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[Test] Call of Duty Modern Warfare

6 Novembre 2019 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests PS4

Comme chaque année, la licence Call of Duty s'offre un nouvel épisode. Cette année, c'est au tour du studio Infinity Ward de proposer un nouvel opus. Une année très spéciale puisqu'il s'agit d'une forme de reboot de l'un des épisodes les plus appréciés de la série : Call of Duty : Modern Warfare. Oui c'est bel et bien le nom de ce nouvel épisode qui décide de retourner aux sources et à la grande époque de la licence après des tentatives peu séduisantes avec Call of Duty Ghosts et Call of Duty Infinite Warfare. Le style futuriste ne colle pas aussi bien à la licence qu'une approche réalise avec une histoire dans l'air du temps. C'est justement sur cette intention que les développeurs se positionnent à l'occasion de ce reboot. Un choix payant ? 

Visuellement on peut affirmer que cette année, on distingue enfin une vraie évolution. Attention il y a encore une marge de progression mais par rapport aux derniers opus de la série, on note de vrais progrès. Un gain visuel forcément bénéfique à l'histoire et ses nombreuses cinématiques en plus de l'environnement et des différents protagonistes. On a donc le droit à la mise en place d'un nouveau moteur graphique qui rend tout de suite l'univers du jeu nettement plus propre et agréable à l'oeil. C'est clairement le plus joli épisode de la série avec une dimension technique à la fois en hausse et surtout plutôt bien maîtrisée.

En effet si l'on apprécie la finesse des textures, la qualité de la modélisation, des animations, on ne subit pas pour autant une avalanche de bugs même si quelques soucis visuels pourront intervenir (bugs d'affichage avec des réactions étranges de certains objets du décor ou de l'IA). On gagne en réalisme et en immersion grâce aussi à une superbe palette de couleurs, un excellent travail au niveau de la lumière ou encore la présence de nombreux effets visuels (fumée, flamme, particule). 

Une crédibilité en hausse par le soin apporté aux différents personnages avec des animations fluides et une modélisation plus réaliste des visages. Forcément avec de tels progrès, les cinématiques prennent une nouvelle dimension offrant une mise en scène renversante et un spectacle génial. C'est dynamique, vivant et surtout dans un rythme toujours soutenu. L'histoire n'est que plus captivante même si le charisme de certains personnages manque à l'appel.

Heureusement cette petite faiblesse est compensée par certains protagonistes plus percutants comme une certaine Farah Karim qui se présente comme la belle surprise de cette histoire. Sans aller jusqu'à dire que la finition est irréprochable, loin de là, on tient tout de même une production très propre dès sa sortie avec une vraie évolution visuelle et des efforts à tous les niveaux pour rendre l'ensemble beaucoup plus crédible et réaliste. Concernant l'interface, rien de particulier, la présentation s'inscrit dans la continuité.

Si l'aspect visuel évolue (et dans le bon sens !), il ne fallait pas s'attendre à une révolution du côté du gameplay, bien au contraire, on est plutôt dans l'esprit d'un vrai retour aux sources et nul doute que les joueurs apprécieront surtout ceux en quête d'un FPS au gameplay classique mais maîtrisé. La prise en main est excellente d'autant que l'histoire participe à sa manière en montrant quelques possibilités au niveau des armes et gadgets sans forcément mettre en scène un tutoriel, largement dispensable dans un tel jeu. En tout cas on apprécie cet équilibre qui correspond mieux à la série avec une forte diminution de la verticalité et surtout un rythme dynamique mais plus posé que les derniers volets. On avait atteint un point de rupture avec les joueurs qui volent, marchent sur les murs et dont les déplacements étaient d'une vitesse abusive et grossière.

