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[Test] Samurai Warriors 5 (Switch)

29 Juillet 2021 , Rédigé par jeuxvideo-world Publié dans #Tests Switch

Après une longue attente de 7 ans, la série Samurai Warriors s'offre enfin un nouvel épisode. En cette fin de mois de juillet 2021, le 27 pour être précis, c'est effectivement la sortie de Samurai Warriors 5. Un nouvel épisode développé par le studio Omega Force et édité par Koei Tecmo. Une association classique pour ce musou (ou beat'em all sur un champ de bataille si vous préférez) qui, on l'espère, va proposer quelques nouveautés ou même surprises pour récompenser cette attente. Ce nouvel opus débarque sur PlayStation 5, PlayStation 4, PC, Xbox One, Xbox Series et enfin Nintendo Switch. C'est justement sur la version Nintendo Switch que l'on va se concentrer. Une attente récompensée ou un nouvel épisode timide ?

Ce cinquième opus incarne un virage pour la série, il suffit de quelques minutes pour découvrir une nouvelle approche artistique qui colle à merveille à la licence. Sur le papier, cette nouvelle direction pouvait laisser penser à des intentions douteuses, celle d'un choix facile où le cell-shading serait utilisé comme un cache-misère. Si l'on peut toujours avoir un doute sur certains aspects, il faut de tout de même avouer que ce nouveau style fonctionne à merveille. Cette nouvelle patte artistique dégage d'abord un sentiment de progression et de bon goût surtout par rapport au sujet traité, celui du Japon féodal. L'aspect réaliste, des anciens opus, n'était pas désagréable mais la partie technique avait des difficultés à suivre affichant à chaque épisode un certain retard par rapport à son époque.

Ce nouveau style nous semble plus approprié pour la licence rappelant un côté cartoon. C'est même plus complexe, il est question d'un mélange étonnant à la fois rappelant l'animation japonaise mais aussi la peinture. Les personnages que l'on peut contrôler s'offrent d'ailleurs un soin particulier qui renforce le charisme du casting même si cette révolution implique un roster réduit par rapport aux autres opus (quasiment deux fois moins de protagonistes). Les mouvements et attaques des personnages sont eux aussi particulièrement soignés et offrent un joli rendu avec ce nouveau visuel. On note aussi un joli travail sur les effets visuels dont la lumière. Les décors quant à eux profitent moins de ce changement, les arènes sont encore un peu vides et les environnements pas toujours inspirés avec un manque de détails.

On souligne également que le level-design est encore assez simpliste. On précise d'ailleurs que la formule est classique au niveau du terrain de jeu. Contrairement au dernier Dynasty Warriors qui tentait la formule du monde ouvert, ce nouvel opus de la série Samurai Warriors reste sur un schéma classique de zones fermées avec des objectifs précis et des retours au menu. Une transition parfaite pour signaler la présence de temps de chargement forcément un peu nombreux sous un tel format et surtout un peu trop long à notre goût. Le lancement d'une mission est synonyme d'une attente que l'on peut comprendre et accepter mais qu'on aimerait plus court. Avant d'aborder la partie technique du jeu, deux précisions supplémentaires, la première concerne le mode portable de la Nintendo Switch, comme bien souvent c'est dans cette façon de jouer que le jeu nous fait la plus belle impression.

On pouvait craindre avant le coup un manque de lisibilité notamment en concerne la carte. Elle est effectivement petite mais cela ne pose pas de problème majeur à la lecture de celle-ci. On précise aussi l'une des nouveautés importantes de cet opus : la présence de la traduction Française. Jusqu'à présent l'aspect rédhibitoire pour se plonger dans la série pour de nombreux joueurs, c'était cette fameuse absence de traduction française. C'est désormais de l'histoire ancienne, ce confort désiré est désormais une réalité de quoi augmenter ses chances de s'ouvrir à un public plus large. On en vient à la partie technique de cette version Nintendo Switch. On craignait que cette version Switch offre une expérience de jeu délicate en réalité, on est agréablement surpris.

