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[Test] Detroit Become Human

1 Juin 2018 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Après deux excellents opus, Heavy Rain et Beyond Two Souls, le studio Quantic Dream revient à la charge sur PlayStation 4 avec une nouvelle exclusivité : Detroit Become Human. Une longue période d'attente, 5 ans de développement pour aboutir un épisode que l'on espère tout aussi bon. On peut même espérer un peu plus avec une identité du studio encore plus profonde avec toujours plus de possibilités pour un scénario passionnant du début à la fin en plus d'être au top techniquement grâce à des outils puissants pour offrir une dimension visuelle toujours plus réaliste. Encore un coup de génie signé Quantic Dream

Avant de vraiment se pencher sur le jeu on préfère donner quelques précisions concernant ce test. En effet il s'agit d'un genre très particulier où le moindre spoil n'est pas permis au risque de gâcher l'expérience de jeu et donc la surprise de cette histoire. On va donc rester très prudent en évitant au maximum de donner des détails. C'est logiquement très délicat d'évoquer le jeu sans offrir quelques précisions sur l'aventure proposée mais on peut garantir que les lignes qui vont suivre ne contiennent pas d'éléments majeurs par rapport à cette nouvelle aventure. Vous pouvez donc poursuivre sans craindre d'en apprendre un peu trop sur ce nouvel épisode. Chaque épisode du studio est synonyme d'une claque visuelle. Même en sachant d'avance où l'on met les pieds, on arrive à être surpris et même bluffé par la performance technique de cette nouvelle aventure qui ne manque absolument pas de charme. Le nouveau moteur graphique du studio fait des merveilles pour aboutir à une réalisation absolument somptueuse.

La motion capture, une technique qui colle à la peau du studio, est toujours aussi incroyable pour nous offrir des personnages d'un réalisme saisissant. Le soin offert aux visages des protagonistes est vraiment impressionnant autant sur les textures, la modélisation ou les animations. Un constat similaire sur l'environnement du jeu qui est à la fois vivant et plein de détails. La direction artistique est excellente et nous plonge en 2038 dans la ville de Detroit où les humains cohabitent avec les androïdes. D'ailleurs on félicite un aspect technique où beaucoup de jeux se cassent les dents : la synchronisation labiale. Quasiment parfaite en VO, elle est déjà très correcte en VF par rapport aux productions actuelles. En tout cas l'univers du jeu est varié, coloré et simplement brillant sur les deux consoles, la PS4 et la PS4 Pro. Evidemment avec le modèle Pro, on pousse le jeu à son maximum avec un affichage 4K et le HDR activé. Visuellement c'est compliqué d'émettre une critique valable si ce n'est peut-être la rigidité de certaines animations, un petit défaut récurrent dans les productions du studio.

Si l'on est extrêmement vigilant sur ce que l'on avance dans le test afin de ne pas commettre le spoil, on peut assurément avancer que cette nouvelle production se rapproche nettement plus d'Heavy Rain que de Beyond Two Souls sur de nombreux points. La preuve la plus évidente, c'est la mise en scène de plusieurs personnages différents qui vont subir une connexion au fil de l'aventure. On passe d'un personnage à un autre avec une ligne directrice stricte, on revient avec cet épisode sur une narration chronologique des évènements. C'était le cas sur Heavy Rain mais pas dans Beyond Two Souls d'où le rapprochement évident avec Heavy Rain, pour notre plus grand plaisir. La prise en main est simple et rapide, rien de surprenant compte tenu du genre proposé. D'ailleurs le gameplay n'est pas une révolution, il se contente d'approfondir son concept et d'offrir quelques nouveautés pour varier les plaisirs, cela fonctionne parfaitement. On fera donc face à plusieurs personnages où l'on sera plongé dans de l'exploration, de l'action mais aussi des enquêtes dont le fonctionnement s'inspire de la série Batman Arkham.

En effet il sera possible de procéder à une observation précise de certaines scènes de crimes en déplaçant un pointeur vers plusieurs zones pour collecter des indices et ainsi reconstituer l'événement en 3D. Une fois la reconstitution effectuée, on observe encore et encore pour obtenir tous les détails pertinents pour obtenir une piste. Ce système n'est pas spécialement original mais il a le mérite de varier les plaisirs au cours de l'histoire et surtout d'enrichir le gameplay qui peut paraître pauvre pour certains joueurs. En effet au-delà de ces séquences, le jeu se résume souvent à des QTE au cours des phases d'explorations et d'actions mais aussi à des choix lors des nombreux dialogues du jeu. On est bel et bien toujours face à un film interactif qui comporte plusieurs noeuds et dont vos choix influencent le chemin de l'histoire. Dans ce domaine, les développeurs vont encore plus loin dans cette production en proposant un nombre impressionnant de noeuds scénaristiques possibles, on peut d'ailleurs observer toutes les possibilités à chaque fin de chapitre afin d'avoir du recul sur le nombre d'issus possibles au cours d'un chapitre.

Contrairement à Heavy Rain où les choix à faire étaient très explicites et permettaient donc d'avoir une bonne idée de la suite des événements, c'est plus compliqué de jouer l'anticipation dans cette aventure. En effet on est souvent surpris de l'importance de certains choix qui pouvaient paraître presque anecdotique lors de la première lecture. Cela force l'immersion du joueur et nécessite une implication plus rigoureuse afin de réellement avoir un joueur acteur et non spectateur. Le jeu tente d'échapper à toutes les lourdeurs possibles afin de conserver un bon rythme tout au long de l'aventure. Ainsi, si vous ne parvenez pas à poursuivre facilement l'histoire, la touche R2 de votre manette vous permet de voir facilement et rapidement les éléments du décor et les personnages importants pour poursuivre dans la bonne direction, ceux-ci passent en surbrillance. En matière de critique, on pourra faire la même qu'Heavy Rain, la maniabilité des différents personnages peut sembler un peu lourde mais d'un degré inférieur tout de même.