On revient à une formule traditionnelle mais tellement meilleure qu'il n'y a plus de doute sur l'orientation de la série, nettement plus à l'aise dès qu'il s'agit d'une expérience de jeu réaliste. Mais là aussi plutôt que de revenir à une ancienne formule, les développeurs cherchent à offrir quelques nouveautés avec des petits ajouts, légers mais efficaces. On peut désormais poser son arme sur n'importe quelle surface, mur ou rebord, dans l'environnement. Cela fixe l'arme pour offrir un énorme gain en matière de stabilité dans les tirs mais aussi dans votre couverture en tirant. Un atout offensif non négligeable mais qui forcément implique une petite faiblesse, celle de la mobilité. Il faudra donc faire le bon choix selon la situation car cet atout peut très vite se retourner contre vous.

Autre aspect sympathique, la possibilité de recharger une arme tout en ayant le regard dans le viseur. C'est plutôt anecdotique mais cela produit son petit effet et surtout ça contribue une nouvelle fois à l'immersion du joueur et le réalisme du jeu. Ce n'est pas une nouveauté mais un retour en arrière, contrairement à Call of Duty Black Ops 4, le système de santé repasse à une approche à l'ancienne, celle de patienter quelques secondes sans subir de dégâts pour retrouver sa vie. Là pour le coup, ce n'est pas un élément réaliste mais ça respecte l'idée de retrouver une formule efficace et qui fonctionnait plutôt bien à travers les épisodes de la série avant l'arrivée du changement impliquant d'agir pour regagner de la santé. Sur le plan technique si l'IA est parfois surprenante dans son comportement, un éternel aspect perfectible décidément, on veut surtout parler de la souplesse dans les commandes du jeu.

En effet cet épisode est très ouvert aux différents périphériques et ceci peu importe le support. Si vous jouez sur console de salon, vous pourrez parfaitement brancher en USB un clavier avec une souris. Le jeu reconnaît immédiatement le changement de matériel et surtout il propose la même richesse qu'un PC dans la configuration des commandes. Enfin, la partie personnalisation des armes est toujours de la partie et surtout toujours aussi riche. Chaque arme peut être customisée dans le détail (poignée, crosse, canon) avec de nombreux accessoires (peintures, décorations, stickers) au point de rendre chaque arme quasiment unique surtout avec la richesse cosmétique offerte par ce nouvel épisode grâce à un modèle économique différent, on va l'expliquer un peu après.

Mais avant de parler de ce nouveau modèle économique qui semble intéressant et confirme les bons choix réalisés sur ce reboot, on va d'abord aborder le contenu du jeu que ce soit pour la partie solo ou multijoueur. Oui, c'est le retour d'une campagne solo et elle vaut clairement le détour. C'est simple, efficace et surtout l'histoire tente de traiter au mieux des sujets actuels. Cette campagne s'étend sur 14 missions explosives avec pas mal de passages marquants pour un total de 6-7 heures de jeu environ. C'est très court et donc frustrant car la qualité est bien présente avec une belle variété dans la mise en scène. C'est scripté, dirigiste mais aussi spectaculaire, dommage que la fin arrive si vite. Les développeurs y vont très fort sur l'histoire tout en se risquant à choquer ou diviser certains joueurs sur les positions prises à travers l'histoire et la façon de mettre en scène.

Malgré une approche agressive, les développeurs laissent le joueur libre de voir ce contenu choquant ou non par l'intermédiaire d'une option avant de commencer la campagne. On apprécie sincèrement le retour de ce mode solo qui permet de varier les plaisirs avec le multijoueur qui reste tout de même le coeur de la licence. Avant de donner quelques détails sur les différents modes proposés, on pourra déjà dire que la partie multijoueur comporte 21 cartes au lancement du jeu avec 4 cartes qui proposent une variante nocturne. Maintenant la qualité de certaines cartes est discutable et surtout ce chiffre est un total de l'ensemble des modes. En effet certaines cartes ne sont pas forcément disponibles dans l'ensemble des modes de jeu. Du coup si ce chiffre semble confortable au premier coup d'oeil, on va vite se rendre compte que certains modes de jeu pourront paraître assez répétitifs au niveau des cartes car pas forcément aussi nombreuses que prévu.

