspect multijoueur qui fait plaisir à voir... Il faudra d'ailleurs s'en contenter. En effet petite désillusion qui risque de frustrer les joueurs qui avaient apprécié le multijoueur de Hitman 2, celui-ci est absent de ce troisième épisode.

Pas de mode multijoueur si ce n'est donc le partage des missions crées de ce mode Contrat, pour le coup c'est quand même une petite déception. On précise par contre la présence d'une belle initiative, celle de pouvoir récupérer le contenu des deux précédents opus pour ceux qui possèdent un ou plusieurs épisodes présents. Cela permet de gonfler un peu plus le contenu de ce troisième volet et redécouvrir les destinations avec des améliorations visuelles. Pour la partie sonore, le jeu s'inscrit dans la continuité sans tenter une sortie de route au niveau de son style musical. La qualité ne fait donc pas défaut aux différentes musiques proposées qui s'inscrivent parfaitement dans l'esprit de la série et des différentes ambiances à l'image des bruitages.

Même constat pour les doublages (en VO avec les sous-titres en français) qui se montrent toujours aussi convaincants. On termine en évoquant la partie scénaristique du jeu. En effet contrairement à ce que l'on pourrait croire, il ne s'agit pas d'un simple enchaînement de contrat d'une destination à une autre. Du moins c'est le cas depuis le second épisode, le premier était effectivement dans cet esprit d'enchaînement de missions sans trop offrir un travail d'écriture même si une histoire était lancée. Avec Hitman 2, on avait enfin pu découvrir une histoire qui progressait à bonne vitesse et surtout qui affichait un minimum de profondeur pour confirmer le nouveau cycle et mettre en scène de belle manière notre assassin.

Hitman 3 est donc la conclusion de cette trilogie et comme pour l'épisode précédent, le scénario n'est pas mis de côté évitant ainsi le sentiment d'un banal prétexte pour voyager et assassiner des cibles. On reste tout de même face à une histoire classique mais tout de même agréable à suivre. Il est donc question de découvrir la nouvelle vie de l'agent 47, qui travaille désormais plus ou moins en solo, sous aucune autorité, avec un goût de vengeance auprès d'une agence spéciale. Il ne faut pas s'attendre à de grosses surprises mais la mise en scène est en tout cas soigné avec un bon travail sur notre assassin mais aussi quelques personnages secondaires. Une fin sympathique si l'on suit les événements depuis le lancement de la trilogie en 2017 mais rien de marquant ou étonnant. 

Hitman 3 est une très belle conclusion du reboot sous la direction du studio IO Interactive. Ce nouvel épisode franchit un joli cap visuel tout en reconduisant une formule addictive et passionnante dans l'univers de l'infiltration. Des contrats et des assassinats dans des environnements immenses et d'une richesse impressionnante. Un level-design maîtrisé pour une tonne de possibilité et une rejouabilité garantie. Le contenu est solide même si l'aurait aimé un mode campagne plus long avec plus de missions et plus de destinations. On regrette également le retrait du mode multijoueur pourtant sympathique dans l'épisode précédent. En tout cas on fait une nouvelle fois face à un épisode soigné de la licence, particulièrement cette version PlayStation 5. Si l'on apprécie le concept on peut foncer sans risque.

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Graphismes : 17/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 16/20

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