Le jeu se montre parfaitement fluide et stable, les ralentissements sont très rares et légers, compte tenu du style du jeu c'est déjà une victoire. Le décor se charge totalement sans le moindre problème et la distance d'affichage est très satisfaisante, le jeu ne souffre pas particulièrement de clipping, une autre victoire sur ce point. Attention ce n'est pas non plus une démonstration technique, la preuve avec la présence d'aliasing. Certaines animations sont encore rigides notamment celles des adversaires, les personnages que l'on incarne s'en sortent beaucoup mieux. Il apparaît clairement que la volonté des développeurs étaient d'abord d'offrir une expérience de jeu confortable avec une très bonne fluidité tout en proposant une nouvelle direction artistique. Sur ce point c'est une réussite en sachant que le jeu en mode portable s'en sort mieux, les défauts paraissent moins évidents.

On passe maintenant au gameplay qui n'aborde pas spécialement une révolution aussi forte que la partie visuelle. Au contraire, les développeurs consolident les bases de cette formule à la fois addictive et répétitive. On peut déjà rappeler le principe du musou. Il s'agit donc d'incarner un puissant guerrier qui va remplir des objectifs dans des zones ouvertes. Cette zone correspond à un champ de bataille où l'on affronte des hordes d'ennemis, du simple soldat à des adversaires plus coriaces comme les capitaines, les généraux... En plus des objectifs principaux, des objectifs secondaires seront de la partie, il faudra faire preuve de curiosité car c'est en explorant qu'on découvre ces tâches additionnelles.

En dehors d'une violence évidente et d'une démonstration de force et de puissance, un musou est synonyme de déplacements fréquents. On pourra courir à vive allure mais aussi profiter d'un cheval avec la possibilité de réaliser des attaques tout en restant sur sa monture. Vous l'aurez compris, le genre affiche un certain dynamisme en plus d'un côté jouissif évident. Il est question d'un très bon sentiment de progression sur lequel on reviendra un peu plus tard. On va déjà faire un point sur le potentiel de votre personnage sur le champ de bataille en matière d'attaques. On a déjà des attaques classiques, toujours aussi complémentaires l'une permet de réaliser des coups rapidement à une bonne vitesse tandis que la seconde attaque mise sur les dégâts. L'idée est de réaliser des combos en enchaînant plusieurs attaques rapides pour finir avec une attaque de chargée par exemple.

Si l'on ne charge pas, cela donne tout de même une attaque fulgurante. Il est aussi question de techniques spéciales que l'on déclenche facilement (on maintient une touche et on sélectionne une technique) et qui sont propres à chaque personnage. Le jeu ne s'arrête pas là et met en place deux jauges. La première jauge à remplir concerne la fameuse attaque musou, une attaque spéciale redoutable que l'on peut d'ailleurs déclencher en duo et dont la mise en scène est toujours aussi soignée. La seconde jauge est la jauge d'ardeur. Dès qu'elle est pleine, et une fois activée, on bascule en mode fureur qui permet d'augmenter sérieusement la force et la vitesse des attaques. Il faut avouer qu'il se dégage un style vraiment classe des différents mouvements et animations proposées pour l'ensemble du casting même si celui-ci est plus faible que les opus précédents.

D'ailleurs au niveau des mouvements si l'on a mentionné la notion de monture, il faut aussi rappeler que l'on peut réaliser des sauts, des gardes, des esquives ou encore verrouiller un ennemi, vous l'aurez compris les possibilités sont nombreuses sur le champ de bataille. En parlant de verrouillage, il faut évoquer la performance mitigée de la caméra. En effet selon les situations, il arrive de faire face à une mauvaise gestion de la caméra, ce n'est pas trop pénalisant mais en fonction de certaines actions et zones, il peut y avoir quelques petits soucis au niveau du placement. Il faut évidemment faire un point sur le contenu du jeu. Là aussi, pas de révolution particulière mais l'ensemble est costaud et devrait ravir les joueurs.