On commence par parler d'un nouveau mode : le mode Guerre terrestre (Ground War). Ce mode s'inspire clairement de la concurrence (Battlefield) avec son mode Conquête sauf que forcément malgré de belles intentions, la formule ne fonctionne pas aussi bien. On pourra donc découvrir 3 cartes différentes pour ce mode dont les dimensions sont immenses de quoi surprendre les habitués de la licence. Il est question de parties avec 64 joueurs maximum sous la forme de 2 équipes de 32 joueurs. Les véhicules sont de la partie et en matière d'objectifs, on peut considérer qu'il s'agit d'un mode domination à grande échelle où le but est de contrôler des zones repérées par un drapeau. Si l'idée d'un tel mode est intéressante, on note tout de même quelques petites erreurs qui montrent bien que les développeurs s'inspirent du concept.

Par exemple si les véhicules sont présents, cette partie ne dégage pas autant de richesse et de technique que la concurrence avec en plus une conduite lourde qui manque de précision. Alors effectivement le jeu compense avec une verticalité qui offre de jolis duels de snipers mais il ne faut pas oublier qu'il y a une dimension d'équipe dans un tel mode et cette dimension est maladroite si ce n'est même inexistante. Il est impossible d'organiser l'équipe en donnant des indications à son escouade. Le joueur réapparaît et fonce vers l'objectif sans trop de réflexion, la notion de chef d'escouade est donc aussi absente. Pour une première tentative, c'est intéressant et amusant mais il faudra patienter pour vraiment faire face à un mode complet et cohérent par rapport aux objectifs. En plus de cette nouveauté, on retrouve évidemment les modes classiques de la série : Match à mort en équipe, Recherche et Destruction, Quartier Général, Domination ou encore Mêlée générale.

On confirme également la présence de modes Hardcore dans la plupart des modes et dont le principe est toujours le même : pas de kill cam, pas de mini-carte, une mort plus rapide des joueurs et surtout le tir allié activé. Au rayon des nouveautés, on pourra découvrir le mode Cyberattaque qui offre des parties en 6vs6. Une bombe est placée au centre de la carte, les joueurs doivent récupérer celle-ci et surtout l'enclencher dans le camp adverse tout en s'assurant sa sécurité jusqu'à la fin du compte à rebours. c'est un mélange de plusieurs modes qui fonctionne bien et dont la réanimation alliée est possible. Autre mode original, le mode Escarmouche. Celui-ci met en scène deux équipes de deux joueurs sur des cartes beaucoup plus petites. L'équipement est prédéfini ce qui signifie qu'il faudra montrer une force d'adaptation, une grande polyvalence et surtout une coopération sans faille.

Un mode qui vaut le détour pour une partie des joueurs capables d'afficher une cohésion d'équipe et surtout très à l'aise avec la plupart des équipements du jeu. Mention spéciale aux cartes nocturnes qui offrent une ambiance et une approche différente : lunette de vision nocturne, visée laser ou encore destruction des sources lumineuses pour une stratégie parfois payante. Et la coopération alors ? Pas de mode zombie à l'horizon et c'est normal, on retrouve ce mode sur les productions de Treyarch. Ici, dans une parfaite cohérence de vouloir faire un reboot, on retrouve les fameuses opérations spéciales. Actuellement il existe 4 opérations spéciales scénarisées qui demandent l'exécution de divers objectifs à travers des parties jusqu'à 4 joueurs. 

Classique mais efficace et surtout avec un très bon challenge. On pourra seulement reprocher à l'IA d'être très moyenne au niveau des déplacements en se contenter de foncer sur les joueurs la plupart du temps. Si les quatre joueurs sont au sol, c'est la fin de la partie, autrement en cas de mort et après un petit chrono, vous pouvez revenir dans le feu de l'action. Ce mode partage la même progression que le mode multijoueur classique, vous pourrez donc retrouver les divers éléments débloqués. Une formule qui fonctionne bien, sans surprise, avec le retour du célèbre mastodonte quine fait toujours pas de cadeau avec sa sulfateuse. Enfin pour finir cette grosse parenthèse du contenu, on pourra déjà souligner l'absence de season pass.

