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[Test] Shadow of the Colossus

13 Février 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Initialement disponible depuis 2006 sur PlayStation 2, cet ovni vidéoludique qu'est Shadow of The Colossus avait eu le droit à un remaster HD sur PlayStation 3 accompagné d'ailleurs d'un autre chef d'œuvre, le jeu ICO. C'était en 2011 et surtout ce remaster HD était signé du studio Bluepoint Games. Un jeu peaufiné et plus stable pour assurer une belle séance de rattrapage à ceux qui n'avaient pas eu l'occasion de faire l'épisode sur PlayStation 2. Forcément conscient du potentiel de cette perle dans son catalogue, Sony ne range pas encore Shadow of The Colossus et tente même de lui donner une seconde vie par l'intermédiaire cette fois-ci d'un remake à destination de la PlayStation 4. L'idée est plutôt alléchante sur le papier d'autant que c'est de nouveau le studio Bluepoint Games qui se charge de relever le défi. Une aventure toujours aussi merveilleuse ? 

Forcément face à un remake d'un jeu qui a déjà eu le droit à son remaster HD et qui traverse donc chaque génération de console de Sony, on va s'intéresser sur les différences par rapport à l'épisode original mais aussi au remaster HD. Autant que ce soit clair dès le départ, le travail des développeurs se consacre presque exclusivement à la partie graphique du jeu. Les autres aspects du jeu sont soit identiques, soit avec très peu de changements. On commence donc par le plus gros du travail, la partie visuelle. Et là très franchement c'est somptueux comme si on découvrait le jeu pour la première et que l'on prenait cette fameuse claque visuelle si rare de nos jours. On imagine que le travail est titanesque (sans jeu de mots) pour moderniser la partie technique du jeu tout en respectant au maximum l'ambiance et l'esprit du jeu qui font son succès. Un travail remarquable où dès les premières minutes on découvre avec une joie immense un monde ouvert alléchant, vide mais séduisant. La variété est toujours au rendez avec des montagnes, des déserts, des forêts et des lacs. À chaque fois l'ambiance se révèle froide, mystérieuse grâce notamment à cette direction artistique fabuleuse qui offre un charme fou et unique à cette aventure.

Très gris dans son ensemble, ce remake affiche un boulot énorme sur la lumière afin d'offrir des plans "carte postal" qui confirme le travail et le soin apporté à ce remake. Que dire des textures et des effets visuels nettement plus fins et propres que ce soit au niveau de l'environnement (l'herbe notamment paraît vivante avec le vent) ou des personnages (notre héros' notre cheval ou encore les colosses). Là où c'est très fort, c'est dans ce respect total du style et de la mise en scène tout en modifiant la partie visuelle afin qu'elle soit dans son temps et non de l'épique PS2. Ainsi les proportions et l'immersion sont conservées dans ce monde étrange où les colosses sont gigantesques et certains décors sont tout aussi imposants rendant notre héros ridicule et faible face à de telles créatures et architectures. On peut assurément dire que sur le plan visuel c'est une totale réussite de la part des développeurs. Cela apporte également un confort visuel non négligeable surtout si l'on a eu l'occasion de mettre la main sur la version originale qui souffrait d'une stabilité capricieuse. Ici on fait face à un jeu qui tourne à 30fps sans aucun problème de fluidité et l'on peut même envisager cette parfaite fluidité en 60fps pour la PS4 Pro.

Au niveau du gameplay pas de changement particulier, le jeu conserve les commandes initiales. On note simplement une évolution celle de la gâchette R2 vis-à-vis de la touche R1 plus mis en retrait. Aussi on fait toujours face à ce système de commande maintenue qui peut paraît lourd au premier abord surtout que les productions actuelles font l'inverse mais cela constitue aussi un charme à cette production. C'est simplement une question d'habitude et cela n'enlève en rien la qualité de la prise en main et surtout la souplesse globale des commandes. On incarne donc notre jeune guerrier qui répond au nom de Wander et qui parcourt son périple à dos de sa jument nommée Agro. Notre but est d'éliminer les colosses, une élimination qui fonctionne en plusieurs phases. Déjà il faut repérer l'ennemi, ensuite on l'analyse et enfin on l'élimine une fois sur lui.

