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[Critique] Mon Coloc' est une Gameuse tome 1

30 Mars 2022 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Coin Lecture (News et Critique)

Si la nouvelle édition de Dragon Quest The Adventure of Dai fait logiquement parler d'elle, ce n'est pas le seul manga en ce début d'année 2022 qui met en scène l'univers créé par Yuji Horii. Dans un style totalement différent bien loin des codes d'un shonen, on parle ici du manga Mon Coloc' est une Gameuse. On est donc ici face un seinen qui mélange comédie, romance et jeux vidéo. le tome 1 de Mon Coloc' est une Gameuse (EAN : 9782413039778) est disponible depuis le 2 février 2002 aux éditions Delcourt-Tonkam. Cette nouvelle série est proposée dans un format classique (dimensions : 13 x 18.2 x 1.3 cm) pour un total de 151 pages et un prix de 7,99€.

Avant de faire un point sur la qualité de l'édition, on précise déjà que le scénario et le dessin est assurée par Renjuro Kindaichi. C'est son premier manga publié en France en sachant qu'elle est surtout connue pour sa série Hare + Guu qui a fait l'objet d'une sortie en France dans sa version anime. Au Japon elle est l'autrice de plusieurs mangas de différents genres (Astrawberry, Liar x Liar, La La La, Mermaid Line, Chicken Party). Concernant la série Mon Coloc' est une Gameuse, celle-ci comporte actuellement 8 tomes au Japon (la sortie du tome 8 remonte à juin 2021). La plupart du temps, un manga met toujours le paquet pour sa couverture, logique pour attirer au maximum avec la possibilité que l'euphorie retombe après quelques pages.

Sans aller jusqu'à dire que c'est l'inverse, on peut en tout cas dire, selon nous, que la couverture proposée pour ce tome 1 n'est clairement pas la plus inspirée et la plus vendeuse par rapport au thème de la série. Un constat valable surtout pour la première de couverture car la quatrième de couverture affiche déjà des éléments plus pertinents, encore une fois c'est une question d'appréciation. C'est dommage car si le contenu de la couverture n'est pas à notre goût, on est agréablement surpris par la qualité du manga. L'édition est vraiment bonne avec une couverture souple dotée d'un revêtement lisse et agréable en main en plus d'un vernis sélectif. 

On l'a dit le sujet de ce manga tourne autour de la licence Dragon Quest. Le manga est plus précisément issu de l'univers des jeux vidéo et des mangas de Dragon Quest X. Il a d'ailleurs été adapté en série télévisée en 2019. Le problème est que Dragon Quest est un MMO qui n'est jamais arrivé en France. Le manga met donc en scène un épisode avec de potentiels détails qui peuvent échapper aux lecteurs pourtant adeptes de l'univers Dragon Quest en jeu vidéo. S'il est classé comme un seinen, il faut bien avouer qu'il a parfois des allures de shojo. A l'intérieur le rabat nous offre une courte explication de l'autrice sur l'origine de cette série. On découvre en suite l'unique page en couleurs de ce premier tome : le sommaire.

Celui-ci est mis en page de manière sobre avec des couleurs claires (rose dominant) et un style très mignon. La mise en page est originale, un chapitre est appelé serveur, ce premier tome en comporte 9 avec en plus un chapitre "hors-série". Chaque "serveur" est accompagné d'un numéro mais aussi d'un titre. A la lecture de ce découpage, il faut donc s'attendre à des chapitres très courts et un rythme basé sur l'enchaînement de petites scènes même s'il existe évidemment un fil conducteur. Dommage que le manga ne propose pas plus de pages en couleurs mais aussi de pages bonus (avec par exemple des précisions sur le jeu Dragon Quest X). En observant la couverture, on l'a dit le style donne une impression de shojo.

La communication autour de ce manga évoque une thématique autour d'un jeu vidéo mais qui n'est jamais arrivé jusqu'en France. Du coup, lorsqu'on a ce manga en main, on se pose des questions sur son orientation précise et les thèmes abordés. Un thème jeu vidéo anecdotique ? Une histoire centrée sur une romance ? La lecture du synopsis nous amène d'assez bonne manière sur le troisième thème important de cette série : la comédie. Voici donc le synopsis pour cette série : Takumi Satsuki est un joueur invétéré de Dragon Quest X Online. Son personnage, la mignonne Powder, fait régulièrement équipe avec Goro-san, un personnage masculin. Un jour, Goro-san dit qu'il recherche un appartement et Takumi lui propose de partager le sien. Mais lorsqu'ils se rencontrent, il est surpris de découvrir que Goro-san est une femme très belle et moderne, Miyako Okamoto.