On le répète, le casting est moins important que d'habitude mais cela ne l'empêche pas d'offrir une belle richesse avec notamment des nouveaux personnages (Koga Mitsuki, Kazuuji Nakamura, Toshimitsu Saito). Cela porte donc à 27 personnages jouables, un chiffre amplement suffisant pour varier les plaisirs. Pour une fois, les développeurs misent sur le soin accordé aux personnages (réalisation, techniques) plutôt que de chercher le record du nombre de personnages jouables avec le danger de proposer des personnages souvent trop proches. Au niveau des armes, il en existe une dizaine (lance, gantelet, chaîne, katana, double lame...). Une arme peut être utilisée par l'ensemble du casting sans aucun problème. La notion de maîtrise d'arme est évidemment de la partie, plus elle est importante et plus les possibilités sont nombreuses avec des combos qui deviennent longs et dévastateurs.

Avant d'aborder les deux modes de jeu, on va revenir en détail sur la belle progression offrant une gestion riche et intéressante. On pourra découvrir la présence d'un dojo qui permet d'entraîner les personnages que l'on n'utilise pas, ou pas très souvent, sur le terrain. Il sera possible, grâce à l'expérience cumulée après les batailles, d'augmenter les niveaux des personnages ainsi que la maîtrise d'arme (expérience dédiée pour cette dernière). Il sera aussi possible d'améliorer les statistiques de son personnage grâce à un arbre de compétences passives. Après chaque bataille, on gagne de l'expérience mais aussi des points de compétences. Ceux-ci sont communs à tous les personnages, libre à vous d'organiser votre attribution. Ces compétences permettent d'augmenter l'attaque, la défense, la vitesse... 

En plus du dojo, on trouve plusieurs boutiques : magasin, forge et écurie. Le magasin est simple et efficace, il propose à l'achat différents éléments comme des matériaux ou des gemmes par exemple. Pour la forge, on pourra renforcer (à l'aide des gemmes) ou démanteler ses armes. Enfin pour l'écurie, il sera possible de changer de monture, en effet les chevaux possèdent des statistiques différentes selon vos besoins en sachant qu'il est aussi question de niveaux et de compétences. Un entraînement est possible sous la forme d'exercices. Enfin chaque structure possède un système d'évolution sous forme de niveau. Une amélioration possible à condition de posséder de l'argent et les ressources nécessaires dont l'acquisition de certaines s'effectue dans un mode précis.

Ces améliorations permettent d'obtenir des bonus et d'augmenter les performances des fonctionnalités de chaque structure. On en vient maintenant aux différents modes de jeu, le jeu propose 2 modes dont la qualité ne manque pas. Le premier n'est pas une surprise, il s'agit d'un mode histoire où l'on profite de deux trames scénaristiques, une trame majeure qui se concentre sur Nobunaga Oda et une trame un peu moins importante qui met en lumière Mitsuhide Akechi. La campagne principale s'étale sur 6 chapitres qui représentent les moments marquants de la vie de Nobunaga. Il faut compter entre 15 et 20 heures maximum pour venir à bout de cette trame en prenant son temps. Chaque chapitre est synonyme de plusieurs missions qui mettent en scène de célèbres batailles avec l'intervention de nombreux protagonistes. 

Le contenu est classique avec une série d'objectifs et des conditions spécifiques au cours de chaque mission. L'une des forces de ce nouvel opus est sa capacité à offrir un second mode de jeu à la fois intéressant, différent et solide. Il s'agit du mode Citadelle dont le but est d'assurer la protection d'un château face aux vagues d'ennemis. Il faut tenir jusqu'à la fin du chrono, ou éliminer l'ensemble des ennemis, avec toujours la présence d'objectifs. Une jauge de vie du château permet de situer l'état des défenses de celui-ci. Les parties ne sont pas spécialement longues, pas plus de 10 minutes, avec un système de rang selon le score réalisé.