C'est simple d'apparence, mais ça implique un bon sens de l'observation et une bonne réflexion pour venir à bout de certains colosses qui ne se laissent pas faire que vous soyez sur eux ou face à eux. En matière d'armes, vous pouvez compter sur une épée et un arc (les flèches sont illimitées). S'il s'agit effectivement d'un monde ouvert, et d'une belle poésie interactive, n'espérez pas faire face à des PNJ au cours de votre périple, c'est vide et silencieux à quelques exceptions près (présence de quelques animaux pour une raison précise, on va y venir). Néanmoins méfiance à votre jauge de vie et d'endurance car on peut vite se faire avoir malgré cette sensation de vide et de calme... Finalement le seul reproche que l'on peut émettre concerne la gestion de la caméra toujours aussi capricieuse et mal placée dans de nombreuses situations. Rien de catastrophique mais pas encore totalement maîtrisée.

Du côté du contenu, il ne faut pas s'attendre à de miracle, comme dit dès le départ, seul l'aspect visuel fait sa révolution à l'occasion de ce remake, le reste n'évolue pas ou s'enrichit par petites touches, c'est le cas justement pour le contenu du jeu. On peut se lancer dans l'aventure en choisissant l'une des trois difficultés. C'est à vous de voir selon vos envies et attentes en sachant que la difficulté difficile n'est pas insurmontable mais implique une bonne stratégie et le moins d'erreurs possible lors des combats contre les colosses. En matière de temps de jeu, on part sur du 8-9 heures environ selon votre façon de jouer. En effet malgré l'absence de quêtes annexes, il existe deux petites activités en complément de l'aventure principale, c'est la collecte. Vous pourrez ainsi partir à la recherche de fruits pour monter votre barre de vie et partir la recherche de lézards pour monter votre barre d'endurance.

Cela peut paraître creux mais face à une telle expérience vidéoludique il est logique d'y voir une approche qui sort des codes classiques du jeu vidéo, c'est à la fois sa force et son identité. Il faut tout de même préciser quelques éléments dans le contenu en plus de quelques nouveautés. Ainsi lorsqu'on termine le jeu une première fois, on débloque un NG+ mais également d'autres modes. On pourra profiter d'un mode miroir (inversement totale du jeu, un mode anecdotique) mais aussi d'un mode Time Attack pour les différents colosses du jeu. Ce mode permet par la même occasion de nouveaux équipements pour notre héros. On note également la présence d'un mode très classique dans les productions actuelles : un mode photo. On peut ainsi se laisser tenter par des captures de cet univers terriblement séduisant jusqu'à même ajouter différents filtres si on le désire. Il faut aussi souligner que le jeu dispose d'une liste de trophées avec un trophée platine. 

Enfin on termine par la bande-son et le scénario du jeu. Vous vous doutez bien que l'histoire n'a absolument pas évolué, on ne va donc pas en dire plus à son sujet afin de vous laisser découvrir cette belle expérience qui ne devrait pas manquer de vous plaire surtout si vous aimez les expériences de jeu comme ICO ou le très récent The Last Guardian. Pour le travail sonore, comment ne pas être sous le charme du travail réalisé par Kow Otani. Sa musique s'associe à merveille avec l'univers du jeu et il va même plus loin en parvenant à rendant ses compositions très influentes sur le rythme du jeu en plus d'offrir une superbe immersion au joueur. A cette occasion, le compositeur a rajouté quelques instruments dans certains thèmes afin de rendre cette bande-son encore plus impressionnante. Sa musique est assurément épique et dégage une force monstrueuse dans les moments adéquats et s'arrête complètement pour laisser place à un silence lorsque les phases d'explorations se profilent à l'horizon. Son impact est bluffant, frissonnant même lors de certaines scènes au point d'en faire toujours une référence. 

Shadow of The Colossus démontre toute sa beauté sur PlayStation 4 grâce à un remake soigne qui fait honneur à cette production incontournable. Une expérience de jeu absolument sublime autant sur le plan visuel que sonore. Le travail d'écriture est soigné et promet de belles émotions dont il est parfois bien difficile d'expliquer avec des mots. Le gameplay peut paraître basique, et parfois même lourd par rapport aux productions actuelles mais cela constitue une nouvelle fois son charme et cela fonctionne parfaitement tout au long du périple de notre héros avec une dose de subtilité qu'on n'imagine pas avant le coup. Bref un remake qui vaut le coup d'œil pour une ultime séance de rattrapage mais aussi pour les fans de cet opus qui pourront de nouveau savourer l'aventure dans une tout autre dimension visuelle.

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Graphismes : 18/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 15/20
Bande-son : 19/20
Scénario : 18/20

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Note globale : 18/20

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