Après la lecture de cette présentation, on a tendance à être rassuré sur son style shojo d'apparence. Non ce manga n'est pas un shojo mais bel et bien un seinen. D'ailleurs sur les trois thèmes abordés par la série (comédie, romance, jeu vidéo) c'est bel et bien la romance qui passe au second plan à travers ce premier tome. Un constat logique, il s'agit d'un tome chargé d'introduire le lecteur dans une histoire qui met en scène deux personnages très différents, s'il y a romance, on en distingue vaguement le début et encore il faudra plus d'un tome pour vraiment assister à une évolution. On pouvait espérer un développement plus rapide dans ce registre mais c'était seulement envisageable dans le cas d'une série très courte, ce qui n'est pas le cas ici mais si celle-ci ne sera quand même pas très longue. 

On va éviter de gâcher les situations marrantes, mais il faut bien comprendre que ce premier tome met l'accent sur la comédie et le jeu vidéo bien plus que prévu. Si l'on s'attendait à un prétexte de rapprochement (c'est finalement un peu le cas quand même), l'histoire développe par exemple la consommation du jeu vidéo. La mangaka tente de mettre en scène le quotidien d'un joueur fan d'un jeu vidéo. S'il est évidemment question des sessions et des éventuelles émotions pendant celles-ci, on découvre aussi l'impact de la passion à travers le quotidien lorsqu'on est loin du jeu. Un joueur avec un peu d'expérience va forcément, à travers cette lecture, comprendre ou même se reconnaître dans cette pensée du jeu vidéo.

Concrètement, même lorsqu'on est loin de chez soi, au lycée, en ville, on peut penser au jeu vidéo au point de plus ou moins planifier ses futures sessions, ses objectifs ou encore ses solutions pour poursuivre son expérience de jeu. On est donc loin d'une réflexion au cours même de la session de jeu mais plutôt d'une planification pour finalement rendre la session de jeu comme une mise en oeuvre de ses idées, ses plans... En plus des styles de consommation du jeu vidéo et de l'impact sur le quotidien, il y a également cette notion d'identité virtuelle qui va être l'élément fort du lancement de la série.

C'est cet aspect précis du jeu vidéo qui va amener une situation drôle où le jeune homme, Takumi Satsuki, va devoir assumer son choix de départ, celui d'être un nekama, terme utilisé pour un joueur masculin qui possède un avatar féminin. Ce choix va donc amener Takumi et une jeune femme, Miyako Okamoto, à vivre ensemble alors que le jeu vidéo est clairement l'unique point commun entre ces deux personnes. On ve pas aller plus loin sur la situation et la relation des personnages. A notre grande surprise, ce premier tome se concentre beaucoup sur le jeu vidéo et l'univers de ce Dragon Quest X (et d'une manière plus générale d'un MMORPG).

On espère que les interactions vont évoluer par la suite vers des échanges plus réels, on est encore beaucoup sur des liens virtuels avec ce premier tome. La dose d'humour intervient par certaines situations mais aussi par l'opposition des personnalités. Le développement des personnages est un peu lent mais donne de l'espoir sur la possible profondeur des personnages afin de permettre la mise en oeuvre de nombreuses et belles situations, autant dans la romance que dans la comédie.

L'équilibre de ce tome 1 n'est donc pas son point fort mais il a le mérite de rassurer sur le style de la série. Pour accompagner cette drôle d'histoire, la mangaka nous propose des dessins légers, fluides avec un style forcément un peu mignon. L'ensemble n'est pas désagréable mais sans pour autant afficher un trait fort ou du charisme dans l'univers et les personnages. D'ailleurs on comprend rapidement que les environnements ne sont pas une priorité, c'est minimaliste sur ce point, le travail s'oriente logiquement sur les personnages et les situations.

L'artiste se concentre sur les regards, les postures, les grimaces mais toujours dans un style simpliste. L'effort sur les visages reste appréciable et représente l'attente principale au niveau du dessin pour un tel récit. Il faut donc bien comprendre que s'ils ne sont pas mauvais, les dessins proposés ne provoquent pas énormément d'émotions ou de surprises. Encore une fois, cela reste mignon lors de certaines séquences et sans problème de cohérence, mais aussi sans une patte artistique marquante.

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Conclusion : Mon Coloc' est une Gameuse est une nouvelle série assez spéciale. On découvre un mélange de comédie et romance à travers un jeu vidéo : le MMORPG Dragon Quest X. Ce n'est pas mauvais ni désagréable mais cela reste simpliste dans l'écriture et le dessin. Un manga qu'on ne peut pas recommander les yeux fermés mais qui peut donc plaire aux lecteurs et aux lectrices en quête d'un seinen simple et léger, romance et comédie sont de la partie, dont le sujet principal est le jeu vidéo.

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