C'est dans ce mode que l'on peut obtenir des matériaux spécifiques à la progression des différentes structures, il est donc indispensable d'y faire un tour de temps en temps et de réaliser un bon score pour profiter du système de progression des différents bâtiments. Ce nouvel épisode séduit également au niveau de son contenu grâce à la présence de la coopération en ligne et en local ! Un retour que l'on apprécie et que l'on félicite de la part des développeurs. Concernant la coopération en local, elle possède évidemment ses limites sur la Nintendo Switch. La séparation de l'écran de manière horizontale laisse place à une lisibilité réduite de son côté et donc de l'action, de la carte en plus de réduire sérieusement les performances techniques.

Cela reste parfaitement jouable avec toujours cette qualité en matière de fluidité constante mais il faudra accepter une résolution revue à la baisse avec moins d'effets visuels et par exemple une distance d'affichage encore plus réduite. Ceci dit, on apprécie tout de même l'effort de proposer un aspect multijoueur. Au niveau de l'ambiance, les développeurs réalisent de bons choix pour une belle prestation sonore. On pourra écouter une bande-son qui colle parfaitement avec l'univers japonais grâce à la présence de musiques traditionnelles. Des thèmes musicaux qui respectent l'univers du jeu. Auparavant on pouvait aussi profiter de styles différents avec un petit penchant pour la musique électronique qui n'est pas reconduite dans cet opus.

S'il y a une cohérence et une belle ambiance, on note par contre une petite forme de répétitivité en misant la partie musicale sur un thème précis plutôt qu'un mélange de différents genres même si une touche très légère de rock fait son apparition. Pour les voix, le jeu nous propose logiquement un excellent doublage japonais, on ne pouvait espérer mieux pour une telle licence. On rappelle également la présence de sous-titres français, un effort une nouvelle fois que l'on félicite pour ce cinquième opus. Enfin on termine par quelques mots au sujet du scénario de ce nouvel épisode. Malgré un côté un peu caricatural, l'histoire proposée est vraiment intéressante. On y redécouvre la période historique du premier opus de la licence.

Cette période et ces protagonistes sont souvent mis en avant à travers différents comme le manga par exemple. Ici on se concentre donc sur une partie précise de l'histoire du Japon, durant l'ère sengoku, avec comme personnages principaux le duo Nobunaga Oda et Mitsuhide Akechi, deux généraux samouraï. L'histoire met en avant des guerres de clans comme point de départ pour ensuite afficher le personnage Nobunaga Oda comme un acteur opportuniste et ambitieux dans cette reconquête du Japon afin de retrouver la paix. Cette aventure implique forcément plusieurs émotions, de belles surprises, des victoires, des bons choix mais aussi des déceptions et des trahisons. Ce cinquième volet s'inspire de faits et personnages réels pour nous plonger dans une époque passionnante. Un travail d'écriture simple mais efficace avec quelques cinématiques et une mise en scène assez convaincante. 

Samurai Warriors 5 signe un retour séduisant de la série avec de belles intentions. Un nouveau style visuel qui s'accorde parfaitement avec la licence et donne moins l'impression d'un retard technique sur son époque. Un changement que l'on approuve et qui s'accompagne d'un gameplay riche et jouissif. Le contenu est solide malgré un casting un peu plus faible que d'habitude. Deux modes intéressants et différents avec en prime de la coopération en local ou en ligne. On note aussi la présence d'une bande-son soignée et de sous-titres en français. Ce nouvel épisode possède donc de nombreux arguments pour vous convaincre de découvrir la licence. Une belle réussite dans la catégorie des musous.

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Graphismes : 15/20
Gameplay : 15/20
Durée de vie : 16/20
Bande-son : 16/20
Scénario : 15/20

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Note globale : 15/20

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