En effet cette année le jeu change légèrement son modèle économique au niveau du contenu avec la présence d'un battle pass qui mise sur le cosmétique comme un grand nombre de free-to-play. Si cette approche reste toujours discutable, l'effort est appréciable et déjà plus convaincant. Deuxième point qui mérite votre attention, le jeu est jouable en cross-play entre les versions PC, PlayStation 4 et Xbox One. Cela signifie que votre sauvegarde est associée à un compte Call of Duty. Cela permet donc de profiter son équipement d'une plateforme à une autre sans problème. Il ne faut pas oublier de parler de la bande-son du jeu qui cette année s'offre un joli résultat. Un soin important qui suit la logique de ce reboot, celui du réalisme et de l'immersion.

On peut donc profiter d'une belle ambiance musicale mais surtout d'un très bon travail au niveau des bruitages et ça fait vraiment son petit effet que ce soit dans la campagne ou dans le multijoueur. Des bruitages percutants où chaque arme dispose de son propre rendu, un vrai régal. Aussi, le son produit par votre tir sera complètement différent selon votre localisation. C'est-à-dire qu'avec une même arme, le son ne sera pas le même si vous êtes dans un échange de tirs à l'intérieur d'un bâtiment ou à l'extérieur, un excellent souci du détail de la part des développeurs. Enfin, on apprécie la présence d'un doublage Français de qualité dans l'ensemble, même si une nouvelle fois, la version originale se montre tout de même encore plus convaincante.

On termine par le scénario de ce reboot qui ne laisse pas indifférent. Une fiction qui cherche à coller avec la réalité sur des thèmes forts comme le terrorisme. C'est plus froid et plus sombre que les épisodes précédents qui cherchaient plutôt le spectacle dans la mise en scène. On aura tout de même le droit à quelques scènes marquantes ou choquantes selon votre appréciation. L'écriture est intéressante mais peut-être un peu maladroite lors de certains passages. Heureusement si de nombreux protagonistes manquent de charismes et de fraîcheur, on relève quelques belles prestations comme Farah Karim ou Captain Price.

On ne va pas trop insister sur le scénario pour ne pas donner des éléments trop précis, mais sachez que l'on se retrouve dans une fiction qui tente de coller avec la réalité avec des scènes parfois très fortes en matière de violences. Si les noms des groupes et pays sont inventés pour l'occasion, l'histoire gagne en crédibilité par rapport aux récents opus beaucoup plus fantastiques dans le déroulement et le fond de l'histoire. En tout cas le choix de ce nouveau virage colle beaucoup mieux à un épisode "Modern Warfare" et permet ainsi à ce reboot de gagner encore une fois en crédibilité et en qualité. 

Call of Duty : Modern Warfare est une bonne surprise. On retrouve enfin un vrai bon épisode de la part d'Infinity Ward. Après plusieurs épisodes aux approches douteuses dans le gameplay, le retour aux sources était nécessaire et c'est franchement très bon. Visuellement en progrès, le jeu affiche un gameplay maîtrisé, un contenu solide, une bande-soin soignée et un scénario qui pourra diviser mais reste tout de même intéressant. Si les nouveautés au niveau du gameplay sont approuvées, celles du contenu se montrent encore perfectibles à l'image du mode Ground War dont l'intention est bonne mais qui mérite quelques ajustements pour atteindre un résultat aussi bon que la concurrence. La disparition du season pass pour un battle pass fait partie de la liste des choix forts de ce reboot qui devrait à coup sûr séduire les joueurs. Vous l'aurez compris, on retrouve enfin un FPS d'un très bon niveau.

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Graphismes : 16/20
Gameplay : 16/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 17/20
Scénario : 13/20

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Note globale : 16/20

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