Du côté de la durée de vie, on pourrait logiquement avoir quelques craintes au sujet d'un tel jeu. En effet un film interactif ne paraît pas très solide pour offrir une rejouabilité sur le long terme. Pourtant Quantic Dream démontre le contraire et tente justement d'effacer ces craintes pour faire la différence par rapport au travail de Telltale Games qui offre quelques choix mais insuffisants pour bonne rejouabilité. Ici on fait face à une plus grande profondeur au point de parler d'arbres scénaristiques pour l'ensemble des chapitres du jeu. C'est la production du studio qui contient le plus de possibilités, avec une pertinence variable mais toujours sympathique à découvrir. On souligne de nouveau l'excellente idée des développeurs d'intégrer un aperçu du potentiel scénaristique de chaque chapitre en affichant toutes les branches possibles avec une couleur pour le choix effectué et le reste en gris. On peut relancer les chapitres sans forcément reprendre du début à la fin l'intégralité de l'aventure, on gagne donc considérablement en souplesse.

Même si cela dépend de votre rythme personnel, le jeu nécessite environ entre 10 et 15 heures pour boucler l'histoire complètement une première fois, cela correspond à une trentaine de chapitres. On se répète mais en plus d'un thème maîtrisé, les situations seront variées autant dans la mise en scène que dans le gameplay et ceci pour l'ensemble des protagonistes mis en avant au cours de l'histoire. On note aussi la présence de magazines tout au long du jeu qui se présente comme l'élément qu'il faudra chercher et collectionner tout au long du jeu. Ce n'est pas simplement un moyen facile d'enrichir le jeu et le gameplay puisque ceux-ci apportent des précisions au niveau de l'univers du jeu. Contrairement à Beyond Two Souls, les personnages que l'on incarne sont susceptible de mourir selon nos choix. Cela renforce ainsi la concentration et l'implication du joueur dans chaque dialogue, chaque choix et chaque action que l'on pourra faire au cours de l'histoire.

On gagne aussi en pression et en stress selon les situations ce qui permet une nouvelle fois d'apporter toujours plus d'immersion. Afin de séduire un public plus large et donc des attentes légèrement différentes lorsqu'on aborde un film interactif de ce niveau en jeu vidéo, on pourra choisir de lancer l'histoire de deux manières différentes. En effet, deux modes de jeu sont proposés : occasionnel et expérimenté. L'un permet de simplifier encore plus les commandes tandis que l'autre mode sera bien moins tolérant si vous venez à échouer dans une séquence. On peut féliciter la mise en place d'une telle sélection même si pour certains joueurs, ce choix de mode reste anecdotique puisque le mode expérimenté est largement appréciable et confortable pour la très grande majorité des joueurs.

Avec une telle prestation, on espérait une bande-son à la hauteur et on peut affirmer que c'est effectivement le cas. Les développeurs soignent énormément le traitement sonore de cette nouvelle aventure pour le plus grand plaisir de nos oreilles. Que ce soit au niveau des différents thèmes musicaux, des bruitages ou des doublages, c'est une immense réussite. D'ailleurs le jeu se paye non pas un mais trois compositeurs pour un résultat envoûtant où chaque protagoniste est accompagné à merveille sur le plan sonore. On l'a dit tout au début, la synchronisation labiale est à la hauteur avec un résultat correct pour la VF et quasiment parfait pour la VO. Les doublages Français sont soignés et s'associent parfaitement avec les différents personnages du jeu mais il faut tout de même avouer que la prestation en VO est supérieure.

Pour la partie scénaristique, on va se taire et répéter quelques éléments. Le jeu se situe à Detroit en 2038 où les humains cohabitent avec les androïdes. Des événements vont se produire afin de prendre du recul sur la place des androïdes dans la société par rapport aux humains et des impacts qui résultent de cette nouvelle dimension. On peut en tout cas affirmer que l'histoire est bien écrite et passionnante du début à la fin avec donc plusieurs personnages et donc plusieurs histoires dont la connexion va se faire progressivement à l'image d'Heavy Rain. On ne commente pas les fins pour ne pas donner d'indices sur la qualité et le degré de surprise. De toute manière, face à une telle production, les fins divises systématiquement les joueurs. On peut moins dire que ce n'est pas mauvais sur le plan de l'écriture pour l'ensemble des situations. A vous d'en juger selon vos attentes.

Detroit Become Human démontre l'immense talent du studio Quantic Dream. Une nouvelle aventure passionnante avec un thème captivant et maîtrisé. Cette nouvelle production est également synonyme de vitrine technologique avec une dimension technique qui repousse toujours plus loin les limites de la console de Sony pour produire des personnages affolant de réalisme. Ce n'est pas une révolution pour autant en matière de gameplay. Cela signifie que si vous n'avez pas accroché à Heavy Rain ou Beyond Twol Souls, il est peu probable que cette aventure soit à votre goût malgré des efforts pour rendre le jeu toujours plus complet, varié et agréable manette en main. En tout cas c'est une immense réussite de la réalisation à la bande-son en passant par le scénario, le gameplay et le contenu du jeu. Un peu plus de 10 heures avec une rejouabilité très intéressante et surtout agréable grâce à de bonnes idées mises en place. Un conseil, laissez-vous séduire par cette belle histoire.

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Graphismes : 18/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 18/20
Scénario : 17/20

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Note globale : 17/20

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